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SUD rail - SOLIDAIRES : rencontre le mercredi 10 août, à 14 heures

Publie le mardi 12 juillet 2005 par Open-Publishing

Union Syndicale SOLIDAIRES
Fédération des syndicats SUD-rail

La consultation directe organisée à travers le référendum sur le projet de
constitution européenne s’est traduite par un désaveu total du
gouvernement, du MEDEF, de toutes celles et tous ceux qui se vivent comme “
l’élite ” du pays (éditorialistes, responsables de nombreux partis
politiques, intellectuels, artistes, ...) C’est la preuve que lorsque les
citoyen-ne-s sont directement consulté-e-s, ils prennent la parole,
donnent leur avis, s’expriment, définissent une orientation, font des
choix. Bref, nous sommes capables de prendre notre vie en mains.

Le résultat du référendum marque un profond rejet du libéralisme, une
volonté de défendre et renforcer les services publics. Le gouvernement
n’en tient pas compte. Au contraire, se sentant aux abois, il renforce ­ y
compris par ordonnances pour éviter mêmes les débats parlementaires ! ­ sa
politique ultra-libérale.

La victoire du « non » a été possible grâce à la dynamique des collectifs
unitaires qui se sont multipliés dans les localités et les entreprises, et
nous savons que c’est de nos luttes que viendront les changements. Nous
devons utiliser cette dynamique unitaire pour créer, impulser, organiser,
développer les luttes.

Nous proposons d’agir ensemble
contre la privatisation du chemin de fer.

Dans le secteur ferroviaire, le 2 mai toutes les fédérations syndicales de
cheminots appelaient à une manifestation, à Metz, contre la privatisation,
contre la circulation du premier train privé fret sur le réseau ferré
national, prévue au départ de Dugny (Meuse).

Le 13 juin, jour de cette première circulation, les centaines de
cheminot-e-s présent-e-s ont été expulsé-e-s des voies par les charges et
les gaz lacrymogènes des gendarmes mobiles, pour faire place au train
CONNEX !
Le 29 juin, le ministre a délivré une licence pour le transport de
voyageurs à cette même société CONNEX. Cela, en catimini : alors qu’il
recevait les fédérations syndicales de cheminots le 30, M. Perben n’en a
pas dit un mot.

Nous refusons les modèles des chemins de fer britannique ou japonais,
privatisés pour assurer des profits à une minorité, et qui fonctionnent
dans des conditions de sécurité dangereuses pour les usagers et les
cheminots.

Agir pour faire respecter le mandat défini le 29 mai

La circulation d’un train privé sur le réseau national, pour la première
fois depuis la nationalisation des « compagnies » en 1937, ne peut se
faire sans que nous réagissions.

Nous proposons d’organiser ensemble un « camping de luttes », dans la
période du 1er au 3 septembre, aux alentours de Dugny (1) (Meuse) pour que
cesse la circulation du train privé, pour défendre et renforcer le service
public ferroviaire.

(1) C’est de Dugny que part ce train privé

Nous concevons cette proposition comme un « temps fort » dans le processus
de mobilisation qui marquera les prochaines semaines :

 Campagnes et actions des collectifs pour le non, dans leur diversité,
leur pluralité.

 Campagnes et actions, que nous souhaitons les plus unitaires
possibles, des fédérations syndicales de cheminots.

 Campagnes et actions des organisations syndicales interprofessionnelles.

 Campagnes des divers mouvements citoyen-ne-s, des associations de
lutte contre l’exclusion, ...

Nous voulons prendre l’exemple du secteur ferroviaire parce que nous avons
­ malheureusement ­ un cas concret, une lutte bien réelle à mener. Mais
c’est bien des services publics dans leur ensemble dont il s’agit et nous
voulons une initiative clairement interprofessionnelle, citoyenne.
C’est pourquoi nous mettons publiquement en débat ce projet, en
l’adressant aux divers réseaux qui ont pris part à la victoire du « non »,
aux organisations syndicales, aux associations du mouvement social, aux
partis politiques, ...

Nous vous proposons une rencontre le mercredi 10 août, à 14 heures, dans
les locaux de l’union syndicale SOLIDAIRES (93 bis rue de Montreuil 75011
Paris).

D’ici là, faites-nous connaître vos réactions, propositions ...
Contact : Christian Mahieux - federation-sudrail@wanadoo.fr - 06
83 43 00 84


Le chemin de fer doit être propriété publique, parce c’est la société qui
avec ses efforts l’a construit, développé et maintenu. La privatisation
est un détournement de bien public au profit d’intérêts particuliers d’une
minorité. La privatisation des chemins de fer doit être stoppée.

Le chemin de fer doit avoir pour but le service public, sa rentabilité est
sociale, non économique. Il ne doit pas favoriser les intérêts
particuliers sur les intérêts généraux.

Le chemin de fer doit être administré par des entreprises publiques
intégrées, qui doivent gérer conjointement l’infrastructure, le transport
et les services. L’éclatement met en danger tant la sécurité que la
viabilité du transport ferroviaire.

La sécurité doit être un objectif prioritaire du transport ferroviaire et
ne peut pas se réduire à des équations, des bénéfices ou des calculs de
probabilités, qui finissent toujours par avoir des conséquences tragiques.
Les investissements nécessaires pour atteindre un niveau maximum de
sécurité dans tout le chemin de fer doivent être effectués.

Les avantages sociaux du chemin de fer doivent être reconnus, en prenant
en compte l’économie des coûts externes : respect de l’environnement,
moindre occupation du sol, service offert à la communauté, moindre
consommation énergétique, moindre dépendance du pétrole, développement de
l’aménagement du territoire et surtout moins de risques d’accident.

Les avantages du chemin de fer doivent avoir une répercussion sur les
usagers et sur la société en général : tarifs abordables et subventionnés,
péréquation, services correspondants aux nécessités sociales et
investissements suffisants. Le chemin de fer doit être privilégié comme
mode de transport, tant pour les voyageurs que pour les marchandises.

Il faut favoriser l’accessibilité au chemin de fer, notamment pour les
personnes qui vivent dans des zones relativement isolées, là où la carence
du transport est le plus durement ressentie et aussi pour les populations
qui ont une plus grande dépendance vis-à-vis du transport public (ceux qui
pour des raisons d’âge, de problèmes de santé par exemple, ne peuvent pas
ou ne souhaitent pas utiliser des moyens individuels de transport), les
personnes avec de faibles revenus et celles qui ont une mobilité réduite.
Il faut faciliter l’utilisation du service ferroviaire aux personnes qui
ont des problèmes de perception (non-voyants, sourds, etc.). Il faut
favoriser l’interopérabilité entre les transports publics collectifs,
ainsi qu’avec d’autres moyens de transport particuliers écologiques et
alternatifs, comme la bicyclette, en permettant son transport dans des
trains de voyageurs, facilité qui doit aussi être donnée à ceux ou celles
qui utilisent des poussettes d’enfant.

Le chemin de fer doit disposer d’un effectif suffisant, d’emplois stables
et avec des droits sociaux forts, des fonctions bien définies et une
formation adéquate. Cela implique de définir des normes en matière de
droit du travail et de sécurité empêchant tout dumping social. Les
réductions drastiques de personnel menées dans le chemin de fer durant les
dernières années ont produit une dégradation de la qualité, et une
détérioration de la sécurité.

Comme citoyen(ne)s, en même temps usagers, « propriétaires » et
salarié(e)s du chemin de fer, nous devons prendre une part active et
directe aux décisions qui concernent le chemin de fer qui est un
patrimoine collectif et qui doit être au service de la Communauté. Les
organisations syndicales et de citoyens ont le devoir de manifester
fermement le rejet d’une politique de transports guidée par des intérêts
économiques particuliers, non écologiques et contraire aux intérêts de la
société.