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UN AN DEPUIS LA DEPARTEMENTALISATION ILLEGALE DE L’ILE COMORIENNE DE MAYOTTE

Publie le mercredi 31 mars 2010 par Open-Publishing

29 MARS 2009 – 29 MARS 2010
L’administration coloniale de Mayotte fera sa mise en scène habituelle, ce 29 mars, date du premier anniversaire de la consultation sur la départementalisation illégale de l’île. Nos organisations de défense de l’intégrité territoriale des Comores saisissent cette occasion pour exprimer à nouveau leurs analyses de cette forfaiture coloniale, révélant le décalage entre la construction coloniale française et la dure réalité des Maorais.
Rappelons que ce désenchantement des Maorais, en moins d’un an du nouveau statut, était largement annoncé à travers nos conférences et communiqués. En particulier, par ce communiqué (reproduit ci-dessous) (1) dans lequel le Front Démocratique (FD) Mayotte et le Groupe de Réflexion sur le Devenir des Comores (GRDC), décrivent le (futur) département de Mayotte en ces termes : « un espace totalement dévolu à l’essor de la consommation » ; « la confirmation du processus de déculturation et d’assimilation déjà engagé » ; « l’assurance d’une dépossession certaine et programmée, [des] Maorais… » ; enfin, « la radicalisation de la fermeture [des frontières]… et la mort en mer des frères comoriens [victimes du visa Pasqua/Balladur] ». …
Ce premier bilan est résumé en partie par la déclaration de Serge Caste, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte, dans son interview donnée ce 29 mars 2010 au journal local Malango : « ils ont caché à la population la réalité de la départementalisation : que vont dire les Mahorais quand ils vont devoir payer la taxe sur le foncier non bâti, la taxe sur les ordures ménagères etc. On ne leur a pas dit pour qu’ils votent oui. Des subventions sont attribuées […], utilisées en voyage ou en 4x4 » (2)
Nous ajoutons que les conséquences prévisibles de l’occupation de l’île comorienne de Mayotte sont aujourd’hui bien ancrées dans la réalité maoraise :
 la dégradation manifeste du niveau de vie des Maorais qui, de la Grande Terre à la Petite Terre, ont déclenché leurs premiers mouvements de grève contre la vie chère (décembre 2009), à l’instar de leurs désormais frères de combat de la Guadeloupe /LKP, de la Nouvelle Calédonie /USTKE ou de la Réunion ;
 l’affirmation de l’arrogance coloniale de l’état français, qui continue de fouler aux pieds le Droit international et de défier la Communauté internationale ; dans son discours de Mayotte, le 15 janvier dernier, le président Sarkozy jette à la face du monde : « Je ne laisserai aucune puissance étrangère le droit de décider qui serait français et qui ne le resterait pas. Mayotte, c’est la France. Mayotte restera française ».
 « le renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine », comme affirmé dans le discours de
Mayotte, mis en oeuvre par un « déploiement sécuritaire exceptionnel afin d’isoler une île de 200 000 habitants du reste de l’archipel dans lequel elle est insérée » (3)ce qui s’est traduit, en 2009, par
« 258 embarcations interceptées, 17 555 étrangers en situation irrégulière reconduits aux Comores
[soit près de 8% de la population éjectée hors de Mayotte en un an !] ». (3)
Compte tenu de cette amplification avérée de la violence coloniale, de l’agression contre les Comoriens, nous demandons :
 aux frères Maorais de maintenir leur combattivité ;
 aux anticolonialistes de tous bords de soutenir activement la lutte du Peuple comorien qui ne demande rien d’autre qu’à sauvegarder son intégrité territoriale, sa souveraineté nationale et son développement harmonieux dans la région océan indien.
29 mars 2010
Collectif d’Associations comoriennes de la diaspora
Contact : caac.comores@gmail.com


(1) SI LA PAROLE [ETAIT] DONNEE SUR LA QUESTION DE LA DEPARTEMENTALISATION DE MAYOTTE
VOILA CE QU’IL [FAUDRAIT] DIRE AUX MAORAIS.
LE DEPARTEMENT NE SERA PAS :
 la garantie d’un ancrage définitif dans la France : le changement de statut de l’Algérie et de Saint-Pierre et Miquelon en sont la preuve,
 la promesse d’une stabilité quand le droit international, les équilibres régionaux et socioéconomiques sont bafoués,
 le cadre permettant la prise de décision, l’élaboration d’une politique originale et adaptée : "un département ne peut pas avoir de politique spécifique, puisque ce n’est qu’une division administrative : un territoire administré. Dans le cadre unilatéralement défini par sa métropole, le département d’Outre-mer a ceci de particulier que c’est une possession extérieure. Rien ne peut donc y être décidé ni accompli si ce n’est pour le compte et au nom de son propriétaire."(Linguet, auteur guyanais).
 le gage d’une possibilité d’entreprendre ou de développer en s’appuyant sur les ressources locales puisqu’on sait dès maintenant que le taux de couverture est négligeable et que l’économie est totalement tournée vers l’extérieur tant pour ce qui concerne les produits que pour l’origine de ses acteurs,
 l’assurance d’un financement substantiel au nom de la solidarité nationale en cette période de récession mondiale et de désengagement de l’Etat quand on annonce clairement que "l’alignement immédiat sur les autres départements ne sera pas possible à court terme "(Y. Jego).
LE DEPARTEMENT SERA :
 un espace privilégié pour un développement à l’occidentale qui confortera la délinquance, l’alcoolisme, la drogue, la prostitution, la violence avec ses contrepoints non moins dangereux : la radicalisation religieuse et la revendication identitaire agressive,
 un espace totalement dévolu à l’essor de la consommation, au développement des initiatives économiques métropolitaines permettant l’expansion française dans la région : coopération régionale et décentralisée, francophonie …
 la confirmation du processus de déculturation et d’assimilation déjà engagé avec les réformes de l’état civil et du foncier, tandis que les langues locales sont de plus en plus malmenées,
 l’assurance d’une dépossession certaine et programmée, les Maorais perdront leurs terres et devront financer par l’impôt le fonctionnement d’une administration qu’ils n’auront pas conçue ou pensée à l’heure où les politiques sociales ne sont plus à l’ordre du jour,
 forcément synonyme de déséquilibre économique régional et d’une radicalisation de la fermeture de ce qu’on se plaît à appeler ici "les frontières" et il faudra endosser la responsabilité de la mort en mer des frères comoriens.
(2) http://actu.malangomayotte.com/article/serge_castel%C2%A0__ils_ont_cache_a_la_population_la_realite_de_la_departementalisation_-6481.htm
(3) http://www.gisti.org/spip.php?article1764
Source : http://wongo.skyrock.com