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sarko et paris match ... à la botte ! La mise au pas des media continue

Publie le jeudi 22 juin 2006 par Open-Publishing
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Le temps (quotidien suisse)

Le directeur de « Paris-Match » acculé au départ
FRANCE. Une brouille avec Nicolas Sarkozy risque de coûter son poste à Alain Genestar.

Sylvain Besson, Paris
Jeudi 22 juin 2006

Une grève à Paris-Match ? Ce serait une première pour ce fleuron de la presse magazine française, qui tire à plus de 634000 exemplaires. Mais la possibilité a été sérieusement évoquée mercredi en raison de la rupture entre le groupe Hachette, qui contrôle le titre, et Alain Genestar, le directeur de la rédaction.

Pour les journalistes de Match, l’origine de cette brouille ne fait aucun doute : en août dernier, le magazine a publié des photos montrant la femme de Nicolas Sarkozy, Cécilia, au bras du publicitaire Richard Attias, qui réside partiellement à Genève. Le ministre de l’Intérieur, qui avait fait de son épouse une collaboratrice à temps plein, aurait peu apprécié cette initiative. Et l’aurait fait savoir à son ami Arnaud Lagardère, principal dirigeant de Hachette, lequel se serait plaint de ne pas avoir été prévenu à l’avance de la parution des photos.

Des rumeurs insistantes

Depuis, des rumeurs insistantes annoncent le départ d’Alain Genestar. Ce dernier, qui dirige la réaction de Paris-Match depuis 1999, n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour se rapprocher de Nicolas Sarkozy : les deux hommes se sont rencontrés pour une séance de réconciliation et une interview du tennisman Yannick Noah, qui exprimait sa volonté de quitter la France si Nicolas Sarkozy était élu président, a été écourtée pour ne pas irriter le ministre.

Aujourd’hui, Hachette propose à Alain Genestar un autre poste - la direction des rédactions du groupe - considéré à Paris-Match comme un « placard doré » et une « promotion-sanction ». Alain Genestar a rejeté cette offre, sans pour autant démissionner. « Il crée un bras de fer », commente un collaborateur du titre.

L’issue de la crise n’est pas encore claire : la direction du groupe Hachette devrait s’exprimer sur le sujet ce jeudi. Mais cet épisode illustre parfaitement les problèmes de collusion entre médias, politiciens et hommes d’affaires qui sont récurrents dans la presse française. « Les gens de Match ne sont pas solidaires de Genestar parce qu’ils l’adorent, poursuit le collaborateur précité. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que le groupe cède aux injonctions de Sarkozy. Si le groupe Hachette a des reproches à lui faire, qu’il dise clairement lesquels. »

Certains journalistes voient dans les remous à Paris-Match une forme de purge destinée à préparer le terrain médiatique en vue de la campagne présidentielle de 2007. L’entourage de Nicolas Sarkozy réfute énergiquement : « On n’a rien à voir avec ce qui se passe dans les rédactions, quelles qu’elles soient. »

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