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Míkis Theodorákis : "Qui veut détruire la Grèce ?"
Publie le mardi 11 mai 2010 par Open-Publishing5 commentaires

Avec le sens commun dont je dispose, je ne peux pas expliquer et encore moins justifier la vitesse à laquelle notre pays a dégringolé à partir de 2009, au point d’en arriver au FMI, perdant ainsi sa souveraineté nationale et passant à un régime de tutelle.
Et il est curieux que personne jusqu’à présent ne s’est occupé du plus simple, à savoir de notre parcours économique chiffré à partir de données, degré par degré, de manière à ce que nous ignorants comprenions les motifs réels de ce développement vertigineux et sans précédent, qui a abouti à la perte de notre identité nationale accompagné de l’humiliation internationale.
J’entends parler d’une dette de 360 milliards, alors qu’en même temps je vois les mêmes dettes, voire de plus grandes, dans de nombreux autres pays. Donc, celle-là ne peut pas être la cause de notre malheur. De plus, un élément s’ajoute à mon trouble, celui de l’exagération des coups internationaux, portés sur un pays à l’économie insignifiante, ce qui finit par être suspect. Ainsi suis-je conduit à la conclusion que quelques personnes nous amènent à la confusion, nous font peur, de manière à nous conduire au FMI, qui constitue un facteur clef dans la politique expansionniste des Etats-Unis et qui lance la solidarité européenne comme de la poudre aux yeux, pour cacher qu’il s’agit d’une initiative purement américaine, pour nous jeter dans une crise économique artificielle, de manière à ce que notre peuple ait peur, qu’il s’apprivoise, qu’il perde des conquêtes précieuses et enfin qu’il se mette à genoux, une fois la domination étrangère acceptée. Mais pourquoi ? Pour servir quels plans et quels objectifs ?
Bien que j’aie été et reste partisan de l’amitié gréco-turque, je dois dire que je crains et un renforcement soudain des relations, et les contacts précipités entre ministres et autres acteurs, et les déplacements récents à Chypre, et la prochaine visite d’Erdogan. Je soupçonne que la politique américaine en arrière-plan dissimule ses projets suspects, qui concerne notre espace géographique, l’existence de gisements sous-marins, le régime de Chypre, la mer Egée, nos voisins du nord et l’attitude arrogante de la Turquie, le seul obstacle étant la méfiance et l’opposition du peuple grec.
Tout autour de nous, de près ou de loin, tous sont attachés au char des USA. La seule différence, c’est que nous a été imposée la dictature et, à l’issue, la perte de 40% de Chypre, et ensuite, les visées de l’Ancienne République Yougoslave de Macédoine et l’ultranationalisme des Albanais, ce que nous acceptons continuellement sans coup férir.
Il faudrait ainsi que nous soyons éliminés en tant que peuple et c’est ce qui arrive exactement aujourd’hui. J’appelle les économistes, les politiciens, las analystes, à me démentir. Je crois qu’il n’existe pas d’autre logique en dépit du complot international, auquel ont participé les européens philo-américains du type Merkel, la Banque Européenne, la presse réactionnaire internationale, tous ensemble ont participé à un « grand machin », la dévalorisation d’un peuple libre, soumis à des vassaux. Moi, je ne peux donner aucune autre explication. Je reconnais que je ne suis pas un expert mais ce que je dis, je le dis avec mon sens commun. Beaucoup d’autres pensent comme moi et nous verrons ce que les jours à venir nous réserveront.
En tout cas, je voudrais préparer l’opinion publique et souligner que si mon analyse est juste, alors la crise économique (qui, comme je le dis, nous a été imposée) n’est pas seulement la première pilule amère qui suivra un déjeuner enjoué ; viendront des questions nationales cruciales, dont je ne veux pas imaginer où elles nous conduiront.
Mikis THEODORAKIS
A Athènes, le mardi 27 avril 2010.
Source : magazine RESALTO en ligne :
http://www.resaltomag.gr/forum/viewtopic.php?t=4437
RESALTO est une revue d’intervention politique et culturelle, qui défend l’hellénisme.
C’est elle qui a la primeur des déclarations de Mikis THEODORAKIS. Elle l’a mise en ligne hier soir. Aujourd’hui 28 avril, cette déclaration est diffusée dans les blogs de résistance patriotique et elle est citée en partie dans le journal à grand tirage « To Vima ».
Traduction : Josette Vossot.
http://www.politique-actu.com/osons/theodorakis-grece/107897/
Messages
1. Míkis Theodorákis : "Qui veut détruire la Grèce ?" , 12 mai 2010, 00:07
« La vieillesse est un naufrage »
Charles De Gaulle
1. Míkis Theodorákis : "Qui veut détruire la Grèce ?" , 12 mai 2010, 11:41
Mais y en a qui attendent pas d’être vieux pour "naufrager". Y en a même qui ont même pas émergé...
Et à part ça ?... Tu peux préciser ta "pensée" ?...
Si t’en a une dans ton neurone ???
G.L.
2. Míkis Theodorákis : "Qui veut détruire la Grèce ?" , 12 mai 2010, 13:10
ar ailleurs, Goldman Sachs est accusé d’être impliqué dans l’effondrement de la Grèce. Cette compagnie avait aidé le gouvernement grec à maquiller ses comptes publics, précipitant la crise de l’euro. D’autre part, Goldman Sachs a spéculé sur les fameux CDS (credit default swaps) sur la dette grecque.
3. Míkis Theodorákis , 12 mai 2010, 23:11, par NIKOS
Míkis, que j’ai tant applaudi lorsque son courage et la solidarité internationale ont permis de le sortir des griffes des colonels, est tombé dans le mysticisme de la défense de l’hellénisme, cette idéologie nationaliste et réactionnaire. Il a fini par accepter d’être ministre dans un gouvernement de la Nouvelle Démocratie.
L’explication qu’il fournit de la crise actuelle tient dans ses chimères : il y a complot contre l’unité de l’Etat hellénique, cet état qui considère que tous les Grecs sont des Hellènes, qu’il n’y a ni Bulgarophones, ni Macédoniens, ni grecs musulmans,... dans notre pays. Cet état qui, associé à l’Eglise nationale orthodoxe, fait de la Grèce contemporaine l’héritière des la Grèce antique et de l’empire byzantin. Cet état qui refuse d’apprendre aux enfants que la population de Thessalonique était majoritairement juive il y a 100 ans. Et qui a donné ces juifs aux nazis pendant la 2ème guerre mondiale. Cet état qui demande aux Macédoniens de l’ex-Yougoslavie de renoncer à leur identité avec pour argument que le tombeau des grands rois macédoniens se trouve dans la Grèce d’aujourd’hui...
Oui, voila ce qu’est devenu notre grand Míkis.
Cela ne l’empêche pas d’avoir un passé de grand résistant, d’avoir été un compositeur génial... Il faut simplement être lucide sur ce qu’il est devenu.
Je le maintiens et j’en suis meurtri : sa vieillesse est un naufrage.
4. Míkis Theodorákis , 13 mai 2010, 00:31
Ben déja t’a au moins signé au lieu de te contenter d’un jugement "lapidaire" qui ne veux rien dire. Même s’il a été émis par DeGaulle... qui n’était pas un aussi grand "révolutionnaire" que tu sembles le penser.
Pas plus que Mikis Théodorakis.
Par contre personne n’a jamais dit que MT était un "révolutionnaire".
Et qu’il ne situe pas obligatoirement les vraies raisons du drame, ni les bonnes solutions n’empêche pas qu’il tente de réagir en fonction de ce qu’il ressent. Et qu’une partie non négligeable de son analyse est réelle et juste.
Y a pas que lui en Grèce qui n’a pas analysé correctement les choses. Y compris dans les Partis et Syndicats qui en sont à cavaler pour tenter de redresser la situation qu’ils ont laissé si bien échapper par des années de consensus mou avec le Capital et la Social Démocratie. Et en appellant au secours.
Et y’a pas qu’en Grèce. Suffit de voir les positions des Syndicats européens de la CSE.
Il subissent en ce moment leurs années de collaborationnisme. Mais eux contrairement à MT ils n’ont pas l’excuse d’être hors du champ politique révolutionnaire. Ils ont collaboré, et s’y sont mis volontairement .
Pour mesurer le chemin parcouru à l’envers y a qu’à relire le discours de Frachon d’il y a 30 ans.
http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...
Quand on sait le langage tenu par les responsables syndicaux affiliés à la CSE ces dernières années, y compris par les Syndicats grecs, faut pas s’étonner si quelques-uns ne reconnaissent pas leurs petits.
G.L.