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cet été c’est l’heure de l’mettre sur radio campus !
Publie le mardi 24 juin 2008 par Open-PublishingCET ETE
CHAQUE MERCREDI A 18H30
C’EST "L’HEURE DE L’METTRE"
Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6
En direct et en archives sur www.campuslille.com
Enfin ! Les os rompus par la torture salariale, l’esprit émoussé par la routine du turbin, la volonté flétrie par les affres de la défaite, enfin, nous allons pouvoir souffler, panser les plaies du quotidien, penser moins... Enfin, ça c’est pour ceux qui ont la "chance" de se tuer au taf, le vrai, celui qui recommence le lendemain, sûr et certain. Pour ceux qui triment dans l’intérim, pour les précarisés, pour les flexibilisés, pour les free-lance de la plus-value, et puis pour ceux qui font la queue aux assedic, la main tendue vers la machine à tickets, tentant, tant bien que mal, de pas sortir des chiffres officiels ; pour les enchômmagés et les endommagés, pour les "profiteurs" du RMI, pour les vagabonds, les marginaux et les poètes, la période estivale, c’est juste le spectacle, toujours le même, de la même machine, mais au ralenti...
Et encore, ce film-là, c’est en France qu’on le joue. Pour les trois quarts de la planète, la faim, la guerre, l’exploitation sans l’illusionisme, la misère sans la télé, le désespoir sans lexomil, les pavés sans la plage... Bien sûr, la grande Caravane Publicitaire qui nous informe va mettre tout ça entre parenthèses, histoire d’accompagner l’apathie, créer un climat, apéro, barbecue, Tour de France, météo des plages, on l’a dit, penser moins qu’on a besoin et ça, ils savent...
Quand nos aînés, en 36, les "salopards à casquette", arrachèrent aux 200 familles ces quelques jours enfuis de la dictature du Capital, pouvaient-ils s’imaginer que celui-ci trouverait quelque utilité à cette fugue ? Conscient de nous avoir extrait la substantifique moëlle, il nous recharge, et profite - mais le mot est-il bien choisi ?-, de notre vacance, pour tramer notre futur à sa sauce. Le ministre, entre deux Maldives, y va de sa petite infâmie, le député déjà bronzé nous plante son projet de loi dans le dos, le sénateur, climatisé pour l’occasion, se paie son petit amendement, le "dialogue social" se transporte dans les cocktails, et le MEDEF joue sa petite musique de chambre, au rythme de sa croisière... Tout ce beau monde alors "siffle la fin de la récréation", c’est la Rentrée. Là, on est chaud, prêt à leur rentrer oui, mais dedans ! Las ! La machine a huilé de nouveaux rouages, le temps de les comprendre on est coincé, tiens y a plus de durée légale du temps de travail, et toi, t’as reçu ma carte postale ? Et merde... alors tu remets du gazole dans la caisse et tu roules, tu roules...
Pour aller où ? Ah ben là, ils ont pas mis de cases où cocher... A l’aveugle, le Capital, il t’emmène, il te promène, c’est pas sa faute eh ! c’est la loi du marché, des dividendes toujours plus gras, des canons toujours plus gros, un ciel toujours plus gris, et ton travail au milieu de ce bigntz pour l’entretenir, mais c’est quoi cette équation ? De quoi décourager les meilleures volontés. Le chaos et les paillettes, le grand bond en arrière grimé en avant-garde, l’humanitaire en miradors, la sécurité dans le baillon, et ton cul entre deux chaises. Duraille d’y voir clair ? Choisis ton camp camarade !
Car le feu couve.
Le feu couve car il ne peut en être autrement.
C’est l’heure de l’mettre. Toujours. Et pendant ces deux mois, nous voudrons contribuer à maintenir le feu sous la marmite.
Nous nous souviendrons du grand cirque électoral de 2007, en rediffusant notre propre campagne officielle : 12 candidats, 12 spots, et pas de pitié, ni pour les salauds, ni pour les canards boîteux. Y a des camarades dont les dents ont grincé. Qu’elles grincent encore. Qui sait, ça fera peut-être des étincelles.
Badiou nous rappellera de quoi Sarkozy est le nom.
"Et vous, que faisiez-vous en mai 68 ?" On te dégueulait par avance ! Toi, rejeton publicitaire de l’ordre bourgeois, et les intérêts que tu sers, et les matraques qui te protègent. Il semblerait que la grève générale ait servi à libérer la bourgeoisie de ses complexes. Etonnant non ? On entendra un autre son de cloche, puisque nous diffuserons les propos tenus lors d’une rencontre-débat organisée sur le campus de Lille I en mai dernier. Propos d’universitaires, propos de travailleurs qui, en mai 68 faisaient quoi ? LA GREVE connard !
Nous rediffuserons également un reportage effectué à l’occasion des 10 ans de lutte du CSP 59, c’était en 2006. Pourquoi ? Parce qu’on y entend très distinctement la marche à suivre : décisions prises démocratiquement, lutte pied à pied, formation de militants, recherche de l’unité... Parce qu’il est rigoureusement hors de question de commencer à s’habituer même distraitement ne serait-ce qu’un instant à CETTE CHASSE PERMANENTE AUX METEQUES, nous tendrons nos micros, aussi souvent que possible, à celles et ceux qui, chaque mercredi, chantent dans les rues de Lille : "Les sans-papiers se battent pour toi, et toi tu savais pas..." Bien sûr, avec la derbouka derrière, c’est mieux...
On écoutera de la musique bien sûr. Notre tube de l’été, le voici :
Nous ré-écouterons avec un grand plaisir René Vautier, avec qui nous eûmes, il y a quelques années, un long entretien. C’était dans un vieux bistrot de Lille-Fives. Les quelques grésillements, c’est la taulière qui fait cuire son bifteck, la gazinière est au milieu du troquet... Grand cinéaste, conteur captivant, René Vautier déroule le film de son existence (la Résistance, les combats anti-coloniaux, les films qui s’y mêlent... et tout ça avec le sourire...). Là, on peut le dire, c’est un document unique.
Nous ré-écouterons également Yvonne Abbas, ouvrière, militante CGT, communiste, résistante, déportée, dans un long entretien accordé à notre amie Laurence Mauriaucourt, en 2007. Histoire que les fils de Pucheu et les enfants de Pétain ne puissent salir la mémoire de Môquet et de ses camarades.
Nous entendrons l’historienne Annie Lacroix-Riz revenir sur la révolution de 1917. C’était à Villeneuve d’Ascq en 2007.
Filoche en colère à Roubaix, descendant "bling bling"
Enfin, nous retrouverons périodiquement notre "1/4 d’heure en Palestine", avec notamment la diffusion de l’intervention à Lille, en avril dernier, de Sébastien Boussois, co-auteur, avec Dominique Vidal de "Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947-1949)"
Au moment des J.O., nous diffuserons la conférence-débat suivante, sur "les dessous d’une campagne agressive anti-chinoise" Mais ça, vous pouvez encore avoir l’image avec, en vous rendant sur place, à Villeneuve d’Ascq, le vendredi 27 juin
(plus de détails ici : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article67782 )
Pour le reste on vous enverra une carte postale