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La descente aux enfers de Libé !

Publie le dimanche 15 octobre 2006 par Open-Publishing
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Libération menacé de ne plus être imprimé

de M.-L. B. et R. G.

L’imprimeur Riccobono dit vouloir stopper l’impression dès la semaine prochaine s’il n’est pas payé.

LES TENSIONS s’exacerbent autour de Libération, en proie à une grave crise financière. Hier, au cours d’une réunion professionnelle, l’imprimeur du titre, Bernard Riccobono, a déclaré qu’il n’était plus en mesure d’imprimer le journal. Lassé de supporter plusieurs mois d’impayés, il a assuré qu’il ne pouvait plus continuer, sauf à mettre en danger l’existence même de ses imprimeries.

Contacté hier, un actionnaire s’étonne : « L’analyse de trésorerie donnait au moins quinze jours de battement à Libé. Le retrait de Riccobono serait une remise en cause de son engagement. » Selon lui, l’imprimeur fait valoir son irritation après une demande de révision à la baisse de ses conditions tarifaires. Autre source de mécontentement : au début du mois, Libération a obtenu du tribunal de commerce un sursis grâce à une procédure de sauvegarde qui gèle ses créances. Or Riccobono figure au rang des créanciers, les factures de juillet, août et septembre n’ayant pas été payées.

Dans ce bras de fer, une autre source signale que Libération ne manque pas d’arguments : le groupe détient en effet 26 % du capital de l’imprimerie parisienne dont la moitié du chiffre d’affaires provient de Libération. Signe de l’extrême tension, un syndicaliste du quotidien fulmine : « Si Libé sombre, Riccobono suivra. »

Différents projets de relance

La « menace » du groupe Riccobono intervient à la veille d’un rendez-vous décisif. Le 18 octobre, le conseil d’administration doit se prononcer sur différents projets de relance. Celui d’Edouard de Rothschild, premier actionnaire avec 38,8 % du capital, prévoirait une filialisation des activités Internet, une réduction de 100 postes sur 285 salariés et une remise en cause du droit de veto de la Société civile des personnels de Libération (18,4 % du capital). Présenté mercredi dernier par la direction de la rédaction, le deuxième plan table sur une refonte du journal papier, un développement du site Internet, une pagination réduite.

Hier, Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du Monde, a présenté un troisième projet devant les salariés du journal réunis en assemblée générale. Il a évoqué un « quotidien plus resserré, plus sélectif sur les informations » couplé à un liberation.fr plus rémunérateur en termes publicitaires.

D’ici à mercredi, les deux derniers projets pourraient fusionner. Mais le temps presse. En 2006, la perte d’exploitation de Libération devrait s’élever à 13 millions d’euros. Sans recapitalisation rapide sur un projet viable, un dépôt de bilan pourrait intervenir mi-décembre.

http://www.lefigaro.fr/medias/20061...

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