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Le monde arabe en révolution Quelques réflexions sur ce qu’il nous dit sur le monde réel et le changement.

Publie le jeudi 10 mars 2011 par Open-Publishing
5 commentaires

Précision :

Je relaie ce texte que me communique "Communisme 21"

Sans commentaire, pour la pluralité d’ info et sans lien avec ce que je pense et écris des positionnements de cette"tendance" du PCF.

AC.

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L’article :

Bien audacieux serait celui qui prétendrait saisir toutes les implications et la portée des mouvements populaires et révolutionnaires qui secouent les pays arabes du sud de la Méditerranée à la péninsule arabique.

Pourtant chacun mesure que nous sommes en train de vivre un moment historique qui bouleverse la situation et les rapports de force dans un espace géographique et culturel, à la fois si proche de nous, et si mal connu, étranger, tant des forces diverses ici et là-bas ont cultivé l’image d’hostilité et de la menace, surtout depuis le 11 septembre. Au nom de la justice et de la liberté une nouvelle génération fait irruption, un mouvement s’empare de peuples présentés comme résignés, déstabilisant tous les régimes, et balayant en quelque jours à Tunis et au Caire des pouvoirs délégitimés. Telles sont les images fortes qui marquent les consciences et les imaginations. Nous vivons d’autant plus intensément ce moment que nous en suivons les évolutions en direct et que nous comprenons que leur cours dans ce qu’ils portent d’espoir et d’incertitudes nous concerne directement. En raison de la nature des relations avec le Maghreb et au Proche-orient dans l’espace commun méditerranéen. Plus encore si l’on intègre les intérêts considérables en jeu dans la région, notamment avec le pétrole, les enjeux stratégiques et de sécurité avec les prolongements vers l’Irak et l’Iran, et la question palestinienne.

Il y a sans doute les inquiétudes instrumentalisées et les peurs alimentées par le pouvoir et l’extrême-droite, avec la dramatisation des risques de vagues d’immigration. La violence de la répression en Libye et la résistance militaire, peut faire passer au second plan un moment la poursuite des luttes politiques, jusque dans leur dimension sociale, en Egypte et en Tunisie, comme les suites de l’ouverture du débat sur les exigences démocratiques au Maghreb, dans le Golfe et la péninsule arabique. Quelles que soient aujourd’hui les évolutions la réflexion et le débat sont ouverts sur la nature de ces événements, sur leurs causes et ce qu’ils expriment sur ce qu’ils modifient dans la manière de percevoir le monde chez des millions d’êtres humains, sur ce qu’ils portent comme dimension universelle. Chacun tirant les enseignements qu’il juge utile à partir de ses choix politiques ou idéologiques, de ses intérêts, de ce qu’il y trouve pour mener ses propres combats.

Il n’est pas excessif de constater que tout le monde a été pris de court et bien des idées reçues battues en brèche.

Celles des responsables politiques dans les pays occidentaux même si la réactivité de Barack Obama a manifesté son habileté en matière de gestion de la crise en rupture avec la période Bush. En a témoigné le positionnement aussi stupéfiant qu’irresponsable des autorités françaises jusqu’à la fin chaotique, grotesque, et humiliante pour la France, de la ministre des Affaires étrangères

La surprise a été d’autant plus déstabilisante que le mouvement touche une région et un espace considéré comme immobile, voué à l’autoritarisme et à la résignation ou à l’extrémisme violent. Ce mouvement nous contraint nous-même à adapter, à mettre à jour et à redéfinir si nécessaire notre grille d’analyse de la réalité du monde. En ce sens les événements qui secouent le monde arabe portent un nouveau coup à des conceptions binaires et simplificatrices du monde, dogmatiques, ignorantes de la réalité de ce qu’on appelle les peuples. Ils nous incitent à pousser la réflexion sur les conditions du changement aujourd’hui.

A l’opposé d’un discours géopolitique qui ne pense qu’en terme de rapports de forces stratégiques et fait abstraction des réalités populaires - donc politiques - il est remarquable que ce "printemps des peuples" arabes, ces révoltes révolutionnaires démocratiques n’ont pas été déclenchées ou inspirées de l’extérieur. Elles ne résultent pas d’ une construction stratégique déterminée par avance. C’est à partir d’un vécu partagé que la situation devenait insupportable et à partir d’événements déclencheurs que s’est affirmé avec une force irrésistible des mouvements populaires. C’est bien à partir des conditions concrètes vécues par des millions de femmes et d’hommes dans chaque peuple que les mouvements ont pris leur force et déterminé les formes d’action. C’est évident quand on regarde dans le mouvement général les différences selon les pays.

Un des éléments les plus stimulants et significatifs de la nouveauté du moment réside dans la participation de la jeunesse. Une jeunesse massivement urbanisée, d’autant plus frustrée qu’elle n’a pas de perspective alors qu’elle est formée et diplômée, informée. Une génération qui n’a plus les mêmes références que ses parents. Pour qui les grands mouvements d’émancipation anticolonialistes et anti-impérialistes, avec l’existence des pays socialistes et des non-alignés des années 1960 à 1980, relèvent de l’histoire. Elle ne se reconnaît pas dans des dirigeants qui, comme Moubarak s’en revendiquent pour se maintenir leur légitimité. De ce point de vue aussi l’utilisation d’internet, des téléphones mobiles et les reportages en direct sur Al Djazeera ont bouleversé la donne et privant le pouvoir du contrôle et du monopole de l’information et des réseaux de communication.

On peut se risquer à affirmer que ces mouvements populaires arabes de 2011 rompent aussi avec la période ouverte par la "révolution" iranienne a la fin des années 1970, lorsque Téhéran prend au nom de l’Islam le drapeau de l’anti-impérialisme. Pas de référence à l’Iran dans les mouvements, d’autant que Téhéran en l’occurrence se trouve lui-même confronté à la révolte des jeunes et à un mouvement démocratique.

Plus fondamentalement, la religion n’est pas la référence idéologique des mouvements et du rassemblement. C’est le social et le politique qui fédèrent et mobilisent. Aussi remarquable encore : pas de slogans anti-impérialistes ou anti-israéliens, pas de drapeaux américains ou israéliens brûlés.

Pour les populations qui descendent dans la rue, le problème n’est pas ou plus l’ennemi extérieur, mais le régime, la responsabilité directe des dirigeants du pays - y compris dans leur servilité envers les occidentaux - et donc la solution passe par leur destitution. Ce qui ne signifie pas que la question palestinienne soit absence de la révolte, notamment en Egypte, contre ce qui a été ressenti comme une soumission humiliante et insupportable aux Etats-unis et à l’Europe. Inévitablement les changements imposés auront des conséquences dans le traitement de la question palestinienne, du conflit israélo-arabe. Le gouvernement israélien confronté à des contradictions nouvelles face à l’irruption démocratique arabe est mis sur la défensive.

C’est une donnée significative aussi du moment que ce mouvement ne fait pas référence à un projet global de changement, qu’il soit idéologique, religieux ou politique.

Il s’est déclenché, construit, alimenté et a trouvé sa force et sa cohérence sur des revendications concrètes : l’exigence de justice et de liberté face à des pouvoirs autoritaires discrédités, des oligarchies corrompues, dans un contexte de crises sociales aiguës. Exigence de justice sociale et de changement politique se sont confortées. A l’origine la contestation s’est cristallisée sur le chômage et la vie chère, a posé dans sa dynamique l’exigence du changement de pouvoir et de système. La rupture avec l’état existant est l’objectif et le moteur.

La question politique - dont témoigne la puissance du slogan "Dégage !" - est devenue centrale comme condition de la réponse concrète à l’aspiration à la justice.

La clarté de l’objectif politique autour du slogan "Dégage !" construit l’unité du mouvement. "Egypte libre ! Avec du travail !" proclame une pancarte place Tahrir. Exigences démocratique et sociale sont indissociables, même si le changement de système ou les réformes politiques resteront déterminantes comme expression et condition d’un changement qui doit se traduire par une amélioration de la vie quotidienne et ouvrir une perspective de progrès

Car "soutenir uniquement la revendication politique que portent les classes moyennes et oublier celle de justice et d’équité socio-économique que portent les classes les plus défavorisées conduira à de graves désillusions" avertit à juste titre Georges Corm (Le Monde 12/2/2011).

En Tunisie, on le sait l’insurrection se propage à partir du suicide du jeune Mohamed Bouazizi le 17 décembre. à Sidi Bouzid. En Egypte la manifestation du 25 janvier pour protester contre la torture dans les commissariats, s’élargit à la contestation politique sous l’effet de la victoire remportée en Tunisie. Les événements dramatiques ont un effet déclencheurs d’un mouvement général dans un environnement sous haute tension, où la limite du supportable avait été franchie, en matière sociale, d’étouffement des libertés, de mépris.

En ce sens il faut avoir en tête les révoltes de la faim, contre la vie chère dans plusieurs pays ces dernières années, avec l’explosion des prix des denrées alimentaires. Le chômage de masse, tout particulièrement d’une jeunesse qui représente plus de 60% de la population a pris un caractère explosif.

Le cas tunisien est exemplaire avec les émeutes de Gafsa en 2008, pour protester contre l’accaparement des embauches de la Cie des phosphates par les proches du régime. La lutte fut réprimée avec violence extrême par Ben Ali. Déjà s’exprimait la révolte de jeunes diplômés condamnés au chômage, sans perspective. Il faut aussi souligner la portée la significations des grèves dans de grands secteurs industriels, en Egypte ou au Bahreïn. Cela dans un contexte de faiblesse des forces de gauche et dans la plupart des cas des syndicats, même s’ils ont joué, notamment en Tunisie un rôle effectif dans l’organisation du mouvement.

C’est un des enjeux de la période qui s’ouvre

Le débat politique, sur les choix à opérer et la stratégie pour le changement - quelle rupture, quelle transition, quels rapports de forces pour quels compromis - est déjà engagé.

Déjà les rapports de forces sont bouleversés. Et tous les régimes, tous les états, lâchent sans attendre des concessions pour faire baisser la pression. Les succès déjà remportés, même s’ils ne changent pas encore la nature des régimes, la puissance du sentiment de dignité retrouvée, marquent une rupture irréversible. Ils ouvrent une voie. Maintenant la capacité des forces qui animent les mouvements à construire les réponses politiques, démocratiques et de rapports de forces pour imposer des mesures concrètes de justice sociale est un défi d’autant plus grand que la situation est ouverte, mais totalement nouvelle.

En France et en Europe nous ne sommes pas spectateurs. Il est impératif de répondre aux appels à la solidarité face à la répression, y compris en mettant le gouvernement et l’UE devant leurs responsabilités. Mais la solidarité se pose en termes nouveaux, exigeants. Une partie de la solution à la question sociale dans les pays du sud de la Méditerranée, pour la création d’emploi, notamment pour ceux comme la Tunisie, ou le Maroc, dépourvus de rente pétrolière, renvoie à une révision des relations économiques avec notre pays et l’UE, avec la mise en cause des grandes orientations libérales des années 1990, et qui ont participé de la crise sociale dans ces pays. La remise en chantier de la coopération entre les deux rives de la Méditerranée - quelle que soit la configuration - devient une exigence. Mais là aussi la concrétisation de nouveaux rapports appellera de grandes luttes et dépendra des changements politiques des deux côtés. Ainsi la question de la solidarité politique va au-delà. Elle pose les convergences de contestation des inégalités, du pouvoir de l’argent et de sa collusion avec le pouvoir, de la convergence des revendications de justice sociale, ici et maintenant, aussi.

La fuite de Ben Ali et l’éviction de Moubarak, provoquées par un mouvement populaire et sans violence marquante quelles que soient les évolutions à venir ont créé un choc. Liberté et Révolution qui mette en cause les puissants refont surface ensemble. Comment nous parle la reprise, l’appropriation plutôt de la Liberté, l’égalité, l’évocation parfois de la Révolution de 1789, avec ce que chacun y met à partir de son histoire et de son imaginaire ? Partout l’aspiration au changement travaille les consciences et les sociétés, aiguisée par la crise.

Au-delà de toute facilité analogique et de tout raccourci, nous-mêmes comment interprétons-nous, à gauche, le mouvement social qui travaille la France depuis le début 2009 ? Son potentiel de mise en cause de la domination des marchés financiers, ce que le rejet de Nicolas Sarkozy porte comme possibilité et exigence d’unité, comme passage politique pour un changement qui réponde aux revendications claires et fortes de "la rue" ?

Sommes-nous si loin du débat fondamental sur le besoin de communisme, d’un communisme politique ancré dans le présent et les réalités ?

Daniel CIRERA.

Messages

  • jeudi 10 mars 2011

    Les révolutions de la faim bientôt en Europe

    Traduit d’un article de Kopp Verlag (10.3.2011)

    Il se passe des choses en Europe que les medias ne diffusent pas : Récemment dees centaines de manifestants en Grande Bretagne ont envahi une salle de tribunal et "arrêté" le juge. L’accusé avait refusé de payer des impôts. La foule en colère trouvait ça tout à fait normal.

    Une des plus grosses banques du monde y voit le début des émeutes de la faim en Europe, qui suivront celles du tiers monde.

    Qui prétend aujourd’hui que l’Europe est au bord du crash hérite d’un sourire fatigué.

    Mais les analystes de la banque HSBC annoncent des révoltes en Europe si les prix du pétrole et des aliments continuent à augmenter. En réalité l’Europe est dans la même situation que l’Afrique du Nord, comme nous l’avons déjà démontré.

    En Grande Bretagne la situation est tellement grave que les policiers (dont on a raccourci les salaires) veulent manifester leur colère le jour du mariage princier. [...]

    http://mahamudras.blogspot.com/2011/03/les-revolutions-de-la-faim-bientot-en.html

  • Putaiiiiiin, quelle tchatche pour rien dire ! Pour rester collé aux choses de la révolution...

    Des révolutions pacifiques. Tiens, tu m’étonnes ! Voilà le grand truc du PCF. Pacifique. Bon et en même temps, on fait quoi, nous, ici, vu qu’on n’est pas spectateurs ?

    Flatter la croupe des révolutions pacifiques et faire voter Mélenchon ? Y a comme qui dirait un putain de foutage de gueule que je préfère me taire, vé !

  • Il n’est pas excessif de constater que tout le monde a été pris de court et bien des idées reçues battues en brèche.

    tout le monde ?

    non !

    savoir comment et où se produirait la détonation ? oui ça c’était difficile car les candidats étaient légion.

    On a vu tout le long de l’année 2010 une montée en pression en Afrique du Nord et dans le monde des batailles sociales de plus en plus rudes.

    Mais un certain nombre pensait que des évènements annonciateurs commençaient à sortir du commun des révoltes contingentées passées et pas seulement dans le monde dit "arabo-musulman", très loin de là.

    il n’est donc pas exact que tout le monde ait été pris de cours.

    Maintenant, partout dans le monde dit "arabo-musulman" les régimes font de très grosses concessions sociales :

     le roi Abdallah vient de lâcher l’équivalent de 30 RSA (37 milliards de dollars à ajuster avec le niveau de vie, le nombre d’habitants et le taux de change)

     Au Bharein, au Yemen, en Oman, au Maroc, en Algérie, en Jordanie, en Syrie, en Libye, en Tunisie, en Egypte, les patrons et le régime tout en se battant comme des chiens, avec cruauté, ont lâché des sommes énormes pour endiguer des colères qui sont fondamentalement sociales, de classe et démocratiques (les deux sont profondément liées, pas de libertés = batailles sociales difficiles)

     Curieux : même le gouvernement israëlien est sous tension sociale pour lâcher du lest.

    en employant les mots infâmes de l’en face :

    La rentabilité des terribles batailles menées par les classes populaires dans une dizaine de pays est évidente , malgré le prix humain effroyable payé.

    Le très gros prolétariat urbain, de haut niveau d’éducation, qui s’était créé ces dernières dizaines d’années dans un nombre très grandes de pays a incontestablement gagné du terrain.

    La situation politique et sociale de cette classe travailleuse est montée d’un cran.

    Mais ces batailles sont un accélérateur de batailles sociales allant bien au delà des pays cités, et par leur massivité elles prennent une dimension politique considérable.

    les soulèvements qu’on voit ici sont la suites des énormes mouvements sociaux (et d’une jeunesse n’ayant pas d’autre destin que prolétaire et se ressentant ainsi, et non dans un avenir de bourgeois ou petits-bourgeois) qui ont secoué et secouent l’Amérique Latine, l’Europe (tout le long de 2010, le dernier en date étant le mouvement de jeunesse néerlandais massif), les USA, la Chine, l’Iran, le Pakistan, l’Inde (et sa plus grande grève de tous les temps), les énormes grèves semi-insurrectionnelles du Bangladesh, etc.

    En ce moment il existe le verrou libyen qui va ralentir provisoirement ou accélérer l’extension des soulèvements révolutionnaires suivant la résolution des 2 problèmes en cours (foutre en l’air la clique de Kadhafi et ne pas se faire bouffer par l’impérialisme).

    Mais le monde continue de se précipiter vers des secousses qui portent le meilleur comme le plus terrible en germe.

    Dans la situation issue de la bataille de Tunis il n’y a pas que des pays du monde "arabo-musulman" loin de là, dans lesquels l’exemple "arabe" travaille.

    Nous connaissons la route de Madison (Télé-Sarko ne sait toujours pas où est le Wisconssin) où l’exemple explicite de la place Tahrir a dopé des dizaines de milliers de travailleurs dans ce petit état des USA pour se hausser à hauteur des attaques qu’ils subissent.

    Il y a également des phénomènes ambivalents dont l’issue peut être aussi bien rouge que noire comme ce qui se passe depuis 1 mois en Croatie maintenant, avec des affrontements réguliers avec les forces de répression avec des thèmes qui peuvent aussi bien déboucher sur le fascisme que sur une offensive sociale.

    Il y a eu la détonation brutale de Tirana

    Tout cela éclaire une situation globale dans laquelle tout peut se passer.

  • Je loge ici :

    , j’aurais pu balancer ailleurs à la suite des nombreux articles de Bellaciao

    Sans faire de pub pour mon Bistro , des échanges entre deux amis aux visions divergentes me conduisent à l’instant à une réflexion qui rentre, je crois, dans le débat qui oppose des camarades
    Donc, dans le débat, ce qu’on retrouvera in extenso en polémiques ici :


     http://sanseprendrelechou.forumactif.com/t916p15-le-desert-est-proche-de-l-egypte-et-de-la-tunisie-le-bistro#22542


    -CITATION

    « Cher Ozu, je suis très partagé sur ton intervention..

    Mais cela n’est que normal : cette situation est "inédite".

    Il y a chez" nous " un rejet global et ô combien justifié de ce que peut être l’apport démocratique des avions e tanks de l’Otan avançant dans le désert lybien pour "pacifier" l’Arabie au nom des saints principes de la Bible des Profits capitalistes..

    En même tant ce n’est pas un "humanisme béat", l’angélisme pour "tout de qui bouge" , la négation d’analyse dialectique , qui conduit à serrer les poings de colère quand le sang du peuple coule dans un pays qui se lève contre la dictature..

    Donc, je n’aurais rien à relever qui m’offusque dans ton message si je n’étais "interpelé" par ceci :

    Tu affirmes

    Citation :

    Il ne s’agit pas de s’apitoyer sur la violence faite au peuple Libyen, même si cela participe d’un sentiment humaniste fort compréhensible.
    C’est d’une part une position de spectateur occidental relativement
    confortable, et c’est d’autre part refuser de voir que TOUS les peuples
    de la terre sont opprimés à divers degrés, c’est refuser de voir qu’il
    n’y a pas de différence qualitative (voir : PS) entre les régimes dictatoriaux et les prétendues "démocraties" de mes fesses.

    Ton" PS"
     :)

    .... ..se veut précision

    Citation :

    PS : J’insiste bien sur ce mot : qualitatif, car à
    parité égale un ouvrier chinois n’est pas plus malheureux sous le joug
    dictatorial du PCC qu’un chômeur français dans les plaines souriantes de
    la démocratie des riches
    .

    Je ne partage pas.

    D’abord parce que s’il a une raison supplémentaire d’être plus "malheureux"que le prolo ou chômeur français, notre copain chinois.. c’est que c’est au nom usurpé du Communisme que les gardes rouges sont devenus gardiens de Coffres du néo Capitalisme de Pékin.

    .
    Ensuite, parce qu’à l’insu de ton plein gré, ou volontairement , tu "relances" objectivement le "vieux débat" entre "démocratie bourgeoise" et ses limites d’accompagnement de Capitalisme ..et ce qu’effectivement iil reste à INVENTER de réelle maitrise démocratique par les masses, dans ce que je pense devoir être un besoin de" refondation moderne du marxisme "renouant avec ce que les léninistes-dont j’ai été- ont pour X raisons, nié et combattu du Communisme libertaire, des approches autogestionnaires etc..

    Pour te"contrer" de façon provocatrice et fraternelle, je te répondrais ceci.. qui certes est "discutable".

    Tout comptes faits-que ma grande fille en galère, mon petit fils handicapé qui court de stage bidon en faux espoir, que mes derniers, étudiants qui n’iront pas voter parce qu’ils serrent les dents de colère en sachant qu’ils buchent tard la nuit..pour un risque d’exclusion de dignité et de Droit au bonheurr veuillent bien m’excuser., j’ai de l’HISTOIRE de mon Pays lié à ma modeste vie une conclusion provisoire..qui peut faire sursauter

    Après des années de réflexion , au vu de ce qu’a été le mouvement des peuples , je préfère aujourd’hui ma situation de retraité débiteur fauché à Bordeaux ..que d’avoir été libéré par l’URSS qui aurait eu une frontière commune avec la France en 1944..m’épargnant d’être d’un des"mauvais côtés" suite à Yalta.(comme ce fut le cas selon Maurice Thorez..)

    Car, dans ce qu’elle peut avoir de"formelle" , dans tout ce qu’elle nourrit de résignation au nom du "moindre mal", au nom de ce que je crois avoir combattu avec mes tripes, mon coeur , mon neurone et d’autres attributs, en 2011, je suis davantage en situation de peser sur l’Histoire et donc , me concernant égoistement sur un mieux vivre de mes"petits" , que n’importe quel ex travailleur libéré du Capitalisme par l’armée Rouge, y compris avec des intentions des plus nobles de militants hongrois, tchèques ou roumains.. ou que le Chinois dont la Longue marche a été un mouvement objectif de LIBERATION..

    Un Lybien qui sort à mains nues affronter les sbires de Khadafi, même si ces derniers sont "combattus" par des"mercenaires" douteux et que le Rais déguisé en caricature arabe de vieux Brejnev en uniforme arbre de Noêl , "risque" être remplacé par des pourris tout aussi exploiteurs, , ce n’est pas le seul Humanisme qui m’en rend SOLIDAIRE/ c’est ma conception de la Lutte des Classes comme moteur d’une Histoire ou ce sont les MASSES qui feront que l’Histoire aille ou non dans le sens que nous souhaiterions qu’elle aille !!

    Ceci précisé, je persiste à penser -à tort peut être- que les conditions historiques des actuels soulèvements populaires en cours..et qui ne sont pas près de s’éteindre , ne pouvaient pas éviter les contradictions que tu soulignes.

    Le développement des forces productives reste, dans le processus révolutionnaire , un élément Clé..
    Donc, oui, "géné" de cette notion du"chinois" aussi malheureux -malgré ton PS-..que le chômeur girondin..

    Dit en vrac et à chaud, en débat ici et ailleurs...

    Cordialement

    Alain


    "Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut les élargir."

    Antonio GRAMSCI

    Lettres de Prisons »

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    Fin de Citation.

    A.C.