Accueil > La crise financière, six étapes d’un désastre, par Pierre Rimbert
La crise financière, six étapes d’un désastre, par Pierre Rimbert
Publie le mardi 4 mai 2010 par Open-Publishing1 commentaire
Cet article disponible sur le site du monde diplomatique décrit les mécanismes en jeu dans la dérive du "libéralisme", de la crise dite des "subprime" jusqu’à l’injonction d’austérité drastique pour le peuple grec, mais aussi irlandais, espagnol, portuguais. Des liens intégrés au texte renvoient vers d’autres articles qui approfondissent les notions importantes.
L’article met en évidence les mécanismes par lesquels des acteurs privés, les agences de notation, mais aussi les "marchés", entendons par là les spéculateurs, en arrivent à imposer leur loi aux Etats.
Rappelons que la sous fiscalisation des riches et des grandes entreprises est à l’origine des dettes publiques, par défaut de ressources pour les Etats, et que la titrisation de ces dettes sur les marchés internationaux de capitaux font partie des mesures fondatrices du "libéralisme".
D’une part les riches paient moins d’impôts, et de l’autre ils perçoivent de l’Etat une rente sur l’argent qu’ils lui prête. Comme la sous-fiscalisation est érigée en dogme, l’endettement devient permanent et tend à s’accroître ; le poids de cet endettement donne force et argument aux riches (les "marchés") pour exiger des Etats qu’ils appliquent un programme d’austérité subi par les classes moyennes et populaires. Au lieu que l’Etat, garant de l’intérêt public, impose son autorité régulatrice aux intérêts privés, ce sont ces derniers qui ont pris le pouvoir et exigent de l’Etat les mesures destinées à protéger et conforter leur pouvoir captation sur l’économie. Ceci entraine une formidable régression économique et sociale, une spirale destructrice n’est pas prête de s’arrêter.
Messages
1. La crise financière, six étapes d’un désastre, par Pierre Rimbert, 4 mai 2010, 14:04
Chute des Bourses européennes et de l’euro, de peur que l’Espagne ne plonge
PARIS, 4 mai 2010
La crise grecque à peine calmée, la crainte d’une contagion au reste de l’Europe, tout particulièrement à l’Espagne, faisait rechuter l’euro et toutes les Bourses européennes mardi.
Des rumeurs selon lesquelles d’autres agences de notation allaient dégrader la note de l’Espagne et que Madrid pourrait demander une aide financière colossale au FMI faisaient plonger les places boursières.
Vers 11H00 GMT la Bourse de Madrid perdait 2,80% après avoir chuté de plus de 3,30% en matinée, Lisbonne reculait de 2,10%, Paris de 1,51%, Londres de 1,08% et Francfort de 0,84%. La Bourse d’Athènes chutait de son côté de 3,40%.
L’euro lui s’échangeait à 1,3126 dollar, à son plus bas depuis un an.
Pourtant, une semaine après la décision de Standard and Poor’s de baisser la note de la dette espagnole, ses rivales Moody’s et Fitch ont indiqué mardi qu’elles n’étaient pas en train de réexaminer la note de l’Espagne, qui reste pour ces deux agences la plus élevée possible, soit le fameux triple AAA.
Une indication qui n’empêchait pas les taux d’intérêt des titres de la dette sur dix ans de grimper en Espagne (à 4,1%) et surtout au Portugal (à 5,28%).
Avec le Portugal, l’Espagne est un des pays de la zone euro qui inquiète le plus les marchés. Ses déficits publics ont explosé en 2009 à cause de la crise financière, à 11,2% du PIB, et le gouvernement socialiste a promis un plan d’austérité pour les ramener à 3% en 2013.
Certains investisseurs estiment que l’Espagne risque de suivre le même chemin que la Grèce, sauvée de la banqueroute par les pays de la zone euro et le FMI qui ont promis une aide de 110 milliards d’euros sur trois ans.
"Une rumeur est en train de circuler dans les salles de marché selon laquelle l’Espagne aurait besoin de 280 milliards d’euros et pourrait les demander" au Fonds monétaire international, a ainsi expliqué Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities.
Standard and Poor’s a abaissé la note de la dette à long terme de l’Espagne la semaine dernière, craignant que le pays se trouve plongé dans une longue période de faible croissance qui empêcherait le gouvernement de réduire les déficits. Les marchés redoutent aussi que le gouvernement espagnol ne traîne des pieds pour adopter des mesures impopulaires.
Le niveau de la dette publique espagnole est pourtant nettement plus bas que celui de nombreux pays de la zone euro, à 53,2% du PIB en 2009.
Test important, le Trésor espagnol procédera jeudi l’émission de bons du trésor à 5 ans, proposant 3% d’intérêt. Il espère lever au moins deux milliards d’euros.......
http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=245197&PHPSESSID=973c2e69d9c3f8b3f29f70b8c0b9f0b8