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Pseudos rebondissements dans l’affaire dite de Tarnac

Publie le samedi 28 mars 2009 par Open-Publishing
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TARNAC

Pseudos rebondissements dans l’affaire dite de Tarnac

La journée d’hier a été l’occasion de pseudos rebondissements dans
l’affaire
dite de Tarnac.

Dans un premier temps, un article du journal Le Monde revient à nouveau
sur
l’enquête judiciaire, une journaliste ayant visiblement eu accès à
l’intégralité
du dossier d’instruction. Décrivant sur toute une page ce qu’elle y a
découvert,
elle en arrive à cette conclusion (la même que tous ceux qui ont pu
accéder
à ces informations) : la justice ne dispose d’aucun élément matériel
permettant
d’étayer l’accusation "d’association de malfaiteurs en relation avec une
entreprise terroriste". L’article détaille par ailleurs les mesures
toujours
plus délirantes qui furent mises en oeuvre pour surveiller Julien pendant
plusieurs mois : écoutes, caméras dans les arbres, intervention des
services
financiers, courrier ouvert, filatures, enquêtes de voisinage, etc.

Quelques heures après la sortie de cet article, l’accusation s’est fendue
d’une
brève contre-attaque. "Non non le dossier n’est pas vide" : la police
prétend
avoir "découvert" plusieurs documents informatiques permettant de
légitimer
l’accusation de terrorisme : des textes évoquant l’ouvrage "l’Insurrection
qui
vient", une quittance EDF ("qui aurait pu servir à d’éventuelles
falsification"), et un "manuel" de 60 pages (!) expliquant la fabrication
de
bombes artisanales. La police et le parquet sont visiblement à la peine
pour
tenter de relancer l’intérêt pour cette affaire. Personne ne croira
sérieusement
à la "découverte", sur des ordinateurs saisis il y a 4 mois déjà, de
"nouveaux"
documents accablants. Il ne faut pas plus de quelques heures pour faire le
tour
d’un disque dur. Une partie du matériel informatique a d’ailleurs été
inspectée
durant les gardes à vues. Ces documents sont-ils si crédibles qu’il n’a
même pas
été nécessaire de les évoquer plus tôt dans l’enquête ? Où découlent-ils
de
pures falsifications ? Ces basses manoeuvres sont celles d’une accusation
visiblement en perte d’arguments.

Malgré la grossièreté de telles opérations, il n’en a pas fallu beaucoup
plus
à certains médias pour relayer cette information "croustillante",
participant
(encore une fois) pleinement à cette nouvelle opération de propagande qui
vise
à faire oublier la faiblesse du dossier d’instruction. La police se
délecte :
elle a non seulement réussi à réactiver l’imaginaire terroriste (grâce au
simple
mot "bombe"), mais elle prétend à partir de ces "nouveaux éléments"
pouvoir user
de cette spécificité française qu’est l’accusation d’"association de
malfaiteurs
en relation avec une entreprise terroriste" - qui permet des condamnations
préventives sur des présomptions d’intention, même quand aucun acte ne
peut être
imputé aux inculpés. Gageons que ces pseudo-révélations feront long feu,
comme
nombre d’éléments dans cette affaire qui, avant d’être totalement
décrédibilisés, furent brandis victorieusement par les fins limiers de la
SDAT.
Il serait d’ailleurs temps que l’accusation cesse de se ridiculiser jour
après jour.

Rappelons enfin que cette offensive intervient alors que les inculpés ont
publié
il y a peu une lettre ouverte à leurs juges, et tandis que le pouvoir
accentue
les opérations répressives dans la crainte de troubles sociaux :
poursuites
judiciaires à la suite de la manif du 19 mars, lois anti-bandes,
réincarcération
de Farid, sommet de l’OTAN.

Vendredi 13 mars, jour du refus de la dernière demande de mise en liberté
de
Julien, ont été célébrés les 66 ans d’un autre sabotage de train, celui du
viaduc de Bussy-Varache à Eymoutiers, commis en 1943 par le maquis de
Guingouin.
Ce sabotage avait notamment comme objectif d’empêcher le départ des jeunes
pour
le STO. Diverses inscriptions ont été retrouvées dans la ville et aux
alentours.

"C’est pas Julien, c’est l’esprit de Guingouin qui arrête les trains"