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Les liquidateurs de Tchernobyl « liquidés ». Et ceux de Fukushima ?

Publie le jeudi 21 avril 2011 par Open-Publishing

Dans un communiqué en date du 5 septembre 2005, au sujet des conséquences de Tchernobyl, l’OMS estime à moins d’une cinquantaine le nombre des morts, auxquels elle ajoute 4000 décès à terme. Le sort des 800 000 liquidateurs n’est pas pris en compte.

On peut lire dans le PROJET INTERNATIONAL POUR TCHERNOBYL de 1991, piloté par l’AIEA : « N’ont pas été non plus pris en compte, dans le projet, les effets sur la santé pour le grand nombre des personnels d’urgence (dits « liquidateurs ») qui ont été introduits dans la région, à titre temporaire, pour la gestion de l’accident et le travail de réhabilitation. La santé de cette population exposée professionnellement ferait l’objet d’une surveillance dans des centres médicaux dans l’ensemble de l’URSS ». (Cf. Rapport technique -ISBN 92-0-129191-4 © AIEA, 1991.650 pages)

C’est ainsi que l’AIEA a évacué habilement le problème du suivi et de l’assistance médicale des liquidateurs en déléguant ces tâches aux centres médicaux de l’URSS. Elle laissait à l’Etat soviétique le loisir de dissimuler les conséquences des énormes doses du premier impact sur ces travailleurs et sur les habitants.

L’OMS, liée à l’AIEA par son accord du 28 mai 1959 (WHA 12-40), n’a fait aucune démarche autonome pour se soucier de la santé de ces victimes les plus exposées. Elle ne mit en place aucun protocole de suivi pour rassembler toutes les données possibles en provenance de chaque état, après la chute de l’URSS, fin 1991.

C’est seulement 25 ans après Tchernobyl, qu’une responsable de l’OMS, Mme Maria Neira, dans un communiqué de presse en date du 13 avril 2011, déclare à propos de FUKUSHIMA : « Il est important de créer des systèmes de surveillance sanitaire sur dix à vingt ans au Japon afin de mesurer les conséquences à long terme sur la santé de l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima. Elle ajoute : "Nous avons besoin de créer les fondements pour des études qui devraient être conduites ces dix à vingt prochaines années". Dans un article, paru dans le Monde le 15 avril 2011, elle annonce que « l’OMS va lancer une étude épidémiologique au JAPON… qui devrait débuter une fois passée la phase de la réponse aiguë à la crise nucléaire. »

D’où les questions qui s’imposent…

Pourquoi « les fondements pour ces études » n’ont-ils pas été déjà mis en place au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl ? Pourquoi l’OMS n’est-elle pas déjà sur le terrain de Fukushima, sachant que les premières mesures rigoureuses de la radioactivité subie par les populations les plus exposées sont des données essentielles pour une telle étude épidémiologique ?

Les 23 et 24 Avril de 11h à 19h30 à Paris,
sur le Parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro

le Collectif pour l’INDEPENDANCE DE L’OMS
et pour la vérité sur les conséquences sanitaires du nucléaire

rendra hommage aux ’’ liquidateurs ’’ de Tchernobyl et de Fukushima.

300 portraits de liquidateurs décédés seront exposés.

http://www.independentwho.info