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POUR UNE ETHIQUE ET UNE ESTHETIQUE DU TRAVAIL FORMATEUR DE PENSEE.

par Pierre Assante

Publie le dimanche 27 novembre 2011 par Pierre Assante - Open-Publishing
6 commentaires

Divers ouvrages sur la question

LE BUT ET LE MOTEUR DE L’HUMANITE EST LA TRANSFORMATION DE CHAQUE « SPECIMEN » DE L’ESPECE EN CHERCHEUR DE PLUS EN PLUS LIBERE DE L’ACTIVITE CONTRAINTE DE SUBSISTANCE « BIOLOGIQUE IMMEDIATE » DE LA PERSONNE.
POUR UNE ETHIQUE ET UNE ESTHETIQUE DU TRAVAIL FORMATEUR DE PENSEE.

http://pierre.assante.over-blog.com/article-pour-une-ethique-et-une-esthetique-du-travail-formateur-de-pensee-90159631.html

L’expression de « l’interprète conscient du processus inconscient », organisation du salariat et de ses alliés sans sa diversité, et en premier lieu le salariat de « production stricto sensu », des « biens matériels bases de la subsistance matérielle et morale », a besoin d’une réelle coopération du philosophe, de l’économiste, du musicien, du mathématicien marxistes

La seule hiérarchie qui ait -peut-être- un sens est celle des devoirs car plus la conscience humaine se développe, plus ils grandissent.

L’espèce humaine a développé l’activité de penser, de pensée, pour satisfaire ses besoins et la satisfaction des besoins a développé les besoins. Jusqu’à ce que l’activité de pensée devienne elle-même un besoin, un besoin avec sa propre autonomie relative des besoins biologiques de la personne et de l’espèce, de la personne dans l’espèce humaine.

Dans « Epîtres aux citoyens » j’ai essayé de décrire l’autonomie relative des sentiments.

Dans « Division sexiste du travail », j’ai essayé de décrire l’autonomie relative de la propriété privée et ses conséquences d’aliénation et leur développement dans le processus de la société de classe.

Dans « La métamorphose du travail », j’ai essayé de décrire l’autonomie du capital, et du capital « force et capacité de travail » dans sa transformation de valeur d’usage en valeur d’échange marchand, dans son achat et sa vente et ses conséquences d’aliénation.

L’activité de pensée devenue elle-même un besoin rejoint l’activité de connaissance générale de la nature par l’humanité et de l’humanité.

L’autonomie relative de la pensée et des sentiments par rapport à la constitution biologique de l’espèce humaine en tant qu’espèce animale développée, entre en conflit avec l’autonomie relative de la propriété-possession privée de satisfaction des besoins.

La propriété-possession-privée de satisfaction des besoins est-elle inhérente à une supposée « nature humaine ? Certainement pas. C’est le besoin propre de la personne dans l’espèce qui est inhérent à son besoin d’existence propre.

Si le besoin d’existence propre trouve satisfaction dans une forme non aliénée de l’activité, il trouve aussi réponse à la contradiction entre besoin de la personne et besoin de la société et de l’espèce socialisée qu’est l’humanité : « l’essence de l’homme c’est l’ensemble des rapports sociaux ». Le rapport dialectique entre le type de rapport sociaux et les contradictions à l’intérieur des rapports sociaux, c’est le mouvement qui détermine sa transformation, c’est le mouvement de transformation social en lui-même.

Quand les conditions de transformations du mouvement arrivent à maturité, si une entrave freine puis empêche durablement le mouvement, c’est la mort de tout le corps social qui peut intervenir et la mort de l’individu dans l’espèce et de l’espèce dans l’individu. Où en sommes-nous dans le contenant de l’espèce qu’est notre corps-pensée actuel si le corps-pensée du producteur laisse totalement ou quasi totalement la place au corps-pensée du consommateur ?

Je rejette le concept de « société de consommation ». C’est de la pure propagande de classe dominante. Toute société est « de consommation ». Par contre cette société de consommation-ci, c’est la société « de marchandise » dans sa forme finale et exacerbée et rien d’autre ; la « société de marchandise » qui fait évaluer la valeur à la valeur d’échange marchand. Nous sommes dans une société de marchandise mondialement généralisée, de valeurs d’usages mondialement transformées en capital généralisé, dominées par une valeur d’échange aliénant leur utilité pratique et esthétique dans leur pratique, et leur pratique esthétique.

L’éthique ainsi acquérant une autonomie « sans retour » de la constitution biologique humaine, n’est plus une esthétique et une éthique du travail formateur de pensée, mais esthétique de la mesure quantitative de la valeur marchande, esthétique de la consommation sans production, esthétique de l’immobilité donc mortellement conservatrice.

Revenons à l’activité de pensée devenue ainsi le besoin premier de l’espèce humaine. Le jeu « populaire » comme le jeu « savant » en est la meilleure illustration. Et la contradiction entre le jeu et l’activité contrainte la meilleure illustration du besoin de pensée comme besoin premier de l’espèce humaine.

Le besoin de pensée entre dans toutes les formes d’activité humaine, il est la forme, les formes de l’activité humaine, dans leurs multiplicités et leurs diversités infinies. Il rejoint le besoin de connaissance par l’humanité de son « univers », qui est, dit sous une autre forme, le mouvement en croissance de la conscience de la nature sur elle-même, « l’humanisation de la nature » et « la naturalisation de l’homme ».

Le but et le moteur de l’humanité est la transformation de chaque « spécimen » de l’espèce en chercheur de plus en plus libéré de l’activité contrainte de subsistance « biologique immédiate » de la personne, et de la transformation-sublimation de la subsistance « biologique immédiate » et des plaisirs qui en découlent par ce « travail » conjoint de « rassemblement-réappropriation » du corps-pensée dichotomisé par la société de classe. Ceci est une conception humaine de la technique à la différence de la conception utilitariste et fasciste de la technique.

Dans la réaction des classes dominantes, propriétaires et gestionnaires du capital, dans sa réalité abstraire et apparemment insaisissable, dans leur réaction à la socialisation, et les mesures dans l’organisation du travail, des institutions administratives et guerrières locales et mondiales, sous l’égide de la privatisation, nous sommes loin de ce but, nous régressons d’une façon relative car il y a paradoxalement encore un mouvement non seulement de résistance mais aussi de créativité dans ce mouvement de régression.

La « rationalisation » mondialisée par les élites du capital est la pointe extrême de la réduction de la pensée à une technique utilitariste. Elle rejoint le concept nazi de technique utilitariste qui a amené ce dernier à l’élimination de tout ce qui pouvait représenter quelque chose « sans utilité », dans le présent et dans l’histoire humaine sur la longue durée.

C’est aujourd’hui une forme de fascisme un temps « consenti » qui nie les propres lois du capital en crise, qui ne trouve plus les solutions dans ces propres lois et donc les transgresse, ce que l’on peut constater éminemment dans ses propres conceptions de la démocratie restreinte à une citoyenneté excluant les producteurs et les acquis conquis par les producteurs à l’intérieur des contradictions du système.

Nous sommes loin, nous avons laissé derrière nous les velléités du christianisme originel ou de la « guerre des paysans » allemands de la renaissance, dans sa recherche de libération humaine. Les « représentants » de la spiritualité, conjointement aux théologiens matérialistes mécanistes de la revendication ont abandonné les « fins » pour les moyens, au lieu de mettre les moyens au service des fins, ce qui pouvait encore se manifester dans les années 1960 avant la généralisation de la phase actuelle du capital, dans des alliances objectives et subjectives communistes chrétiens par exemple.

Alliance qui peut renaitre sous d’autres forme, mais qui pour le moment prend comme toutes les formes de fausse alliance, celle d’instrumentalisation des uns par les autres sur des objectifs sans horizons quand ce n’est pas du moralisme réactionnaire au service des objectifs des classes dominantes égoïstes, à l’image de l’échange dominant A-M-A’ (voir plus bas).

L’utilitarisme et le possibilisme, jumeaux sans poésie, et vieillards sans descendance, ont triomphé avec l’échange « Argent-Marchandise-Argent plus » mondialement généralisé à l’aide des techniques privatisées mondialement informationnalisées.

Alors que c’est au contraire ces techniques mises au service de l’humanité par la coopération solidaire, objectivement et subjectivement, que devient possible la libération de l’activité contrainte socialement de subsistance biologique immédiate de la personne.

Reste alors lorsque les marges « contractuelles » sont bloquées, à radicaliser, généraliser la revendication, à rompre les marges contractuelles bloquées à partir des prémices de socialisation généralisée de la société nouvelle qui se sont développées dans la société ancienne.

Mais rompre, ce n’est pas le long fleuve tranquille, et la continuité transformatrice à l’image de l’évaporation de l’eau comme forme et exemple de transformation qualitative souvent utilisée et usée, ce n’est pas le conservatisme craintif qui se transforme alors dans la lutte de conservation en alliance haineuse et sanglante en résonnance avec le conservatisme de classe dominante.

L’expression de « l’interprète conscient du processus inconscient », organisation du salariat et de ses alliés dans sa diversité, et en premier lieu le salariat de « production stricto sensu », des « biens matériels bases de la subsistance matérielle et morale », a besoin d’une réelle coopération du philosophe, de l’économiste, du musicien, du mathématicien marxistes. La séparation-frontière de ces champs, et des champs d’activité et de recherche humains en général ne peut qu’aboutir au structuralisme, c’est-à-dire à des progrès « délimités », c’est-à-dire à laisser à l’adversaire la cohérence d’une activité générale.

C’est au rapprochement de ces intervenants que l’on pourra reconnaître la maturité des conditions de transformation de la société.

Pierre Assante, 27/11/2011 01:56:48

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Messages

  • L’espèce humaine a développé l’activité de penser, de pensée, pour satisfaire ses besoins et la satisfaction des besoins a développé les besoins.

    C’est du CALCUL dont il s’agit ici, qui est une partie très restreinte de la pensée. Ce n’est pas "l’espèce humaine" qui a, comme dynamique, développé l’activité de penser, etc., c’est un FAIT de la nature ; et ce FAIT, elle ne l’a pas développé — elle n’en a pas exploité le 10ème — elle l’a utilisé… mais à QUOI ? À satisfaire ses besoins ? Ho que non ! car alors le besoin de torturer, de tuer, de dilapider, d’amaigrir, de violer, de tuer l’enfance, etc. serait une part de SES besoins et la SATISFACTION qui va avec. Vous comprenez ?

    Non seulement l’humanité N’a PAS développé la POSSIBILITÉ de penser autrement que comme source d’ANGOISSE, mais cette pense refuse de se pencher sur elle, sur soi, en tant que source d’angoisse de sorte à ne générer — et c’est ce qui m’interroge le plus dans ma vie de passage — QUE de l’angoisse, socialement, ici & maintennant. Le phénomène de la pensée, dans NOTRE contexte, se réflecte dans toutes ces avanies que le genre "humain" se cause à lui-même, effectivement en tant que "besoins" dont l’affectivité malade induit SON malheur.

    De plus, ce serait, selon notre auteur, les besoins qui demanderaient à la pensée les MOYENS de ses satisfaire. À la différence du désir, le "besoin" se manifeste comme angoisse : à partir de CE substrat, imaginez les moyens qu’il se donne ! Cela justifie le comportement INDIVIDUEL de satisfaction des besoins. Aujourd’hui, l’individuel prend le pas sur le collectif à tel point, que l’accord grammatical du pronom "ON" se fait au pluriel : le COLLECTIF "on" devient une somme de particularités : "on est passéS par là pour en arriver ici" sans qu’on en reconnaisse, présentement, la géographie affective.

    "L’autonomie relative de la pensée et des sentiments par rapport à la constitution biologique de l’espèce humaine en tant qu’espèce animale développée, entre en conflit avec l’autonomie relative de la propriété-possession privée de satisfaction des besoins."

    Quel charabia ! Il n’y AUCUNE indépendance entre la pensée et la "constitution physique", ÇA c’est une pensée DÉISTE selon laquelle la pensée viendrait du ciel !

    L’espèce "humaine" n’est pas développée du point de vue de la constitution physique, elle contient autant d’organes que l’ensemble des mammifères en général et des primates en particuliers (primates qui commencent, d’après les OBSERVATIONS de cette humanité, au stade des Lémuriens, ces singes aux gros yeux). Et cet organe, le "cerveau", plus développé au niveau de la troisième couche, le néo-cortex, est tout aussi présent chez ces primates. Ce qui est particulièrement développé chez l’humain est la capacité de MÉMOIRE et de l’organisation de la résonance des éléments de cette mémoire avec la réalité : le RÊVE — cette disposition de la nature qui permet à l’ENSEMBLE de l’individu-corps de SE réguler des diverses tensions excédentaires générées par le cours de la vie, s’en souvenir et les exploiter afin de rester en vie dans la plus grande des commodités possible — en est la matrice, comme chez TOUS les animaux dont nous sommes un élément. Et le rêve est de l’ordre du système neuro-végétatif : ce n’est pas une manifestation de dieu, d’un extérieur à soi, c’est une fonction de la nature, au même titre que la respiration ou sa séparation des déchets : la "pensée" est fille du rêve, le rêve organisé autrement ; même si c’est beaucoup, ce n’est rien de plus.

    L’"image affective interne", cette "claire-audiance", a reçu une matérialité, le son organisé, pour donner le "mot", "l’image verbale", comme chez les autres animaux, à cette différence près qu’il est émis et reçu dans l’INTENTION plus ou moins consciente de toucher l’Autre, de lui indiquer et de ressentir, SOI, la RÉSONNANCE de son intention, chez cet Autre, la Poésie. Qu’il ait été d’amour ou de haine, le premier mot a été de Poésie, l’élément jonctif immatériel entre deux matérialités vivantes, comme intensité, justesse et communauté de l’expression affective, la réciprocité des empathies.

    La nécessité du mot est l’AFFECTIVITÉ qui, à travers le mot, peut devenir du "sentiment", cette affectivité qui se cache derrière le mot, tout comme on désigne par "âme" cette partie du rêve ÉVEILLÉ. Ainsi, la SÉPARATION de l’affection du mot donne l’autonomie au mot de ne plus SE prononcer en tant qu’affectivité réellement vécue ; et il faut absolument se dire que c’est LÀ une MALADIE PHYSIQUE : c’est dès ce moment que cet "humain" peut torturer les esprits et les corps en toute DISTANCE affective.

    Le sentiment est le paravent de l’affection derrière lequel on peut exploiter en toute impunité affective l’Autre.

    Le bouilli-boulga étrange, donc, de ces deux paragraphes, sans aucun doute émanation d’une pensée angélique à partir de laquelle on doit redéfinir ce qu’est la "propriété" en lui adjoignant "possession privée" — il existerait une "propriété" qui ne serait pas elle-même une "possession privée" de publicité — indique SA confusion entre son substrat biologique (sa "constitution biologique") et SA pensée. Le reste doit être de la même "théorique" que je n’ai pas poursuivie.

    Mais je peux tout de même dire que ce sera QUAND l’humain se penchera sur l’effectivité de son ANGOISSE sur SA pensée, la nature qu’elle induit à cette pensée et ses actes dont elle regrette la réalisation après-coup, parfois, qu’il deviendra "humain" c’est-à-dire un élément de la nature dont il retirera, sans doute, joie, aisance et modération de "ces" besoins qui ne seront un peu moins ridicules !

  • humm, alors il faut me relire, ne serait-ce qu’une seconde fois, en ajoutant ceci : si la substrat humain n’avait aucune naturalité, l’humain n’existerait pas et on ne serait pas dans cette mouise actuelle, d’une part ; d’autre part, je ne pense pas devenir un "réactionnaire" en affirmant que l’humain, doté de son "intellectualité" que même F. Engels, aussi bien dans sa "Transformation de l’homme en singe" que dans sa "Dialectique de la nature", n’a jamais abordé selon la dynamique de la pensée sous le simple aspect de l’ANGOISSE qui lui est liée, naturellement, c’est-à-dire de son simple fonctionnement, comme matière à sa réflexion, ses formes et ses orientations, en se considérant, par exemple, comme un simple avatar de la nature, comme une mécanique humaine ou une émanation d’un dieu.

    Et enfin, c’est se déjouer de mes intentions lorsque je spécifie qu’il est temps que l’humain se penche non pas sur "ce qu’il pense de lui" mais sur la manière dont il crée : le maintien de la misère, de SA misère ; que de ne voir dans ce que j’ai dis que l’activité de la pensée, dont on a très peu dit en quoi elle consiste sinon qu’en une âme ou le résultat d’un production selon un processus évolutif — peut-on vraiment dire que notre pensée est PLUS complexe que celle d’un "Primitif" ou d’un Grec antique lorsqu’on réalise les interrelations de l’ensemble de sa mystique et de ses relations sociales ? Non, bien sûr : notre "complexité" ne réside pas dans l’usage qui tend à se simplifier, d’outils ou de machines, mais de cet entremêlement relationnel qui restera TOUJOURS d’une QUANTITÉ identique quelque soit l’époque historique et cela, simplement, du fait de nos limites PHYSIQUES ! Et pour l’HUMAIN, c’est la seule chose qui compte : ses relations affectives à partir de ses possibilité "psychiques", de sa pensée.

    Comme dans le passé, le substrat actuel de la pensée, de la vie, est l’ANGOISSE : elle est partout, dans la marchandise, la valeur, nos relations, la MORALE du capital, elle est ce qui PEUT donner à nos gouvernants la possibilité de faire admettre leur soumission à nos congénères, par des lois de plus en plus liberticides : si les gens aimaient la liberté, si elle ne les ferait pas angoisser, ils ne se laisseraient pas la leur spolier, bien évidemment, ils n’iraient pas, à l’issu d’une révolution, voter en masse pour l’antithèse de ce contre quoi ils se sont précisément révolter. Et le retour obligé à l’Ordre passe systématiquement par l’éveil de cette angoisse, quitte à le solliciter. Marx est le démoralisateur du capital, sous le seul aspect de l’économie de l’exploitation des hommes par eux-mêmes, merci valeureux camarade !

    Partir, donc, des seuls "moyens de productions" en laissant de côté le caractère VIVANT, la nature de l’animal humain, ne nous ouvre pas plus de porte que Staline n’a fermé de prison ou que Bush n’a ouvert d’école ou que le prolo moyen ne critique SON travail, SES implications sur l’empoisonnement du monde, SA dé-responsabilité quant à son vécu, en se cachant derrière un bulletin de paie. Bien.

    En désacralisant la "pensée" comme simple moment déductif du rêve, je ne deviens pas, non plus "réactionnaire", bien au contraire ! A-t-on vu un "réactionnaire" dire qu’il y a intérêt pour l’être humain de SE reconnaître pour CE qu’il EST — et de faire à partir de ce qu’il est — et non pas pour ce qu’il voudrait être ? Non, bien sûr, le "réactionnaire" voudra, au contraire, mystifier au maximum les êtres qu’il veut soumettre à ses conditions de misère pour en profiter un max, car LUI, pour calmer cette satanée angoisse qui lui taraude les tripes, n’a rien trouvé de mieux, au lieu d’un retour sur soi our comprendre la nature de ses actes, leurs dynamiques, que la maltraitance d’autrui, derrière SON sentiment justificateur.

    Je n’ai donc RIEN oublié, si tant faire ce peut. Si je pouvais, je m’emploierais apprendre à mes congénères à tolérer cette angoisse de sorte à vivre autre chose que cette mouise terrifiante et ses conséquences sur le monde qui va pourrissant.

  • Tu crées ainsi un nouveau dieu, une nouvelle essence dont le corps humain ne serait qu’un auto-mobile. On en voit le résultat : un temps on a lutté contre le plomb qui y était présent, aujourd’hui on en est à de la bio-essence, ou de l’agro-essence qui en affameront autant.

    C’est quoi l’objet de ma démarche présente : il s’agit de décrire systématiquement CE qui rassure sans objet cette angoisse sans objet, de sorte à la localiser et à tenter de la comprendre. Il s’agit de recadrer cette angoisse stupidifiante.

    Il va y avoir, bien évidemment, des dictateurs de la dés-angoisse, mais il est facile de saisir qu’ils provoquent de l’angoisse en sus de celle qu’ils disent vouloir rassurer. J’en ai marre de ce monde qui a peur de tout alors que l’humain, précisément, n’a que très peu de raisons d’angoisser, alors qu’il passe ses années à vivre DE et DANS l’angoisse. Toute la société est organisée sur des pseudo-manières de rassurer cette angoisse : et principalement la marchandise et sa valeur AFFECTIVE !

    Il suffit d’orienter l’affectivité malade, angoissée, des gens VERS un objet susceptible de la rassurer et CE monde continue hardiment à se commuer en lui-même, sous la même forme. Et pour acquérir cette VALEUR affective, il faut aller au TRAVAIL qui ne peut être, suivant cette organisation sociale, que le salariat ou monter sur la tête d’autrui.

    La critique de Marx est une critique du TRAVAIL et de l’exploitation de la FORCE de travail. Et c’est quoi qui FORCE au travail ? L’angoisse : la faim, le dénuement, une sexualité déplorable de l’homme et de la femme, la misère des adolescents, les brimades de l’enfance en vue d’une éducation PHYSIQUE au travail, la justice, les loyers, la bouffe et le reste, dont les coups de matraques et les gazs lacrymogènes, la prison. Il faut saisir que ce sont les plus angoissés (nos politicards, nos patrons, nos journalistes, nos policiers, nos militaires, nos justiciers divers, nos ingénieurs nucléaires et diversement chimiques, agronomiques, etc.) qui orientent le monde humain vers une angoisse accrue et que le moyen de nous en sortir est, effectivement, la grève générale, mais SURTOUT, de TENIR CETTE GRÈVE GÉNÉRALE de sorte à RÉELLEMENT (et non pas en IMAGES) changer le monde pour le rendre à l’image qu’on en veut : avec le MOINS d’angoisse possible… et c’est grandement possible.

    Le prolétariat qui ne saisira pas SON angoisse pour la comprendre, ne pourra jamais se supprimer, en tant que classe et supprimer TOUTES les classes. Amen.

  • Bon. Je n’ai jamais dit que SEULE la nature explique l’humain (l’homme, ça fait restreint, is’nt it ?). J’ai dis que l’humain qui se sépare de son angoisse pour la reporter sur l’extérieur, se défausse de la compréhension de son vécu et ne peut donc pas se rendre compte de son humanité. Apparemment, tu aimes l’angoisse, tout comme l’ensemble de cette société. Je la trouve inutile dans la mesure où elle est nuisible et c’est sans doute pour cela que je n’aime pas non plus travailler (ce qui me permet de ne pas trop pourrir le monde du RÉSULTAT de CE travail, accessoirement). Lorsque cet humain reporte sur l’extérieur à lui son angoisse, cela crée sempiternellement des catastrophes, à tous les niveaux de son atteinte sur la VIE qu’il transforme allègrement en mort. L’angoisse clôt la compréhension du monde et le filtre de la porte de cette clôture est très peu large, tant en spectre qu’en quantité de compréhension. Tu veux absolument que je dise que l’humain est FIGÉ par la nature, alors qu’il n’en est rien. L’humain est LIMITÉ par SA nature et il s’imagine le roi du monde, le con. Je tente de décrire CES limites et les moyens qu’il a pourtant d’en jouir en variance. Tous les jours, après ton sommeil, tu pisses, tu déjeunes, etc., tu penses ! Tu veux poursuivre ces limites au-delà de ce qu’elles SONT : nul n’y parviendra, sinon qu’en IMAGES. Ces IMAGES proviennent bien d’un endroit et sont issues d’une fonction naturelle, et toi seul peut les visionner, encore qu’elles soient AUSSI des formulations culturelles, d’une humanisation. Pour autant, le moindre animal, et le mammifère particulièrement, subit le même sort : l’image issue du rêve : c’est le moyen NATUREL, comme du doit aller chier, tous les jours, inhérent à la vie qui va son cours, auquel nul ne peut échapper, sinon que par la folie (et encore...). Que tu ne veuilles pas qu’il en soit ainsi, qu’importe ? Tu loupes quelque chose, tu passes à côté de la vie et tu fais dire à l’autre ce que tu ne saisis pas d’elle puisque tu vois CE monde à l’envers, avec la pingrerie de la charité. Ma nature ne me gêne pas du tout, mais alors PAS du tout ! J’en suis satisfait et suis autant capable que toi de formuler convenablement mes idées, selon une syntaxe correspondante à la mode du moment. Oui, il y a une nature humaine, bien évidemment ! Il y a une manière d’aimer, de haïr qui sont humaines, of course ! Les modalités sont culturelles, certes, mais l’émotion éprouvée, ressentie et exprimée n’en est pas moins issue de ma nature. Ton raisonnement pousse à songer que des robots seraient susceptibles de penser, alors qu’ils ne sont que de purs minéraux : c’est avoir renoncé à la CHAIR et ses émotions. Et l’angoisse est l’une de ses premières émotions, celles qui sont basiques, immédiates et sans détours possibles.

    Arrivé au stade de crispation dans lequel tu te trouves, je ne trouverai jamais les mots qui puissent te faire toucher du doigt (j’allais dire du "moi") ce que peut signifier pour moi cette phrase : "Comprendre l’angoisse pour s’en défaire de sorte à ce que la joie, cette manifestation du plaisir de vivre, se retrouve sur les visages de mes congénères et qu’ils soient responsables de leur vie et de l’implication que cette vie apporte au monde". Tu veux comprendre le monde comme un résultat sur l"appui duquel tu affirmes que je ne ne le vois pas, moi. Hélas ! Quel résultat ! Quelle puanteur ! Combien de cris, de lamentations, de sang, de balles, de coups de matraque et de radio-activité ? Et tout cela est généré par le SALARIAT, tout cela est le résultat de l’activité humaine, que cette humanité nomme, avec la fierté du l’ouvrage bâclé, TRAVAIL. C’est de cela que tu veux parler ? Alors je comprends que tu ne veuilles pas saisir que l’angoisse est, ACTUELLEMENT, le moteur du monde et transforme CE monde à son image... ou alors tu es amoureux de CETTE image "humaine".

    L’humain n’est pas vraiment intelligent, il n’est QUE calculateur et ce qui régie actuellement son monde, c’est tous les calculateurs, à son image, qui créent des calculateurs et affirme, à la mesure de ce qu’il ressent de sa propre vie, que ces calculateurs sont VIVANTS. Là, oui, c’est l’hôpital qui se moque de la charité. L’ensemble de ces OUTILS de communication lui a-t-il permis une meilleure jouissance de la vie ? Ha ! Par l’intermédiaire du TRAVAIL qui permet à travers la paie qu’ils en retirent pour l’usage de leur force, les gens se sont encocounnés dans une sphère un peu moins étroite que celle de la famille et lorsque tu les abordes, ils peinent à retirer de leurs oreilles leurs "écouteurs", te regarde avec un air étonné sinon parfois agressif ou apeuré lorsqu’il s’agit d’un femme. Ça c’est humain ? Ce sont des "rapports sociaux" ? Oui, mais sous le joug de l’ANGOISSE.

    C’est lorsque le monde leur est étranger que les gens en ressentent de l’angoisse et la marchandise fait tout, actuellement, pour que cette angoisse soit le moteur qui réactualise sans fin cette angoisse, non pas par l’insatisfaction (ce qui supposait qu’une satisfaction serait possible à travers elle), mais par une nouvelle angoisse, identifiable un court instant, après laquelle il faut courir pour qu’elle ne vous poursuive pas, qui vous calme un moment par une toute petite joie furtive qui dissimule subrepticement, dans son éclat minuscule, une autre angoisse, d’une autre couleur. Lorsque ce n’est pas un tremblement de terre ou l’explosion d’un centrale nucléaire, ce sera le dernier téléphone ou le tout nouveau yaourt, comme si le monde se refaisait sans limites connues ou admises. Vaste inconséquence, n’est-il pas ?

    Il y a un moteur qui fait fonctionner ce système, ce moteur, pour autant que je puis donner une affirmation, c’est l’angoisse. Cette angoisse a une origine : la pensée, ce reflux sur soi, elle-même issue du rêve qui est une fonction de la nature pour que la vie individuelle puisse se réguler et continuer, sans folie, à vivre. Passer outre, c’est passer à côté du COMMENT l’humain fonctionne à partir de ce qu’il est MATÉRIELLEMENT, un animal. L’omettre c’est ne pas pouvoir sortir de cette impasse dans laquelle nous sommes, aujourd’hui, alors que tout le monde veut se soulever contre ces conditions qui se reproduiront, peut-être en pire, parce que nous n’avons pas admis que nous sommes limités et pourtant infinis, comme disait Einstein de l’univers. Notre limite est matérielle, notre infini la poésie.

  • MERCI pour ces échanges. En particulier sur l’évocation du travail de Lucien Sève.

    J’ajoute à cet excellent argument que ce n’est pas minimiser la spécificité de l’humain ni la réduire à un immédiat sans lendemains que de reconnaître sa "matérialité".

    Y compris au sujet de l’angoisse dont on trouve les "éléments chimiques" dès la formation de la vie, l’origine de la vie.

    Cet élément bien sûr va trouver une complexification de sa fonction avec la complexification de toutes les fonctions humaines.

    Nier l’utopie opérationnelle, c’est réduire l’humain au désespoir. Et parler d’espoir et de désespoir ce n’est pas réduire la réflexion scientifique à un pathos, c’est faire référence à un réalité humaine qui "fonctionne" au quotidien dans tout acte humain, même le dit plus "élémentaire", réalité qui est liée non seulement à son développement culturel, mais aussi, dans une unité, à son instinct de survie d’individu et d’espèce.

    L’angoisse est un élément naturel de la vie dès son origine pour répondre à un problème qui se pose pour elle. La paramécie face à une augmentation trop forte de température produit le même élément chimique de réactivité que l’employé devant une attaque de son patron. Mais la différence entre les deux formes de vie est essentielle, est constituée par la conscience humaine en mouvement.

    L’angoisse, je n’en parlerai pas en matière de psychanalyse, ce n’est pas ma spécialité (je n’en ai aucune d’ailleurs). J’en parlerai en matière de travail, c’est à dire en matière de production humaine des subsistances matérielles et morales nécessaires à l’humain et de libération de l’exploitation laquelle pousse l’angoisse à son paroxysme et détruit l’équilibre en mouvement sans lequel (équilibre-déséquilibre) effectivement l’explosion de l’angoisse devient une agression mortelle.

    Encore MERCI. Mes excuses pour mes trous de connaissance sur un certain nombre de questions évoquées dans ce débat.

    Pierre