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Fichier STIC : Une mémoire policière sale

Publie le vendredi 3 septembre 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

de Frédéric OCQUETEAU, Philippe PICHON

Si un flic dénonce les siens, il n’est plus rien. Pour le commandant Pichon, ce fut la révocation. Le 5 octobre 2008, le site Bakchich publie dans un article intitulé « Tous fichés, même les potes de Nicolas Sarkozy », deux fiches issues du logiciel informatique STIC (Système de traitement des infractions constatées), utilisé par la police française pour répertorier les mis en cause et les victimes de délits légers.

La publication des fiches STIC de Johnny Hallyday et de Jamel Debbouze délivrées par le commandant Pichon fait scandale. Son but : non pas tuer le fichier, mais mettre un terme à son utilisation douteuse et injuste par ceux qui le manipulent. Les signalements approximatifs et la non mise à jour des informations menacent sans raison la vie privée et professionnelle des citoyens français.

En dénonçant ce système, Philippe Pichon a perdu son poste. Après une présentation complète du statut juridique et des mécanismes de ce fichier par le sociologue Frédéric Ocqueteau, Philippe Pichon revient sur les raisons de son geste, lié à la nature du fichier et, de façon plus générale, à sa perception du monde de la police.

Il livre sa propre défense dans le procès d’intention qu’on lui inflige. Après "Le Journal d’un flic", essai paru chez Flammarion en 2007, et "L’Enfance violée" (Flammarion 2008), roman autobiographique qui a rencontré un certain succès littéraire, l’ancien commandant consacre un nouvel essai à l’affaire STIC et aux dysfonctionnements de la police.

Philippe Pichon complète sa vision personnelle des choses par son point de vue critique et technique de sociologue.

Quand un flic balance sur l’univers de la police et notamment l’utilisation d’un fichier qui a fait scandale et dont le champ d’investigation va bien au-delà du fichier Edvige.

Messages

  • D’abord bravo pour le coup de pub !!! et maintenant deux remarques : 1) " ... non pas tuer le fichier... " Zut !! Je croyais qu’on allait enfin le supprimer ! 2) " ... la non mise à jour menace sans raison la vie des citoyens français. " Ca m’en bouche un coin ! Je croyais qu’il était mieux pas mis à jour ! Mais bon.... J’ai du mal comprendre.

  • Pas de faux procès quand même.

    Au lieu de tirer sur Pichon on ferait mieux de le soutenir. (y compris sans taire nos critiques)

    PERSONNE "dans le système" et surtout à ce type de poste,à une telle époque, n’avait jamais fait une telle révélation. Aussi documentée, aussi critique, aussi.

    La question du fichage des populations est récurrente quel que soit le régime et Pichon a précisé à la télé que "malheureusement" il "pensait" que les fichiers (légaux ou pas) ne seraient JAMAIS détruits.

    Ca précise un peu son propos. Ensuite, a t il raison ou tort.....A débattre.

    Une société socialiste sera t elle nécessairement exempte de fichage (réellement exempte) ? Les révolutionnaires n’utilisent ils pas eux aussi le fichage ? Peut on faire "sans" ? Je n’ai aucune réponse, je me pose beaucoup de questions, mais je me dis qu’on pourrait d’une part soutenir Pichon, car ce qu’il a fait est rarissime et remarquable, d’où qu’il parle et a fortiori compte tenu de qui il était. Et d’autre part, débattre de ce sujet du fichage.

    Simple proposition bien sûr. Quoi qu’il en soit, Pichon a mon soutien plein et entier. LL

  • je viens d’écrire 4 lignes qui se sont effacées ! !

    en résumé ; la maison d’édition ?

    comité de soutien ou quoi, pour soutenir Philippe Pichon ?