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Propositions pour la nouvelle étape du développement de la Réunion .-5-
Publie le mercredi 28 mars 2007 par Open-Publishing6 - CONTINUITÉ TERRITORIALE
DÉSENCLAVEMENT ET COMPENSATION DU HANDICAP DE L’ÉLOIGNEMENT
Le combat pour une véritable continuité territoriale doit se poursuivre et constitue une
condition de l’égalité des chances. Sa problématique se décline ainsi :
● la mobilité des personnes : comparés à ceux dont bénéficie la Corse, les
moyens actuellement mobilisés à travers la dotation dite de continuité
territoriale sont largement insuffisants. Le succès du dispositif mis en oeuvre
par la Région montre que cette dotation doit être réévaluée afin d’en
permettre un accès garanti au plus grand nombre ; c’est aussi l’une des
conditions qui facilitera l’application de la disposition votée récemment par
l’Assemblée nationale prévoyant d’ouvrir le dispositif aux Réunionnais établis
en métropole et n’ayant pu se rendre dans leur île depuis une période
d’environ 10 ans ou ceux devant s’y rendre pour des raisons majeures (décès
d’un proche par exemple) ;
● le fret marchandise : la prise en charge des intrants est un élément décisif
de la compétitivité des entreprises. La dotation pour les surcoûts instaurée
par l’Europe vise cet objectif mais elle n’est pas applicable aux intrants issus
de pays tiers, c’est-à-dire n’appartenant pas à l’UE. Nous proposons que l’État
participe à la prise en charge du surcoût de ces intrants. C’est la condition
d’une diversification nécessaire des sources d’approvisionnement de La
Réunion susceptible de contribuer à la diminution du coût de la vie.
● Enfin, la continuité territoriale doit viser l’objectif d’égalité tarifaire en
matière de télécommunication avec les régions de métropole : l’Alliance
soutient l’action engagée par la Région en matière de tarifs et de capacité de
haut débit et rappelle l’urgence de décisions de l’État pour garantir une réelle
égalité —coûts, débits, téléchargements —technologique.
● Par ailleurs, en matière audiovisuelle, notre île — comme les régions de
métropole — doit avoir accès à la Télévision Numérique Terrestre (TNT). Les
chaînes publiques ( France 2, La Cinquième-Arte ) doivent être diffusées en
continu et en direct, ce qui permettrait à RFO de redéployer ses moyens sur la
production locale et la valorisation de l’identité indianocéanique dans le cadre
du co-développement régional et du rayonnement de la francophonie.
7 - L’ENVIRONNEMENT
Dans le contexte des changements climatiques où des phénomènes naturels extrêmes
sont à craindre, la protection de l’environnement doit être une préoccupation
constante du fait de la situation originale de La Réunion : situation dans la zone intertropicale
des cyclones, record de chutes de pluies, richesse de sa biodiversité et de ses
paysages, son insularité, son relief instable, sa transition démographique, ses difficultés
sociales, etc. Pour permettre le développement durable de notre île, aucun aspect
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environnemental ne doit être négligé, aussi bien en termes de protection des
ressources que de prévention des risques.
La sécurité de la population
Comme l’ont fait de nombreux cyclones antérieurs, le cyclone Gamède a longé La
Réunion. Les dégâts occasionnés par ce météore sont un signal fort, à l’adresse de ceux
ayant la charge de l’aménagement du territoire, sur la situation que créerait un cyclone
frappant directement notre île et sur les précautions qu’il convient donc de prendre
sans délai pour faire face à cette probabilité.
Nous héritons d’une implantation d’équipements, de logements, d’installations industrielles,
etc, majoritairement réalisés sur le littoral. De ce fait, le franchissement des
rivières se fait quasi exclusivement au niveau de leur embouchure, exposant ainsi les
piles des ponts à la puissance maximale des crues. Il est donc urgent de protéger les
berges par des ouvrages d’endiguement. Les flots ainsi canalisés, la mise en place de
ponts à haubans ne nécessitant aucun appui dans le lit des rivières deviendra réalisable.
De plus, l’achèvement de l’actuelle route des Tamarins en moyenne altitude, prolongée
à l’avenir à ses deux extrémités, créera une alternative au franchissement littoral
des rivières, sécurisant et favorisant les déplacements d’autant mieux qu’un plan
pluriannuel de suppression des radiers et de modernisation des routes départementales
et communales aura également été mis en place.
Il apparaît clairement qu’aucun des problèmes ainsi mis en évidence, aucune mesure
de sécurisation de la population et des axes de déplacements ne peut trouver sa solution
à l’échelle exclusive d’une commune, d’une communauté d’agglomération, du
Département ou de la Région. La solution à ces problèmes implique de l’ensemble des
collectivités qu’elles mutualisent leurs efforts au sein d’un syndicat mixte pour l’aménagement
équilibré du territoire, ce syndicat mixte devant bénéficier du soutien de l’État.
D’autre part, l’environnement est perçu comme un domaine d’activités stratégiques,
permettant la création de milliers d’emplois pérennes pour des jeunes réunionnais. Ces
deux aspects nécessitent que des mesures urgentes soient prises dans divers domaines :
1. la mise en place d’un plan climat pour La Réunion — décision prise le 23
février 2007 aux Assises de l’Agenda 21 pour le Développement Durable
— proposant des recommandations fortes en matière d’adaptation aux
changements climatiques que devra subir notre île, dans les prochaines
décennies ;
2. l’énergie : atteindre l’objectif ambitieux de l’autosuffisance énergétique
(électricité) à l’horizon 2025-2030 ; dans ce but,
● développer à grande échelle les énergies renouvelables — éolienne
(potentiel 60 MW) et photovoltaïque (200 MW) notamment — ;
● accentuer et généraliser une politique de maîtrise de l’énergie dans
toute construction nouvelle (la filière chauffe-eau solaire : 75 000
installations,180 Gw/h électrique économisés) ;
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● cette politique des énergies renouvelables a déjà créé des centaines
d’emplois. La généralisation de ces équipements pour les 200 000
logements neufs à bâtir permettrait, à minima, de doubler ces emplois
d’ici 10 ans ;
3. les déchets : mise en place de nouvelles filières de tri, de traitement et de
valorisation (énergétique et autres, alternatives à l’incinération) créatrices
d’emplois ; réduction des déchets à la source en adaptant les contenants à
notre contexte géographique (revenir à la consignation du verre, moins
d’emballages, etc.) ;
4. l’assainissement : réglementation désormais obligatoire. En ce domaine
les besoins sont considérables et les financements prévus très insuffisants.
La construction des 200 000 logements futurs doit prendre en compte cette
donnée ;
5. l’eau : réaliser des travaux urgents de prévention des risques afin de
mettre en sécurité les réseaux d’alimentation ; améliorer la création de
réserves d’eau, le rendement des réseaux d’eau potable et les outils de
gestion de l’eau ;
6. la prévention des risques : ravines et rivières sont, à La Réunion, des
lieux autour desquels la ville, les quartiers se sont construits. La violence de
certains phénomènes climatiques fait que l’endiguement de ces cours d’eau
ainsi que la protection contre l’érosion et les mouvements de terrains sont
autant de travaux urgents auxquels doit faire face le syndicat mixte pour
garantir la sécurité des biens et des personnes ;
7. la biodiversité : le Parc National et la Réserve marine, outils de protection
et de valorisation des espaces et espèces remarquables, cristallisent beaucoup
d’espoir en matière de création d’emplois pérennes, d’autant plus que la
Commission de Bruxelles a décidé de confier à La Réunion la responsabilité —
pour l’ensemble des territoires ultramarins d’Europe — des mesures à prendre
pour l’étude et le respect de leur biodiversité.