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Propositions pour la nouvelle étape du développement de la Réunion .-3-

Publie le mercredi 28 mars 2007 par Open-Publishing

2. LE LOGEMENT

Avec l’emploi, le logement est l’une des principales priorités de La Réunion.
Pour loger une population d’un million d’habitants d’ici 20 ans, il faudra produire globalement
200 000 logements neufs ou rénovés : environ 10 000 logements par an,
dont 6 000 logements sociaux.

Or, ces dernières années, seulement 3 000 logements/an ont été financés sur fonds
LBU alors qu’il en aurait fallu le double.

De plus, aujourd’hui, 25 000 dossiers de logements sociaux sont en souffrance. Il est
impératif de prendre des mesures exceptionnelles afin de satisfaire ces demandes
dans les 3 années qui viennent sinon le principe de l’opposabilité du droit au logement
serait inapplicable.

Les griefs généralement avancés portent sur l’insuffisance de provision de la LBU, la
spéculation foncière, le manque d’entreprises soumissionnaires aux appels d’offres,
l’augmentation du coût de la construction ainsi que l’insolvabilité des ménages. Pris
séparément, chaque élément constitue un facteur aggravant. Par contre, analysées
globalement, ces contradictions soulignent surtout l’inadaptation du système actuel de
production et de gestion des logements dans cette situation de crise.

Préconisations :

Pour la mise en perspective de mesures adaptées à la situation, il convient de
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déployer sur 20 ans des moyens spécifiques agissant simultanément sur tous ces paramètres
et qui pourraient être inscrits dans une loi de programmation pour le logement
social Outre-Mer.

1 - définir une programmation pluri-annuelle de la LBU à la hauteur des besoins ;

2 - construire — en plus de ce qui est programmé actuellement — 25 000 logements
en 3 ans par appel à projets ;

3 - recenser les disponibilités, foncières des Collectivités, les espaces des villes et des
bourgs pouvant être densifiés préservant ainsi les terres agricoles du mitage ;

4 - renforcer les fonds du FRAFU ;

5 - recenser les sites proches de l’itinéraire du tram-train afin d’y implanter les nouveaux
logements, conciliant ainsi besoins de déplacements et de logement.

6 - défiscaliser le logement social ;

7 - taxer la plus value foncière afin de prévenir les opérations purement spéculatives
et préserver ainsi l’aménagement du foncier à vocation sociale ;

8 – lancer un concours international d’architecture haute qualité environnementale
(H.Q.E.) pour le logement social notamment et portant sur les 200 000 logements à
bâtir.

3. L’EDUCATION

Le secteur décisif de l’Éducation doit faire face à de nombreux problèmes, dont ceux :

● des retards (taux de scolarisation inférieurs à ceux de la Métropole en préélémentaire
et pour les 16-24 ans),

● de la situation sociale (deux fois et demie plus de boursiers en proportion
dans le second degré par rapport à la Métropole),

● des résultats insuffisants bien qu’en progrès (différence de -12,7 points pour
l’accès d’une classe d’âge au niveau Bac, deux fois plus de sorties du système
éducatif sans qualification par rapport à la Métropole).

À la rentrée 2005, pour une population totale de 774 600 habitants, l’académie de La
Réunion comptait 245 372 élèves, étudiants et apprentis, dont 93,7 % dans l’enseignement
public. C’est dire l’importance primordiale de l’Ecole pour éduquer et former les
jeunes, les qualifier professionnellement, prévenir l’illettrisme et le chômage, lutter
contre l’exclusion.

Malgré des progrès sensibles, notamment depuis les années quatre-vingt, le système
éducatif réunionnais reste confronté à de graves difficultés.

Il est donc important, dans les années qui viennent :

● de lancer une politique volontariste en matière de créations de postes, de
recrutements de personnels, de formation des maîtres adaptée aux réalités
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linguistiques et culturelles de l’île ; nous proposons que soit défini, en
concertation avec les organisations syndicales, un plan pluriannuel de
rattrapage des postes dans l’éducation nationale pour l’académie de La
Réunion, compte tenu de la démographie scolaire inverse de celle de la métropole ;

● de favoriser la scolarisation des enfants de 2 ans ;

● de généraliser l’enseignement de l’anglais dès le primaire ;

● de fixer à l’éducation nationale l’objectif obligatoire d’une qualification
minimum pour tous les jeunes. Une allocation leur sera accordée au titre de
l’insertion dans la vie professionnelle ;

● d’ouvrir, au titre de la mobilité éducative, la possibilité à tous les élèves et
étudiants d’accéder à une formation (stages professionnels, séjours
linguistiques) en métropole ou à l’étranger, notamment dans les pays de la zone ;

● de consentir un effort budgétaire nouveau et important en faveur de
l’Université de La Réunion par la création de postes d’enseignants et non
enseignants et l’augmentation des formations à bac+3 (licences professionnelles…)
et à bac + 5 (écoles d’ingénieurs) ;

● de favoriser la recherche, notamment en augmentant le nombre
d’allocations de formations doctorales. Seulement 5 allocations sont accordées
par l’État (Ministère de l’Education Nationale – MEN), contre 28 par la Région,
laquelle favorise l’implantation d’un cyclotron, l’installation du Centre de
recherches sur les maladies émergentes, la création d’un CHR puis d’un CHU ;

● d’accélérer la procédure de mise en place d’une faculté de médecine en
articulation avec le projet de CHU intégrant la formation d’infirmiers, de
kinésithérapeutes, d’aides-soignants, de sages-femmes, etc. ;

● s’agissant des personnels TOS du Second Degré, nous renouvelons la demande
unanime des personnels concernés et des collectivités de voir l’État revenir sur
sa décision unilatérale de décentralisation (loi du 13 août 2004). Ces
personnels doivent, au moins pour les départements et régions d’outre-mer,
demeurer au sein de la Fonction Publique d’État, ce qui est d’ailleurs le cas,
sur l’ensemble du territoire national, des TOS exerçant dans les rectorats, les
CROUS, les IUFM etc..

● enfin, missionner l’Éducation nationale pour la lutte contre l’illettrisme :
l’analphabétisme frappe quelque 120 000 Réunionnais et ce chiffre ne
régresse pas. L’État doit dégager les moyens pour lutter contre ce fléau. La
persistance d’un grand nombre d’illettrés est une atteinte et un obstacle au
développement. La résorption de ce fléau exige qu’il soit déclaré cause
nationale, au même rang que l’emploi et le logement.