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Stuxnet : l’Iran se dit victime de « guerre électronique »

Publie le lundi 27 septembre 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

de Benjamin Ferran

Le virus Stuxnet, qui cible les infrastructures industrielles, a infecté 30.000 ordinateurs en Iran. Mais la centrale nucléaire de Bouchehr n’aurait pas été touchée.

Le scénario d’une cyberguerre pour frapper les infrastructures de l’Iran se précise. Dimanche, les autorités iraniennes ont reconnu que 30.000 ordinateurs avaient été infectés par le virus Stuxnet, spécialement conçu pour attaquer les systèmes informatiques industriels. Mais jusqu’à présent, « aucun dommage sérieux » n’a été signalé dans le pays, selon le ministre des Télécommunications et des technologies de l’information, Reza Taqipour. « Le virus n’a pas été capable de pénétrer ou de causer des dégâts sérieux dans l’appareil gouvernemental », a-t-il ajouté.

L’Iran se mobilise pourtant comme si elle était en guerre. Une « guerre électronique lancée par l’Occident », a affirmé le responsable des technologies de l’information au ministère de l’Industrie, Mahmoud Liayi. D’après lui, « un gouvernement étranger est probablement à l’origine du virus », compte tenu de sa complexité. Environ 60% des PC infectés se situent en Iran, et cinq à dix personnes, particulièrement bien informées sur leurs cibles, ont dû travailler sur la conception de Stuxnet pendant six mois, selon les estimations du spécialiste de la sécurité Symantec.

Stuxnet, découvert en juin, ne ressemble en effet pas aux autres virus. Il ne cherche ni à répandre du spam, ni à voler des numéros de cartes bancaires, mais s’attaque spécifiquement à un programme du groupe Siemens, utilisé dans le contrôle des oléoducs, des plate-formes pétrolières, des centrales électriques et d’autres installations industrielles. Une fois installé sur les PC équipés de ce logiciel, il tente d’entraîner la destruction physique des installations touchées, selon certains experts qui ont évoqué un « sabotage par informatique ».

« La centrale de Bouchehr n’a pas été endommagée »

Selon les déclarations des autorités iraniennes, le virus a notamment approché la centrale nucléaire de Bouchehr. Mais « les systèmes principaux n’ont pas été endommagés », a déclaré le directeur du site, Mahmoud Javari, à l’agence de presse officielle Irna. « Tous les programmes informatiques fonctionnent normalement, et n’ont pas été endommagés par Stuxnet », a-t-il ajouté. Seuls « certains ordinateurs personnels appartenant à des employés de la centrale de Bouchehr ont été affectés par le virus ».

Les soupçons s’étaient orientés sur Bouchehr car Siemens a participé, dans les années 1970, à la première phase de la construction de la centrale nucléaire, tout juste achevée avec l’aide de la Russie. Or, le chargement du réacteur de la centrale, lancé en août, pris plus de temps qu’initialement annoncé, et le démarrage tarde. Les responsables iraniens ont évoqué des problèmes de météo et des procédures de sécurité pour expliquer ce retard, ce qui a suscité les spéculations de certains experts informatiques s’intéressant à Stuxnet.

Vendredi, Siemens a affirmé que le site n’était pas équipé du logiciel infecté et indiqué n’avoir plus de lien avec ce pays depuis trente ans. Ne faisant aucune confiance aux antivirus proposés par le groupe allemand, l’Iran développe de son côté ses propres systèmes pour combattre Stuxnet. Sur le terrain, « des équipes de spécialistes ont commencé à éliminer systématiquement le virus », selon le directeur de la Compagnie des technologies de l’information dépendant du ministère de Télécommunications, Saeid Mahdiyoon.

http://www.lefigaro.fr/sciences-technologies/2010/09/27/01030-20100927ARTFIG00417-stuxnet-l-iran-se-dit-victime-de-guerre-electronique.php

Messages

  • Et l’Iran a raison , tout comme le président iranien a raison de parler de complot interne en parlant des attentats du 11 septembre .
    Il nous faut dorénavant faire attention à la désinformation distillée dans la presse dite"impartiale" ! occidentale..........................

    JEAN CLAUDE DEPOIL

    • L’Iran a affirmé mardi avoir exporté sa première cargaison d’essence fabriquée localement, trois semaines après avoir indiqué avoir atteint un niveau d’autosuffisance dans ce secteur, visé par de récentes sanctions internationales.

      "La première cargaison d’essence iranienne a été exportée", a déclaré Ali Asghar Arshi, directeur des opérations internationales de la Compagnie nationale iranienne du pétrole (NIOC), cité par l’agence de presse du ministère du Pétrole, Shana.

      M. Arshi n’a pas fourni de détails quant à la quantité d’essence exportée, le lieu où elle avait été fabriquée ou encore la destination de cette cargaison. Il a simplement précisé que de telles exportations d’essence se poursuivraient.

      Le 18 septembre, le ministre du Pétrole Massoud Mir Kazemi avait affirmé que l’Iran avait arrêté d’importer de l’essence.

      Il avait souligné que la production quotidienne d’essence dans le pays avait atteint 66,5 millions de litres, alors que les besoins nationaux s’élèvent à 64 millions de litres par jour.

      Le 7 septembre, le ministre avait affirmé que l’Iran avait atteint un niveau d’autosuffisance en production d’essence. Jusqu’alors, le pays produisait 44 millions de litres d’essence par jour et en importait 20 millions.

      L’Iran, dont le sous-sol contient 10% des réserves pétrolières mondiales, manquait de capacités de raffinage. Il a récemment lancé un programme d’urgence destiné à lui permettre d’être autosuffisant.

      al manar