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Processus de Bologne, transformations de l’université, luttes dans l’espace national

Publie le vendredi 30 avril 2010 par Open-Publishing
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Le mardi 4 mai, de 16 à 20h en amphi K, aura lieu à Paris 1, Centre Pierre
Mendès-France (Tolbiac), une rencontre organisée par Sud Etudiant Paris 1 et
le collectif transnational Edu-factory, sur les transformations de
l’université dans l’espace concerné par le développement du Processus de
Bologne (lancé en 1999), et sur les formes résistance et de luttes qui ont
été élaborées en retour.

Cette rencontre s’inscrit dans une suite de quatre, à Londres, Kluj, Paris
et enfin Bologne, organisée par Edu-factory : le but est de mettre en
perspective les différentes expériences de luttes et de voir comment et où
elles ont été fécondes ; le but à plus large échelle est d’organiser la
lutte au niveau européen.

Vous êtes donc tous cordialement invités à cette rencontre, qui se
présentera sous la forme de brèves interventions et analyses de personnes
ayant participé aux mouvements récents en France, en Italie et en Russie et
ayant travaillé sur les processus à l’oeuvre (étudiants, enseignants,
chercheurs), et surtout d’un débat largement ouvert. Venez le faire vivre !
Et faites tourner l’info si vous pouvez !

Adresse : 90 rue de Tolbiac, 75013, métro Olympiades ou Tolbiac.

Processus de Bologne, transformations de l’université, luttes dans l’espace
national*

En France, depuis 2003, plusieurs mouvements étudiants (LMD, LRU, MDU) se
sont opposés aux réformes universitaires. En réalité, ces réformes
correspondent à l’application du processus européen de Bologne, lancé en
1999, qui prévoit la mise en concurrence progressive des universités, dans
une logique de marchandisation du savoir. Elles organisent la privatisation
des financements, une sélection accrue à l’entrée et la précarisation des
personnels (B-IATOSS, enseignants/chercheurs...). Elles s’appliquent donc à
toutes les composantes de l’université ; sous couvert d’ « autonomie »
accrue, c’est en fait une dégradation des conditions d’étude et de travail
qu’on nous vend.

Des luttes ont aussi eu lieu dans l’ensemble de l’espace européen, où
s’applique ce processus (Italie, Espagne, Allemagne, Autriche, Grèce,
Croatie, Russie...) La logique à l’oeuvre ne concerne pas que les
universités européennes, comme le montrent les mouvements récents dans les
universités américaines, qui luttent contre des réformes similaires. Elle
n’est pas non plus limitée à l’université, mais concerne l’ensemble des
secteurs de la société (éducation, santé, transports, police), et comprend
la précarisation générale des salariés, la fin de l’état providence, et
l’entrée dans la sphère du privé d’un grand nombre d’activités d’utilité
publique ; elle est étroitement liée à l’évolution récente du capitalisme
mondial.

Dans ce cadre, il est important de s’organiser collectivement et très
largement contre ces attaques, et de partager les expériences de luttes pour
construire les luttes à venir. Dans les différents pays où des mouvements
universitaires ont eu lieu des tentatives ont été faites pour imaginer des
modes de fonctionnement alternatifs (lieux occupés, séminaires autogérés,
réflexions sur les savoirs enseignés, liens entre l’université et les autres
secteurs de la société) ; des modes de résistance au processus de Bologne
ont été élaborés.

*C’est dans cette perspective que nous invitons à participer au débat du 4
mai 2010 à Tolbiac, de 16h à 20h, en Amphi K, en présence de : *

*Alexei Penzin , (Institut de philosophie de l’Académie des sciences de
Moscou), Gigi Roggero (Université de Bologne), Carlo Vercellone et Judith
Revel (Université Paris 1), des membres du collectif transnational
Edu-factory et de Sud étudiant.*

Le processus de Bologne entre dans le cadre d’ouverture à la concurrence des
services publics européen (université, santé, transports, éducation). Lancé
en juin 1999, il a été signé depuis par 46 pays, dont la totalité de l’Union
Européenne. Il a pour but officiel l’harmonisation des diplômes et
l’accroissement de la mobilité européenne pour les étudiants et les
chercheurs. En réalité, sous le nom d’ « autonomie », il promeut la mise en
concurrence des universités et des diplômes, le désengagement de l’Etat et
l’uniformisation sur le modèle anglo-saxon – frais d’inscriptions compris.
Il est théoriquement non contraignant, mais exerce en fait une contrainte
diffuse sur tous les signataires, menant à une privatisation de fait de
l’université, dont le rôle n’est plus de produire du savoir, mais d’être
compétitive sur le marché global.

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