Accueil > Palestine : L’Europe face à ses responsabilités
Un nouvel espoir pour le Proche-Orient
Les mouvements palestiniens Fatah et Hamas, réunis à la Mecque, sont parvenus jeudi à un accord sur un gouvernement d’union nationale et sur son programme politique.
La formation d’un gouvernement d’union nationale soulève un nouvel espoir au Proche Orient car cela pourrait mettre un terme aux affrontements interpalestiniens qui ont fait plus de 300 morts l’an passé. Il devenait de plus en plus évident que l’opinion publique palestinienne renvoyait dos à dos les protagonistes du Hamas et du Fatah, que l’un ni l’autre ne sortirait vainqueur de ce conflit et que la guerre civile menaçait. Hamas et Fatah se sont enfin entendus sur un gouvernement qui a prêté serment devant le Conseil législatif palestinien samedi 17 mars afin de mettre un terme aux combats et faire renaître l’espoir dans cette région du monde.
Depuis mars 2006, date de la formation du gouvernement par le Hamas, le monde palestinien se trouve dans une situation catastrophique du point de vue politique et humanitaire mais surtout d’un point de vue international. L’accord de la Mecque indique que le nouveau gouvernement "respectera" les accords passés conclus par l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), cela signifierait de fait la reconnaissance de l’Etat d’Israël par le Hamas. Les palestiniens espèrent donc aujourd’hui que cette initiative pourra entraîner la levée de l’embargo financier imposé par les puissances occidentales qui somment le Hamas de renoncer à la violence et de respecter les accords israélo-palestiniens conclus jusqu’ici, c’est-à-dire de reconnaître l’existence de l’Etat juif.
La satisfaction de l’espoir soulevé dépendra pour beaucoup de l’attitude internationale. L’inaction politique américaine volontaire sur le conflit israélo-palestinien comme l’impuissance affichée de l’Union européenne ne peuvent perdurer. La rupture des contacts de l’Union européenne avec l’autorité palestinienne ainsi que la suspension des aides directes européennes aux territoires depuis la victoire du Hamas aux élections législatives (dont on ne peut contester le caractère démocratique) participent à la détérioration de la situation palestinienne. Françoise Castex, membre de la délégation interparlementaire auprès du Conseil législatif palestinien, souhaite que l’Union européenne salue comme une avancée historique la ratification des accords de la Mecque et la formation de ce gouvernement d’union nationale.
Les opinions publiques européennes sont sensibles à ce conflit et unanimes dans leur volonté de voir l’Europe accompagné la relance du processus de paix.
"L’Europe doit agir : elle doit organiser une conférence internationale pour évaluer la nécessité d’envoyer une force d’interposition entre Israël et les territoires palestiniens et soutenir les initiatives pour une paix durable et juste, elle doit rétablir les aides directes à l’autorité palestinienne et encourager l’échange des prisonniers politiques israéliens et palestiniens" déclare Françoise Castex. Elle ajoute "le conflit au Proche Orient est le point nodal des relations entre le monde occidental et le monde musulman, il faut donc agir de manière urgente afin d’éviter un embrasement régional qui menacerait la sécurité de l’ensemble de la planète, l’Europe est désormais face à ces responsabilités".