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je viens de découvrir dans Wikipédia un texte très intéressant, écrit par Etienne de la Boétie à l’âge de 18 ans. Il recherchait alors "une explication à l’étonnant et tragique succès que connaissent les tyrannies de son époque. S’écartant de la voie traditionnelle, La Boétie porte son attention non sur les tyrans mais sur les sujets privés de leur liberté. Et il pose une question troublante : comment peut-il se faire que « tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent ? ».
Voici l’adresse du texte accessible en ligne :
– http://fr.wikisource.org/wiki/Disco...
La question de la servitude volontaire me paraît être d’une actualité extraordinaire pour comprendre non seulement notre rapport avec le personnage qui nous gouverne et que nous nous avons nous-même élu pour le mettre devant notre nez, mais aussi notre rapport avec les idées que nous sommes prêts à accepter comme dominantes, tel l’argent, le désir (sexuel), la volonté de l’autre etc.
Le sucre mis devant le nez du chien de Pavlov avait la fonction de le faire saliver. Sommes-nous des chien(ne)s intelligent(e)s qui ont besoin d’un sucre devant le nez pour nous faire saliver, ou autrement dit, pour nous motiver à maintenir nos habitudes, et notamment, nos modes habituels de penser et de refléchir ?
Je crois que si j’étais professeur de collège, je poserais cette question de la servitude volontaire (ou involontaire) à tout collégien lors du passage de la 4e à la 3e ! Elle parle de la prise de conscience qui survient lors de l’adolescence, pendant la phase dite d’initiation, où les filles et les garçons s’aperçoivent qu’ils n’appartiennent plus à l’enfance, et pas encore au monde des adultes (ils découvrent la valeur de l’argent, l’utilité du travail et la nécessité de l’oisivité, l’attrait de l’autre sexe et de ses conséquences, s’interrogent sur la place de leur parole et sur l’impact de leurs actes dans la société etc. ...)
Pourquoi donc persistons-nous à donner de la puissance aux autres, aveuglement et sans connaissance des limites ni des conséquences, pourquoi ne cherchons-nous pas à obtenir des réponses satisfaisantes à nos questionnements, et pourquoi nous ne nous permettons-pas mutuellement les moyens afin d’accéder à un degré plus grand de liberté de parole et à une marge de manoeuvre élargie de nos actions ? Pourquoi nous nous n’entraidrions pas plutôt afin de sortir de nos prisons mentales, faites maison de surcroît ? Il est possible de concevoir ensemble un projet de société plus constructif et enthousiasmant, et de le voter. Il est tout aussi possible de se dire que la liberté, ça s’apprend, même si ce n’est pas toujours la voie la plus commode, ni le chemin le plus rapide à la satisfaction.
angela anaconda
Messages
1. apprendre à être libre, 29 août 2008, 12:54
etre libre c’est avancer dans l’inconnu et prendre des risques.
en fait ,peut on se dire libre sans s’etre libéré !
peut on se dire libre en se contentant de se mouvoir dans ce qui est autorisé !
je dirais que la liberté n’existe que lorsque l’on brise les convenances, que l’on désobéit !
Encore faut il que cette désobéissance se fasse par la nécéssité d’amoindrir l’oppression, voire de l’anéantir.
bd
1. apprendre à être libre, 29 août 2008, 17:28, par angela anaconda
Certes, il y a la liberté du pionnier qui avance dans l’inconnu et prend des risques, en poursuivant son plan. Mais je ne confonds pas liberté et solitude. Ce que je crains c’est que nous pouvons rester piégés longtemps aussi bien dans l’illusion d’être libres que dans celle de ne pas être libres. Je pense que ce que j’appelle une prison mentale, c’est moins la tour d’ivoire que l’impossibilité de dire l’effet qu’ont certaines informations négatives sur nous et qui nous font taire (ex. des nouvelles qui rendent soudainement tabou un sujet de discussion publique )
angela anaconda
2. apprendre à être libre, 30 août 2008, 08:05
La liberté est une question de longueur de laisse. ;o(
Hyoo
1. apprendre à être libre, 31 août 2008, 19:08, par angela anaconda
euh, j’ai l’impression plutôt de queue ?