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Une situation insurectionelle a souvent pour objectif le renversement d’un système...
Publie le dimanche 6 novembre 2005 par Open-Publishing8 commentaires

de Copas
Là ce n’est pas le cas, c’un cri de douleur et une rage qui s’en prend à ses frères et soeurs, pour demander une place dans la société et le respect.
La situation sociale qui a produit ces explosions est une évidente consequence de l’agressivité anti-sociale des gouvernements successifs qui a conduit aux désastres que l’on connait et dont les plus atteints, et en même temps jeunes, se rebellent instinctivement sans trop savoir comment et vraiment contre qui...
Les banlieues et les villes populaires n’ont pas toujours été ainsi, preuves donc que même sous le règne du capitalisme les inegalités ne prennent pas la forme folle que l’on connaît actuellement.
Personne n’est dupe sur la responsabilité la plus importante de l’action ultra-liberale des gauches et droites gouvernementales qui se sont succédées. Même du temps du gaullisme on n’avait pas vu celà.
Mais doit-on s’en prendre particulierement à Sarko ?
Oui, evidemment, tout le monde sait ce qu’il a fait concretement dans le déroulement des explosions de colère... Ceci est encore plus intolérable, combiner l’extreme violence sociale gouvernementale à la recherche methodique d’un affrontement...
Sarko a reccherché consciemment cette situation en aboyant ces propos orduriers à la face de la jeunesse desespérée des banlieues, quartiers populaires. Dés le nouveau gouvernement établi il a joué cette carte de provoquer, d’insulter et de pousser au paroxysme, afin de suciter cette rebellion apolitique sur laquelle il pensait pouvoir débouler un discours d’ordre, un discours sécuritaire et faire oublier la formidable insécurité sociale provoquée par la gloutonerie égoïste de la racaille du 16eme et des beaux quartiers chers au petit.
Que le capitalisme soit en cause, que sa version ultra-libérale soit encore plus dans notre collimateur, ok.
Mais Sarko, comme Le Pen, les volontés les plus agressives envers les couches populaires doivent être punies. Et ce n’est pas dévaluer les responsabilités du système, de Villepin ou Chichi, des socialos chics , c’est faire reculer les plus agressifs, les faire reculer, les battre....et qu’ils soient exemples pour les autres.
Sarko doit être viré, mis au ban de la société pour son énorme responsabilité dans le cheminement de l’explosion, pour sa recherche de cette dernière.
Ca tombe sous le sens. UN bon exemple ça refroidit un peu les autres de leurs ardeurs guerrières contre les couches sociales les plus defavorisées.
Et c’est maintenant qu’il faut taper dessus.
D’autre part il tombe sous le sens que ce combat n’est pas le seul. Ce n’est qu’un aspect qui me semblait important. Pour le reste , l’impasse ultra-liberale veut que, là où le discours se modere devant la comprehension du danger de la logique sarkoziste, il n’y est pas de solution .
"Fermeté et prevention" semblent les deux mots-d’ordre (avant nous n’en avions qu’un seul : la guerre !) de la droite .
Comme il n’y a pas de fric, il n’y a donc que la "fermeté" à proposer.
C’est la béance du discours ultra-liberal actuel. Ils veulent tout, il n’y a donc aucun fric, aucuns moyens à proposer.
Messages
1. > Une situation insurectionelle a souvent pour objectif le renversement d’un système..., 7 novembre 2005, 07:47
COPAS
moi je ne peux plus rien , je suis un coco reactionnaire , limite beauf , voir meme lepeniste , mais je crois que tu devrais repondre à isabelle , le desespoir de son discours la dirige droit dans un mur , j’ai repondu à son intervention , mais peut etre que ta vision des choses pourrait aider , elle et ses lecteurs .
claude de toulouse .
1. Stop aux pelotons d’execution judiciaires !, 7 novembre 2005, 09:08
Nous avons tous plus ou moins la même espérance ....
Pour Isabelle, elle craint apparemment que la seule réponse à une émeute sociale et juvénile désordonnée soit l’écrabouillement de celle-ci sans qu’aucun remède ni de près ni de loin ne soit apporté.
Elle n’a pas tort pour cet aspect là.
La massivité de cette révolte, des centaines d’arrestations depuis le début des incidents, indique que la solution est forcement politique.
Que cette colère se tire des balles dans le pied en se trompant sur ses objetcifs (elle s’attaque aux écoles, aux foyers, aux pompiers, etc) ne change rien du diagnostic :
Cette colère est une jacquerie sociale... On a affaire à des couches sociales de pauvres et de jeunes qui ne supportent plus le sort qui leur est fait,
Sarkozy représentant dans l’affaire que le bataillon des fusilleurs qui leur indique qu’en + ils sont des racailles et qu’on va les liquider.
Les paroles de cet individu ne sont plus tolerables et la gauche se doit d’appeler très fortement à ce qu’il soit viré du gouvernement.
Mais surtout, surtout, surtout, ce ne sont pas avec des condamnations à la prison des émeutiers qu’un problème social sera résolu. Il existe actuellement des discours ambigus à gauche, notemment chez ceux qui ont été des adorateurs du liberalisme, qui n’ont concretement aucune autre proposition sur le fond que le gros baton.
Chirac s’est exprimé hier soir en se rangeant derrière la provocation sarkozienne, renvoyant aux brumes habituelles toute solidarité sociale pour nos jeunes révoltés. Chichi devenu larbin de Sarko, quel triste sort....
Nous n’avons pas fini de voir des explosions sociales à droite et à gauche tant nos liberaux n’ont rien d’autre à proposer que le baton et le gourdin.
Mais pour ce qui est de nous, de la gauche (je ne parle pas des liberaux de gauche), le lien doit être rétabli avec ces jeunes révoltés, car ce sont nos enfants, afin que cette colère se dirige enfin vers ces causes et non contre d’autres couches sociales populaires voir structures sociales favorables aux couches populaires.
L’enjeu est très important, rétablir le dialogue est très important.
Il ne faut pas laisser se faire des condamnations en masse à la prison des jeunes révoltés.
Sinon, dans cette affaire, il n’y aurait eu que des victimes populaires alors que les coupables gouvernementaux courrent toujours....
Copas
2. > Une situation insurectionelle a souvent pour objectif le renversement d’un système..., 7 novembre 2005, 10:33
Je veux juste donner deux liens vers le site ATTAC Marseilles qui me semblent plus que pertinants :
Le premier :
http://www.local.attac.org/13/marseille/article.php3?id_article=232
Il y a sur Bellaciao ( et d’autres sites) des femmes qui interviennent mais je n’ai rien lu d’aussi juste (à mon avis) et d’aussi responsable que ce texte. Je suis un homme et je me réjouis (et comment) que des femmes sortent enfin de la copie du discours testostéronné que fait le jeu des opresseurs.
Je ne sais pas si ce qu’elles font va réussir et être suffisant mais c’est peut-être un espoir.
Le second :
http://www.local.attac.org/13/marseille/article.php3?id_article=229
Sur le fond de la stratégie à long terme à laquelle nous sommes confrontés.
Je crois que les deux textes se rejoignent sur au moins un point : la laïcité comme base incontournable (donc devant ëtre absolument contournée par ceux qui veulent, comme les différents pouvoirs qui se sont succéder depuis quelques dizaines d’années, casser le coüt du travail, drastiquement et par tous les moyens) du lien social français.
Je sais parler de laïcité quand il y a le feu, c’est ëtre un piètre pompier.
Mais il s’agit du long terme : quand ce qui brule aujourd’hui sera éteint, qu’allons nous faire ?
Gérard de Montreuil
3. > Une situation insurectionelle a souvent pour objectif le renversement d’un système..., 7 novembre 2005, 18:31
Comme COPAS a repris l’essentiel de son intervention d’un autre fil, je replace ici la ’réponse’ que j’ai faite.
Ce que ne veulent, ou ne peuvent, pas comprendre, la plupart de ceux qui s’investissent si résolument dans la possibilité d’une ’alternative politique anticapitaliste’, c’est que le capital n’est pas d’abord le produit d’une politique conduite par tel Etat dont se serait emparé la bourgeoisie . De même, l’Etat et la démocratie même sont des produits d’une économie politique, celle du capital dont Marx a posé les fondements critiques dans le Capital, comme il avait posé dans sa jeunesse les fondements critique de la politique, de l’Etat, et de la "société civile" (en dépassant les principes révolutionnaires bourgeois de 89, les Lumières, Hegel etc). Du point de vue théorique, on est doublement régressif par rapport à Marx, et politiquement (écrits de jeunesse et Idéologie allemande) et face à l’économie politique (Le Capital, Les Grundrisse etc.). C’est un comble, du moins pour ceux qui posent leur réaction face aux événements comme ’communiste’, ’anarchiste’, ou ’révolutionnaire’, pour en devenir aussi exigeants que François Bayrou.
Autrement dit l’Etat n’est pas une instance neutre a priori, au dessus des rapports sociaux, dont la nature changerait selon qu’il est entre telles ou telles mains.
Le so-called ultra-libéralisme n’est pas d’abord le produit d’un choix politique. Celui-ci est dicté par les dures considérations économiques du capital, qui a une histoire, des cycles, le besoin permanent de se restructurer à travers ses crises etc. C’est la période de restructuration des conditions de l’exploitation, depuis trente ans, qui détermine la nécessité pour le capital de sortir de la logique keynésienne (compromis fordiste... étét-providence, montée en puissance du mvt ouvrier et de ses organisations...).
Autrement encore, il ne faut pas confondre ce que le capitalisme a pu concéder parce que c’était aussi son intérêt, des années vingt aux années 50-60 (première période du capital en subordination réelle), avec ce qu’il pourrait concéder aujourd’hui, sous la poussée d’un gouvernement de "la vraie gauche". Il n’y a de fait que Moulier-Boutang, négriste français, pour théoriser un New-Deal, sur la base de la caducité de la loi de la valeur (la valeur d’une marchandise liée au temps de travail... Marx, Capital I), avec la batterie conceptuelle ’capital cognitif’, ’revenu universel’... dont même les ’économistes’ de la LCR (Husson, Artous), ou Harribey par ailleurs ont montré le vide théorique et le fait qu’il renvoie... à l’Etat.
Faute d’une critique conséquente de l’économie politique, et de l’Etat, on voit les meilleures intentions du monde de gauche partir dans des fantasmes gouvernementaux alternatifs sans le moindre réalisme et là, devant un événement aussi parlant en termes de classes, user de rhétorique dénuée de tout contenu critique du capitalisme actuel et de ses déterminations. C’est une illusion de penser qu’en ratissant large et en bradant un regard sur le fond des choses, on pourra arrêter ce qui s’inscrit comme une ’nécessité’ dans la phase actuelle de l’opposition de classe.
Il ne s’agit pas de prétendre que les émeutes actuelles présentent "un caractère insurrectionnel visant à renverser le système", mais simplement de constater que par leurs cibles aussi, et par delà les drames humains, elles pointent l’essence même du capitalisme actuel, de ses institutions et médiations, et les limites de toute réponse politique qui ne se proposerait pas de l’abolir. Les discours peu ou prou de ’conscientisation’, de ce point de vue, sont totalement décalés avec la réalité "sous l’apparence des choses", telles que les portent ces prétendues analyses politiques, sociales, sociologiques, psycho-ethnique et je ne sais quoi encore. Ce qui ne signifie pas que le fond (l’essence des contradictions) ne prennent pas des formes adaptées aux circonstances (le post-colonialisme français, la personnalité de Sarkozy etc.).
Sur ce dernier point, je crains que de focaliser à outrance sur la "démission" de l’Iznogood préféré des Français ne soit à terme contre-productive. Elle est en tous cas porteuse de toutes les illusions, désillusions, et incompréhension quant à ce qui s’en suivra, démission ou pas, car cela ne détermine que fort peu la suite des événements à moyen terme, qui est d’ailleurs relativement indépendante de ce qui se passera en terme de gouvernement de gauche ou de droite, de machin ou truc à la présidentielle.
Qu’on se garde à un moment donné, tout de même, que les discours de la droite "modérée" (les supposés ’moins méchants’ que Sarko ou Le Pen, en oubliant que l’Etat et le système politique fonctionne comme un tout idéologique, opposition comprise, dans la "démocratie") ne ressemblent par trop à ceux de la gauche immodérée : lire les appels aux calmes comme première condition (à quoi ?) où il n’est pas dit que le talent de Chirac ne marque encore quelques points chez ceux qui ont voté pour lui en 2002, "contre Le Pen". Et qu’on se garde aussi, parce qu’on en voit, j’épargne les citations, de so called "marxistes révolutionnaires" tenir rien moins que des propos du meilleur étatisme fascisant.
Mais bon... C’était juste en passant, avec la conscience d’être complètement à côté de la plaque des sentiments dominants ici, pour ne pas dire politiquement incorrect.
P.
1. > Une situation insurectionelle a souvent pour objectif le renversement d’un système..., 7 novembre 2005, 19:05
Tu es en partie à côté de la plaque quand tu mélanges une série de niveaux qui aboutissent finalement à indiquer que tout est système...
Les écoles maternelles devront exister dans une autre société
Les Pompiers devront exister dans une autre société
et les caisses pour les pauvres également (objectif .....)....
Comme d’ailleurs les usines et les entreprises....
C’est bien de la discussion des fonctionements... Quand Marx parlait de l’état, celui-ci, à cette époque ne construisait pas de maternelles, ni d’écoles d’ailleurs, il ne pensait pas non plus aux pompiers, encore moins à l’invraissemblable avenir d’avoir des chariots automobiles possédés par des smicards, ...
La conception extensive de l’état n’était pas dans le "formateur"....
Il est necessaire de revenir sur Marx quand il parle de ce qu’était l’état à cette époque : Une troupe d’hommes armés, des juges et une police, une armée, et pas de démocratie. De temps en temps un peu de libéralité et le plus souvent des "Germinals".
L’état est toujours celà.
Mais les services sociaux, les gymnases, les écoles maternelles, les pompiers, les voitures des pauvres (quand elles ne sont pas utilisés comme murailles de défense mais comme objectifs) ne sont pas l’état comme l’entendait Marx. Et si il Marx renaissait maintenant et disait celà je dirai qu’il serait une grosse andouille confusioniste...
Tu prends un hopital par exemple, en quoi est-ce la bande armée du capital ?
On dira qu’il represente l’état... Mais on parle là d’autre chose.
Est-ce que bruler un hopital est un objectif anti-étatique ? anti-capitaliste ?
Que d’âneries....
Les batailles (les batailles !) pour obtenir des concessions à la bourgoisie, écoles, fonctionements démocratiques plus ou moins sous surveillance, systèmes de protection sociale et de pensions de vieillesse ont été des adoucissements de la condition des travailleurs. Il y aura bien des gens pour estimer que ce sont des morceaux de l’appareil d’état, "à casser", en s’engluant dans des jargons ne tenant pas compte des changements opérés dans la société.
On passe de l’un à l’autre, par glissements, sans indiquer précisément, sans refaire une quelconque demonstration de ce qu’entendait Marx par état et ce qu’il visait concretement.
Qu’une partie du fonctionement de l’école soit utilisé pour formater une jeunesse dans le sens voulu, c’est certain, qu’il y ait beaucoup de résistance et d’autres valeurs portant dans l’autre sens c’est également certain... Mais l’école n’est pas l’appareil d’état prêt à fondre et frapper par la violence les couches populaires pour qu’elles marchent droit...
Encore moins les maternelles.
Copas
2. > Une situation insurectionelle a souvent pour objectif le renversement d’un système..., 7 novembre 2005, 22:20
C’est pas si sûr, je ne les mélange pas dans un n’importe quoi justifiant une théorisation. Je rapporte des faits bruts à une analyse du capital aujourd’hui, dans le prolongement de la critique marxienne, qui est évidemment à hsitoriser, ce que justement vous ne faites pas en rêvant au retour de l’Etat providence : toutes les alternatives, de l’extrême-gauche (si l’on met de côté les plus accrocs au modèle ancien du mvt ouvrier, type LO...) aux négristes en passant par le PCF (avec une touche d’école de la régulation qui justifia lengagement des économistes du pcf dans le mitterandisme et là, les positions européennes des ’ouistes’ type Herzog...), sont néo-keynesiennes. Or, que théorise Keyens ? par ex. le besoin pour le capital de considérer le salaire non seulement comme une charge, mais comme un investissement. Le besoin pour le capital de prendre en charge,en gros, la reconstitution de la force de travail, donc la santé, par ex. Sous les cops de butoirs du mvt syndical et le leurre de l’existence de l’URSS, la puissance des PC, le mvt ouvrier progressivement fait prendre en charge par l’Etat ces charges de ’reconstitution de la force de travail (qui lui en pique le contrôle dans les mutuelles et autres Bourses du travail par ex.). Précisément parce que sorti de la domination formelle (plus value absolue / possibilité pour les sans travail de ses ressourcer dans la famille parce qu’encore paysans etc), le prolétaire sans boulot devient un ’chômeur’ (le chômage officiel est inventé au début du 20ème siècle). Ce qui permet le compromis keynésien, c’est quelque part les intérêts communs bien compris de part et d’autre, sur la base bien sûr d’une lutte de classe très puissante, mais au sein du capital.
D’une certaine façon, oui, tout est non pas ’système’ (car ce terme ne convient pas vraiment), mais progressivement, tout devient déterminé par les intérêts du capital jusqu’à sa constitution comme société capitaliste (subsomption réelle accomplie dans les années 60-70 et ouverture, après 68, sur la base de l’échec du mvt ouvrier à penser autrement le communisme, de la restructuration ’ultra-libérale’)
L’école publique elle-même est née des besoins de qualifications pour le capital. Jules Ferry n’est pas un communard... et il n’y a pas de contradiction entre le créateur de l’école publique obligatoire et l’incendiaire de l’Afrique du Nord, un des plus féroces colonialistes de l’Etat français.
Sans doute faudra-t-il des écoles, mais sûrement pas sur les mêmes principes, pour formater des travailleurs serviles sur mesure pour l’exploitation au temps. Quoi qu’il en soit, qu’apporte l’école à ceux dont il est question maintenant ?
Alors ça, c’est à voir, parce que dès lors que l’on attaque la société marchande, cad la valeur, toute la logique de réponse aux besoins change aisni que la distribution, et le principe même de l’usine ou de l’entreprise n’est plus adéquat (voir d’ailleurs ce qui s’est passé en Argentine...)
C’est vrai, mais le capital a plus encore changé entre lui et la première moitié du 20ème siècle qu’entre celle-ci et aujourd’hui. La propriété individuelle d’engin de transports me semble une aberration, du seul point de vue écologique, ce à quoi Marx était loin d’être insensible (il parle déjà de la pollution des rivières par les industriels). Quoi qu’il en soit, le but profond de l’école est d’adapter les mômes au système de production, ce dont il est vrai ne convient qu’une minorité d’enseignants, mais ça commence à changer aussi.
L’essence de l’Etat, elle, n’a pas changé, même si bon nombre de ses salariés sont des prolétaires comme ’exploités’, bien qu’ils soient payés sur la plus-value produite par d’autres (ce que traduit le prélèvement d’impôts...). Je parlais de l’analyse de l’essence de l’Etat, comme instance de domination d’une classe sur l’autre, et rapporté à des phases historiques du capitalisme. Aujourd’hui, il est assez clair que la restructuration n’autorise pas ce genre de compromis (on pourrait développer en quoi elle fluidifie tous les points qui empêchent l’extorsion de plus-value relative, l’accumulation, la valorisation par la rotation accélérée du capital etc). Compromis quei ne pourra en aucun cas être obtenu dans la seule sphère politique, institutionnelle, ou sous la poussée de la démocratie la plus participative qu’on puisse imaginer. A un moment donné, ce qui commence à être remis en cause, c’est la possibilité même de la reproduction (du capital, et du prolétariat) - (Voir par ex ; Alain Bihr, la reproduction du capital, 2002)
Je n’ai pas dit cela non plus, tout est à rapporter, relativement aux rapports capitalistes actuels, ce que vous ne faites pas, sauf à dénoncer les marchés, et les dominations diverses... l’ultra-libéralisme, c’est ce que certains nomment pour exister plus à gauche ’anticapitalisme’, sans jamais parler de l’exploitation du travail comme contradiction essentielle.
Il y a évidemment les acquis, dans les conditions que j’ai évoquées rapidement, de la période antérieure (Etat-providence). Mais tout le monde sait qu’il vaut mieux ne pas avoir à y aller, à l’hosto, parce qu’il n’est plus en mesure de soigner la population, sans parler que des choix massifs sont faits, et cachés, d’en laisser crever une bonne partie (pour ne situer qu’en France même, sans parler de l’Afrique, par ex. : c’est une véritable guerre sociale à froid (et parfois à chaud), le capitalisme portant la mort d’une partie de la population comme la nuée porte l’orage (nécessité de détruire une partie des forces productives pour maintenir le taux de profit, c’est exactement ce à quoi on assiste, en quoi au demeurant les sans-travail d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec le LumpenProlétariat dont Marx n’attendait pas grand chose).
Qui a dit ça, et qui fait l’amalgame. Si les émeutes actuelles étaient le fruit d’une conscience théorique, ça se saurait, et ce n’est pas le problème. Mais il n’est pa sûr non plus que les hôpitaux soignent en priorité ceux dont il est question : on n’a pas en France de chiffres, racisme républicain officiel oblioge, concernant le taux de mortalité chez les ’indigènes de la République’ (mais on sait qu’en proportion de la population en Europe, ils sont plus nombreux que les Noirs aux USA, ce qui est assez peu connu, ’modèle d’intégration’ oblige)
J’ai esquissé plus haut dans quelles circonsatnce et dans quelle phase du capitalisme et de la lutte de classe : quel compromis possible...
Pas du tout. J’ai séparé ce qui est l’observation empirique, qu’il faudrait bien sûr affiner, ce n’est pas le lieu ici, et l’analyse historique du mouvement du capital, pour essayer de comprendre en quoi la seconde explique la première, dans les formes nécessairement spécifiques que nous connaissons en France (ça peut péter en Italie ou en Allemagne, ce sera différent, mais le fond sera le même).
Qui dit cela. Est-ce nécessaire ? Chaque partie de l’administration d’Etat fait son job dans des conditions correspondant au besoins du capital auxquels elle répond, et notamment l’utilisation des produits correspondant au plus fort taux de profits (bétonner à outrance pour faire rouler des voitures vides, par ex), et dans les conditions aussi d’un rapport de force, ce qui justifie qu’on se batte, mais en connaissant les limites de ce rapport de force dans les conditions déterminées par le capitalisme aujourd’hui, et pas sous "De Gaulle". Des fonctionnaires font le maximum qu’ils peuvent en toute conscience, mais parfois en surestimant les effets sur les résultats au bout du compte : cela, ceux qui enseignent à nos chers ’cailleras’ le savent mieux que quiconque. Fabriquer des chômeurs programmés, c’est pas une vie, n’est-ce pas ? On le sait des deux côtés, et des générations de jeunes prolétaires rejetés de la vie avant même de l’entamer l’ont parfaitement intégré : alors ils brûlent, les discours ils s’en foutent, le mien aussi d’ailleurs. Mais j’essaye seulement de comprendre, et je ne prétends pas leur faire une leçon d’économie politique, mais pas plus les faire s’inscrire sur les listes électorales, d’où j’ai fait rayer mon nom ;-)
P.
3. > Une situation insurectionelle a souvent pour objectif le renversement d’un système..., 8 novembre 2005, 00:25
Errata, quelques coquilles qui rendent mon texte incompréhensible sur ces points :
"C’est vrai, mais le capital a plus encore changé entre lui et la première moitié du 20ème siècle qu’entre celle-ci et aujourd’hui" : il faut lire l’inverse, le capitalisme a plus changé depuis... et Marx avait une vision assez juste de ce qu’il est devenu aux débuts du 20ème siècle, sans parler de sa pertinence durable sur les fondamentaux
"fonctionnaires comme ’exploités’" : comprendre que des fonctionnaires peuvent travailler dans des conditions comparables à celles d’entreprises, "comme exploités", bien qu’ils ne le soient pas au sens strict de producteurs de plus-value se valorisant en capital...
"...les ’indigènes de la République’ (mais on sait qu’en proportion de la population en Europe, ils sont plus nombreux que les Noirs aux USA, ce qui est assez peu connu, ’modèle d’intégration’ oblige)" il s’agit de la proportion dans les prisons (source Loïc Wacquant, "L’emprisonnement des « classes dangereuses » aux Etats-Unis"
"je ne prétends pas leur faire une leçon d’économie politique" comprendre de critique de l’économie politique...
P.
4. Etat, mon bon état, suis-je vraiment le plus beau du quartier ?, 8 novembre 2005, 01:10
Tu passes encore une fois sans arrêt du rôle de l’état dans le sens de Marx (l’appareil d’état policier et militaire sous-jacent des superficialités démocratiques concédées) à la definition populaire et juridique actuelle de l’état.
Mélanger le tout n’aboutit qu’à une grande indigestion.
Je ne souhaite pas faire assaut d’érudition livresque là dedans mais d’argumentation réelle.
Quand "on" s’en prend à des corps d’état , pompiers, écoles maternelles, hopitaux, etc, alors que ceux-ci n’on strictement rien à voir avec l’appareil d’état au sens de Marx.
Ainsi à livrer à ta réflexion :
.../...et oui ce n’est pas convaincant ce que tu dis, l’hopital actuel, même sous les assauts qu’il subit, demeure quelque chose de plus éfficace pour les couches populaires qu’un système basé sur des cliniques privées..../... (cf coûts/rendements en termes de santé des systèmes publics de santé comparés USA et états de l’UE)
.../... et pourtant une certaine vêture marxiste pourrait nous dire que l’hopital serait un objectif valable (il faut casser l’état bourgeois...) de la colère populaire alors que la clinique privée non.../...
.../...La grosse cylindrée du bourgeois non, mais le vélo de postier de Besancenot (symbole de l’appareil d’état repressif) oui..../....
.../... la maternelle brulée serait une consequence legitime de la juste colère des masses pour casser l’état bourgeois (on ne ferait là qu’y trouver un simple manque de bon sens tactique) sans qu’on ne voit une école privée affronter ces affres..../....
Aïe aïe aïe, quelle défaite de la pensée !..../... Copas (versets 5, livre 4, live 2)....
Va-t-on encore perdre son temps avec ce mélange ?
Que des jeunes apolitiques, révoltés socialement, s’imaginent qu’ils s’en prennent à l’état en s’attaquant à ce qui essaye de les proteger et leurs frères de classe est une chose...
Mais ce n’est pas parce que des gens s’imaginent quelque chose que celà est.
Et ce n’est pas rendre service à ces jeunes là que de sortir des niaiseries a-critiques sur leur façon de faire.
Là, l’orientation de leur révolte les isole,
leur parler, discuter au fond, les aider à préciser ce qui les révolte, leur faire comprendre que leurs cibles ne sont pas les bonnes me semble plus efficace, exprimer notre solidarité sur leur sort, empêcher que les solutions ne soient pas au travers de pelotions d’execution judiciaires, de sections spéciales de la justice, où seront mélangés tout dans l’ivresse de la vengeance indiferenciée de l’état bourgeois (on va voir au travers du jeune raflé qui passait là celui qui aurait pu commettre un des deux meurtres sordides qui ont eu lieu....)...
Car le confusionisme va là jouer à plein en envoyant des dizaines ou des centaines de jeunes en prison dans les parodies que sont les comparutions immediates où sont condamnés des jeunes gens sans veritables débat et défense, avec des témoignages copiés-collés de policiers, ...) .
Copas