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Raul Castro, Fidel Castro, une histoire longue et riche

Publie le mercredi 20 février 2008 par Open-Publishing

Jamais peut-être deux frères n’auront été à la fois si proches et si éloignés à la fois. Autant, Fidel Castro est l’homme de la flamboyance, autant Raul, son frère cadet de 5 ans, appelé à lui succéder à la tête de Cuba, est l’homme du secret.

Petit, chafouin, le visage barré d’une fine moustache, Raul est ainsi piètre orateur, effacé et dépourvu de charisme que Fidel est grand, athlétique, doté d’une éloquence marathonienne et d’une vraie passion pour les foules et les projecteurs de l’actualité.

Combat de la première heure

Entre les deux frères, la relation a toujours été étroite. Très rapidement, Fidel prend sous son aile le "petit dernier" de la famille Castro, né le 3 juin 1931 à Biran. Il convainc ses parents de laisser Raul faire les mêmes études que lui, dans le creuset des meilleurs collèges jésuites du pays. Dans la foulée de son grand frère, Raul rejette le christianisme familial pour lui préférer le marxisme : il est communiste depuis l’âge de 22 ans et l’un des rares membres du PCC qui participe à l’attaque de la caserne de la Moncada le 26 juillet 1953, coup d’envoi de la saga castriste.

Emprisonné après la sanglante débâcle, il bénéficie avec les autres survivants de l’amnistie de 1955 décrétée par le dictateur Fulgencio Batista. Il gagne alors le Mexique pour y préparer la guérilla des "barbudos" à Cuba avec Ernesto "Che" Guevara et son frère. En décembre 1956, il entame avec la vingtaine de rescapés du débarquement du "Granma" une guérilla de 25 mois dans la Sierra Maestra. Elle s’achève par l’entrée victorieuse des "barbus" à La Havane le 1er janvier 1959, et la fuite à l’étranger de Batista.

Roi des "numéro deux"

La révolution cubaine commence et, dès lors, Raul Castro n’aura de cesse de l’inscrire dans le droit fil de l’orthodoxie soviétique et de la doter d’une armée et de services secrets à la hauteur des ambitions internationales de son frère. Depuis l’aube du régime, le redouté ministre des Forces armées révolutionnaires (FAR). Sous sa férule, l’armée cubaine a pris une part de plus en plus importante dans l’économie ou le tourisme où elle contrôle la majeure partie et des hôtels.

Souvent considéré comme plus pragmatique, voire plus épicurien, que son frère, Raul Castro est parfois crédité d’une volonté de réformes inspirées des expériences chinoise et vietnamienne. Avec Washington, il a cultivé l’affrontement et la diatribe à l’image de Fidel, tout en donnant parfois des signes d’ouverture inattendus, comme son souhait, émis publiquement en 2001, de voir se normaliser les relations avec l’ennemi juré.

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