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La précarité tue !!

Publie le mercredi 7 septembre 2005 par Open-Publishing

Logement : la Précarité tue !
Les deux incendies qui ont récemment fait plusieurs dizaines de victimes n’ont rien à voir avec le hasard ou avec la fatalité.

Quelle que soit l’origine (mise à feu volontaire ou accidentelle), les responsabilités ne font pas de doute : celles des spéculateurs-trices, qui, en s’appuyant sur le droit de propriété, organisent la hausse artificielle des loyers en gardant des dizaines de milliers de logements vides ; celles du patronat, qui gèle les salaires et licencie, qui précarise (Le CNE en est le dernier exemple), et place hors de portée de bon nombre de travailleuses et travailleurs, de chômeuses et de chômeurs la possibilité de se loger décemment ; celles de l’Etat, qui garantie avec ses matraques la primauté du droit de propriété sur le besoin et le droit essentiel qu’est le logement (il vire les squatteurs-ses ou locataires qui n’arrivent plus à payer), qui tolère ou organise les taudis (« foyers » de logements miteux), qui organise la précarisation de nos vies, et qui par sa politique raciste de répression de l’immigration, prive d’accès au logement légal et décent des dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses sans papiers.

Comment trouver un toit sans papiers ? Comment trouver un toit avec un salaire de misère et des contrats précaires, sans caution, au vue des pratiques mafieuses des régies et des grands propriétaires ? La prétendue « crise du logement » n’est en fait que l’organisation rationnelle et froide de l’explosion des bénéfices immobiliers, comme le patronat organise, de son côté, le chômage pour mieux nous servir son chantage sur la « remise de la France au travail », et augmenter ses dividendes. L’objectif inavoué : précariser nos vies dans tous leurs aspects (travail, logement...), pour nous placer dans une situation de dépendance permanente : le rève du patron et du spéculateur : le ou la travailleur-euse/esclave, qui ferme sa gueule, travaille et paye (son logement, n’importe quel besoin vital) au prix fort, à n’importe quelle condition. Des pauvres rejetés en banlieue dans des barres quadrillées par la police.

A la gauche du capital et des spéculateurs-trices
La gauche a beau jeu de se poser en défenseuse des mal-logé-e-s. Elle a toujours su, en dernier ressort privilégier le droit de propriété au droit au logement. Le logement est vide, il n’est pas habité par son propriétaire ? Peu importe pour les politicien-ne-s de gauche comme de droite : force reste à la propriété ! Les référés tombent et les habitant-e-s avec ou sans droit ni titre, se retrouvent à la rue. « Paye ou dégage », l’alternative cynique trouve aussi ses bons défenseurs à gauche. L’urbanisme de classe, celui qui voit coexister, comme les deux faces de la même médaille, les quartiers pauvres où l’on parque les travailleurs-euses (en activité ou au chômage) dans les tours, et les quartiers riches où le pavillon et l’immeuble de rapport est bien protégé (par le niveau de loyer comme par les flics) des « intrusions indésirables », cet urbanisme, la gauche l’a aussi développé. Pour les riches (même de gauche), la misère n’est jamais belle à voir, il vaut mieux la planquer, dans les taudis, près des noeuds autoroutiers.

800 mètres carrés pour tou-te-s...

Nous n’avons rien à attendre de l’Etat pour la résolution de la question du logement. Celui-ci ne fait que garantir par la force et les lois un systême économique et social, le capitalisme, dont la logique même est celle du profit, du droit de la propriété, et de la précarisation de nos vies. Le législateur n’a jamais rien changé à la situation du logement, à sa réalité de classe. Il a au mieux entériné le résultat d’un rapport de force issu de la lutte des classes. Une lutte des classes qui prend corps autant sur le terrain du travail (contre la précarité du salariat) que sur d’autres terrains comme celui du logement. La solution c’est bel et bien la réquisition des logement vide, mais cette réquisition ne sera jamais le fruit d’un décret ministériel mais d’un rapport de force fondée sur l’action directe des interessé-e-s : l’ouverture et l’occupation des logements vides, l’organisation des locataires pour défendre leurs intérêts face aux régies et aux propriétaires, l’intervention syndicale sur la question. Ce rapport de force n’a de sens que s’il se construit, pas à pas, à l’expérience du rapport de force réel, dans une perspective de rupture avec le capitalisme et l’Etat, qui organisent la précarité du logement comme du travail. Vers le communisme libertaire et la gestion directe de la société !

Liaison Seine Saint Denis
Contact : liaison93@c-g-a.org ou secretariat@c-g-a.org c/o Un Autre Futur La Mauvaise Réputation 20, rue Terral 34000 Montpellier. Site web : Coordination des Groupes Anarchistes