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ROMS : Considérations personnelles sur l’immobilier

Publie le samedi 14 août 2010 par Open-Publishing
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Ah non c’est sûr on n’est plus chez nous qu’ils disent.

Expulsons les SDF qui n’habitent nul part, et ensuite on aura du travail pour nous autres qu’ils sur-encherissent.

Et pis d’abord comment qu’ils achètent des Rolls avec les poules volées, qu’ils philosophent finalement avant de s’endormir sur le zinc.

La grande fabrique de sans abris expulsés de leurs abris précaires est une source de dégout mais aussi de reflexion.

Où vivront-ils, comment les mères nourriront-elles leurs bébés ?

Où habitons nous, nous autres français de souche, d’une manière légale ?

Un monarchiste vous répondra net : du vol des terres appartenant jadis aux honnêtes seigneurs, par des brigands régicides.

A l’origine, nous sommes tous des SDF.

La terre a toujours appartenu à plus puissant que nous, et notre droit à habiter n’est finalement pas plus solide que celui du plus misérable bohémien.

Pendant que d’ex-logements sociaux sont laissés en ruines, d’anciens terrains jadis classés agricoles deviennent par magie constructibles, comme si le maire avait eu une révélation divine.

"En vérité je te le dis, cette proposition de ce promoteur immobilier est source de joie, et par ailleurs la culture de l’oseille est préférable par temps de crise".

D’un seul coup des maisons poussent, et de nouveaux SDF (Sédentaires De France) pourront librement s’endetter pour occuper légalement un terrain inondable.

Si nous évacuons la tristesse de voir des pauvres gens rendus encore un peu plus faibles et exposés à l’insécurité du climat et de la betise sécuritaire, nous sombrons.

Cette tristesse fait de nous des humains, et c’est de cette humanité dont les promoteurs immobiliers ne veulent pas.

Ils veulent qu’on soit chez eux, enfermés dans des propriétés légales privées.

Alors pensons avec colère ; c’est aussi nous qu’ils expulsent en ce moment en même temps que cette nouvelle catégorie de damnés, dont la dénomination de "gens du voyage" devrait nous renvoyer par effet de miroir à notre condition de "cerfs de constructeurs de lotissements".

Messages

  • Très juste, qui sommes-nous gens de peu dont les ancêtres pauvres journaliers (quoi de plus précaire qu’un journalier) ouvriers, chômeurs, s’agglutinaient autour des villes, jusqu’aux années 1960 ? J’ai moi-même vécu parmi des rats gros comme des lapins : fouillons dans nos mémoires de serfs, regardons avec cette infinie tristesse, tel enfant rentrant de l’école cartable au dos un jour de printemps, grimper dans une caravane posée à deux pas d’une usine d’incinération d’ordures fumante, ces gens isolés ou en famille, sans logis vivant parmi la ferraille, les produits chimiques dangereux, et autres entrepôts, avec comme "alibi" un travail de gardien... Ecoutez Braves Gens nous ne sommes pas encore des Américains vautrés devant nos télés, jugeant les Pauvres eux-mêmes coupables de leur pauvreté.Déclarons la guerre à nos Yankees de pacotille chaussés des bottes à la Dick Rivers,qui nous vendent corps et esprits à leurs maîtres du CAC40.
    Le fascisme s’insinue à nouveau dans des têtes remplies de faits divers sanglants versés à grands flots dans les canaux hertziens... Arrêtons-les ! Résistons !