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Vénissieux : deux listes sur six rayées de la course

Publie le jeudi 28 février 2008 par Open-Publishing

La campagne prend un tournant inattendu dans la ville : la liste de l’UMP a été recalée hier par le tribunal administratif et la « Liste ouvrière d’unité… » de Salah Ferkoune invalidée par la Préfecture

Il n’y aura que quatre listes à Vénissieux pour les municipales. Dans la journée d’hier, deux des six listes ont en effet été annulées. En début d’après-midi, la décision du tribunal administratif a confirmé celle du Préfet, vendredi, de refuser d’enregistrer la liste « Vénissieux terre d’audace, terre d’avenir » (1). Et en début de soirée, la Préfecture a invalidé la « Liste ouvrière d’unité… » au motif que la même colistière était présente sur deux listes.

Une nouvelle donne qui fausse le débat démocratique dans la ville à quelques jours du premier tour. Et qui conforte le député-maire André Gerin (PCF), candidat à sa propre succession, dans sa position de leader incontestable à Vénissieux. Et ceci même si le principal intéressé s’en défend, affirmant « regretter que le candidat du gouvernement au pouvoir ne soit pas présent ».

Il n’y aura donc pas de représentant de la droite traditionnelle lors des élections municipales 2008 à Vénissieux. Candidat Villiériste dont la liste a obtenu l’investiture de l’UMP, Christophe Girard se disait hier, « écœuré » à l’annonce de la décision du tribunal.

« On a fait un travail énorme et pas seulement monté une liste pour dire de. Nous nous sommes tous beaucoup investis. L’équipe que j’ai constituée était réfléchie. On a même intégré des gens nouveaux jusqu’à deux jours du dépôt de la liste pour encore l’améliorer. Et on a cassé tout cela pour une peccadille. »

La peccadille en question, c’est la présence de Thibaud Vincendeau en 15e position. Cet étudiant à l’Institut d’études politiques de Lyon n’a pu justifier d’un local à usage d’habitation sur la ville. Pour Christophe Girard, c’est l’effondrement, et la fin d’une aventure : « J’avais un vrai projet pour Vénissieux. Il y aura de nombreux électeurs UMP qui ne voteront sans doute pas. C’est le contraire de ce pour quoi je me battais. Pour moi, c’est le droit qui a gagné, pas la justice ».

La nouvelle était déjà d’importance, mais « l’affaire » a pris encore plus d’ampleur lorsque la Préfecture a décidé, aux alentours de 19 heures, d’invalider la liste conduite par Salah Ferkoune, au motif que l’une des colistières, Sylvie Escoffier était également présente sur la liste « Vénissieux fait front » (FN) menée par Yvan Benedetti.

Les deux têtes de liste affirment pourtant « bien connaître Sylvie Escoffier. C’est quelqu’un en qui j’ai confiance », annonce le leader FN. Joëlle Bony, deuxième sur la liste de Salah Ferkoune déclare même que « Sylvie Escoffier était déjà présente sur la liste que je menais aux municipales à Vénissieux en 2001. »

Aucun des deux, en revanche, ne souhaite communiquer plus avant sur cette personne. D’autant qu’il y aurait même un second colistier, Frédéric Claret, présent sur les deux listes, et qui logerait à la même adresse que Sylvie Escoffier (sic). Cette dernière s’amusait encore de la situation dans l’après-midi, arguant d’une homonymie avec sa belle-sœur.

Autant de péripéties qui devraient accentuer le sentiment de méfiance des Vénissians à l’égard du monde politique. « Cette campagne est le rapprochement de toutes les approximations, estime un observateur proche de la vie politique vénissiane. Je pense même qu’ils ont été payés ! Un billet de 100 euros et c’est bon ! C’est monnaie courante, dans ce milieu. »

http://venissieux-municipales2008.l...