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le virus se propage

Publie le lundi 30 novembre 2009 par Open-Publishing
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CE MERCREDI 2 DECEMBRE 2009

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur www.campuslille.com

Les mahométans étaient à nos portes. Menaçant les royaumes européens, ils lançaient leurs chameaux à l’assaut de nos forteresses. Démocratiques, les forteresses. Avec droits de l’homme entre deux meurtrières, et tout le toutim. Les charters volaient bas, et sous les burqas, on tremblait. Enfin, difficile à savoir en fait. Une certitude : l’ennemi était là, partout, parmi nous et au-delà ; il nous fallait savoir comment le reconnaître.

On avait déjà arrêté des Auvergnats et des Girondins, convaincus de trahison, et trahis eux-mêmes par leur pigmentation, quelque peu grisâtre, comme ces mariages que de preux chevaliers transfuges pourfendaient sans pitié, à l’ancienne, à la francisque…

Il fallait dès lors, après que le péril horizontal fût contenu, vaincre l’ennemi en ses verticalités. Les vaillants guerriers helvètes, pourtant familiers du mahométan dans sa version pétrolifère, tirèrent les premiers. Seules les flèches de nos églises pouvaient transpercer les cieux et leurs secrets, qui ne sont pas que bancaires, selon nos théologiens. Démocratiques, nos théologiens.

Parmi les nôtres, renégats dont l’âme s’était perdue dans les volutes diaboliques du sortilège islamique, il y avait ce vieux courant pusillanime qui hurle au diable quand s’allument les bûchers, soufflant sur la loi plutôt que sur les braises. De leurs bouches exhalant les miasmes du Malin, sortaient les mots « Guantanamo » ou « Gaza » ou « Abou Ghraïb », et bien d’autres constituant ce charabia fait pour perdre les fidèles. Ils étaient cette « cinquième colonne » dont on parlerait bien plus tard en une toute autre occasion. Nous en reparlerons.

Certes, nous avions parmi nous aussi quelques supplétifs, ramenés à nous par la lumière de la Civilisation et par le doux chant de la République, toujours aimable et mélodieux quand en son creuset se fabriquent ses justifications. Bronzées, les justifications. Juste ce qu’il faut.

Mais face au déferlement des troupes sarrasines, aux razzias opérées en milieu urbain, mais aussi aux attaques insidieuses de quelques mielleux agresseurs, il fallait tailler court et appeler un chat un tigre. En dépit de notre puissance de feu mille fois supérieure, l’ennemi nous menaçait sérieusement, car de l’intérieur. Confortable l’intérieur. Non ?

Les goupillons émoussés de nos croisés traditionnels nous gênaient encore un peu aux entournures. C’est que nous avions, dans notre grand génie national illuminant au-delà des mers un Empire perdu, inventé la Laïcité, et que nous en étions fiers et même, disons-le sans honte, que nous en étions fiers jusqu’au chauvinisme. Oui, il fallait, pour vaincre l’ennemi, vaincre en nous la honte, et laisser libre cours à nos profondeurs identitaires.

Alors, sous les mots doux du « vivre ensemble » et des discours sirupeux de la « diversité », notre identité raciste – et oui, il faut ce qu’il faut – gonflait ses voiles pour s’en aller bouter l’infidèle. Le laïc rappelait les vieux démons à lui, et, décomplexé, adoptait avec ostentation une coloniale attitude trop longtemps étouffée. Sœur Caroline fustigeait, au nom de la Tradition, le double discours du mahométan. Fourbe le musulman, toujours.

Dès lors, nous devinions, sous le casque de chantier d’Abdelkader ou le costume bac + 6 de Mohamed, la longue barbe invisible qui bientôt allait couvrir la nation. Le soupçon était palpable désormais : en tout mahométan qui cherche à s’assimiler se trouve un programme établi de l’étranger, qui vise à dissoudre la nation. Et Maurice Barrès ressuscita !

Les temps donc, étaient inquisitoires, mais nul ne s’en doutait.

Le climat changeait.

Le virus se propageait.

Et parmi tous les agenouillés et les recroquevillés, qui priant Dieu, qui priant la République Bourgeoise et Nationale, demeuraient quelques suppôts internationalistes, de ceux qu’on accroche au poteau en premiers. Debout.

"La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit des conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple." (qui vous savez)

Nous sommes du côté de la créature opprimée. C’est notre identité sociale. D’abord.