Accueil > Les épargnants grecs commencent à vider leurs comptes bancaires.
Les épargnants grecs commencent à vider leurs comptes bancaires.
Publie le vendredi 9 avril 2010 par Open-Publishing2 commentaires
Jeudi 8 avril 2010 :
Les épargnants grecs commencent à vider leurs comptes bancaires.
Selon la Banque centrale de Grèce, citée ce jeudi dans le Financial Times, les épargnants grecs commencent à s’inquiéter de la situation financière du pays et retirent progressivement leurs économies de leurs comptes bancaires.
Ils auraient retiré 5 milliards d’euros en janvier, et encore 3 milliards en février pour les transférer dans des banques étrangères. Le Financial Times parle même d’un total de 10 milliards d’euros retirés.
C’est dans ce contexte tendu que les équipes du FMI, le Fonds monétaire international, sont arrivées en Grèce mercredi.
"Des salariés du FMI entameront un séjour de deux semaines à Athènes pour apporter leur assistance technique dans le domaine budgétaire, en particulier pour améliorer l’administration fiscale et la gestion des finances publiques", selon un porte-parole du FMI.
La veille, le différentiel entre le taux d’intérêt de la dette grecque à dix ans avec son homologue allemand qui fait référence en Europe a dépassé les 400 points de base, une première depuis dix ans et l’instauration de l’euro.
Athènes a dû démentir vouloir se passer du FMI et surtout remettre en cause l’accord de soutien financier conclu avec les pays de la zone euro. Mais dans le même temps, la Grèce a affiché dans le Financial Times sa volonté de se vendre comme un pays émergent avec des rendements obligataires élevés, et recherche 5 à 10 milliards d’euros de fonds.
Ce jeudi, le taux des obligations grecques à dix ans a atteint le niveau historique de 7,322 %, du jamais vu depuis l’adoption de l’euro par la Grèce en 2001.
Mercredi, plusieurs voix en Europe tentent de calmer le jeu et de souligner que l’accord européen reste valable. Même les Etats-Unis, très discrets sur le sujet pendant toute cette crise, laissent entendre que l’Europe pourra soutenir financièrement la Grèce sans problème.
Par ailleurs, selon la presse grecque, le déficit budgétaire du pays devrait être révisé à la hausse d’environ un point par rapport aux précédentes estimations.
Alors que le gouvernement grec table actuellement sur un déficit budgétaire 2009 à 12,7 % du produit intérieur brut, ce taux pourrait atteindre 13,5 % selon l’édition en ligne du quotidien Imerisia, voire 14,2 % à 14,3 % selon le journal Naftemboriki. Selon Imerisia, le chiffre définitif sera annoncé par Eurostat le 22 avril.
S’exprimant à la télévision tard mardi soir, le ministre des Finances Georges Papaconstantinou avait reconnu qu’il y aurait vraisemblablement une légère révision à la hausse du déficit budgétaire, mais que cela ne devrait pas affecter les prévisions pour le budget 2010. Pour cette année, le gouvernement grec s’est engagé à réduire le déficit budgétaire à 8,7 % du PIB.
Ce mercredi, le Premier ministre grec Georges Papandréou a demandé à ses ministres d’accélérer le rythme des réformes afin que le pays retrouve sa crédibilité et de ne pas s’occuper "des rumeurs" sur l’état de l’économie de la Grèce, selon un compte-rendu du conseil des ministres.
Messages
1. Les épargnants grecs commencent à vider leurs comptes bancaires., 9 avril 2010, 09:47, par chauchadis
Une seule issu pour la Grèce, sortir de l Euro....... et pour l Europe revenir à l’ECU......en attendant de meilleurs jours ....
Il faut se rappeler au départ que l instauration de L’Euro est une décision politique et non pas économique !!! Donc une décision contre nature....
2. Les épargnants grecs commencent à vider leurs comptes bancaires., 9 avril 2010, 11:06
L’avis d’un specialiste de la finance :
L’Allemagne émet des doutes sur le plan d’aide à la Grèce
par Philippe Béchade
Vendredi 09 Avril 2010
"Les indices boursiers européens pâtissent de la tension sur les emprunts grecs et consolident de 1,5%, ce qui est bien naturel après la belle entame de deuxième trimestre que nous avons connu à la veille puis au lendemain du week-end de Pâques".
Voilà le genre de commentaire le plus fréquemment rencontré jeudi, alors que le degré général d’optimisme continue de culminer au-delà de ses records de l’été ou de l’automne 2007. Et puisque nous évoquons les sommets d’euphorie de l’année 2007, nous sommes frappé de constater que le même genre d’aveuglement règne de nouveau sans partage depuis fin 2009.
Nous observons pourtant les mêmes signaux d’alarme que ceux apparus trois ans auparavant. Ils nous hurlent que les bulles de dettes sont de nouveau prêtes à éclater : quasi-faillite de Dubaï, non-remboursement des créanciers de l’Islande, crise grecque, menace de dégradation en cascade de la notation des PIGS...
Comment ne pas établir un parallèle avec la faillite de New Century Financial en Californie (février 2007), NetBank en Georgie et Miami Valley Bank (en octobre 2007)... et surtout de Northern Rock en Angleterre (septembre 2007) ?
Les investisseurs avaient occulté jusqu’à la dernière extrémité l’explosion du Tchernobyl financier des dérivés de crédit toxiques. Pourtant, les mesures de la radioactivité ambiante atteignaient déjà des scores catastrophiques dès mars 2007.
Croyez-vous que les marchés avaient anticipé quoi que ce soit de fâcheux à la mi-octobre 2007 ? Croyez-vous que toute l’information était synthétisée dans les cours ? Croyez-vous que Wall Street — qui s’en remettait intégralement à l’outil informatique pour valoriser les actifs et gérer le risque en temps réel — était irrationnel au sens où nous l’entendions en 1929 ou en l’an 2000 avec la bulle des dot.com ?
La dure réalité, c’est que les marchés n’anticipent plus rien et n’entendent plus rien... sinon un simple bruit de fond très assourdi émis par la sphère de l’économie réelle. Ils n’ont plus d’opinion, à part celle consistant à pronostiquer la perpétuation de la tendance qu’ils observent à l’instant T : haussière, baissière ou neutre.
Ils sont toujours d’accord pour approuver sans réserve une politique d’argent gratuit, c’est-à-dire la mise à disposition d’une bonbonne d’hélium permettant de gonfler les bulles les unes derrière les autres. Ils ont la déflation ou la stagflation en horreur.
Les marchés qui s’interdisent de questionner le réel — source d’une perturbante subjectivité humaine — au nom de la rationalité et de "l’efficience" ont totalement renoncé à leur vocation première : celle qui consiste à déterminer la plus juste valeur pour un actif... par opposition à la mode hégémonique du calcul probabiliste d’un écart de cours d’ici neuf millisecondes, trois centièmes de secondes, cinq minutes, un quart d’heure, une demi-heure, etc.
Avec un horizon technique qui ne va guère au-delà de quatre heures (un des paramétrages informatiques qui donne actuellement les meilleurs résultats avec l’unité de temps "trois minutes"), comment voulez-vous que les marchés reflètent un rapport de force cohérent entre l’offre et la demande ?
Le cours (ne parlons même plus de prix d’équilibre) n’est plus le reflet d’aucun raisonnement humain. Il n’est plus que le produit absurde et anachronique de la bataille que se livrent de puissants logiciels qui ne gèrent plus les aléas du réel mais seulement ceux du temps réel. La logique qui règne est celle du chaos ordonné et des mouvements browniens.
L’écho des difficultés rencontrées par la Grèce parvient, mais très fortement assourdi, sur les rivages de Manhattan. Il ne franchit même pas le rempart formé par les gratte-ciel qui entourent l’immeuble abritant le New York Stock Exchange.
A la mi-séance, Wall Street affichait un gain de 0,3%, effaçant la moitié des pertes subies la veille. Le petit épisode de consolidation technique (-0,5%) survenu à l’ouverture a donc été considéré comme une opportunité d’achat... Cela ne manquait pas de nous surprendre quelques heures seulement après la publication de mauvais chiffres hebdomadaires concernant le chômage aux Etats-Unis : +18 000 demandeurs d’indemnités, ce qui porte le total à 460 000.
Manifestement, la forte progression du titre Amazon (+4,5% grâce aux ventes de tablettes multimédia Kindle) est le genre d’événement qui contrebalance les difficultés de refinancement du Trésor grec et l’effondrement des emprunts qu’il a émis ces dernières années.
Le rendement du T-Bond à 10 ans se négociait jeudi soir à 7,35%, plus de 430 points de base au-dessus de la référence que constituent les Bunds allemands.
J.C. Trichet juge la situation "sérieuse" et y consacre "toute son attention"... mais il reste confiant dans l’effet bénéfique des engagements pris par Athènes pour réduire ses déficits. Le patron de la BCE aurait rassuré Wall Street (mais pas les Européens) en affirmant qu’aucun défaut de paiement n’est à redouter — sous-entendu dans l’immédiat. Cependant, les économistes s’inquiètent du fardeau que ferait peser à terme une dette de 30 milliards d’euros coûtant 5% — ou plus — après l’appel au marché des deux prochains mois......
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20100409-2641.html