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Plan d’aide à la Grèce : une simple manipulation pour rassurer les marchés.

Publie le vendredi 30 avril 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

Nous venons d’apprendre que les Etats européens devraient prêter en tout 120 milliards d’euros à la Grèce.

Concrètement, qui devrait prêter combien ?

 1- L’Allemagne devrait prêter à la Grèce 27,92 % du prêt total.

Si le prêt total est de 120 milliards, l’Allemagne devrait prêter 33,6 milliards d’euros à la Grèce.

 2- La France devrait prêter à la Grèce 20,97 % du prêt total.

Si le prêt total est de 120 milliards, la France devrait prêter 25,2 milliards d’euros à la Grèce.

 3- L’Italie devrait prêter 18,42 % du prêt total.

Si le prêt total est de 120 milliards, l’Italie devrait prêter 22 milliards d’euros à la Grèce.

 4- L’Espagne devrait prêter 12,24 % du prêt total.

Si le prêt total est de 120 milliards, l’Espagne devrait prêter 14,8 milliards d’euros à la Grèce.

http://www.euractiv.fr/sites/default/files/Eurozonefootingthebill.pdf

Ce « plan d’aide » pose quatre problèmes insolubles.

Premier problème : les Etats européens sont eux-mêmes surendettés.

Deuxième problème : les Etats européens devraient emprunter sur les marchés internationaux, et ensuite re-prêter ces sommes à la Grèce à un taux d’intérêt de 5 %.

Troisième problème : plusieurs Etats européens devront emprunter à plus de 5 % car ils sont très mal notés par les agences de notation. Exemples : le Portugal doit emprunter à 5,50 %, l’Irlande doit emprunter à 5,20 %.

Quatrième problème : ces 120 milliards d’euros prêtés à la Grèce seront à fonds perdus car la Grèce est incapable de rembourser quoi que ce soit.

Conclusion : ce « plan d’aide » n’est pas un plan d’aide. C’est un gigantesque mensonge destiné à rassurer les marchés internationaux.

C’est du bluff pour faire croire que la Grèce pourra éviter le défaut de paiement.

Messages

  • et les banques vont se sucrer, plus besoin de les aider ! le mensonge est gigantesque !!!!!

  • les photos de la danse grecque en cours :

    Emergency demonstrations in Athens and Thessaloniki against the IMF-imposed cuts

    Corporate media across Greece are already reporting that government officials are about to announce “IMF-imposed” wage cuts across the country’s entire public sector (the Easter and Christmas bonuses are to be eliminated, VAT is set to increase from 21 to 23-25%).

    In response, emergency demonstrations have been called by grassroots trade unions and leftist organisations :
    Athens, Syntagma square (close to the ministry of finance) 7.30pm
    Thessaloniki, Neapoli 6.30 pm
    Peristeri, Athens 7pm

    UPDATE, 23.35 GMT+2. The demonstration in Athens saw one 20-year old detained by the police inside university grounds (Propylea) in a blatant violation of the academic asylum. Photos from tonight’s demo, more on IMC :

    http://www.occupiedlondon.org/blog/2010/04/29/269-emergency-demonstrations-in-athens-and-thessaloniki-against-the-imf-imposed-cuts/

  • Pas d’accord avec le titre : les financiers n’ont pas besoin d’être rassurer. Ils exigent leurs intérêts sur la dette.
    Sinon ok sur le fond bien sur.

    Renflouement de la zone euro : les banquiers tapent du poing sur la table
    30 avril 2010 - 11:54

    30 avril 2010 (Nouvelle Solidarité) – La seule dette extérieure cumulée de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne, les trois pays dont la notation a été dégradée par l’agence Standard & Poors, représente déjà 1000 milliards d’euros. Un défaut de paiement et c’est tout le système bancaire qui s’effondre, avec aux avant-postes les banques française, allemande et britannique, grands créanciers (usuriers) des Etats européens. Renflouer la zone euro est impossible mais les dirigeants politiques s’enfoncent pourtant dans cette impasse, par peur de rompre avec les élites financières.

    « Tout ce que vous croyiez savoir sur l’économie européenne – et l’eurozone qui en est le cœur – vient d’être mis en pièce et jeté aux oubliettes par les marchés financiers », écrit Simon Johnson, ancien directeur des études au FMI. Parlant de la spirale de mauvaises nouvelles qui s’abat sur l’Europe ces derniers jours, il explique : « Certains appellent cela une ‘panique’ mais ne vous y trompez pas. Il ne s’agit pas d’un feu de paille. (…) les banquiers sont en train de taper du poing sur la table dans toute l’Europe en exigeant des gouvernements qu’ils rachètent leurs positions, ou demandant à ce que le FMI le fasse. Nous nous retrouvons à nouveau au point où le secteur financier va hurler : sauvez-nous ou l’économie mondiale s’effondrera. »

    Dans un article intitulé « La crise grecque met en danger le secteur privé », le Financial Times souligne aussi que nous arrivons au point de rupture : « les risques déjà matérialisés d’une vague désordonnée de retrait des dépôts bancaires et d’une fuite de capitaux s’accroissent. La crise de la dette grecque s’est transformée en un quelque chose de bien plus sinistre pour l’Europe et l’économie mondiale. Ce qui n’était qu’une question de finances publiques est rapidement devenu un problème bancaire ; c’est désormais une crise à grande échelle pour l’Europe ».

    Impasse ou ça casse… à moins de sortir du système financier pour concevoir une économie de coopération et de crédit public pour un progrès technologique et humain à long terme.