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WikiLeaks épingle l’industrie de l’espionnage de masse

par Florentin Collomp

Publie le jeudi 1er décembre 2011 par Florentin Collomp - Open-Publishing
3 commentaires

Le site Internet de Julian Assange publie 287 documents mettant en cause 170 sociétés de surveillance électronique qui travaillent avec des dictatures.

Quatre jours avant d’être fixé par la justice sur sa possibilité d’appel devant la cour suprême britannique ou de devoir faire face à une extradition vers la Suède, Julian Assange frappe un nouveau coup. Le héraut de la liberté d’information a dévoilé jeudi à Londres un dossier de révélations sur son site WikiLeaks consacré à la surveillance électronique des citoyens.

« La surveillance de masse est devenue depuis dix ans une industrie internationale qui vend ses services aux dictateurs pour espionner des populations entières », a dénoncé Assange lors d’une conférence de presse. « Qui ici a un iPhone, un BlackBerry ou utilise Gmail ? », a-t-il interpellé, avant d’annoncer à une forêt de mains levées dans un auditorium de la City University de Londres : « Eh bien vous êtes coincés. » Gmail, la plateforme d’e-mails de Google, serait perméable à la surveillance de tous les logiciels existant sur le marché.

Le dossier Spyfiles de WikiLeaks mis en ligne ce jeudi révèle 287 documents émanant de plus de 160 entreprises spécialisées dans la surveillance électronique, au profit de 25 États. Écoute de conversations téléphonique, localisation d’un téléphone via le GPS, interception d’e-mails mais aussi envoi de faux SMS, modification du texte de SMS envoyés, photos de vous ou de l’endroit ou vous vous trouvez prises à votre insu avec votre propre smartphone sont des jeux d’enfants pour ces logiciels. « Les téléphones que nous utilisons sont intrinsèquement conçus pour accueillir les technologies de localisation et de surveillance », souligne Jacob Applebaum, expert en sécurité à l’Université de Washington.

Big Brother

Ces prouesses technologiques ne sont pas nouvelles. Elles prospèrent depuis le 11 septembre 2001 et le renforcement de la menace terroriste internationale. WikiLeaks enfonce le clou en montrant du doigt des sociétés qui vendent ces outils à des régimes autoritaires pour traquer leurs opposants. Comme la française Amesys, une PME basée à Paris et Aix-en-Provence, filiale depuis 2010 du groupe Bull. Amesys a vendu des systèmes de surveillance comme le logiciel Eagle Glint, interdit en France ou au Royaume-Uni, à la Libye de Kadhafi, lui permettant d’espionner les e-mails, les recherches sur Google ou les « chats » sur Internet de ses opposants dans le pays et à l’étranger, notamment au Royaume-Uni. Des membres fondateurs du Conseil national de transition libyen auraient été victimes de ce piratage.

La société allemande Elaman évoque dans sa documentation commerciale la possibilité « d’identifier les opposants politiques ». La britannique Creativity Software aurait vendu ses systèmes de localisation à l’Iran, jusqu’à cette année. De tels outils ont également été achetés par la Syrie d’el-Assad ou le régime tunisien de Ben Ali.

« Des gens sont tués tous les jours à cause de ces renseignements », estime Jacob Applebaum. WikiLeaks dénonce la prolifération de ce commerce digne de Big Brother en l’absence d’une stricte régulation internationale et au niveau des États.

http://www.lefigaro.fr/hightech/2011/12/01/01007-20111201ARTFIG00673-wikileaks-epingle-l-industrie-de-l-espionnage-de-masse.php

Messages

  • Il est "bien" cet Ass-ange..

    Et en dehors d’Al Assad, Ghadaffi et autres dictateurs qui déplaisent aux Occidentaux avant même de déplaire à leur population, les technologies en question elles seraient pas utilisées par la CIA, la DRCI ou le MI6 pour nous espionner à NOUS ???

    En priorité ?

    Il va presque réussir à nous faire croire que Nokia, Apple, Samsung ou Blackberry sont au service gratos des "ennemis" de ceux qui les financent.

    Que les "dictateurs" s’en servent, après tout quand on vend sa technologie de pointe à n’importe qui je vois pas pourquoi on s’en effaroucherait après coup.

    Pas plus que quand on vend des armes à des mecs qui vous les renvoient sur la gueule un jour.

    Mais que ce "brave" Julian oublie de dire que ceux qui sont supposés l’avoir envoyé en cabane soient les VRAIS instigateurs de cette merde et les principaux utilisateurs du système c’est pour le moins un peu bizarre.

    Vous trouvez pas ???

    J’aime bien les prophètes, mais uniquement quand leur "clairvoyance" fonctionne tout azimuts.

    G.L.

    • Je ne sais pas si il va nous faire croire, presque, que "Nokia, Apple, Samsung ou Blackberry sont au service gratos des "ennemis" de ceux qui les financent", mais ce donc je suis certain, c’est qu’il s’agit d’un SYSTÈME, comme ensemble d’organisation de la vie. C’est de manière INTERNE, lié à leur fonctionnement comme partie intégrée d’un système, que ces "portables" et autres électroniques contiennent de manière systématique les moyens pour ceux qui régentent CE système d’y avoir accès.

      Ces tous petits logiciels ne sont pas fait pour fondamentalement espionner, mais pour faire fonctionner le SYSTÈME, ce qui signifie, pour NOUS, NOSOTROS, ceux qui veulent vivre libres en utilisant ces outils d’un SYSTÈME d’organisation sociale, qu’ils se servent ou inventent ces dispositifs liés, soit à la marchandise soit à la régulation de la circulation de la marchandise, qu’ils nous fliquent… mais c’est dans la nature de CE système, et rien de plus.

      Tant que la liberté sera liée à des CHOSES, ne fussent-elles pas des marchandises, ce sera ces choses qui feront office de liberté. Pour moi, le pire de ce SYSTÈME, est qu’on ne voit pas d’autres moyens de s’en sortir que par son usage : imaginez le degré de liberté qu’il nous laisse et nous reste lorsqu’on est persuadé que c’est par la possession de ces choses qu’on deviendra libre !

  • Dans le Figaro Magazine on me propose à la rubrique "Cadeau Passion" une bouteille de champagne à 850 euros, un sac Vuitton à 2500 euros, une montre en or rose à 250000 euros... Ces prouesses technologiques parviennent à me convaincre qu’il faut une surveillance de notre société de tous les instants pour que le quidam continue à croire qu’il vit en démocratie plutôt qu’en ploutocratie.