Les Eiffages du viaduc de Millau s’invitent au conseil général de l’Aveyron.

Lundi matin le comité de soutien aux 2 lycéens et 10 personnes assignés d’Eiffage de Millau s’est invité à la réunion du conseil général pour se faire entendre par le président du conseil général et sénateur UMP de l’Aveyron Jean Puech.

A 10 heures, hier matin, tout le monde était prêt à entâmer le débat d’orientations budgétaires. Assises dans l’espace réservé au public, quelque trente personnes attendaient en silence. Ces membres du comité de soutien aux 14 assignés d’Eiffage espéraient pouvoir prendre la parole devant l’assemblée départementale. Et alors que Jean Puech n’avait pas encore officiellement ouvert les travaux, le conseiller général millavois Jean-Dominique Gonzalez a pris la parole pour la demander au nom du collectif de soutien.

Un "abordage" du débat public qui a eu le don d’irriter Jean Puech. Le président du Conseil général s’est alors insurgé contre ce manquement à la préséance et au règlement intérieur. Et la séance n’avait pas réellement débuté qu’elle était... déjà suspendue. Pendant près de deux heures, chacun campera sur ses positions : le président refusant de reprendre les travaux tant que les manifestants, au demeurant très calmes, n’auraient pas quitté la salle. Ces derniers, refusant de partir tant qu’ils n’auraient pas pu s’exprimer.

Vers 11 h, Pierre Raynal, vice-président de l’assemblée, et Alain Cardron, directeur général des services, rappellaient le règlement intérieur des séances, stipulant que « seul le président peut autoriser une personne extérieure à prendre la parole. Tout personne manifestant une improbation peut être expulsée sur demande du président. »

Et le commissaire Agostini, présent sur place, a demandé aux manifestants de partir, appliquant ainsi le règlement intérieur. Finalement, après une médiation de Christian Teyssèdre, conseiller général PS de Rodez, les manifestants ont quitté la salle.

Et n’y sont pas revenus à la reprise des travaux. Dans une motion qu’ils souhaitaient lire, ils demandaient aux élus « de se positionner publiquement sur ce dossier et d’intervenir auprès de la compagnie Eiffage pour demander le retrait de ces assignations. »

Texte qui a été examiné en fin de séance, agrémenté de ce commentaire des manifestants : « La grandeur des politiques est de savoir répondre à la demande des citoyens. »
Bravo à nos camarades de Millau pour cette action, à méditer pour ce type d’action directe à Paris ???

Collectif de soutien aux lycéen-ne-s