Sous-Préfet vs. Maria Vuillet, croquis.

Ils sont venus, ils sont tous là, le Sous-Préfet de Paris et son unique témoin, son chauffeur.

Après les déclarations de Maria, prononcées d’une voix haute et claire dans le Tribunal, le contraste est saisissant lorsque le Sous-Préfet s’adresse à la Présidente d’une voix si ténue qu’elle seule peut l’entendre. Protestations dans le public. Rappel à l’ordre. Le filet de voix s’écoule à nouveau. Protestation de Maître Lévy : "Je ne vous entend pas !". La partie civile persiste. Protestations des nombreux journalistes : "Nous ne pouvons pas travailler". Un micro arrive enfin...

Premier témoin à la barre : le chauffeur du Sous-Préfet. "Levez la main droite, et dites je le jure". Le témoin, disant "je le jure", lance son bras droit, tendu vers l’avant... Souvenir, souvenir, le public n’en croit pas ses yeux. Et s’esclaffe...

À la fin de sa plaidoierie Maître Lévy cite le rapport du fonctionnaire de police responsable de la sécurité de la commémoration. Ce rapport contredit, point par point, les déclarations du Sous-Préfet, lui valant, à plusieurs reprises, cette apostrophe de l’avocat : "Vous mentez". Mais quand la Présidente demande ensuite au Sous-Préfet s’il a quelque chose à ajouter, il répond que non... Qui ne dit mot consent ?

La partie civile demande 1 euro symbolique. La procureur requiert 1 000 euros d’amende. Délibéré le 4 septembre.

Le Sous-Préfet a quitté les lieux sous les quolibets. Portera-t-il plainte ?

[pour des comptes-rendus plus élaborés, lisez les quotidiens de demain]