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Silence des morts des Comores

Publie le dimanche 7 juin 2009 par Open-Publishing
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Dans la nuit du 3 au 4 décembre 2007, un kwassa-kwassa transportant plusieurs dizaines de personnes a chaviré au cours de son « interpellation » par une vedette de la police aux frontières (PAF) de Mayotte faisant plusieurs victimes. La CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité) avait demandé « qu’il soit impérativement mis fin, conformément à la réglementation internationale en vigueur, à la pratique de la navigation en dérive feux éteints lors des opérations de recherche en mer des clandestins. » : Une façon élégante d’accuser la PAF. Avant ce drame, plusieurs témoins avaient signalé les pratiques criminelles de la PAF, consistant à approcher dangereusement les embarcations des pseudo-clandestins pour les faire chavirer.
Selon le journal upanga du 3 juin 2009, « les forces de l’ordre impliquées dans ce drame ont été mises hors de cause » au mépris des familles des victimes.
Beaucoup se demandent à quoi sert l’Etat Comorien, s’il est incapable de défendre ses concitoyens ?
Aucun pays au monde n’accepterait cela. Des pauvres gens viennent de tomber gratuitement en voulant se rendre chez eux sous le silence complice de l’Etat comorien.
En droit international, Mayotte n’est pas française. Les Comores doivent saisir les instances internationales pour faire valoir le droit à la justice.
Jean Paul H

Messages

  • Mayotte/Comores : naufrage d’un kwassa, 2 morts, 34 disparus

    Avec la saison sèche et le retour des alizés, vont revenir également les accidents de kwassa-kwassa entre Anjouan et Mayotte. Mardi, selon le journal gouvernemental comorien Al Wattan, ce sont 36 victimes qui ont été dénombrées lors d’un naufrage.

    La petite embarcation de résine aurait pris la mer sur la côte de Hamshako avec, à son bord, trente-six passagers candidats à l’émigration vers Mayotte. Les barques utilisées sont prévues pour huit personnes. Outre la surcharge, habituelle pour ces traversées, « l’adjudant Djaanfar pense que Radami, le pilote qui avait été choisi pour cette traversée, était un étranger de la région et ne maîtrisait donc pas sa géographie ».
    « Il a dû se méprendre sur le bon cap à suivre, après avoir parcouru une distance d’un ou deux kilomètres ». La barque aurait, selon le constat du gendarme, heurté un rocher, après avoir fait demi-tour. Une hypothèse difficile à vérifier puisqu’il n’y a eu, pour l’instant, aucun survivant.
    Le journal précise que « les corps inertes de Soulé M’manga, originaire de Hadda à Ndzuani, et Atiki, de Mdjwaezi-Hambu à Ngazidja, sont les seuls qui ont été repêchés jusqu’à présent [...] Tous deux ont été enterrés mercredi après-midi dans la même localité ».
    L’accident a été signalé à la gendarmerie mercredi à l’aube, d’après l’adjudant Youssouf Djaanfar de la gendarmerie de Mremani. « Pourtant, jusque tard dans l’après-midi, ni le chef du commandement régional de la gendarmerie, ni le ministre de l’Intérieur de l’île n’étaient au courant de rien » affirme le journal. C’est auprès du journaliste venu l’interroger sur ce nouvel accident que ce dernier aurait appris la nouvelle et se serait écrié "Oh ! Ces gens-là n’écouteront jamais personne ! On livre une chasse acharnée contre eux et malgré tout, c’est le drame à répétition tous les jours !"
    L’article se termine sur ce témoignage d’une mère « d’une dizaine d’enfants » qui justifie ces traversées à haut risque. « Je m’étais déjà rendue à Mayotte une première fois à cause de la misère qui frappait ma famille. J’ai fait quelques années et suis retournée chez moi à Ndzuani [Anjouan]. J’ai constaté que la situation s’était plutôt empirée. Actuellement, je suis marchande d’arachides et de beignets, juste pour reconstituer mon billet retour à Mayotte. Personne ne pourra me retenir dans ce pays ! »
    Chaque année, les accidents de kwassa-kwassa entre Anjouan et Mayotte font plusieurs dizaines de victimes. Un organisme, aujourd’hui disparu, l’observatoire de l’émigration clandestine anjouanaise, en dénombrait 407 entre juillet 2000 et février 2002, soit plus de 200 victimes avérées par an, soit un pour mille de la population anjouanaise !
    Malgré la sévérité de la politique d’immigration à Mayotte et le renforcement des moyens mis en place pour lutter contre l’immigration clandestine à Mayotte depuis plusieurs années, le rythme des traversées ne semble pas s’être ralenti.
    Il faut également rappeler que toutes les entrées irrégulières n’ont pas pour objectif une installation « définitive » à Mayotte. De nombreux comoriens ont de la famille, une femme ou des enfants à Mayotte et ils n’ont d’autre moyen pour venir leur rendre visite, tant l’obtention d’un visa est difficile.
    E.T

    Source : http://www.malango-actualite.com/ar...

    • On rappelle qu’en l’absence d’enquete effective sur des deces au contact d’agents de police, il y a violation de l’article 2 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme sur le volet procedural.

      Il faut saisir la Cour europeene des droits de l’homme dans un delai de 6 mois maximum apres la decision de non lieu.