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Téléphonie mobile : Bouygues tente de museler les associations !

Publie le mardi 17 février 2004 par Open-Publishing

Bouygues Telecom ne réglera pas par la voie judiciaire un problème
scientifique et sanitaire !

Alors qu’un Livre blanc sur la téléphonie mobile, rédigé par quatre
scientifiques indépendants, relance la controverse scientifique relative aux
expositions du public aux champs électromagnétiques, Bouygues Telecom tente
de faire taire les voix discordantes en imposant le silence à l’aide
d’assignations multiples à l’encontre des associations et militants
mobilisés.

Près de trois ans après le début d’une campagne de mobilisation citoyenne
visant à obtenir une réglementation respectueuse du bien être et de la santé
de tous, notamment par une baisse des seuils d’exposition aux champs
électromagnétiques, nombre de mobilisations locales buttent sur l’arrogance
de transnationales trop sures de leur bon droit !

Pour la seconde fois, les associations sont confrontées à une tentative de
déstabilisation. La première insinuait, à l’aide d’un rapport anonyme, des
accointances avec certains mouvements sectaires. Une plainte contre X a été
déposée par les associations avec constitution de partie civile auprès du
tribunal de grande instance après la publication de ce rapport mettant
gravement en cause la probité d’un certain nombre "d’opposants". Selon
France2, ce rapport émanerait d’un opérateur. La seconde, signée cette fois,
vise à asphyxier financièrement les associations et militants (leur
réclamant plus de 210.000 euros ! ! !).

Absence de concertation, information contradictoire réduite à sa plus simple
expression, campagne publicitaire faisant totalement fi des inquiétudes
liées à un usage prolongé du téléphone portable, violences physiques à
l’égard des manifestants, intimidation des locataires, refus récurrents de
prendre en compte les preuves scientifiques sur la nocivité des rayonnements
émis par les antennes, le climat entourant le développement de la téléphonie
mobile est pour le moins délétère. Dans ce contexte, Bouygues Telecom ne
doit pas espérer faire taire les associations par l’intermédiaire de la
judiciarisation.

Parce qu’aucun opérateur de téléphonie mobile ne peut, à l’aide de
procédures juridiques, museler le débat sur la santé publique qui entoure le
développement de la téléphonie mobile en asphyxiant financièrement les
associations et militants, parce qu’il n’est pas acceptable qu’un opérateur,
du haut de sa puissance financière, impose sa loi aux riverains
d’antennes-relais et usagers de téléphone portable, parce qu’enfin, face à
l’inaction gouvernementale, il est urgent d’agir, les associations
continueront à maintenir une pression salvatrice.

Bouygues Telecom prend le risque, avec ces procédures judiciaires, de
fragiliser encore un peu plus son image tout en radicalisant les
contestations locales. L’irresponsabilité d’une telle démarche doit
rencontrer des associations privilégiant, une fois de plus, la santé des
riverains au chaos né d’une gestion conflictuelle et procédurière de la
téléphonie mobile !