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La grève reconduite vendredi à la SNCF et la RATP

Publie le jeudi 15 novembre 2007 par Open-Publishing

Insatisfaits de la "lettre de proposition de méthode" de Xavier Bertrand, les syndicats la RATP et de la SNCF reconduisent le mouvement. Mais la direction de la SNCF prévoit une "amélioration" du trafic demain.

La grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite est reconduite, jeudi 15 novembre, pour 24 heures à la RATP et à la SNCF, dans l’attente de la réponse des syndicats à l’offre gouvernementale d’un délai d’un mois pour négocier par entreprise et par branche.

Les assemblées générales qui se sont tenues jeudi matin se sont majoritairement prononcées pour la poursuite du mouvement dans les transports publics, a-t-on appris de sources syndicales. L’intersyndicale des cheminots se réunit en ce moment au siège de la CGT, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), pour faire le point. Mais le secrétaire général de la CGT-cheminots, Didier Le Reste, a d’ores et déjà indiqué devant la presse, peu avant la réunion, que "le mouvement est reconduit jusqu’aux assemblées générales de demain" vendredi.

La base, plus radicalisée, souligne qu’elle attend toujours des "éléments concrets" du gouvernement et de la direction de la SNCF.

Grève reconductible

Pour Xavier Bertrand, toutefois, "les conditions sont aujourd’hui réunies pour qu’on puisse faire progresser les négociations dans les entreprises". "Je crois sincèrement qu’on a la possibilité de sortir par le haut", a dit le ministre du Travail, jeudi matin sur RMC et BFM TV.
Cinq fédérations de cheminots (CGT, CFDT, FO, CFTC, Unsa) militent pour une grève reconductible, de même que Sud-Rail, deuxième syndicat à la SNCF, écarté des discussions avec le gouvernement au motif "juridique que ce n’est pas une confédération", a-t-on expliqué de source gouvernementale. A la RATP, quatre syndicats (CGT, Sud, Unsa, FO) plaident aussi pour une action sur la durée.

Un mois pour négocier

Le ministre du Travail a adressé, mercredi soir, une lettre aux dirigeants syndicaux (CGT, CFDT, Fgaac - non gréviste -, Unsa, FO, CFTC, CFE-CGC), pour fixer les modalités de négociations tripartites Etat-syndicats-entreprise sur la réforme de chaque régime spécial.

Xavier Bertrand donne un mois aux parties pour négocier. "A l’issue de ce délai, les textes réglementaires relatifs à la réforme des différents régimes spéciaux seront rendus publics, puis publiés", précise-t-il dans la lettre.

Le secrétaire général de la CDFT, François Chérèque, a jugé que les éléments étaient réunis pour une suspension de la grève. Mais pour le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, "tout doit être sur la table", sans "préalable".

"Lignes rouges"

De son côté, l’exécutif réaffirme jeudi, par la voix du porte-parole de l’Elysée, David Martinon, que ses "lignes rouges" restent inchangées. A savoir l’allongement progressif de la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités d’ici à 2012, l’indexation des pensions sur les prix et non plus les salaires, le système de la "décote", qui implique qu’un agent travaillant moins de 40 ans voie sa pension amputée."Nous ne sommes pas pessimistes, car des évolutions importantes se produisent", a souligné David Martinon.

Amélioration du trafic

En fin de matinée, la grève était suivie par 42,8% des salariés de la SNCF, selon l’Elysée, 46% selon Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots. La veille, 61,5% d’entre eux étaient grévistes. A la RATP, le mouvement était suivi par 27,2% des agents contre 44% mercredi, et 58% le 18 octobre, selon la direction.

La SNCF prévoit que le trafic s’améliore vendredi, avec 250 TGV sur 700 en circulation, 60 trains Corail, entre 1 et 4 Transiliens par heure et près d’un millier de TER. Jeudi déjà, une légère amélioration était constatée sur le réseau ferroviaire, mais les perturbations restaient importantes pour les usagers. ( > Le point sur les perturbations jeudi) Un TGV sur cinq circulait - 150 environ sur 700 en temps normal -, contre un sur sept mercredi, et un train Corail sur six, chiffre inchangé, ainsi qu’un TER sur trois.

A la RATP, on comptait une rame sur trois ou quatre en moyenne avec un trafic quasi nul sur certaines lignes. Le trafic était inexistant sur les lignes A et B du RER, 30% des bus et tramways circulaient en moyenne. La direction de l’entreprise publique prévoit un trafic "perturbé" vendredi. (Avec Reuters)

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