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Une presse en crise profonde

Publie le lundi 19 juin 2006 par Open-Publishing

La tourmente ne touche pas que l’Humanité

de C. B.

La presse va mal. Chaque jour qui passe ajoute une pierre à la crise profonde qui la traverse. En dix ans, la presse quotidienne nationale a perdu près de 18 % de ses lecteurs. France Soir qui avait atteint le million de lecteurs dans les années soixante, était descendu à 35 000 lecteurs avant son interruption de parution, après la cession contestée à un homme d’affaires qui, depuis en a fait un tabloïd à l’anglaise à l’avenir incertain.

À Libération, le départ « contraint et forcé » de son fondateur Serge July sous la pression de l’actionnaire Édouard de Rothshild suscite une vive inquiétude. Le journal qui a dû subir un plan social entraînant le départ de 56 salariés cumule un endettement lourd de 7 à 8 millions d’euros (auxquels s’ajouteraient 4,5 millions d’euros depuis le début de l’année).

Il doit faire face à une érosion sévère de son nombre de lecteurs et voit son salut dans une recapitalisation de l’ordre de 10 à 15 millions d’euros. Le Monde dans lequel le groupe Lagardère vient d’injecter des millions

d’euros affiche une perte de 28 millions d’euros pour 2005... La presse régionale est en pleine recomposition. L’irruption des quotidiens gratuits qui captent une part non négligeable des ressources publicitaires, a ajouté à cette crise et en a révélé l’ampleur.

Dans ce contexte général morose qui rend d’autant plus méritoire le gain annuel de 5 % de lecteurs de l’Humanité, cette crise appelle des réponses globales. Nombreux sont ceux qui, comme l’Humanité, appellent à la tenue d’états généraux de la presse.

« Il faut une véritable volonté politique pour sauver la presse », estime ainsi le chercheur Jean-Marie Charon, qui préconise entre autre la création d’un fond de soutien à la création de nouveaux titres, la mise en place d’un système mutualiste de portage et la réforme des aides à la presse pour donner la priorité aux quotidiens. Comme on le dit actuellement sur les terrains du Mondial de foot, la situation impose de jouer collectif.

http://www.humanite.presse.fr/journ...

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