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Marseille : à la SNCM le ton monte

Publie le vendredi 25 février 2011 par Open-Publishing
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25 jours de conflit. Pas de négociations. Les marins en grève restent déterminés. La direction aussi.

Aujourd’hui devant le Paglia Orba, navire à quai symbole de leur lutte, les marins en grève ont tenu une conférence de presse. Colère.

La direction hier sur notre antenne expliquait que les inquiètudes et accusations de la CGT n’étaient pas fondées.

C’est la diminution du nombre des rotations entre Nice et la Corse, avec le non-remplacement du navire à grande vitesse "Liamone" qui provoquait le mouvement des marins, en Janvier. Selon les dirigeants de l’entreprise privatisée en 2006 ( Veolia (66%) et l’Etat (25%)), il s’agit de répondre à une demande des autorités niçoises, adressée également à Corsica Ferries, pour limiter les nuisances supportées par les riverains du port situé en centre-ville.

Pour Frédéric Alpozzo, responsable de la CGT Marins, majoritaire c’est un prétexte. Selon lui " les signes ne trompent pas, outre le désengagement vers la Corse, le refus de la direction de communiquer un audit externe commandé en 2010 ou encore le projet de vente du siège historique. Après l’échec des négociations, dont chacun des camps se renvoie la responsabilité,le conflit semble aujourd’hui dans l’impasse.

Les marins grévistes réclament une table ronde avec les élus concernés et le secrétaire d’Etat aux Transports pour obtenir "des garanties sur l’avenir" des 1.700 salariés, auxquels s’ajoutent 1.000 postes en été (80% du trafic). Pour le directeur général de la SNCM, Marc Dufour, "la CGT Marins est restée dans cette idée que l’on peut revenir à un stade où l’Etat pouvait décider. L’Etat n’est plus rien, on est sur un marché ouvert et concurrentiel, c’est un conflit interne. Aujourd’hui il n’y a pas de dialogue social parce que c’est un dialogue de sourds". Marc Dufour "dément formellement" tout plan social, il indique avoir mis en place "un plan de retour à l’équilibre en deux ans". L’entreprise est déficitaire avec une perte d’exploitation de 15 millions d’euros en 2010 pour un chiffre d’affaires de 285 millions.

En arrière-plan du conflit c’est l’organisation de la desserte de la Corse qui est en débat. La SNCM, détentrice d’une Délégation de Service public a vu ses parts de marché tomber à 30%, contre 60% pour Corsica Ferries, battant pavillon italien et aux tarifs souvent plus bas du fait notamment de ses moindres obligations sociales.

Deux rapports récents, l’un du sénateur UMP Charles Revet, l’autre de la Cour des comptes, ont appelé à une réforme du système.Dans ce contexte, Frédéric Alpozzo appelle à attendre "les décisions de l’Assemblée de Corse sur la prochaine organisation du service public et les subventions accordées aux différentes compagnies, qui conditionnent le rééquilibrage économique de la SNCM".

http://provence-alpes.france3.fr/info/marseille--a-la-sncm-le-ton-monte-67551814.html

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