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Laissez les enseignants exercer leur mission de service public !

Publie le dimanche 19 décembre 2004 par Open-Publishing
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Le Monde du 14 décembre 2004 revient sur l’augmentation de 13 % des actes de violence à l’Ecole enregistrés par Signa (article de L. Bronner).
L’article confirme ce que chaque enseignant sait, mais que beaucoup taisent, notamment par crainte des représailles de diverses origines :
"les violences verbales (insultes et menaces) constituent 70 % des "incidents"(sic) touchant les professeurs et ne sont pas toujours correctement traitées (resic) dans les établissements." On doit donc en déduire que 30 % des "incidents "sont des violences physiques !

"Ces incivilités (sic) répétées pertubent le déroulement des cours et sont décrites, par les enseignants comme des facteurs d’épuisement professionnel" nous dit L. Bronner, qui cite également le Ministère : " c’est l’accumulation de tensions et d’actes,qui, isolés, seraient "supportables" [sans blague...par qui ?] et pourraient être maîtrisés qui "pourrit" le climat d’un nombre limités d’établissements".

Notons bien, cela n’est pas quotidien : le Ministère ADMET qu’il ne maîtrise plus grand chose dans certains établissements.

Ce que ne comprennent pas les associations de "parents d’élèves" et certains syndicats que l’on a du mal à qualifier comme tels pour peu que l’on maîtrise la définition du terme (défense des salariés) c’est que les enseignants ne cherchent pas un quelconque "pouvoir" ou une quelconque "autorité"...

La volonté d’exercer un métier qui n’a rien à voir avec celui de flic, puisqu’il est émancipateur et non répressif, est ce qui permet à la majorité d’enseignants de tenir dans des conditions de plus en plus diifficiles et qui ne se restreignent pas à "un nombre limité d’établissements". Les rejetons d’une bourgeoisie qui ne ressemble plus du tout à celle des Bouvard et Pécuchet sont aujourd’hui parfaitement capables de saboter les cours, avec une perversité qui n’est pas nécessairement celle des élèves de classes "moins favorisées".

Je sais par expérience que l’usage du mot "classe" ne me préservera pas de la vindicte de ceux qui croyant avoir tout dit, affirmeront que mon texte est "réactionnaire".

Or, c’est en empêchant l’Ecole de fonctionner (cf les propos de Dutreil constatant en le déplorant que" les Français sont satisfaits de leurs ervices publics, car ceux-ci fonctionnent bien") que l’on est en la matière réactionnaire pur sucre.

Il se trouve qu’il y a dans des dizaines de milliers d’élèves qui ne sont pas à leur place là où ils sont.
Il se trouve que faire un cours à près de 37 élèves, ce n’est pas faire 37 cours particuliers.
Il se trouve que nous avons une mission : enseigner.

Ne nous leurronspas : les bons sentiments conduisent à l’échec.

Encore faut-il l’admettre.

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