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Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin
Publie le dimanche 13 février 2011 par Open-Publishing21 commentaires
SAMIR AMIN SUR LA RÉVOLUTION ÉGYPTIENNE
Diffusé par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).
Le 12 février 2011.
Économiste franco-égyptien, membre du Conseil international du Forum social mondial et président du Forum mondial des alternatives, Samir Amin analyse les enjeux politiques et économiques de la crise que traverse l’Égypte. L’entretien a été réalisé depuis Dakar au Forum social mondial par Rosa Moussaoui, journaliste envoyée spéciale de L’Humanité.
Question - Les événements qui secouent la Tunisie et l’Égypte relèvent-ils de simples « révoltes populaires » ou signent-ils l’entrée de ces pays dans des processus révolutionnaires ?
Samir Amin - Il s’agit de révoltes sociales potentiellement porteuses de la cristallisation d’alternatives, qui peuvent à long terme s’inscrire dans une perspective socialiste. C’est la raison pour laquelle le système capitaliste, le capital des monopoles dominants à l’échelle mondiale, ne peut tolérer le développement de ces mouvements. Il mobilisera tous les moyens de déstabilisation possibles, des pressions économiques et financières jusqu’à la menace militaire. Il soutiendra, selon les circonstances, soit les fausses alternatives fascistes ou fascisantes, soit la mise en place de dictatures militaires. Il ne faut pas croire un mot de ce que dit Obama. Obama, c’est Bush, mais avec un autre langage. Il y a là une duplicité permanente. En fait, dans le cas de l’Égypte, les États-Unis soutiennent le régime. Ils peuvent finir par juger plus utile le sacrifice de la personne de Moubarak. Mais ils ne renonceront pas à sauvegarder l’essentiel : le système militaire et policier. Ils peuvent envisager le renforcement de ce système militaire et policier grâce à une alliance avec les Frères musulmans. En fait, les dirigeants des États-Unis ont en tête le modèle pakistanais, qui n’est pas un modèle démocratique mais une combinaison entre un pouvoir dit islamique et une dictature militaire. Toutefois, dans le cas de l’Égypte, une bonne partie des forces populaires qui se sont mobilisées sont parfaitement conscientes de ces visées. Le peuple égyptien est très politisé. L’histoire de l’Égypte est celle d’un pays qui tente d’émerger depuis le début du XIXe siècle, qui a été battu par ses propres insuffisances, mais surtout par des agressions extérieures répétées.
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Messages
1. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 13 février 2011, 17:49, par yapadaxan
Un article nécessaire qui décillera, je l’espère, nos camarades sous le charme de la révolution égyptienne.
1. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 13 février 2011, 19:56, par AC
tu peux préciser STP ?
Qui vises tu ?
Cela bien sur n’enlève rien à quelques élements de réflexions de Samir AMIN que relaie ce M’PEP -Bobo cui regroupe autour de Nikonoff une poignée de braves intellos et économistes d’Attac qui ont entendu vaguement causer de la LDC et qui courent après une petite place dans le FDG..
AC
2. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 13 février 2011, 20:05, par Cop
encore une fois tu confonds le mouvement populaire, sa dynamique et les désirs de l’appareil d’état US, un peu comme si tu t’en prenais à la résistance française au pretexte que le gouvernement américain grenouillait pour imposer des régimes qui lui soient inféodés.
Depuis le début c’est l’attaque contre les masses populaires en mouvement en Tunisie et en Egypte avec des arguments qui n’en sont pas.
Les USA ont poussé à faire sauter des fusibles pour essayer de garder la main , mais ils n’ont à aucun moment enclencher la révolte ni de près ni de loin, on ne les a pas vu travailler au renversement de Moubarak ou Ben Ali avant que les masses populaires n’enclenchent de formidables mouvements.
Et alors, même à ce moment ils ont mis un moment à lâcher leurs marionnettes. Le plus exemplaire et éclairant là dedans est la division de l’appareil d’état US là dessus et surtout les plus fidèles alliés, les sionistes, les marionnettes dirigeant l’AP, la monarchie saoudienne, les Berlusconis et autres sarkos, avec leurs différents ministres pris dans les douceurs et sucreries dictatoriales.
L’essentiel de la nouvelle situation est du aux masses en mouvement pas à la maestria obamiesque (qui a été confronté aux deux lobbys US du sionisme et des "amis" de Mubarak).
Les choix obamiesques n’en sont pas , ce sont des reculades et des recherches de lignes de résistance pour conserver le pouvoir.
Effectivement la recherche d’une solution à la pakistanaise semble être le choix le plus plausible de la direction Obama, comme l’indique Samir Amin.
Mais cette recherche ne permet pas de savoir si elle sera fructueuse ni, surtout, si elle tiendrait longtemps
Tout comme au Pakistan, la solution est extremement instable, socialement et politiquement.
Les contradictions sociales et politiques explosives risqueraient de remonter rapidement si cette solution pouvait être imposée au peuple égyptien.
Il est possible que nous allions vers des crises longues de direction politique en Afrique du Nord
3. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 13 février 2011, 20:27
au fait, il est où le pognon restant du forum social de st denis ?
4. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 13 février 2011, 22:17, par yapadaxan
L’important est le texte, l’analyse et ses infos. Quelle que soit l’origine de l’auteur ou de l’organisation où il s’exprime.
Ceci étant, je constate que tu réagis de façon épidermique. Et il est vrai que tu fais partie des personnes qui ont intérêt à être décillées. Question de vision politique.
5. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 13 février 2011, 22:34, par yapadaxan
Tu répètes et reformules du déjà dit. Tu analyses les événements de Tunisie et d’Egypte en fonction de l’idée que tu t’es faite de la révolution en France et en Europe.
Tu constates le double échec des pays de l’Est et du mouvement communiste mondial. Voyant que l’organisation révolutionnaire s’est considérablement amoindrie dans le monde, tu fais le pari d’une révolution populaire, née de la colère et de la révolte.
La Tunisie et l’Egypte t’offrent 2 séquences de révoltes, tu y vois confirmation et validation de ton postulat, à savoir que la révolution se fera par l’auto organisation des masses. Aussi, interptètes-tu tous les signes qui confortent ton scénario.
Sans vouloir voir qu’il n’y a pas de forces révolutionnaires pour guider le passage au socialisme. Tu te fais croire que la démocratisation des régimes est l’autoroute pour franchir les étapes vers le socialisme.
Ton discours est rien moins que dangereux et aventuriste. Tu t’obstines à refuser de voir le rôle joué par l’impérialisme US et tu t’ingénies à le voir surpris, pris de court, quasi désarmé.
Parce que seul importe le scénario que tu t’es fabriqué. Une révolte spontanée suffit à faire vaciller le capitalisme et l’impérialisme.
Ta démarche obéit à des mécanismes intellectuels complexes. En fait, elle s’arrange avec 1 siècle de communisme gênant et culpabilisant. Théoriser sur une improbable et dangereuse révolution spontanée, auto gérée, permet de faire des tas d’impasses commodes.
Qui dit pas de parti révolutionnaire dit pas de danger bolchévique ni stalinien. Vue ainsi, la révolution devient morale.
Sauf qu’il n’y a pas de pratique révolutionnaire sans théorie révolutionnaire ni parti révolutionnaire ouvrant la voie au socialisme sur le terrain concret des luttes inscrites dans un contexte précis.
6. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 03:46
« Sans vouloir voir qu’il n’y a pas de forces révolutionnaires pour guider le passage au socialisme. »
Guide, en allemand, ça se dit führer !
« L’émancipation du prolétariat sera l’oeuvre du prolétariat lui-même », disait Karl Marx !
Et, au fait, c’est dans quelle chanson, déjà que ça raconte que :
« Il n’est nul sauveur suprême » ?
7. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 07:11, par yapadaxan
Et donc Marx a écrit : Manifest der Kommunistischen Partei par pure distraction.
Ce qui signifie que la classe ouvrière et ses alliés objectifs se libèreront eux-mêmes parce que le parti révolutionnaire est le parti de la classe ouvrière et qu’il n’est qu’un instrument de classe dont elle se dote pour atteindre ses objectifs.
8. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 08:26, par Copas
tu inventes ce que je ne dis pas...
sur l’importance de l’existence d’un parti, etc
Ce sont bien :
1) les masses qui font l’histoire
2) concretement dans les questions algériennes et tunisiennes, elles et elles seules qui ont créé une crise politique de très grande ampleur, fragmenté les positions de l’impérialisme.
Personne ne te dis qu’ils ont créé le socialisme ni que l’affaire est close, les dangers sont toujours encore devant, mais que de chemin parcouru !
Je ne dis fondamentalement rien d’autre.
Ce qui est différent de ceux, comme toi, qui n’ont cessé d’attaquer ces révolutions (mot utilisé là comme processus, je précise pour ceux qui font des procès en sorcellerie), sur plusieurs terrains, en déniant qu’elles étaient le produit des masses mais plutôt le produit de manipulations, en sur-évaluant sans cesse le rôle de l’impérialisme alors que celui-ci cherchait des branches à se raccrocher, etc.
Ce sont donc les masses qui font l’histoire, dans leurs avancées elles fragmentent le camp d’en face, quand elles reculent le camp d’en face se réunifie et se réorganise.
Personne là ne te dis que l’absence de puissants partis révolutionnaires ne pèse pas, personne ne te dis qu’il n’existe pas de grandes illusions, d’ailleurs les illusions sont toujours une donnée permanente de ces processus, mais c’est la mise en mouvement concrète des masses qui fait progresser le recul des dites illusions.
Tu fais également ton procès en sorcellerie sur la question de l’auto-organisation spontanée des masses. C’est un processus relativement commun aux grands mouvements populaires quand ils surgissent sur la scène politique que de produire de l’auto-organisation, que celle-ci passe par des cadres déjà établies en leur faisant subir un élargissement qui en change la nature ou quand n’existent pas ces cadres , en les créant.
C’est comme ça et ce n’est pas une affaire occidentale où c’est là au contraire que c’est le plus difficile car existe de puissantes organisations nomenclaturisées, sectarisées et concurrentes.
L’existence de partis révolutionnaires aiderait à systématiser ce travail vers le pouvoir des travailleurs, a aider sur les objectifs, mais encore faut-il prendre conscience d’une situation et de ce qui se passe, ce que tu n’as jamais cessé d’attaquer.
ce que tu dis ci-dessous sur mes conclusions relève de l’invention pure :
Ce n’est jamais au travers de ce raisonnement et je ne fais pas de pari, ce sont toujours les masses qui ont fait l’histoire et les reculs de leur activité les avancées de la bourgeoisie, c’est ainsi.
La révolution est populaire ou alors c’est d tripotage ... parti ou pas parti
et là tu me prêtes une volonté étapiste (au sens des polémiques entre trotskystes et staliniens) ce qui est contradictoire au reproche précèdent où tu me reproches la croyance en la révolution ici tout de suite...
Tu confonds la question des libertés individuelles et collectives conquises, qui permettent au mouvement de masse et aux partis de mieux se battre et plus facilement avec les démocraties bourgeoisies étriquées telles qu’elles sont.
Je ne fais pas croire quoique ce soit, je constate que les masses s’octroient et conquièrent des libertés par elles mêmes et leur combat chèrement mené , que c’est ça qui est le moteur d’optimisme dans tout combat où qu’il soit, la prise de confiance en soi des gens quand ils se battent collectivement et qu’ils font reculer le pouvoir tel qu’il est
il ne s’agit pas là de poser les armes en disant on a bien bossé
Ca ça ressort du grotesque.
Oui l’impérialisme n’a pas choisi de faire tomber les deux dictateurs sinon il l’aurait déjà fait avant et avec des circonstances moins dangereuses. Oui il a été pris de cours et divisé sur ce qu’il fallait faire . Et ça je le démontre par des faits, ne serait-ce que par les reproches adressés à Obama par ses plus fidèles alliés dans la région, ou les cris de ceux-ci envoyant des messages d’amour à Mubarak, encore dressés récemment par Fillon .
L’attitude du gouvernement sioniste est éclairante là dessus.
Tout cela bouleverse peut-être les regards que tu portes sur le monde mais c’est ainsi. Ca ne signifie aucunement de quelconques certitudes de victoire ni ne signifie que l’impérialisme ne continue pas de construire des plans et des manipulations.
Ca signifie simplement que les masses en action ont déplacé le curseur, que leur activité à haut niveau non contrôlé par les institutions et l’appareil d’’état sont les seules forces immenses aptes à faire une révolution, rien d’autre.
En attendant, savoir si ce processus continuera et gagnera est une autre question, c’est là que des pensées aiguisées d’un parti interne au camp des masses peut servir à aider à progresser , mais si c’est pour donner des leçons de mobilisations parce que l’adversaire est trop fort et la couette bien confortable, ça ne sert à rien.
Ma démarche ressort d’abord de mes combats, comme bien d’autres, mais je comprends ta trouille des masses en mouvement et la caricature que tu en fais.
Tu devrais aller voir des gens qui contrôlent bien tout ça et n’ont jamais fait un pas en avant.
Je ne fais aucun éloge du spontanéisme je constate ce qui se passe et que tu as du mal à constater , occupé que tu es à mesurer l’épaisseur des chenilles des tanks abrahams.
Personne ne te dis que l’absence de forces révolutionnaires est une bonne chose ni qu’on va s’en passer allègrement. Encore une fois, et bien tranquille d’avoir indiqué les raisons pour lesquelles ces situations allaient se passer et de les voir se passer, je n’ai pas été trop surpris de les voir se dérouler même si ça m’a rempli de bonheur de voir ce courage des masses qui font vaciller des dictatures et en ont tous les lauriers.
Ce qui restera marqué dans les mémoires de ces peuples c’est qu’ils ont pu par leurs seules forces provoquées une crise de régime importante, c’est un acquis colossal pour l’avenir, quelque soit ce qui va se passer demain.
par ailleurs, bien sur que l’impérialisme essaye d’organiser un 2eme camp sur une grosse branche pour essayer de reconstruire la capacité de son appareil d’état à reprendre la main, mais bien sur également que la période de crise ouverte est due à des données de fond qui ne sont pas prêtes de s’éteindre, et qui permettent de faire murir au sein des masses en mouvement des courants révolutionnaires qui travailleront à prendre l’offensive vers le pouvoir des travailleurs.
Bien sur également que des moutures de la réaction sont pensables qui ne pourront gagner que par un processus contre-révolutionnaire dur, et non des réaménagements feutrés.
9. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 08:32, par Copas
il vise les marxistes...
10. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 08:33, par pilhaouer
1.
2.
3.
Je ne sais pas si les camarades " sous le charme " seront dessillés parce que celà supposerait :
1. Qu’ils soient "sous le charme" alors, qu’à mon sens, ils encouragent seulement à desserrer l’étau, pour commencer, parce que ça semble faciliter la marche vers la liberté (et la construction de partis révolutionnaires)
2. Qu’ils soient aveuglés, ce qui est un qualificatif polémique de type boomerang.
3. Qu’ils soient en désaccord avec les trois points ci-dessus, ce qui à mon sens n’est pas le cas
11. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 11:21, par AC
c’est à moi que tu causes STP ?
Je te demandais qui TU visais et pourquoi.
Si c’est le cas, tu étayes ton jugement.
Au lieu de procéder par remise de bons ou mauvais points aux uns et aux autres
Ce qui n’est pas du débat entre communistes.
Salut.
AC
12. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 12:27, par yapadaxan
Merci pour ton long texte et ton effort. Je note quelques mises au point d’importance. Nous finirons par tomber d’accord.
Tu reconnais le rôle irremplaçable du parti révolutionnaire et réduis l’auto organisation à un moment de la révolution.
Entendons-nous bien : le parti révolutionnaire, instrument populaire de la révolution, n’est pas là pour brider les masses et les contraindre. Il est là pour organiser l’insurrection dans le timing des masses. Il n’y a aucune hauteur stalinienne ni distante.
Tu précises que le processus révolutionnaire sera long et qu’il se heurtera à l’impérialisme. Notons qu’il ne se heurtera pas à une bourgeoisie égyptienne, vu que celle-ci ne dirige pas la société. Elle est fabriquée juste pour servir les intérêts de l’impérialisme.
Et c’est là quand même que nous divergeons de façon beaucoup plus nette. Je ne suis pas du tout certain que l’impérialisme soit ni surpris ni dépassé. Je pense qu’il se livre à des manoeuvres, à un calcul géostratégique de grande ampleur.
13. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 12:32, par yapadaxan
Je note : révoltes sociales qui peuvent sur le long terme poser la question du socialisme.
Il dit : "révoltes" et non révolutions.
Il ajoute : sur le long terme.
Pour sortir les drapeaux rouges, prière d’attendre.
14. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 12:52, par pilhaouer
Ça, j’en étais sur !
Il me semble qu’il y a déjà été répondu et on tourne en rond.
Processus révolutionnaire, ça ne te convient pas, je suppose, par manque d’un parti organisé du prolétariat. Explique nous comment on le crée sous une dictature bien verrouillée, ça fera avancer le shmilblick.
Et, pour les drapeaux, j’ai vu des drapeaux tunisiens, égyptiens mais pas de drapeaux rouges et je n’aime pas trop les drapeaux.
Tiens, je viens d’écouter Meyssan et il dit :
– Les frères libéreraient Gaza. (mon oeil !)
– De toutes façon, il ne faut pas prendre parti parce que c’est l’armée qui décidera avec ou contre le peuple.( c’est pour ça justement qu’il faut prendre parti, entre autres raisons et maintenir un regard extérieur sur l’Egypte (et la Tunisie) est essentiel pour empêcher les traineurs de sabre de massacrer en rond)
(http://www.agoravox.tv/actualites/i...)
15. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 13:22
Char abrahams
"Abrams", du nom du général yankee ; pas du nom du patriarche... ((- :
Ca change pas l’épaisseur des chenilles mais à chacun son rôle.
Bon, c’était pour "détendre" un peu l’atmosphère.
Je sors !
G.L.
16. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 14:00, par pilhaouer
Ouh là ! Terrain miné (antichar) parce que ça a l’air compliqué :
"Abram a 99 ans, et Dieu lui propose une alliance : « on ne t’appellera plus Abram (אברם ābrm), mais ton nom sera Abraham (אברהם ābrhm), car je te fais père d’une foule (hamon : ham est la fin du mot Abraham et le début du mot hamon)"( Wiki)
Je me demande même ce que vient faire la gauche socialiste là-dedans ! La chenille ? :-))
Je sors aussi, risque de lapidation.
2. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 13 février 2011, 18:20, par yo
http://www.youtube.com/watch?v=DckYnU_iT2A
3. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 12:48, par Alain Chancogne
Mes excuses à à Yapadaxan.
J’avais pas saisi ce qu’il interprête des réactions de X ou y ici.
L’échange avec Copas me fait mieux saisir . ;.
Remarquons ,qu’il faut, quand on évoque le "mouvement", les processus, ce que Révolution peut ou non prendre comme contours et espoirs. s’habituer à ce que que ces sacrées masses et les évênements..peuvent surprendre !
Cela devrait servir r à ne tirer de quelques certitudes propres aux Marxistes(des"fondamentaux de LDC°..)....que des doutes !
Pour "travailler" en évitant toute tentation de regarder le monde avec des lunettes aux verres rayés par tant d’imprévu que le dogmatisme a empêché de comprendre.
Ce pauvre Karl ne pensait pas que naître en Allemagne et finir enterré en Angleterre, conduirait de courageux militants à faire la première révolution prolétarienne en Russie ,en faisant l’impasse sur le fait que le Capitalisme n’y avait pas créé les conditions que Marx eut trouvé idéales.
Mais ils passèrent outre et à jamais aux Lénine, Trotsky, Staline et autres Kamenev une reconnaissance à la hauteur de ce que fut la haine, la rage des bourgeoisies.
A la hauteur de nos souffrances quand, au cours du siècle et à diverses époques, nous primes conscience que même Lénine avait curieusement luquelques pages de nos grands théoriciens.
Kronstadt matée.. étant hélas l’exemple que l’histoire bégaie d’autant plus que cette notion de "masses qui font l’Histoire" percute tout ce qui est de notre culture de "délégation"
Passons..
Pour ma part, hier sur mon bistro désert je postais un truc qui reprend quelques extraits de ce que j’ai pu glisser ici ou là dans les échanges qu’il nous faut accepter d’être des plus "modestes"..
Car paraphrasant le Bossu du poitou..ô combien la "route et longue et la pente dure" quand on chemine , mondialement, sans aucun boulevard fléché , afin que la REVOLUTION en processus abolisse l’ordre ancien
Route longue et Masses dérourantes....
http://sanseprendrelechou.forumactif.com/t901p330-alienation-exploitation-lutte-des-classes-revolution
Extrait
Je sais que répéter peut être la marque d’une non capacité à "comprendre".
Je peux me planter lourdement, comme chacun ici.
Mais ce matin, je persiste et je signe.
Je ne suis pas plus aveugle que d’autres , plus con que la moyenne.. :
RIEN n’est joué.
Mais comme l’Histoire c’est justement que jamais rien n’est "acquis à l’homme" , le révolutionnaire est pour moi celui qui sait "positiver" sans nier les donnes objectives de la lutte des classes, mais qui se dit qu’il vaut mieux se "titiller" entre camardes sur ce que charrie une Révolution que d’avoir à être d’accord sur le fait que "décidemment, rien ne bouge..."
Cordialement
A.C.
NB evidemment il ya aussi sur RMC Mélanchon-Le pen....
Et Obama analyse, avec ses plus proches conseillers si le départ de cinq membres du NPA.., si la mise en garde de six "opposants "(???) pécéiens au Frontistes mélanchoniens qui font la peau , même à dédé d’Auvergne..., si la remontée de Hollande dans les sondages de primaires PS, et les gros sujets que pose l’éventuelle annonce de Hulot va pas géner les nouveaux verts.. si tout ça va pas compliquer le rapport de forces Kapital/travail..
chancognerie :
Surtout que chez Nicolas Hulot, ya pas d’accent...(pardon) comme chez Eva JOlie...qui alimente la germanophobie dangereuse pour l’avenir de la Grande europe démocratique...
Qui ne compte aucun peuple risquant d’être t contaminés par la révolte des gueux arabes.
Car le slovène ou le géorgien qui a troqué le dictateur "rouge" pour l’incorruptible blanc savoure la liberté et le mieux vivre du Capitalisme généreux et porteur d’avenir...
SI ; SI. si !!
.c’est vrai.. Je l’ai lu dans les "ECHOS"..
:)
Cordialement
A.C.
"Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut les élargir."
Antonio GRAMSCI
1. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 18:18, par yapadaxan
Voilà qui instaure le débat (j’évoque les réponses de Copas, Chancogne et Pilhaouer).
EXACTEMENT ! Ce n’est pas dans une dictature que se forment les organisations révolutionnaires, encore qu’il leur reste la clandestinité.
Sauf que sur le terrain les partis politiques se positionnent pour occuper l’espace politique. Avec, déjà en place, les ambassades et leurs réseaux et leurs activistes. Or créer CE parti révolutionnaire prend un temps très long et dommageable.
Eh oui, 1973 : c’est le coup d’Etat chilien qui met un terme à l’expérience de transition pacifique et dite à tort démocratique (à tort puisque précisément le coup d’Etat fait la démonstration que la démocratie en question loge dans un espace étroit et qu’il est suicidaire de compter sur elle), 1989/1990 : voit l’effondrement des pays de l’Est avec un petit tour place Tien Anmen.
N’occultons pas le rôle que l’Occident (étatzunien surtout) fait jouer à l’Islam : celui de saper l’URSS sur ses bases en engageant, formant, armant des musulmans pour les placer sur le front soviéto-afghan, mais aussi et surtout dans ce qui va devenir les ex républiques soviétiques musulmanes qui intéressent les USA pour les ressources énergétiques (sous forme de gisements ou de transport par oléoduc et gazoduc).
Ne négligeons pas la concurrence effrénée et mortelle à laquelle se livrent USA/Russie/Chine. Nous sommes en pleine géostratégie mondiale où les jeux de forces concernent les plus grandes nations comme les plus petites.
A bien lire la lecture politique et idéologique, on s’aperçoit que se mettent en place des stratégies nées au XIXème siècle car les USA se sont dès le début pensés comme une superpuissance mondiale et ont toujours agi en vue de le devenir.
Les States sont un Etat impérialiste avec préméditation, ce qui n’a pas d’équivalent ailleurs dans le monde.
Ce que je veux dire c’est qu’on utilise nos outils théoriques pour penser une révolution nationale qui, à se répéter à l’identique, finira(it) par être internationale. Mais on ne raisonne que très peu sur les capacités de l’impérialisme ayant un "centre", une théorie, une pratique et les moyens.
La plupart des révolutions à accomplir se situent très largement dans des zones contrôlées directement par l’impérialisme. Si ça reste un ennemi de classe, ça le situe à niveau politique et militaire très au-dessus de l’affrontement Etat capitaliste/classe ouvrière/cadre démocratie bourgeoise.
Que lit-on ? Que les récents événements en Tunisie et en Egypte se sont déroulés pacifiquement et sans armes. C’est justement ça le gros problème.
Un parti révolutionnaire poserait la question du renversement de l’ordre impérialiste et serait conscient que seule l’insurrection armée permettrait la conquête populaire. Sauf que : que devient le pays en question au lendemain de sa révolution, s’il ne possède pas les moyens économiques de se doter véritablement de structures productives, tant du point de vue des matières premières que des énergies ? Avec qui commercer ? Echanger ? Comment dégager une plus-value à réinvestir dans les infrastructures et le social ?
Dans un pays industrialisé, il "suffit" (si je puis dire) de spolier la bourgeoisie au pouvoir et de s’emparer des structures économiques productives existantes. Mais quid dans un pays savamment tenu en situation de dépendance ?
4. Sur la révolution égyptienne, par Samir Amin, 14 février 2011, 17:39
Le mouvement mixte des jeunes proletaires egyptiens du 6 avril,des bidonvilles a la place Tahrir :
POURQUOI LES PROGRESSISTES EGYPTIENS MARQUENT DES POINTS, par Paul Amar *
14 février 2011
http://www.pauljorion.com/blog/?p=21261