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Le plan Iran des Américains.
le 9 avril 2006.
Les Américains sont prêts pour mener des attaques contre l’Iran dans le but soit disant de mettre un terme à leurs volonté de disposer de la technologie permettant d’enrichir l’uranium et dans le but de renverser l’actuel gouvernement. Le mobile véritable qui pousse les Américains à faire la guerre contre l’Iran et de pouvoir contrôler les ressources pétrolières de ce pays.
Dans un article à paraître le 17 avril dans le magazine The New-Yorker, le journaliste d’investigation Seymour M. Hersh dévoile les véritables intentions des néo conservateurs américains concernant l’Iran. Je vous donne la traduction de cet article.
Est-ce que le président Bush va utiliser option militaire pour empêcher Téhéran d’avoir la bombe ?
Tout en disant privilégier la voie diplomatique pour obliger les Iraniens à cesser leurs recherches pour obtenir l’arme nucléaire, l’Administration bush accroit ses activités clandestines sur le territoire iranien et a intensifié les préparations en vue d’une possible attaque aérienne de grande envergure. Des militaires et des agents de renseignements en activité et d’autres en retraite déclarent que des organes de l’US Air Force en charge de planifier une telle intervention dressent la liste des cibles en Iran et des combattants américains sont déjà clandestinement sur le territoire iranien ont pour mission de collecter les coordonnées des cibles et pour établir de contacts avec des groupes ethniques minoritaires opposés à l’actuel gouvernement. Des officiels disent que le président Bush est déterminé à empêcher le régime iranien de mettre en œuvre un programme pilote d’enrichissement de l’uranium prévu pour le printemps.
Les agences de renseignement européennes et américaines de même que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) reconnaissent que l’Iran est focalisé sur le but de parvenir à maitriser la technologie permettant de fabriquer des armes nucléaires. Les avis divergent sur le temps qu’il faudra pour qu’un tel but soit atteint et s’il convient de privilégier la voie diplomatique, d’avoir recours à des sanctions ou a des opérations militaires pour prévenir de la meilleure façon l’obtention d’un tel résultat. L’Iran affirme haut et fort que ses recherches sont conduites à des fins pacifiques, conformément au Traité de Non Prolifération Nucléaire et que rien ne pourra dissuader des dirigeants ce continuer ces recherches, ni les retarder.
La conviction grandit au sein du personnel des Forces Armées US de même que dans la communauté internationale que le dessein ultime du président Bush, dans sa confrontation avec l’Iran à propos du nucléaire, est de renverser l’actuel pouvoir en Iran. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a mis en cause la réalité de l’Holocauste et a dit qu’Israël devait être « rayé de la carte ». Bush et d’autres officiels de la Maison Blanche voit en lui un Hitler potentiel, un ancien agent des services de renseignement affirmait « c’est le nom qu’ils lui donnent ». Ils disent : « Est-ce que l’Iran va avoir la bombe atomique et avec cela menacer le monde de déclencher une troisième guerre mondiale ? »
Un consultant du gouvernement qui a des liens étroits avec le commandement civil du Pentagone disait que Bush est « absolument convaincu que l’Iran va avoir la bombe » si personne ne l’arrête. Il disait que le président croit qu’il doit entreprendre « ce qu’aucun démocrate ou républicain qui lui succédera à sa charge n’aurait le courage de faire » et que « c’est son devoir de sauver bientôt l’Iran »
Un ancien fonctionnaire de la défense qui est toujours impliqué dans des dossiers sensibles de l’Administration Bush m’a déclaré que les plans élaborés par les militaires sont fondés sur la croyance qu’une « campagne de bombardements intensifs sur l’Iran aura pour effet d’humilier le pouvoir religieux et révoltera le peuple qui renversera le gouvernement. » Il dit « qu’il avait été choqué d’entendre une chose pareille et qu’il s’était demandé ‘qu’est-ce qu’ils fument ?’ »
La thèse d’un changement de régime a été élaborée début mars par Patrick Clawson, un expert de l’Iran qui est sous directeur de la recherche à l’Institut de Politique du Proche-Orient de Washington et qui a soutenu la candidature de Bush lors des élections. « Tout le temps que l’Iran sera une république islamique, un programme d’armes nucléaires sera en œuvre, au moins dans la clandestinité », a déclaré Clawson, le 2 mars, devant la Commission des Affaires Etrangères du Sénat. « La question clé est donc : combien de temps durera l’actuel régime iranien ? »
Clawson a fait valoir que « cette Administration investit beaucoup dans la voie diplomatique. » Il a cependant ajouté que « l’Iran devrait répondre aux demandes américaines sous peine d’y être contrainte par la force des armes ». Clawson craint qu’Ahmadinejad « voie les pays occidentaux comme des baudruches qui finiront par se dégonfler et il dit qu’il faut être prêt à faire face à une éventuelle escalade de la crise. » Il privilégie comme type d’action le sabotage et les activités clandestines comme celles qui permettent de créer des « accidents industriels. » Il dit qu’il serait prudent cependant de se préparer pour un engagement plus vaste, « eu égard à la façon dont les Iraniens se comportent. Ce n’est pas comme planifier l’invasion de Québec. »
Un militaire en charge de la planification m’a dit que les critiques sévères de la Maison blanche à l’égard de l’Iran de même que le l’intense travail de préparation et les activités clandestines préfigurent l’emploi de moyens « contraignants » contre l’Iran. « Il faut être prêt à y aller et voir comment ils répondent » a-t-il dit, « il faut vraiment constituer une réelle menace pour Ahmadinejad pour l’obliger à céder. » Il ajouté : « les gens croient que Saddam Hussein était seulement dans le collimateur de Bush depuis le 11 septembre 2001, mais à mon avis, c’est l’Iran qui est en réalité au centre de ses préoccupations depuis toujours. » (En réponse à des demandes de précisions, la Maison Blanche a dit qu’elle ne souhaitait faire aucun commentaire à propos de l’option militaire et elle a précisé : « Comme le président l’a indiqué, nous privilégions actuellement la voie diplomatique » Le Département de la défense a également indiqué que le cas de l’Iran était « traité par la voie diplomatique » et qu’il n’y a pas d’autre commentaire. La CIA dit que ce n’est pas aussi simple mais elle ne veut rien dire de plus à ce sujet.)
« C’est beaucoup plus qu’une question nucléaire » m’a dit un diplomate de haut rang à Vienne. « C’est seulement un point qui focalise l’attention et il sera toujours temps de le solutionner. Mais l’Administration croit que cette solution ne pourra intervenir que si le cœur et l’âme de l’Iran sont sous contrôle. La question essentielle est en fait de savoir qui va contrôler les ressources pétrolières de l’Iran au cours des dix prochaines années. »
Un conseiller du Pentagone expert en matière de guerre contre le terrorisme a exprimé une vue identique. « La Maison Blanche croit que la seule façon de résoudre le problème est de changer la structure du pouvoir en Iran et cela nécessite d’avoir recours à la guerre » a-t-il dit. « Le danger, a-t-il ajouté, est que cela renforce la certitude des Iraniens qu’ils doivent disposer de la force nucléaire pour défendre leur pays. » Un conflit armé qui déstabiliserait la région aurait pour effet d’augmenter les risques d’actions terroristes. « C’est là qu’intervient le Hezbollah » dit le conseiller, faisant référence à cette organisation terroriste qui est l’une des plus redoutables de par le monde, maintenant devenue un parti politique au Liban étroitement lié à l’Iran. « Et Al Qaeda entre en jeu là aussi. »
Au cours des semaines passées, le Président a amorcé dans le calme une série d’entretiens sur la question iranienne avec un petit groupe de sénateurs et de membres du Congrès qui comportait au moins un représentant démocrate. Un parlementaire n’ayant pas participé aux réunions mais qui a discuté de leur contenu avec ses collègues, m’a dit qu’elles étaient demeurées « informelles » parce qu’ils ne sont « pas disposés à faire entrer dans le secret une minorité de parlementaires. Ils agissent avec le Sénat d’une façon quelque peu sélective. »
Le parlementaire disait qu’aucun de ceux qui étaient présents dans ces réunions « n’opposait de véritables objections » à l’évocation de la guerre. « Les gens qu’ils mettent au courant sont ceux qui sonnaient la charge contre l’Irak. Tout au plus les questions posées étaient du genre : Comment allez-vous faire pour frapper toutes les cibles en même temps ? Comment allez-vous atteindre les cibles souterraines ? Il n’y a pas de pression exercée par le Congrès pour contrer une option militaire, » m’a affirmé le parlementaire. « La chose la plus inquiétante est que ce type (Bush) a une vision messianique. »
Quelques opération ayant apparemment pour but d’intimider l’Iran sont déjà en cours d’après l’ancien fonctionnaire de la défense. Des avions appartenant à la Force Navale Tactique qui opèrent depuis des porte-avions dans la mer d’Arabie ont opéré des vols de simulation de tirs de missiles nucléaires dans le cadre de manœuvres désignées sous le nom de « bombardements ni vus ni connus » montant en puissance depuis l’été dernier et ayant lieu à l’intérieur du champ d’action des radars côtiers iraniens. (ndt : le terme anglais est « over the shoulder bombing »ces manœuvres sont faites avec des avions furtifs dans le champ des radars iraniens qui ne les repèrent pas)
Le mois dernier, dans une note remise lors d’une conférence à Berlin sur la sécurité au Moyen-Orient, le colonel Sam Gardiner, un militaire expert en analyses qui a enseigné au National War College avant qu’il ne prenne se retraite de l’Armée de l’Air en 1987, a établi une évaluation de ce qu’il faudrait faire pour détruire le programme nucléaire de l’Iran. En travaillant avec des photos satellites des installations connues, Gardiner a estimé qu’au moins quatre cents cibles devraient être frappées.
« Je ne pense pas qu’une planification militaire US devrait arrêter là » a-t-il ajouté, « l’Iran a probablement deux usines produisant des substances chimiques qui devraient également être détruite. Nous devrions frapper les missiles balistiques de moyenne portée qui viennent juste d’être déployés à proximité de la frontière irakienne. Il y a quatorze pistes d’atterrissage avec des avions protégés par des abris...Nous devrions nous débarrasser de la menace qu’ils représentent. Nous devrions frapper les équipements stratégiques qui pourraient être utilisés pour porter atteinte au trafic maritime dans le Golfe. Cela signifie qu’il faudrait viser les sites de missiles de croisière et les sous-marins diesel iraniens...Certains de ces équipements pourraient être trop difficiles à atteindre, même en faisant usage d’armes pénétrantes. Les Etats-Unis devraient avoir recours à des unités d’Opérations Spéciales.
Une des options militaires initiales, telles que le Pentagone les a présentées à la Maison Blanche cet hiver, fait appel à la mise en œuvre d’armes nucléaires tactiques anti-bunkers, telles que les B61-11, pour être utilisées contre les sites nucléaires souterrains. Une des cibles est le principal centre iranien de centrifugeuses à Natang, qui se situe à environ trois cent vingt kilomètres au sud de Téhéran. Natang, qui n’est plus contrôlé par l’AIEA, dispose d’emplacements souterrains qui peuvent recevoir jusqu’à cinquante mille centrifugeuses et de laboratoires situés à plus de vingt mètres sous terre. Ce nombre de centrifugeuses serait suffisant pour fournir suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer une vingtaine d’ogives nucléaires par an. (L’Iran a reconnu que l’existence de ce programme avait tout d’abord été cachée aux inspecteurs de l’AIEA et argue du fait que de toute façon, aucun de ses programmes ne viole les dispositions du Traité de non-prolifération.) La destruction de Natang serait un coup fatal porté aux ambitions nucléaires de l’Iran, mais les armes conventionnelles de l’arsenal américain ne permettent pas de détruire des installations situées à vingt mètres sous la roche et particulièrement si les abris sont renforcés par du béton armé.
Il y a eu un précédent au cours de la guerre froide, de ciblage de bunkers profondément enterrés, avec des armes nucléaires. Au début des années quatre-vingt, les services secrets US avaient eu connaissance que le gouvernement soviétique avait commencé à creuser un énorme complexe souterrain à l’extérieur de Moscou. Les analystes avaient compris que les soviétiques construisaient cela pour pouvoir assurer la « continuité du gouvernement » et des centres de décision politiques et militaires en cas d’attaque nucléaire. (Des moyens semblables existent en Virginie et en Pennsylvanie pour assurer la protection du gouvernement américain.) Les installations souterraines soviétiques existent toujours et tout ce que le gouvernement US sait à ce propos demeure classé secret défense. « Le ‘nec plus ultra’ étaient les puits de ventilation dont certains ont été déguisés » m’a dit l’ancien agent de renseignements. Il m’a également dit que certains personnels du renseignement américain pensent que les Russes ont conseillé les Iraniens pour réaliser ces équipements souterrains, « car les conceptions sont similaires », et spécialement en ce qui concerne les puits de ventilation.
Un ancien responsable de haut niveau du Département de la Défense m’a dit que, à son avis, même des bombardements limités permettraient aux Etats-Unis de « rentrer là dedans et de faire suffisamment de dommages pour rendre inefficientes les infrastructures. » Il m’a déclaré : « les Iraniens n’ont pas d’amis, et nous pouvons leur dire que, si nécessaire, nous pouvons encore frapper leurs infrastructures. Les Etats-Unis devraient agir au moment où nous sommes prêts à le faire. » Il a ajouté : « Il n’est pas nécessaire de casser tout leur potentiel de défense aérienne. Nos bombardiers furtifs et nos missiles sont les acteurs effectifs, et nous pouvons faire sauter des objectifs déterminés. Nous pouvons également agir sur le terrain, mais c’est difficile et très dangereux - mettre ce qu’il faut dans les puits de ventilateurs pour les faire dormir. »
Ndt : cela ne vous rappelle rien ce genre de scénario ? La « solution finale ! »
Mais ceux qui sont familiers avec le bunker souterrain soviétique, selon lui, disent : « Sans issue ! » « vous devez savoir ce qu’il y a en dessous pour savoir quels ventilateurs alimentent les gens et quels sont ceux qui alimentent les générateurs diesel, et quels sont ceux qui sont faux. Et nous ne savons quasiment rien à ce propos. Le manque de renseignements fiables ne permet pas de planifier de telles actions et compte tenu de l’objectif qui est de détruire ces sites, cela ne laisse pas beaucoup de choix à ceux qui planifient, à part de mettre en œuvre des armes nucléaires. Toutes les autres options, en dehors du nucléaire, aboutiraient à un fiasco. » L’ancien responsable ajouta : « ‘Décisif’ est le mot clé du plan de l’Armée de l’Air. C’est une décision dure à prendre, mais nous l’avons déjà fait au Japon. »
Il continua en disant : « Ceux qui sont en charge de planifier une attaque nucléaire sont bien entraînés à cela et connaissent tous les détails techniques concernant les dégâts et les retombées - il est ici question des champignons atomiques, de la radiation, des pertes humaines massives et de la contamination au cours des années. Ce n’est pas un essai nucléaire souterrain où tout ce qui est visible est une légère élévation du sol. Ces hommes politiques ne disposent d’aucun indice, et si quelqu’un tente cela » - d’écarter l’usage d’armes atomiques - « il se fait carrément descendre. »
Il m’a dit que la focalisation sur l’option nucléaire a entraîné un malaise sérieux au sein des responsables de l’Etat Major au point que certains officiers ont parlé de démissionner. Plus tard au cours de l’hiver, les chefs de l’Etat Major ont essayé de retirer le recours aux armes nucléaires des plans de guerre développés contre l’Iran - sans succès. « La Maison Blanche rétorquait en disant : ‘pourquoi voulez vous remettre cela en cause ? C’est vous qui avez présenté cette option.’ »
Le conseiller au Pentagone sur la guerre contre le terrorisme a confirmé que des membres de l’Administration envisageaient sérieusement cette option, il a relié cela avec le regain d’intérêt que manifestent les civils du Pentagone ainsi que des cercles politiques pour les armes nucléaires tactiques. « C’est comme un semi remorque qu’il faut arrêter » a-t-il dit pour définir ce mouvement. Il a confirmé que certains officiers et fonctionnaires de haut rang ont mis leur démission dans la balance à propos de cette option. « Il y a un sentiment de rejet très fort au sein des militaires concernant le fait de brandir l’arme nucléaire contre d’autres pays. Cela vaut pour les plus hauts niveaux de la hiérarchie. » La question devrait bientôt atteindre un point décisif dit-il, car les chefs d’Etat Major ont décidé de faire parvenir au Président Bush une recommandation formelle dans laquelle ils exposent qu’ils sont fortement opposés à devoir considérer une option nucléaire contre l’Iran. Le conseiller au Pentagone dit que « le débat interne sur cette question s’est amplifié au cours des dernières semaines. Et si les officiers de haut rang du Pentagone expriment leur opposition contre la mise en œuvre d’armes nucléaires offensives, alors cela n’aura jamais lieu. »
Cependant, le conseiller a dit aussi que cette idée d’user d’armes nucléaires tactiques dans une telle situation à obtenu le support du ‘Defense Science Board’, un comité consultatif dont les membres sont désignés par le Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld. « Ils disent au Pentagone que nous pouvons modifier le B61-11 en accentuant son pouvoir de détonation tout en diminuant les radiations. »
Le président de ce comité consultatif est William Schneider junior, qui était sous-secrétaire d’Etat dans l’Administration Reagan. En janvier 2001, alors que le Président Bush allait prendre ses fonctions, Schneider était en service dans un panel de réflexion sur la force nucléaire sponsorisé par le ‘National Institut for Public Policy,’ qui est un groupe de réflexion conservateur. Ce panel recommandait de considérer l’arme nucléaire tactique comme étant une part essentielle de l’arsenal US et mettait en avant leur intérêt pour apporter une réponse à « ces occasions où la priorité essentielle de détruire rapidement des cibles de haute importance est hors de portée des armes conventionnelles. » Plusieurs signataires de ce rapport sont maintenant des membres importants de l’Administration Bush, y compris Stéphane Hadley, le conseiller pour la sécurité nationale, Stéphane Cambone, le sous-secrétaire à la Défense pour les renseignements et Robert Joseph, le sous-secrétaire d’Etat pour le Contrôle des armements et la Sécurité Nationale.
Le conseiller au Pentagone a mis en doute la valeur de frappes aériennes en disant que « les Iraniens ont très bien réparti sur leur territoire les diverses activités nucléaires et nous n’avons que peu d’indices sur les emplacements clés. Il se pourrait même qu’ils soient situés à l’extérieur du pays. » Il a mis en garde, comme beaucoup d’autres l’on fait sur les conséquences qu’un tel bombardement pourrait avoir et la « réaction en chaîne » qui en résulterait, avec des attaques sur des installations et des citoyens américains partout dans le monde. « Que va penser le milliard et demi de musulmans le jour où nous attaquerons l’Iran ? »
Le conseiller du Pentagone dit que dans l’éventualité d’une attaque aérienne, l’Air Force avait l’intention de frapper plusieurs centaines de cibles en Iran mais que « quatre-vingt dix pour cent d’entre elles n’avaient rien à voir avec la prolifération. Il y a des gens qui pensent que c’est la bonne façon d’opérer » - afin de parvenir aux buts politiques que l’Administration s’est fixée pour l’Iran - en menant une campagne de bombardements, une option qui est défendue par les néoconservateurs.
Si l’ordre était donné pour une attaque, les unités de combat américaines opérant actuellement en Iran seraient en position pour marquer les cibles critiques avec des rayons laser, afin d’assurer l’efficacité du bombardement et de réduire au minimum les pertes humaines dans la population civile. Dès le début de l’hiver, le consultant du gouvernement qui est en relation étroite avec les civils du Pentagone m’avait dit que les unités présentes en Iran travaillaient avec des groupes minoritaires dont les Azéris au nord, les Baluchis au sud-est et les Kurdes dans le nord-est. Les commandos « étudient le terrain, financent des groupes ethniques et recrutent des scouts parmi les tribus locales et les bergers. » L’objectif est d’avoir des « yeux sur le terrain » - reprenant une citation d’Othello, il disait : « Je veux en avoir la preuve de mas yeux. » L’objectif plus large dit le consultant est de « susciter des tensions ethniques » et saper le régime.
Cette nouvelle mission confiée aux troupes présentes sur le terrain résulte de l’importance que le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld accorde depuis longtemps à l’extension du rôle des militaires dans des opérations secrètes, qui est devenu une doctrine officielle consacrée par la Revue Quadriennale de Défense du Pentagone parue en février. De telles activités, si elles sont conduites par la CIA, nécessitent une autorisation présidentielle et doivent être notifiées à des représentants du Congrès.
« ‘Force de protection’ est le concept à la mode, » me dit l’ancien agent de renseignement. Il faisait référence à la position du Pentagone selon laquelle les activités clandestines qui visent à préparer la zone opérationnelle ou a protéger les troupes, relèvent en fait du domaine militaire et non pas du renseignement, elles ne sont donc pas soumises à la supervision du Congrès. Il a ajouté : « Les gens dans les Etats-Majors disent qu’il y a beaucoup d’incertitudes en Iran. Nous devons pouvoir disposer de beaucoup plus de choses que ce qu’on avait en Irak. Nous avons maintenant le feu vert et nous pouvons faire tout ce que nous voulons. »
La profonde méfiance du Président Ahmadinejad a augmenté sa détermination à faire face à une confrontation. Cette vue a été renforcée par les allégations disant qu’Ahmadinejad avait rejoint les forces spéciales des Gardiens de la Révolution en 1986 et qu’il a pu être impliqué dans des activités terroristes au cours de la fin des années quatre-vingt. (Il y a des trous dans sa biographie officielle correspondant à cette période) Il a été certainement en contact avec Imad Mughniyeh, un terroriste impliqué dans le bombardement meurtrier de l’ambassade américaine et des bâtiments de l’US Marine à Beyrouth en 1983. Mughniyeh a été ensuite le chef de la sécurité du Hezbollah et il est aujourd’hui encore un des terroristes les plus recherchés par le FBI.
Robert Baer, qui était un officier de la CIA au Moyen-Orient ainsi que dans d’autres places pendant vingt années durant, m’a dit qu’Ahmadinejad et ses collègues Gardiens de la Révolution au sein du gouvernement iranien « sont capables de faire une bombe, de la cacher et de la lancer sur Israël. Ce sont des chiites apocalyptiques. Si tu es assis à Tel-Aviv et que tu crois qu’ils ont acquis les ogives nucléaires et les missiles pour les envoyer, il ne te reste plus qu’à faire le maximum pour leur enlever cela, car ces types sont complètement cinglés et il n’y a aucune raison au monde pour ne pas agir ainsi. »
Sous la présidence d’Ahmadinejad, les Gardiens de la Révolution ont étendus leurs pouvoirs à travers toute la bureaucratie iranienne, à la fin du mois de janvier, ils ont remplacé des milliers de fonctionnaires par leurs propres membres. Un ancien fonctionnaire des Nations-Unies qui possède une grande expérience de l’Iran a décrit cela comme un « coup d’état » avec des implications sinistres pour l’Occident. « Les professionnels du ministère des Affaires Etrangères ont été virés et les rares qui restent attendent d’être mis dehors. » dit-il. « Il est peut-être déjà trop tard, ces gens se sentent encore plus fort qu’au moment de la révolution. » Il dit que depuis que la Chine est en passe d’être une superpuissance, l’attitude de l’Iran vis-à-vis de l’Occident est de dire : « Allez au diable et faites ce que vous voulez ! »
Beaucoup d’experts considèrent que le chef religieux, l’Ayatollah Khamenei, dispose d’un pouvoir supérieur à celui d’Ahmadinejad. Un diplomate européen m’a dit qu’en fait le pouvoir est diffus en Iran, les Gardiens de la Révolution sont les principaux protecteurs du programme nucléaire mais ils ne prennent pas de décision, cette prérogative appartient seulement au Chef Suprême et les Gardes ne peuvent rien faire sans son approbation.
Le conseiller du Pentagone sur la guerre contre le terrorisme dit « qu’il n’est absolument pas question de laisser l’Iran avoir la bombe, on ne peut pas se permettre d’avoir des ogives nucléaires qui se baladent entre les mains de tels réseaux, c’est bien trop dangereux. Le seul débat interne porte sur la façon d’agir pour parvenir à ce but. ». « La ligne de base est que l’Iran ne peut pas devenir une puissance nucléaire. Le problème est que les Iraniens comprennent que c’est justement en devenant une puissance nucléaire qu’ils peuvent se défendre contre les Américains. Quelque chose de moche va devoir se produire. »
Plus personne maintenant ne met en doute les ambitions nucléaires de l’Iran, le débat le plus actuel porte sur le délai qui est nécessaire à l’Iran pour fabriquer la bombe et comment réagir face à cela. Robert Gallucci, un ancien expert du gouvernement en matière de non prolifération et qui est maintenant le doyen de l’Ecole d’Etudes Diplomatiques de Georgetown, m’a dit : « Compte tenu de ce que je sais, il faudra certainement huit à dix ans pour que l’Iran dispose de la bombe. S’ils ont un programme clandestin, que nous puissions en apporter la preuve, et que la voie diplomatique ni celle des sanctions ne parviennent à stopper cela, je suis alors d’avis qu’il faudrait y aller. Mais si nous faisons cela, de bombarder l’Iran, sans être capables de montrer qu’ils ont un programme clandestin, nous allons avoir de sérieux problèmes. »
Meir Dagan, le chef du Mossad, a dit à la Knesset en décembre dernier que « l’Iran est à une ou deux années tout au plus de disposer d’uranium enrichi. A partir de là, l’achèvement de leur arme nucléaire est une simple question technique. » Lors d’une conversation, un agent de renseignements israélien m’a parlé de la duplicité de l’Iran : « Il existe en Iran deux projets nucléaires parallèles » en Iran : le programme déclaré à l’AIEA et un ensemble d’activités séparées mises en œuvres par les militaires et les Gardiens de la Révolution. Les officiels israéliens ont constamment fait état de cela, mais Israël n’a pas pu en rapporter la preuve pour établir cela de manière évidente. Richard Armitage, le sous-secrétaire d’Etat lors du premier mandat de Bush, m’a dit : « Je pense que l’Iran a un programme d’arme nucléaire caché, je le crois, mais je ne le sais pas. »
Ces derniers mois, le gouvernement pakistanais a permis aux Américains de contacter A.Q. Khan, le soit disant père de la bombe pakistanaise qui est maintenant assigné à domicile à Islamabad, accusé d’avoir opéré un trafic de matières nucléaires, il a fait au moins un voyage clandestin en Iran vers la fin des années quatre-vingt. Dans un de ses plus récents interrogatoires, Khan a fourni une information concernant la conception d’armes nucléaires en Iran et le temps nécessaire la fabriquer. « Le tableau est celui d’un ‘danger incontestable’ » a dit l’ancien agent de renseignement. (Le conseiller du Pentagone a également confirmé que Khan ‘chante comme un canari’) Le soucis, dit l’ancien agent de renseignements, vient de la crédibilité de ce que Khan raconte. Il est influençable et dit ce que les néo conservateurs veulent entendre. » - ou ce qui pourrait être utile au président Pervez Musharraf, qui est pressé par Washington de coopérer à la guerre contre le terrorisme.
« Je pense que Khan nous renseigne valablement, » dit l’ancien agent de renseignements. « Je ne connais personne qui dit : voici la preuve irréfutable, mais des lumières commencent à se faire. Il nous apporte des informations sur le délai, et l’information sur la cible vient de nos propres sources - les détecteurs et les équipes clandestines. La CIA, qui a été complètement grillée avec les armes de destruction massive irakiennes, vient au Pentagone et dans le bureau du Vice Président en disant : ‘voici du nouveau’. Ceux de l’Administration disent : ‘maintenant nous en savons assez’ »
L’affaire de l’Administration contre l’Iran est entachée par son mensonge à propos des armes de destruction massive de l’Irak. Dans un essai récent publié sur le site Web consacré à la politique étrangère appelé « Fool me twice » - « Fait moi deux fois marron », Joseph Carincione, le directeur pour la non prolifération à la Dotation Carnégie pour la Paix Internationale, a écrit : « La stratégie de l’Administration semble bien être un effort pour répéter sa campagne réussie pour la guerre contre l’Irak. » Il a noté plusieurs points identiques :
Le vice président des Etats-Unis fait un discours majeur focalisé sur la menace que représente un pays du Moyen-Orient qui possède des ressources pétrolières importantes. Il dit au Congrès que cette même nation représente pour nous le plus sérieux défi. Enfin il dit de cette nation qu’elle est celle qui soutient le plus le terrorisme mondial.
Carincione qualifie certains des griefs de l’Administration de « contestables » et infondés. Quand Je lui ai parlé, il m’a dit : « au juste que savons-nous ? Où est la menace ? Quelle est l’urgence de tout cela ? La réponse, a-t-il dit est dans les agences de renseignements et l’AIEA. » (En août, le Washington Post écrivait que le rapport complet le plus récent des services de renseignements nationaux prévoyaient qu’il faudrait une dizaine d’années encore à l’Iran avant de posséder l’arme nucléaire.)
L’année dernière, l’Administration Bush a averti l’AIEA qu’elle détenait de nouvelles informations qualifiées d’alarmantes concernant le programme de fabrication d’armes nucléaires en Iran. Ces informations provenaient de l’ordinateur portable d’un Iranien. Les données nouvelles comprenaient plus de mille pages de dessins techniques ayant trait au système de fabrication d’armes nucléaires. Le Washington Post faisait état de la présence dans ces documents de données concernant des moyens techniques pouvant être utilisés dans le processus de l’enrichissement de l’uranium. Ces renseignements trouvés sur l’ordinateur donnèrent lieu à la parution de nombreux articles de presse parus dans le Times et d’autres journaux. Les articles se montraient généralement prudents en disant que ces documents avaient pu être fabriqués, mais ils reprenaient aussi les témoignages de responsables dignes de foi qui ont déclaré que ces documents semblent être véridiques. Le Times avait titré à la une : « Les Etats-Unis cherchent à prouver la réalité des buts nucléaires iraniens en se fondant sur les documents de l’ordinateur. »
J’ai appris lors d’entrevues avec des agents des services secrets américains et européens que l’ordinateur était suspect et les documents contenus moins compromettants qu’il ne l’a été affirmé. L’Iranien qui possédait l’ordinateur avait été précédemment recruté par des services de renseignements allemands et américains et il travaillait avec eux. Les Américains ont finalement cessé de travailler avec cet homme, mais les Allemands ont continué, mais les services de contre espionnage iraniens ont mis la main sur lui et on ne sait pas où il est maintenant. Quelques membres de sa famille ont réussi à quitter l’Iran avec l’ordinateur et l’ont remis à une ambassade américaine, apparemment en Europe.
Ndt : les services du contre espionnage iraniens ont torturé cet homme, il est maintenant décédé, les documents qui se trouvent dans l’ordinateur ont été copiés par lui à partir de sources légitimes, ils sont vrais. Les Américains avaient tout d’abord dit que l’ordinateur avait été volé à son propriétaire pour augmenter le caractère probant de son contenu.
Un agent de renseignements Européen a dit : « Il y avait de l’hésitation de notre côté » en ce qui concerne la force de preuve de ces documents, « et nous ne sommes pas encore entièrement convaincus » les dessins n’étaient pas réalisés méticuleusement comme la presse l’avait écrit, « ils ressemblaient plus à des croquis. Ils ne sont pas comme un ‘canon encore fumant’ et n’établissent pas une preuve irréfutable. »
La crainte d’une intervention armée américaine a créé de l’inquiétude au quartier général de l’AIEA, à Vienne. Les responsables de l’agence ne doutent pas que l’Iran cherche à fabriquer des armes nucléaires, « mais personne n’a jamais pu fournir ne serait-ce qu’un début de preuve de l’existence d’un tel programme parallèle en Iran. » m’a dit un diplomate de haut rang. L’AIEA estime que, tout au mieux, l’Iran disposera de la bombe dans cinq ans. « Mais si les Américains interviennent militairement d’une façon ou d’une autre, ils feront de la construction de la bombe une affaire d’honneur pour les Iraniens » dit le diplomate, « La question essentielle est pour l’Amérique de bien évaluer quel genre de menace l’Iran fait peser sur elle avec ses intentions futures, eu égard au fait qu’elle ne fait pas confiance au régime iranien, l’Iran est en fait une menace pour...la politique américaine. »
A Vienne on m’a parlé d’une réunion extrêmement tendue à laquelle participaient le directeur général de l’AIEA, Mohamed ElBaradej, qui vient de se faire décerner le prix Nobel de la paix et le sous-secrétaire d’Etat américain pour le contrôle des armes, Robert Joseph. Le message de Joseph était cassant, un diplomate se souvient qu’il a dit : « Nous ne voulons pas entendre parler de l’existence d’une seule centrifugeuse en Iran, l’Iran est une menace directe pour la sécurité nationale des Etats-Unis et de ses alliés, nous ne le tolérerons pas. Nous voulons également vous dire que ne n’aimerions pas entendre quoi que ce soit de votre part qui soit susceptible de nuire à notre cause. »
Joseph aurait pu s’abstenir d’être aussi lourdement maladroit, dit le diplomate, car de toute façon l’AIEA avait déjà adopté une ligne de conduite sans concession envers l’Iran. « Tous les inspecteurs de l’AIEA sont dégoûtés d’être sans cesse roulés dans la farine par les Iraniens, et certaine pensent que les dirigeants iraniens sont à cent pour cent d’entre eux des menteurs. » dit la diplomate. Il ajoute que le principal souci de l’AIEA est causé par la compréhension que les Iraniens cherchent délibérément la confrontation, comme les néoconservateurs de l’autre côté à Washington. En fin de compte, nous pourrons nous en sortir que si les Américains acceptent de parler avec les Iraniens. »
La question centrale, de savoir si les Iraniens continuent ou pas à enrichir de l’uranium, est maintenant devant les Nations Unies, avec les Russes et les Chinois qui ne veulent pas entendre parler de sanctions. Un ancien fonctionnaire de l’AIEA complètement découragé, m’a dit à la fin du mois de mars : « Il n’y a rien que les Iraniens puissent faire qui puisse avoir un résultat positif. La diplomatie Américaine ne le permet pas, et quand bien même les Iraniens annonceraient qu’ils renoncent à enrichir l’uranium sut leur territoire, personne ne les croirait. C’est une totale impasse. »
Un autre diplomate à Vienne m’a demandé : « Pourquoi est-ce que l’Occident prendrait le risque de mener une guerre contre une telle cible sans confier auparavant la mission à l’AIEA de la vérifier ? Nous avons les moyens d’agir, nous pouvons mettre au point un programme qui obligerait l’Iran à abattre ses cartes. » Un diplomate occidental à Vienne a exprimé le même sentiment concernant l’attitude de la Maison Blanche qui tend à discréditer l’AIEA : « Si vous ne croyez pas que l’AIEA peut établir un système d’inspections efficaces, si vous n’avez pas confiance, alors allez-y, bombardez ! »
L’AIEA n’éprouve pas beaucoup de sympathie pour l’Administration bush et ses alliés occidentaux. « Nous ne sommes pas moins frustrés que le Directeur général, » m’a dit le diplomate européen. « Son attitude de base face à ce problème consistait à prendre en compte les droits des deux parties d’une façon équitable. Il ne s’agit pas de dire « Nous sommes seuls à être dans notre droit ! », ElBaradej avait émis la possibilité pour l’Iran de conserver un petit programme d’enrichissement de l’uranium, ce qui est dérisoire. Ce n’est pas son intention de mettre en avant des idées qui peuvent entraîner un risque de prolifération. »
Les Européens sont déstabilisés par leur compréhension grandissante que le Président Bush et le Vice Président Dick Cheney croient en la nécessité d’intervenir militairement et que leur objectif réel est de changer le régime iranien. « Nous sommes tous sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la bombe iranienne, mais les Etats-Unis veulent le changement du régime, » m’a dit un conseiller diplomatique européen. Il a ajouté : « Les Européens ont un rôle à jouer tout le temps qu’ils ne doivent pas choisir entre aller avec les Russes et les Chinois ou aller avec Washington vers quelque chose qu’ils ne veulent pas. Leur politique est de maintenir les Américains dans des objectifs avec lesquels ils sont en accord. Ils n’y parviendront peut-être pas. »
« Les Britanniques ne sont pas d’accord avec cela, » m’a dit Flynt Leverett, un ancien membre du Conseil National de Sécurité et qui est maintenant membre du Brookings Institution Center. « Mais ils s’inquiètent vraiment de ce que nous allons faire. » (en parlant des Européens). Le conseiller diplomatique européen confirme que le Ministère des Affaires Etrangères britannique est bien au courant des intentions guerrières de Washington, mais que, faute de preuve tangible, ils ne pourront pas aligner les Européens sur leur position face à l’Iran. Il dit que les Britanniques « sont devenus nerveux de voir comme les Américains veulent se précipiter sur les Iraniens, sans accepter le moindre compromis. »
Le diplomate européen dit qu’il est sceptique devant ce que les Iraniens reconnaissent des activités nucléaires qu’ils conduisent sur leur territoire, mais au vu des rapports, il est possible de se rendre compte qu’ils ne disposent, pas de toute façon, de suffisamment de centrifugeuses pour pouvoir enrichir de grandes quantités d’uranium. Le pragmatisme de l’Iran, qui dit agir dans le meilleur de ses intérêts, est une raison de continuer sur la voie diplomatique. Les dirigeants iraniens adoptent une attitude abrupte sur la question nucléaire, car ils veulent bluffer les Américains en même temps qu’ils pensent que, plus intransigeants ils se montreront, plus ils auront de chance de faire céder l’occident. Mais, dit encore le diplomate, « à partir de ce que nous connaissons de l’Iran, nous pouvons supposer qu’ils se montrent super intransigeants jusqu’au moment où ils opéreront un recul. »
Le diplomate continua en disant : « On ne récompense pas un mauvais comportement et ce n’est pas le moment de faire des concessions. Nous devons trouver une voie qui amène le régime Iranien à redevenir raisonnable en mettant en œuvre des mesures qui, par leurs conséquences couteuses, le conduisent à revenir vers cette attitude. Notre appel va maintenant être limité dans le temps, mais je pense que si l’unité est maintenue et le prix - en sanctions - clairement compris par l’Iran, cela sera suffisant pour qu’ils fassent machine arrière. Il est trop tôt pour renoncer à la voie diplomatique tracée par les Nations Unies. Si jamais le processus diplomatique échouait, il faut savoir qu’il n’y a pas de solution militaire, car s’il y en avait une, son impact serait une véritable catastrophe. »
Tony Blair, le Premier Ministre Britannique, était le meilleur allié de Bush au cours de l’année 2003 qui a conduit à l’invasion de l’Irak. Mais lui et son parti ont été cassés par une série de scandales financiers et sa popularité est maintenant au plus bas. Jack Straw, le Ministre des Affaires Etrangères, a déclaré l’an passé qu’une action contre l’Iran était « inconcevable ». Blair s’est montré plus circonspect en disant publiquement qu’il ne fallait enlever aucune des options qui étaient sur la table.
D’autres responsables européens ont exprimé également leur scepticisme quand à la valeur d’une éventuelle intervention militaire américaine. « L’économie Iranienne est en mauvais état et Ahmadinejad n’est pas dans une situation politique confortable, » m’a dit l’agent de renseignements européen. « Il tirera un profit politique du bombardement américain, vous pouvez faire cela, mais vous obtiendrez les pire résultats. Une attaque américaine retournerait contre vous tous les iraniens ordinaires, y compris ceux qui peuvent avoir de la sympathie pour les Etats-Unis. L’Iran n’est plus à l’âge de pierre et les jeunes ont accès aux films et aux livres américains, et ils les aiment. S’il y avait une offensive de charme envers l’Iran, cela mettrait les mullahs dans un embarras durable. »
Un autre responsable européen m’a dit qu’il savait bien que les faucons de Washington voulaient de l’action. « Ce sont toujours les mêmes types, » dit-il en haussant les épaules d’un air résigné. « Il y a une croyance dans l’incapacité d’obtenir un résultat par la voie diplomatique. Le temps est compté maintenant. »
Un allié essentiel qui fait entendre fortement sa voix dans le débat est Israël, dont les dirigeants préviennent qu’ils considéreront toute tentative de l’Iran de maitriser la production d’uranium enrichi comme un point de non retour. Plusieurs responsables m’ont dit que le souci de la Maison Blanche de prévenir une attaque israélienne contre des pays musulmans, qui aurait des répercussions dans toute la région, était un facteur important de sa décision de commencer sa planification opérationnelle actuelle. Dans un discours à Cleveland le 20 mars, le Président Bush a définit l’hostilité de l’Iran envers Israël comme une « menace sérieuse, une menace contre la paix du monde. » Il a ajouté : « Je précise clairement et je le ferai encore à l’avenir, que nous ferons usage de la force pour protéger notre allié Israël. »
Richard Armitage m’a dit que toute attaque aérienne américaine se ferait en considération des questions suivantes : « Quelles seraient les conséquences dans les autres pays islamiques ? Quelles capacités dispose l’Iran pour nous atteindre et nous toucher globalement - par le terrorisme ? La Syrie et le Liban augmenteront-ils la pression sur Israël ? Quelles répercussions aura notre attaque sur notre réputation internationale qui est déjà bien atteinte ? qu’est-ce que cela la réaction de la Russie, de la Chine et du conseil de Sécurité des Nations-Unies ?
L’Iran, qui produit actuellement quatre millions de barils de pétrole par jour, ne devrait pas couper sa production pour déstabiliser le marché pétrolier mondial. Les Iraniens pourraient miner ou bloquer le détroit d’Ormuz, cet étroit passage par où transit le pétrole du Moyen-Orient pour atteindre l’Océan Indien. Néanmoins, l’ancien fonctionnaire de la Défense écarte les conséquences stratégiques de telles actions. Il m’a dit que l’US Navy pourrait maintenir cet axe ouvert en mettant en œuvre des missions de sauvetage et en faisant intervenir des moyens permettant de nettoyer les mines. « C’est impossible de bloquer le passage » prétend-il. Le consultant du gouvernement qui a des liens étroits avec le Pentagone dit lui aussi qu’il serait possible de parvenir à gérer le problème pétrolier, disant que les Etats-Unis ont assez de réserves stratégiques pour pouvoir tenir jusqu’à soixante jours. Cependant, les personnes qui travaillent en relation avec le marché pétrolier n’étaient pas si optimistes, un expert industriel estimait que le prix du baril grimperait immédiatement pour atteindre le cap des quatre-vingt-dix à cent dollars, et peut-être plus en fonction de la durée et de la tournure que prendraient les évènements.
Michel Samaha, un homme politique chrétien libanais et ancien ministre possédant une grande expérience, m’a dit que les Iraniens se vengeraient surement en faisant exploser les puits de pétrole et de gaz en Arabie Saoudite, au Qatar, au Koweït, et dans les Emirats Arabes. « Ils seraient en danger, » dit-il et cela pourrait sonner le point de départ d’un jihad réel de l’Iran contre l’Occident. « Vous auriez alors un monde en piteux état. »
L’Iran pourrait aussi déclencher des vagues d’attentats terroristes en Irak et n’importe où ailleurs, avec l’aide du Hezbollah. Le 2 avril, le Washington Post relatait que la planification de la résistance à de telles attaques « occupait tout le temps » des agences de renseignements américaines. Le réseau terroriste le plus performant dans le monde est demeuré silencieux dans la guerre contre le terrorisme qui a commencé depuis plusieurs années » dit le conseiller du Pentagone en parlant du Hezbollah, « cela les mobilisera et fera se dresser contre nous les groupes qui ont repoussé Israël du Sud Liban, si nous attaquons l’Iran, il ne faut pas croire que le Hezbollah demeurera sur la touche et à moins que les Israéliens ne nous en débarrassent, ils se mobiliseront contre nous. » (Quand j’avais posé cette question au conseiller du gouvernement, il avait répondu que si le Hezbollah commençait à vouloir tirer des roquettes contre Israël, « Israël et le nouveau gouvernement libanais viendraient à bout d’eux. »)
Le conseiller a continué en disant : « Si nous y allons, la moitié sud de l’Irak va s’enflammer immédiatement. » Les Américains, les Britanniques et les autres troupes de la coalition courront alors un grand risque d’être attaqués par des troupes iraniennes, ou par des milices shiites opérant sur instructions de l’Iran. Un général quatre étoiles en retraite m’a dit qu’en dépit des huit mille hommes de troupe anglais cantonnés dans la région, les Iraniens pourraient reprendre Bassora avec dix mollahs et un camion sono. »
« Si vous attaquez, » m’a dit le diplomate de haut rang à Vienne, « Ahmadinejad sera le nouveau Saddam Hussein du monde arabe, avec encore plus de charisme et plus de force. Vous devez rengainer votre artillerie et venir vous assoir avec les Iraniens. » Le diplomate a continué en disant : « Ils y a des gens à Washington qui seraient malheureux si nous parvenions à une solution, ils misent toujours sur le changement de régime et la mise au ban. Ce sont des pensées irréalistes. » Il a ajouté : « c’est maintenant l’occasion de parvenir à une solution. »
Messages
1. > Le plan Iran des Américains., 13 avril 2006, 21:48
Tiré de :
http://www.ahora.cu/francais/SECTIO...
Des manœuvres militaires menaçantes des Etats-Unis dans les Caraïbes
Tiré de Granma international / 11-04-2006
Les Etats-Unis dirigent une série de manœuvres militaires dans la Caraïbe, avec la participation de forces de l’Organisation du Traité d’Atlantique Nord (OTAN) et des pays de l’hémisphère, sauf Cuba et le Venezuela, qui pourraient être visés par cette démonstration de force, a annoncé Prensa Latina.
Le porte-avion nucléaire George Washington dirige la force aéronavale dans la manœuvre Confraternité avec les Amériques, qui comprend une flotte de combat composée, en outre, d’un destroyer Stout et de la frégate porte missiles Underwood, avec environ 6 500 hommes et – en cas de besoin – de deux sous-marins nucléaires.
L’objectif déclaré serait de « resserrer les relations militaires entre l’armée étasunienne et les pays de la région », et « affiner les efforts de lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme ».
Avec des vols de reconnaissance aérienne, des mesures de profondeur et d’analyse de terrain, les Etats-Unis pourraient être en train d’évaluer leurs chances de succès lors d’une incursion de guerre contre n’importe quel pays de la région, selon des analystes régionaux.
Environ 4 000 soldats des Etats-Unis, de Hollande, de Belgique, du Canada et de la France participeront à la manœuvre appelée Joint Caribbean Lion, entre le 23 mai et le 15 juin, à Curaçao et l’île française de la Guadeloupe.
L’opération, qui aura pour siège principal la base de Hato Rey (connue à Curaçao sous le nom de « localisation de sécurité coopérative », est considérée comme l’une des plus grandes des dernières années, avec l’emploi d’un porte-avions, accompagné d’une impressionnante flotte navale.
Comme quoi il n’y a pas que l’Iran qui doit se faire du souci...
jy DENIS
2. > Le plan Iran des Américains., 13 avril 2006, 22:40
En réaction a l’article ci-dessus,
Il y a un réel pouvoir de domination des deux pays, dans la progression des événements, le pouvoir politico religieux Iranien, cherche vraiment la confrontation, Occident contre Orient.
A mon sens, le danger est bien réel de voir l’Iran obtenir l’arme atomique, malheureusement d’autres pays comme le Pakistan, l’Inde, Israël, ont clandestinement développés l’arme nucléaire et nous avons laissé faire, mais avons nous donné l’exemple ?.
Les uns l’ont fait avec l’appui des Russes, des Chinois, des Etats Unis, de la France... . Objectivement la Russie et la Chine soutiennent l’Iran, ils lui ont vendus des armes ainsi que des centrales nucléaires.
Je trouve que l’on oubli trop vite le type de régime qui aujourd’hui est à la tête du troisième pays exportateur de pétrole. Sanguinaire, corrompu, minorités humiliés exterminés... . La charia reste la loi qui dicte le comportement de ce pouvoir obscurantiste, du genre, je pend ou j’éxécute plus vite que mon ombre.
Je crois que nous sommes dans la ..... , les ressources en pétrole sembles avoir été largement sur estimés, la consommation explose.... partout.
Pour les énergies renouvelables, nos pouvoirs politique sont trop timides, car le pétrole rapporte beaucoup d’argent ...noir... ! on à l’impression que cette énergie est inépuisable.
Je pense aussi que l’Amérique veut prendre place et a peut être des ambitions de domination sur le pétrole.
Je crois aussi, que nos pouvoirs politique n’ont pas suffisemment pris en compte la fin du pétrole, la fin de l’économie mondialisé est peut être proche.
Nous n’avons pas été capables de relever le défi et cette finalité, nous allons en payer les conséquences, demain il y aura peut être la guerre.
Nous sommes à la fin d’un système, qui à sa maniére est aussi une dictature parmis d’autres.
Nous pillons, nous dévorons toujours plus, la terre est un produit fini, mais le dieu consommation va nous sauver. Aprés moi le fin du monde... je l’entend tellement souvent, cela me fait toujours froid dans le dos.
J’espère un retournement de situation, malheureusement, je pense que ces types sont fous, qu’ils se trouvent en Iran ou bien en Amérique et ailleurs.
Je réve d’un monde ou les mots seraient doux, ou l’amitié serait reine, écouter, pardonner, ou il y ferait bon vivre, que nos enfants s’épanouissent dans la paix.
Mais je rêve, je sais que vais connaître le pire, que mon enfant le connaîtra aussi peut être, que des gens que j’aime et d’autres que je ne connais pas mais que je pourrais aimer souffriront et mourront.
Parce que les vrais valeurs humanistes ne sont pour beaucoup que des mots, que l’esprit qui souffle sur ce monde n’est pas celui de la paix et de la vie.
Je suis croyant, j’aime la vie, ses joies, ses peines... j’espère... je parle avec mes voisins de tout cela, je respecte les avis des uns des autres, j’apprécie les choses simples, je vie à la campagne, j’aime la nature et prendre un petit moment pour contempler les espaces de vie qui sont autour de nous.
Je voulais simplement évoquer un état d’âme des sentiments, car, je suis triste de voir mon monde, mon temps sombrer dans la boucherie et la haine.
PHILIPPE
1. > Le plan Iran des Américains., 14 avril 2006, 01:08
J’aurais pu signer le texte de Philippe. Mais je pense qu’il n’est plus temps de se lamenter et que si nous voulons sauver ce qui peut encore être sauvé, alors il faut agir et nous montrer plus exigeants avec les responsables politiques.
2. > Le plan Iran des Américains., 14 avril 2006, 11:15
Comme le dit justement Patrice, il faut agir. Je crois aussi que cela depasse le cadre de la politique politicienne et les clivages droite, gauche, nous parlons plus d’un sauvetage de l’humanité confrontée à un avenir noir. il faut agir, rassembler, inover, avancer, communiquer, faire pression sur nos pouvoirs politiques, mais cela est difficile dans le contexte actuel.
Loin de moi l’idée de me lamenter sur ce qui se passe, je crois malgré tout que les dés sont déjà jetés, car l’aveuglemement de certaines élites est tellement énorme de l’orient à l’occident.
Mais, je veux croire en cette lueur d’espoir et peut être, nous arriverons à changer le cour des choses.
Je vous invite cependant à lire ce lien qui vous éclairera un peu plus sur l’avenir proche.
http://fr.rian.ru/analysis/20060414/46363124.html
PHILIPPE
3. > Le plan Iran des Américains., 14 avril 2006, 11:38
Cet article est, à la manière contemporaine, chargé de "déclarations" qui en masquent la faiblesse logique.Ce n’est pas ainsi qu’il convient de solliciter la raison du lecteur : celui-ci veut comprendre les fins d’une action politique,par exemple le but de la politique américaine.
Il faut donc séparer l’objectif essentiel, qui est la suppression du régime révolutionnaire instauré en 1979 en Iran des opinions fluctuantes américaines sur les moyens à utiliser pour y parvenir.
Il est cependant loisible d’imaginer les conséquences d’une attaque américaine contre l’Iran : un succès politique iranien en serait la suite,et l’article le montre assez, en même temps que les etats-Unis, par cette action préventive, s’exposeraient plus tard à être eux-même l’objet d’une pareille attaque de la part de la Chine,car la doctrine de l’intérêt personel priùmerait sur toute autre considération de bien commun ou de communauté internationale.
Il est possible que nous nous engagions dans cette voie.
Mais même si une acton nucléaire n’est pas envisagée, il demeure que la formule d’un philosophe défunt duvingtième siècle reprend de sa force : le pire, répondait un ami de Jaspers qui lui posait une question sur les conséquences de l’action destructrice américaine du Japon par les deux bombardements nucléaires, ce n’est pas que la bombe atomique explose,c’est qu’elle n’explose pas".Par là est claiement exposé le fait que la question nucléaire est un chantage politique.
Qu’il y ait ou non une action militaire américaine, il ressort que la détermination américaine de supprimer le régime iranien, marquée par le soutien au Baath’isme irakien laïque et la politique de sanctions inaugurée par Bill Clinton en mars 1994 (sauf erreur), a fortifié la réaction iranienne et lui donne un soutien patriotique incontestable.C’est ce dont l’Angleterre qui a occupé le pays sait pertinemment et la Russie qui occupa aussi le pays le 14 septembre 1941 et l’avait en partie sous son influence au début du vingtième siècle (en coopération avec l’Angleterre) le sait aussi.L’Amérique du Nord est plus ignorante de ces réalités, et en ce sens elle est le point faible,intellectuellement, de la diplomatie occidentale !C’est un paradoxe, mais qui a son poids !
Merci de cette occasion de parler d’un sujet si terrible et inquiétant !
4. > Le plan Iran des Américains., 14 avril 2006, 20:07
Les Etas-unis me font vraiment sourire !! Ils sont incapables de vaincre une poignée de resistants et de terroristes en Irak et maintenant ils veulent attaquer l’Iran !! Si les Etas-unis, ne sont pas encore vaincus en Irak, c’est à cause du calme relatif des chiites.Imaginons donc qu’ils attaquent l’Iran et que celui-ci et les chiites irakiens réagissent à leur tour. Croyez-vous que les USA vont resister très longtemps ? L’Iran n’est pas l’Irak de Saddam et ça Bush a du mal à le comprendre ! Les USA sont encore en Irak, parce qu’ils ont su créer des clivages entre les chiites et les sunnites. Si les sunnites et les chiites s’unissent contre les Usa, ce qui risquent d’arriver avec l’attaque de l’Iran, je n’ose pas penser à ce qui se passera. M.B
5. > Le plan Iran des Américains., 14 avril 2006, 20:08
Les Etas-unis me font vraiment sourire !! Ils sont incapables de vaincre une poignée de resistants et de terroristes en Irak et maintenant ils veulent attaquer l’Iran !! Si les Etas-unis, ne sont pas encore vaincus en Irak, c’est à cause du calme relatif des chiites.Imaginons donc qu’ils attaquent l’Iran et que celui-ci et les chiites irakiens réagissent à leur tour. Croyez-vous que les USA vont resister très longtemps ? L’Iran n’est pas l’Irak de Saddam et ça Bush a du mal à le comprendre ! Les USA sont encore en Irak, parce qu’ils ont su créer des clivages entre les chiites et les sunnites(diviser pour règner). Si les sunnites et les chiites s’unissent contre les Usa, ce qui risquent d’arriver avec l’attaque de l’Iran, je n’ose pas penser à ce qui se passera. M.B