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Lorsque l’état jette ses "improductifs"

Publie le jeudi 29 avril 2004 par Open-Publishing

L’école est devenue une véritable entreprise où nous ne sommes plus que des numéros

Arrivant en fin de droit en avril 2004, l’éducation nationale applique bureaucratiquement la loi. Me voila en fin de droits ; donc radiation des cadres et mise à la retraite pour invalidé. Résultat, une pension inférieure à 1000 euros !

Je ne voulais plus avoir la charge d’une classe du fait de mes absences répétées liées à ma quadrithérapie pour lutter contre le Sida et d’une très lourde chimiothérapie pour tenter d’éradiquer le virus de l’hépatite C avec début de cirrhose. J’ai eu l’honnêteté et la naïveté de me positionner du côté des enfants et des parents. De plus, 20 ans de ZEP m’ont épuisé. Je suis séropo VIH/VHC déclaré depuis 1986.

L’école de la république est devenue une entreprise où les rapports humains n’existent pas... Que deviendront les élèves de demain avec cette mentalité du plus fort, du plus costaud mise en avant ! De bons petits clones ciselés par les tyrans économico-militaires qui nous gouvernent. Avant les traitements actuels, notre durée de vie espérée était de deux trois ans maximum. La lois pouvait encore s’appliquer. Mais aujourd’hui, la société ne sait plus quoi faire de nous. Pourtant on en meurt encore même si nous vivons plus longtemps. Mais n’oublions pas les échappements, les suicides, les vies détruites… et plus de la moitié de la planète qui meurt d’avoir trop tardé à pouvoir commercialiser les médicaments génériques.

Il faudra vraiment raser se vieux monde pour en inventer un nouveau où l’égalité règnera entre adultes et enfants, hommes et femmes, homos et hétéros, où l’absurdité des races sera mise en évidence et éradiquée, où la misère ne sera plus que passé, où les soins seront gratuits, car la propriété donc les profits auront disparu

Au rectorat de Paris on n’a pas hésité à me faire comprendre que c’était plus simple avant les traitements. On crevait et plus de soucis de gestion ! ! ! Quel cynisme.

Thierry CNT 18 (même sans carte n’étant plus sur le terrain social)