Visite chez nos voisins de l’axe du mal

Contre Info · info
http://contreinfo.info/
Visite chez nos voisins de l’axe du mal
Dans les médias occidentaux, l’Iran est sans cesse présenté comme une nation inquiétante. Ne soyons une nouvelle fois victimes de cette préparation qui vise à nous faire accepter le pire.

Aussi à lire absolument l’interview de Youssef Aschkar par Silvia Cattori "La « guerre contre le terrorisme » est une guerre contre les peuples" . Très importante et essentielle pour bien décrypter la situation actuelle, en ligne sur le Réseau Voltaire http://www.voltairenet.org/article136760.html . Eric

A voir le beau film de Jafar Panahi (sorti le 6 décembre 2006) "Hors Jeu" http://www.commeaucinema.com/news.php3?nominfos=52802

En fin de texte, diaporama "voyage en Iran" sur une musique de Cat Stevens.

Le portrait au noir que brossent les médias des responsables Iraniens, parfois non sans raison, peut donner de l’Iran l’image d’une nation obscurantiste, courbée sous la férule d’inquiétants Mollahs barbus, au verbe exalté.

La campagne à laquelle nous assistons dessine jour après jour, par petites touches, l’image d’une nation inquiétante, pour ne pas dire dangereusement agressive.

Et la réalité d’une société Iranienne, à bien des égards beaucoup plus libre que celle de « l’allié » Saoudien, disparait derrière la caricature.

La tentative de conditionnement à laquelle nous sommes soumis est pernicieuse. Elle tente de forger une perception réductrice, où la diabolisation des dirigeants conduit à la comdamnation implicite des 70 millions d’hommes et de femmes qui demain pourraient devenir les victimes potentielles d’une agression américaine.

Nous devrions le savoir depuis l’invasion de l’Irak en 2003 : les campagnes de communication sont planifiées comme faisant partie intégrante des préparatifs requis avant le lancement des opérations militaires.

La réitération incessante des accusations, parfois réelles, parfois hautement fantaisistes, contribue à forger par avance l’adhésion des opinions publiques à l’emploi de la force.

Mais rien dans la situation actuelle de l’Iran ne le justifie, quoiqu’en disent les Perle, Gingrich, Dershowitz et autres fauteurs de guerre ultra sionistes rassemblés lors de la conférence Herzliya

Le nucléaire civil est un droit inaliénable de l’Iran, pays signataire du TNP [1] . C’est aussi une question de fierté nationale, sur laquelle une grande majorité de Iraniens ne sont pas prêts à transiger. De plus, le programme nucléaire Iranien, est encore loin d’atteindre les objectifs annoncés, par manque de maitrise des technologies requises dans le cycle d’enrichissement. Tous les experts, y compris la CIA, reconnaissent que d’une part, aucune preuve d’un programme clandestin à vocation militaire n’existe, et que d’autre part une dizaine [2] d’années seraient de toute façon nécessaires à sa maturation.

Nous sommes donc fort loin du Casus Belli que certains s’efforcent de construire. Et ce ne sont pas les menaces ou les bombardements qui contribueront à apaiser les tensions, ou encourageront l’évolution démocratique de l’Iran, bien au contraire.

Les peuples se rassemblent derrière leurs dirigeants de l’heure - quels qu’ils soient - lorsqu’ils sont attaqués. Cela a été le cas pour les américains qui ont apporté un soutien sans faille à Bush après le 11 septembre.

Cela a été vrai également, lorsque les civils allemands ont subi des bombardements massifs et criminels, comme à Dresde, durant la deuxième guerre mondiale. Ces massacres ont renforcé la cohésion allemande au lieu d’éloigner le peuple de ses dirigeants nazis, comme l’espéraient les alliés.

Ne soyons pas encore une fois victimes du roulement hypnotique des tambours de guerre qui gronde ces jours-ci.

Le sort terrible du peuple Irakien, qui a plongé depuis l’invasion dans une spirale infernale de violence et de mort que plus personne ne sait maitriser, devrait nous ramener à la raison.

La guerre ne doit être que l’ultime recours, et nous n’avons aucune raison de nous en prendre au peuple Iranien.

En guise d’invitation à retrouver cette réalité, nous vous proposons, via le site Lucasgray, un voyage en image auprès de la classe moyenne, dans un Iran bien éloigné de l’image qu’en présentent ses détracteurs, et qui ressemble à s’y méprendre à...la Suisse.

visiter : http://www.lucasgray.com/video/peacetrain.html

Source : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=452

[1] La position de Mme Royal sur cette question est intenable. Les pays signataires du TNP ont droit à la maitrise de la filière, y compris l’enrichissement, et doivent collaborer avec l’Agence de l’ONU chargée des contrôles. C’est le deuxième point, qui avec l’Iran, est litigieux, pas le premier.

[2] Mohammed El Baradei vient d’estimer cette durée à, selon ses termes, « au moins une demie décennie »