Pierre Goldberg "Bouleverser la fonction de maire"

Revanche ou goût du pouvoir ? Ni l’un, ni l’autre. Le sort de Montluçon vaut mieux qu’une revanche. C’est pour rendre la ville aux Montluçonnais que j’ai décidé de conduire une liste. Après avoir été beaucoup sollicité pour le faire, par des gens venus de différents horizons, de différents milieux. J’y ai beaucoup réfléchi, j’ai beaucoup consulté Si les épreuves rendent plus forts, qu’avez-vous appris de vos déboires judiciaires ? Au contraire de m’abattre et de me contraindre au repli, ils m’ont donné l’envie de lutter. Après ma préoccupation première, qui a été de préserver ma femme et mes enfants. La haine que j’ai vu s’exprimer à mon endroit est un sentiment qui m’est totalement étranger. Parallèlement, la solidarité et les actes de soutien qui se sont manifestés m’ont confirmé dans mon amour de la vie et des autres. Je suis bien dans ma peau ! Ma pêche est intacte !

Le PCF plaide pour des listes d’union, ne lui avez-vous pas coupé l’herbe sous le pied en annonçant que vous conduiriez une liste ? Je ne partage pas tout à fait cette vision. Je crois profondément que ce n’est pas à un parti politique de présenter une liste aux municipales. Je pense aussi qu’une liste ne doit pas être le fruit de transactions dans le secret des bureaux des partis politiques. J’ai eu un entretien avec Bernard Lesterlin, à l’issue duquel nous avons convenu qu’incombait aux seuls électeurs montluçonnais la possibilité de choisir leur conseil municipal et en particulier sa majorité et son maire.

Qui seront les membres de votre liste ? Chaque jour qui passe, le groupe s’élargit. Sur l’idée du rassemblement des vraies valeurs de la gauche. De la gauche des droits sociaux et humains. La liste ne sera pas issue d’un dosage politique, mais de compétences. Elle sera composée de gens qui ont envie de se saisir des problèmes de la ville à bras-le-corps. Nous avons commencé de partir à la rencontre des habitants de la ville, pour les écouter, pour savoir comment ils imaginent l’immédiat futur de Montluçon. Je leur parlerai et leur soumettrai le projet que j’ai en tête.

« La première tâche du maire est d’écouter sa ville »

Si vous êtes élu, que comptez-vous faire que vous n’avez pas fait durant vos mandats ? Bouleverser la fonction de maire, y compris dans la manière que j’avais moi-même de l’exercer. La première tâche du maire est d’écouter sa ville. Beaucoup de gens veulent la faire bouger, il faut confronter leurs positions, qu’ils soient patrons ou salariés, médecins ou aides-soignants Le maire doit être un trait d’union entre la population et le Conseil municipal, un pourvoyeur de la problématique montluçonnaise vers le Conseil municipal et non l’inverse. Et les adjoints des metteurs en scène de ce que les Montluçonnais voudront. Nous inventerons un système pour contrôler le travail des élus. Tout nous appelle à oser l’innovation dans la gestion de la ville. Tout l’exige. Mon expérience de la gestion d’une ville m’amène à penser que beaucoup de pratiques, beaucoup d’habitudes et de travers ont besoin d’être bousculés.

Info plus : Goldberg écrivain. Pierre Goldberg a profité de sa retraite, depuis mars 2007, pour écrire un nouveau livre sur son expérience et ses réflexions sur la vie publique. Sa décision de conduire une liste aux municipales en a différé la publication. L’ouvrage devrait cependant sortir avant le mois de mars 2008.

La Montagne du 10 octobre 2007

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