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La Mauritanie est riche en pétrole : s’agit-il d’un coup d’Etat dirigé contre les USA et Israël ?

Publie le samedi 6 août 2005 par Open-Publishing
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par Henk Ruyssenaars (ancien correspondant pour l’Afrique) FPF - FOREIGN PRESS FOUNDATION

Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier

[Les Etats-Unis continuent à traiter avec le président mauritanien déchu : cela ne peut conduire qu’à une nouvelle guérilla en Afrique]

FPF - 4 août 2005 - Il m’a téléphoné hier matin, très tôt, depuis la capitale, Nouakchott (la ligne était mauvaise) : « Jusqu’à présent, je n’ai pas réussi à prévenir ma femme, et je ne sais pas combien de temps encore le téléphone va fonctionner. S’il te plaît, dis-lui de rester en Hollande : un putsch militaire vient de se produire, ici », m’a-t-il dit. Ce quatrième coup d’état, depuis 2003, dans un pays à cent pour cent musulman, la Mauritanie, a été décidé - d’après des sources informées - en mai dernier, lorsque l’ancien régime du président Ould Taya a décidé d’interdire tout prêche et tout enseignement religieux dans les mosquées du pays. Cela, dans un contexte de découverte de très importants gisements de pétrole et de gaz ; s’ajoutant à la reconnaissance officielle d’Israël, voici six années, et l’arrivée de « vautours » internationaux et de 2 000 GI américains, en juin dernier, pour « maintenir la paix » : ce fut la goutte qui fit déborder le vase.

Les vestiges d’un groupe d’officiers dissidents bien plus important (appelés jadis les « Chevaliers du Changement ») au sein de l’armée et des services de sécurité mauritaniens - qui avaient déjà décidé par le passé de débarrasser le pays de ce qu’ils qualifiaient de « régime totalitaire » - viennent une fois de plus de réussir un coup d’état sans effusion de sang ; cette fois-ci, le président Ould Taya était à l’étranger : il assistait aux funérailles du roi Fahd d’Arabie saoudite. Un communiqué publié par l’agence d’information étatique mauritanienne a indiqué que le Colonel Ely Ould Mohamed Vall (sans doute un chef de la police secrète) faisait désormais office de président d’un conseil militaire composé de seize officiers, qui s’est emparé du pouvoir.

Les voyants sont passés au rouge vif à Washington et à Tel Aviv, hier, à cinq heures du matin ; il s’agit bien d’une « alerte rouge » signalant le dernier pays en date à combattre les intérêts des multinationales et l’occupation. Mais attendons la suite : c’est-à-dire, sans doute la moisson sanglante de la violence semée par les néocons américains et beaucoup de victimes tomberont du fait de ces gens qu’ils ont formés, par le passé, afin qu’ils procèdent aux tueries à leur place. Aujourd’hui, les fusils ont été retournés, et certains poulets rentrent à la maison se faire rôtir

Aucun changement de régime ne sera toléré

Les multinationales se servaient de l’ex-régime pro-américain et pro-israélien d’Ould Taya afin de traiter l’Etat ouest-africain de Mauritanie et ses trois millions d’habitants comme ils le font de toutes leurs autres « sources de revenus » - et donc, sans aucune espèce de considération ou de respect pour quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin aux droits de l’homme ou à la simple humanité. C’est la richesse pétrolière et gazière de la Mauritanie [http://tinyurl.com/9o88g] qui rend ce coup d’Etat « inacceptable » pour l’ainsi dit « nouvel ordre mondial » inhumain, et ils vont donc se mettre à tuer et à détruire. L’importance de ce pays et de cette partie du monde dans une reconfiguration globale des besoins énergétiques des multinationales américaines a été démontrée au cours d’une conférence de l’Otan, tenue à Nouakchott en octobre de l’année dernière.
De leur côté, les Mauritaniens veulent la paix, la liberté de religion et la propriété des ressources naturelles de la Mauritanie, lesquelles - à l’instar de la plupart des pays - sont pompées afin d’assurer la richesses de multinationales dirigées par des néocons.

Une propagande omniprésente

A en juger d’après l’action immédiate entreprise par les forces américaines et leurs nombreux collaborateurs internationaux et locaux en Afrique, la Mauritanie est appelée à être rapidement dévastée encore un peu plus par la soi-disant « guerre au terrorisme » américano-israélienne, ce qui entraînera un renforcement de la guérilla de résistance, dans les pays d’Afrique du Nord et du Sahel, également . Peut-être même Oussama bin Laden, payé et formé par la CIA, mais invisible actuellement, va-t-il déclarer à nouveau quelque chose sur l’un des sites ouèbes du « ministère de la Vérité » menteur de Rumsfeld. Ou bien peut-être l’autre « Pimprenelle » de fabrication néocon américaine - Al-Zarqawi - va-t-il être blâmé pour quelques attaques meurtrières, viols ou bombardements, qui seront effectués en guise de « leurres » par les propres Forces Spéciales des néoconservateurs.

Le viol américano-israélien de l’Afrique (et en particulier de ses gisements pétroliers) est un fait : les Etats-Unis, au cours des années passées, ont énormément étendu leur présence militaire en Afrique. Sous couvert de la guerre états-unienne « anti-terroriste »de conception néoconservatrice, des « Chacals » meurtriers prêtant assistance à des banques mondialisées et à leurs multinationales - ont abandonné beaucoup de bases militaires en Europe et en Asie, avant de les redéployer afin de « protéger » quasiment tous les gisements de pétrole et de gaz naturel en Afrique.

Au programme : tuer, et forer, à la recherche du profit

Avec la couverture (par exemple de l’ONU), les Chinois, qui n’étaient pas autorisés pour l’instant à acheter la compagnie américaine Unocal, par revanche tactique, ont été obligés d’abandonner la région du Darfour, au Soudan, qui était, depuis des années, leur base pétrolière en Afrique. La compagnie ‘réputée « Royal ») Dutch Shell, depuis des décennies déjà, « tue et fore » pour le profit : en Afrique, sa principale victime est le Nigeria, riche en pétrole, où elle a aidé à pendre le célèbre Ken Saro Wiwa et certains de ses partisans.

Les « Barrons Truands » américains, au cours des années écoulées, se sont focalisés sur l’Ouganda, Djibouti, le Sénégal et Sao Tomé y Principe, où des « pieds à terre » militarisés de taille réduite, faciles à démonter, mais néanmoins lourdement armés, existent déjà, d’autres étant en cours de construction afin de permettre aux « Forces (américaines) de Déploiement Rapide » de « protéger le pétrole ». Le petit archipel de Sao Tomé y Principe occupe une position stratégique dans le Golfe de Guinée, regorgeant de pétrole - la principale région productrice de l’Afrique subsaharienne. La marine américaine (US Navy) et des états alliés, au moyen de vaisseaux de guerre, voire même de sous-marins et d’avions de reconnaissance - par exemple, ceux des marines britannique et hollandaise - cernent l’Afrique et occupent ses eaux territoriales. Bien entendu, « afin de les protéger d’éventuelles attaques terroristes »...

« Couverture » par les médias de propagande : encore des bobards au sujet du « terrorisme »

Il s’agit de ramener la Mauritanie dans le giron rentable des néocons ; la première mesure à laquelle on doit s’attendre, c’est l’unification des forces américano-israéliennes dans les pays voisins de la Mauritanie, parmi lesquels le Maroc, allié traditionnel des Etats-Unis, jouera un rôle décisif. Le petit aéroport d’Atar, au centre de la Mauritanie, pourrait être utilisée pour passer à l’attaque.

D’ici là, nous devons nous attendre à une avalanche d’histoires inventées au sujet du « terrorisme », et d’autres atrocités, dans la région, bien souvent mises en scène par les « forces spéciales » usraéliennes et aboutissant aux mensonges répercutés en tant qu’ « informations » par les émules du ministre nazi de la propagande Joseph Goebbels, dans les médias néconservateurs bien pensants habituels. Voici, en particulier, les porte-voix de la propagande - bourrage de crâne internationale, auxquels il ne faut surtout jamais apporter foi : les agences AP, UPI, AFP, Bloomberg, Reuters, ANP, les radio-télévisions BBC, CNN, FOX, etc., etc., qui établiront le « lien » entre les nouveaux dirigeants militaires de la Mauritanie et « Al-Qaida ». Absolument aucune de ces sources d’ « information » « mainstream » ne doit être crue. AUCUNE !

Dans le monde arabe - exceptées la Jordanie et l’Egypte - la Mauritanie était le troisième pays à avoir établi des relations diplomatiques avec Israël (sous la pression américaine), mesure que la population, musulmane à 100 %, rejette. Or, d’après le quotidien israélien Ha’aretz, commentant le coup d’Etat de 2003 : « La reconnaissance de l’Etat d’Israël par Ould Taya a été une des principales raisons du dernier coup d’Etat. »

Particulièrement préoccupante, et lourde d’un nouvel holocauste américano-israélien de ce pays, aussi, a été la déclaration, hier, par le Département d’Etat américain au sujet du coup d’Etat, n’hésitant pas à s’immiscer dans les affaires intérieurs de la Mauritanie et à exiger « un retour pacifique de l’ordre, conformément à la constitution, sous l’administration du gouvernement en place du président Tai’a ». A cette déclaration abrupte du porte-parole du Département d’Etat, Tom Casey, Washington a ajouté que « les Etats-Unis continueront à traiter avec l’ancien président mauritanien et qu’ils ne voient aucune nécessité de modifier la constitution, au moyen d’une « action constitutionnelle » ». Doit-on en conclure qu’une « action anticonstitutionnelle » est à redouter ?

En Mauritanie, beaucoup de personnalités d’opposition avaient été arrêtées par l’armée de l’ancien président Ould Taya, initiative que celui-ci avait expliquée en faisant remarquer qu’il avait reçu des services de renseignement américains des informations indiquant qu’ « Al-Qa’ida était en train de recruter et d’entraîner des Mauritaniens en vue des combats en Irak. » Ce qui, bien entendu, est totalement faux et insensé, mais c’est la même excuse ignoble qui est utilisé par des dictateurs oppressifs dans absolument toutes les colonies américaines soutenues par les néocons.

LIBEREZ LA MAURITANIE

Le « Groupe Crise Internationale » a indiqué, dans son dernier rapport - avant que le coup d’Etat ne se soit produit - que « les tentatives déployées par la Mauritanie d’étouffer les groupes oppositionnels en les dénonçant comme terroristes risquent fort de se retourner contre leurs initiateurs. La police mauritanienne a arrêté des dizaines de dirigeants et de militants de l’opposition islamique depuis un mois, en les accusant de collusion avec le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat [GSPC] basé en Algérie. Les responsables mauritaniens accusent également les mouvements islamistes de « complot visant à déstabiliser le gouvernement mauritanien ». Ils ont remplacé, de fait, le « président » collaborateur Ould Taya, qui n’est pas autorisé à rentrer au pays, et qui sert désormais de général de pacotille en vue de l’attaque américano-israélienne visant « à libérer la Mauritanie », en cours de discussion chez les voisins nigérien et marocain.

Ainsi, quand la déclaration politique des auteurs du coup d’Etat à Nouakchott a été lue à la télévision d’Etat, qui avait repris ses programmes, à la fin de cet après-midi là, et qui commençait par ces mots : « Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux », la « déstabilisation » de cette source de revenus [le pétrole, ndt] était un fait, en ce qui concerne Washington, et désormais la tonne de briques proverbiale pourra tomber (comme d’habitude) sur la tête de gens innocents qui défendent leurs droits humains, mais empiètent sur la voie menant à des profits, pour d’autres, si aucun compromis n’est trouvé.

La guérilla qui s’étend sans cesse a commencé depuis déjà longtemps, avec parmi d’autres le groupe algérien, très bien entraîné, GIA, qui combat lui aussi les « infidèles multinationaux ». On se demande si Bush avait le moindre indice, la moindre idée de ce à quoi il s’engageait, lorsqu’il roula les mécaniques, en lançant : « Amenez-les moi ! » Savait-il que ceux qu’il voulait qu’on lui « ramène » étaient autant de millions, dans autant de pays ?

En Afrique aussi, on sait que l’expression « nouvel ordre mondial » (NEW WORLD ORDER) est mal orthographiée :

C’est : NEW WORLD MURDER (nouvel assassinat international), qu’il faut écrire...

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