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Ne sommes-nous pas pour la construction d’un veritable programme revolutionnaire ?
Publie le mardi 13 février 2007 par Open-PublishingNous devons comprendre que notre discours et notre jargon « passent à côté » de l’énorme majorité des travailleurs...
Mais ceci ne signifie pas que nous devions réviser en profondeur nos concepts sur le socialisme, la révolution, la lutte des classes, et d’autres sujets corrélatifs.
Bien au contraire, il y a beaucoup de cas où nos intuitions ou nos analyses
scientifiques ont été confirmées comme les plus adéquates, bien que méprisées par la plupart de la gauche autoritaire, ou bien ignorées et ensuite plagiées en ne donnant pas -bien sûr- le crédit qui serait dû aux vrais auteurs.
Ceci veut dire que nous avons fondamentalement raison, dans la plupart des questions, mais en - dépit ceci- nous n’arrivons pas à faire en sorte que nos théories et analyses soient comprises par le public le plus large.
Il est vrai que nous avons été confinés à un ghetto pendant des décennies, mais c’est aussi vrai que depuis une décennie, environ, nous avons vécu une renaissance
dans beaucoup de pays, nous avons brisé le mur de silence et nous pouvons parler
presque librement dans la plupart des pays riches et dans quelques pays dits du
Tiers-Monde.
Mais pour aller plus au-delà, nous devons d’urgence nous munir de quelques nouveaux
outils. Un de ces outils est –j’en suis convaincu – un programme commun
international, qui puisse rallier sous notre bannière, non seulement ceux qui déjà
partagent une partie ou la totalité de nos idées, mais –surtout- les millions de
travailleurs qui n’ont vraiment aucune idée de nos positions.
Voici la raison pour laquelle je vous écris cette lettre à vous tous/toutes, parce
que je suis profondément convaincu que ce serait très positif si nos collectifs
locaux se ralliaient à une discussion sur un programme, disant á quoi bien il doit
ressembler et comment le mettre en pratique dans des conditions très variées dans
chaque pays.
Et il me semble qu’il est grand temps aussi de lancer ce débat sur ce sujet.
Le mouvement anarchiste et révolutionnaire n’a pas été protagoniste, pendant une
longe période, d’une tentative sérieuse de construire un programme révolutionnaire.
La dernière tentative sérieuse, fut celle
qu’ont menée (et ont faillit, en un certain sens) les auteurs de la « Plateforme
d’Organisation ».
Il semble clair que les conditions d’aujourd’hui sont totalement différentes de
celles de la fin des années 1920, et nous sommes toujours dans le brouillard en ce
qui concerne de nombreuses questions. Mais touts ces points doivent être clarifies
de telle sorte que nous assumons le défi du communisme libertaire en tant que
part prenante dans les luttes du XXI. Siècle.
Ci-dessous, quelques points que - je pense- cette discussion pourrait aider à
cerner, de façon féconde.
– Nous voulons vraiment la révolution. Nous devons savoir précisément de quoi nous
parlons.
– Nous savons que les méthodes des forces de l’oppression sont de plus en plus
sophistiquées.
Nous devrions trouver les moyens de les contrer et vaincre, par des méthodes
révolutionnaires encore plus sophistiquées.
Mais nous savons aussi que pour qu’une révolution puisse triompher, nous devons
faire aussi un travail constructif d’institutions nôtres ou de classe, sachant
prendre leur part dans les divers domaines de
la lutte des classes.
Et finalement, nous sommes très profondément attachés à ce profond et durable
changement dans la société, parce que nous savons qu’il y a d’énormes avantages au
niveau de l’individu, du groupe et de l’humanité qui seront apportés par ce
changement.
Nous devons décrire quelques variables de la future organisation de la société,
même si nous n’avons pas –et ne voulons pas avoir – quelque chose qui ressemble à
un « modèle ».
Même si vous n’êtes pas d’accord avec l’expression des idées ci-dessus, vous pouvez
cependant être d’accord avec moi que c’est le moment d’initier une telle
discussion. Il n’est pas possible d’ignorer que l’existence d’un tel programme,
accepté par la vaste majorité des collectifs communistes libertaires dans le monde,
irait
multiplier nos capacités d’organisation, améliorer nos stratégies dans les luttes,
etc.
Nous pourrions programmer quelques rencontres sur ce sujet, on pourrait même
convoquer un congrès si c’est estimé mériter l’effort et qui soit assumé, au moins,
par un bon nombre de nos organisations.
En attendant votre réponse,
Solidairement,
Manuel Baptista
(à titre personnel)
Collectif « Luta Social » et Syndicat « AC-Interpro »