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Les Luxembourgeois et les Français, tous unis contre le traité constitutionnel ?
Publie le mardi 12 juillet 2005 par Open-Publishing
de Claude Simon, Luxembourg (membre du comité pour le NON)
A première vue cette question semble tout à fait absurde vu le oui gagnant à une majorité de 56% à Luxembourg. Mais une analyse plus approfondie peut infirmer cette vue sommaire du résultat final du referendum.
Comme en France, les jeunes luxembourgeois ont voté massivement contre un traité qui va leur boucher leur avenir, comme en France les salariés, précarisés de plus en plus par la politique économique du gouvernement Juncker, ont refusé cette construction européenne. Comme en France les retraités ont plutôt voté pour l’Europe (le vote "oui" est motivé à 80% comme une affirmation de l’Europe).
Comme en France on peut bien constater un choix xénophobe, mais il est largement minoritaire, les considérations sociales ont prédominé aussi bien la campagne, que le vote des électeurs. La similitude avec le vote français se montre même dans les tendances de vote du corps électorale des grandes formations politiques : le parti socialiste était coupé en deux, 50% ont confirmé le Non, les verts ont voté a 40% pour le Non.
Mais malgré ces grandes analogies le résultat final est tout de même à l’inverse de celui obtenu en France, pourquoi ? Deux explications s’imposent. D’abord les partisans du Non n’ont pu se saisir d’un appareil préexistant qui aurait pu porter le débat auprès des gens. Ensuite nous pouvons constater que les dés étaient pipés dès le début. La chambre des députés avait délibérément refusé la participation des immigrés au referendum.
Mais il faut savoir que la moitié du salariat luxembourgeois est composée de portugais, d’ italiens, de belgeou de français et un tiers des habitants du Grand-Duché sont non-luxembourgeois et représentent en fait le « peuple d’en bas » du pays. Cette situation de quasi-apartheid fausse toute les résultats électoraux.
Le vote des luxembourgeois ne devrait donc en rien être interprété comme un signe décourageant pour les prochaines campagnes du Non. Bien au contraire.