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Mais qu’en est-il, effectivement, des tirs de snipers israéliens sur les enfants

Publie le dimanche 27 avril 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Ma faute ? Avoir heurté de plein fouet la doxa occidentale
Par Bruno Guigue
lundi 21 avril 2008

Dans les jours qui ont suivi mon "limogeage", les éditorialistes Jean Daniel, Bernard-Henri Lévy et quelques autres se sont empressés de me prendre pour cible. Prenant courageusement le parti du pouvoir contre un homme seul, ils ont caricaturé mes propos et stigmatisé ma personne. Point commun de ces commentaires peu amènes ? Sous une avalanche de procès d’intention, un pesant silence à propos des faits que j’avais mentionnés dans ma tribune. Sans toujours réitérer l’accusation grotesque d’antisémitisme proférée par Luc Rosenzweig, ils insinuent que je me serais condamné moi-même par l’outrance de mes propos.

Mais qu’en est-il, effectivement, des tirs de snipers israéliens sur les enfants et de la pratique de la torture dans les prisons ? Rien. Vrai ou faux ? À lire leur prose, nous n’en saurons pas plus. On préfère évoquer à mon encontre « les protocoles des sages de Sion », comme l’a fait Pierre Assouline. À croire que la coalition de ceux qui ne veulent pas savoir et de ceux qui ne veulent pas que l’on sache est majoritaire. Et au lieu de réfuter mes affirmations de manière factuelle, mes détracteurs préfèrent ainsi jeter l’anathème.

Mais, précisément, parlons plutôt des faits. Deux phrases inlassablement reprises en boucle, tirées de leur contexte, en effet, ont alimenté mon lynchage médiatique. « L’Etat d’Israël est le seul où des snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles ». Cette affirmation visait à répliquer aux signataires d’une violente charge contre l’Iran, pays où la peine de mort est cruellement appliquée. Une phrase choquante ? Sans nul doute. Mais les tirs de soldats israéliens contre des enfants, hélas, sont des faits avérés, évoqués par le quotidien israélien Haaretz depuis 2000. Des tirs délibérés, dont le journaliste britannique Chris MacGreal, pour l’hebdomadaire The Guardian, a notamment fait le récit détaillé dans un article paru le 29 juin 2005.

Une triste réalité dont Christophe Oberlin, professeur de chirurgie à l’hôpital Bichat, a lui aussi publiquement témoigné au terme de nombreuses missions médicales en Palestine. Il vient d’ailleurs d’écrire au gouvernement une lettre où il lui demande si, lui aussi, il sera limogé pour avoir confirmé mes dires. Livrée en pâture à l’opinion comme une énormité, la phrase que j’ai écrite avait quelque chose de monstrueux, en effet : elle était vraie. Et parce qu’elle disait la vérité, elle heurtait le formidable déni de réalité qui entoure, dans les médias dominants, la politique israélienne.

La deuxième phrase litigieuse est celle où j’évoque « les geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on interrompt la torture durant le shabbat ». Choquant, là encore ? Le propos renvoyait à leur propre contradiction ces fervents partisans de l’État d’Israël qu’indigne, curieusement, l’inclination de certains pays à la défense de la religion. Mais le fait mentionné, lui, ne fait pas l’ombre d’un doute : il suffit de consulter le dossier établi par l’association israélienne de défense des droits de l’homme Bet’Selem.

Lorsque la Cour suprême israélienne tenta de limiter l’usage de la torture pratiquée sur les prisonniers palestiniens, en 1999, les services secrets ont argué de l’urgence pour la justifier. Les plaignants ont alors fait observer que du vendredi midi au samedi soir, cette pratique était interrompue, ce qui relativisait singulièrement l’argument de l’urgence. Cette affaire est parfaitement résumée par Sylvain Cypel, ex-rédacteur en chef du quotidien Le Monde, dans son livre « Les emmurés », paru aux éditions La Découverte en 2005, p. 94, note 17. Chacun peut s’y référer et vérifier la véracité de mes propos.

Reste un troisième grief, tout aussi paradoxal. Dans la tribune violemment antionusienne dont je faisais la critique, les signataires crurent bon de citer Goebbels, lequel invoquait face à la Société des Nations le fameux adage : « charbonnier est maître chez soi ». Cette citation visait la majorité des pays membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, dont le tort était d’avoir dénoncé la violation du droit international par Israël. Les pays musulmans se voyaient ainsi "nazifiés", purement et simplement, par les auteurs du pamphlet que je passais au crible. « Analogie pour analogie », ai-je fait observer, il y avait plutôt ressemblance entre le Reich qui s’asseyait sur la SDN et l’Etat d’Israël qui bafouait l’ONU.

Mea culpa : j’avais oublié que les comparaisons les plus désobligeantes, aux yeux de l’establishment hexagonal, sont interdites à propos d’Israël mais vivement recommandées à l’égard des pays du « Tiers Monde ». Mon principal tort, plus que d’avoir enfreint le devoir de réserve, n’est-il pas d’avoir heurté de plein fouet la doxa occidentale ? Après avoir mis en lumière le déni de réalité dont le discours dominant entoure les exactions israéliennes, il faut croire que c’en était trop. À mes dépens, j’ai fait la démonstration que la frontière entre ce qu’il est licite de dire et ce qui ne l’est pas, dans notre pays, n’a rien à voir avec le vrai et le faux.

Bruno Guigue
Diplômé de l’Ecole normale supérieure et de l’ENA

Auteur de "Proche-Orient : la guerre des mots", L’Harmattan, 2003

Source : http://oumma.com/Ma-faute-Avoir-heurte-de-plein


> Laissez vivre nos enfants

Messages

  • L’année 1982 fut marquée du sceau de l’infamie.
    Israêl s’engage dans une guerre totale immonde en envahissant le Liban au motif fallacieux, éradiqué la résistance de l’OLP.
    Le but de cette agression est tout autre - cet Etat criminel aux frontières toujours pas définies - poursuit en fait son entreprise expansionniste : prendre le contrôle du fleuve Litanie pour détourner ses eaux à son profit et ramener le petit Liban à l’âge de pierre.
    L’ampleur des moyens militaires déployés est à la hauteur des objetifs fixés.
    Qu’on en juge : bombardements de Beyrouth par des chasseurs bombardiers dernier cri sur les infrastructrures du pays, sur les écoles, les habitations, les ponts, les axes de communications pendant 4 semaines. Exode massif des populations du sud quand elles ne sont pas massacrées, encerclement des principales villes dont Beyrouth mise sous embargo. Bilan 30000 civils tués et autant de blessés.
    Entrée de la soldatesque israélienne à Beyrouth et départ des résistants palestiniens à destination de Tunis après que la communauté internationale se soit engagée à protéger les civils palestiniens n’ayant pas pu suivre les combattants palestiniens.
    Le terminator charognard Sharon à la tête de cette sinistre expédition en profite pour organiser l’extermination des civils palestiniens des camps de Sabra et Chatila avec ses mercenaires phalangistes chrétiens : 1500, 3000, 10000 morts ? Aucun bilan fiable ne sera établi.
    Mais c’était sans compter sans la résistance libanaise qui chassera les prédateurs occupants après 18 ans de combat couteuses en vies humaines aux agresseurs de Tsahal à la gloire desquels Lanzmann rendra hommage aux frais du contribuable français.
    Rebelote en 2006, bombardement massif visant les infrastrures d’un Liban à peine reconstruit : 100 000 logements rayés de la carte, destruction des raffineries de pétroles générant une véritable catastrophe écologique et mettant le Liban une nouvelle fois à genoux économiquement ce pays martyr.
    Certes, les civils furent sciemment visés et 3000 pour la plupart des enfants furent tués mais la résistance libanaise avec des moyens militaires modestes tint en échec les israéliens et leur infligea des pertes sévères. 30000 soldats de Tsahal pénétrèrent modestement le sud du Liban et se replièrent malgré leurs super-tanks qu’elles abandonnèrent en quantité non-négligeable sur le terrain.
    Guigue a raison les tueries d’enfants dans les territoires occupés sont monnaie courante : la chasse au gibier est le sport favori des occupants et ouverte 12 mois sur douze. Le "mur de sécurité" ou mur de la honte et les humiliations des palestiniens aux check point sont la honte des descendants des fils de la SHOA.
    Quant à Sarkozy et aux BHL, Finkielkraut, Gluskcmann, Kouchner qui soutiennent ce soft génocide, je veux leur dire qu’ils sont le déshonneur de notre pays.
    Merci, M. GUIGUE pour votre courage.
    Comme disait Marx "IL FAUT RENDRE LA HONTE ENCORE PLUS INFAMANT EN LA PUBLIANT"

  • Les Israéliens n’ont pas besoin de snippers...

    Un canon et un obus permet d’en tuer quatre (enfants) aujourd’hui.

    Rapide et bien fait.

    A vomir.

  • vous etes un honnete homme monsieur guigue,et comme tous les honnetes hommes vous etes une cible pour tous ceux qui s’accommodent des mensonges et des trahisons.affirmation facile,sans doute de la part d’un internaute anonyme,mais sachez quand meme que le petit peuple dont je suis,en vous lisant,pense que tout n’est peut etre pas perdu,tant qu’il y aura quelque part un honnete homme.

  • Merci à vous , Monsieur GUIGUE ,
    Par votre courage , votre droiture , votre " sacrifice " on parle heureusement
    encore et toujours du masacre de palestiniens sans distinctions d’ages , du comportement de TSAAL- guerre , de toute cette infamie !
    Dans notre bonne République , quelques pseudos-intellos , donneurs de leçons
    de professions , protecteurs indéfectibles de l’état d’israel quoiqu’il fasse ,
    pourfendeurs de tout ce qui n’est pas pro-sioniste , et qui est donc, dans leurs discours automatiquement taxés d’anti-sémites , voir de révisionisme , et meme terminé par une louche de nazisme , ils ne sont plus à quelques grotesques inepties prés ! Bref ces tristes personnages , bien MOSSAD , malgré
    la chemise blanche , décretent qui peut dire ceci ou cela , qui est conforme , qui
    est détestable , relayer en cela , dans leurs puantes propagandes , par des
    journaleux complaisants de ce jury autoproclamé du bien et du mal planetaire !
    Ne sont ’ils pas les memes qui éructaient avec bush , pour abattre les tyranies
    et bien sur faire la guerre ( ils adorent ça ) à l ’Irak !
    Répondons à ces piteux ambassadeurs d’un état criminel , par le mépris qu’ils méritent ! partout ou l’on peut !

    Honneur à vous , Monsieur GUIGUE .

    Christian Faber , élu de Saulnes .