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Les cuves des vieux réacteurs nucléaires résisteraient-elles à un accident grave

par Infonucléaire

Publie le mercredi 18 janvier 2012 par Infonucléaire - Open-Publishing

Un exemple d’étude (mais il y en a beaucoup d’autres) qui n’a pas été prise en compte dans les “stress tests” bidons du nucléaire.

L’acier des cuves des 6 réacteurs du palier CP0 (2 à Fessenheim, 4 au Bugey) contient des zones ségrégées avec des hétérogénéités riches en phosphore appelées "veines sombres". Pour Fessenheim la question a été posée à l’Autorité de Sûreté Nucléaire : ces "veines sombres" peuvent-elles conduire à la rupture de cuve en cas d’accident grave nécessitant un refroidissement rapide du coeur ? -en balançant de l’eau comme au Japon- Pas de réponse de l’ASN pour l’instant... c’était avant Fukushima, lire l’article du bulletin n°120 du comité Stop Nogent, qui conclut que ces vieux réacteurs fragilisés sont à arrêter d’urgence !

Mais le danger nucléaire ne concerne pas seulement les vieux réacteurs (à Three Mile Island le réacteur était en service industrielle depuis seulement 3 mois lors de son accident le 28 mars 1979, et à Tchernobyl la mise en service du réacteur n°4 a lieu trois ans seulement avant la catastrophe).

Ainsi en France parmis les nouveaux réacteurs, le réacteur n°1 de Civaux (d’une puissance nette de 1495 MWe) a inauguré la saga des fissures du palier N4, ces réacteurs (2 réacteurs à Civaux et 2 à Chooz, couplés au réseau entre 1996 et 1997) censés être le fleuron du nucléaire français...

L’incident de Civaux (une inondation par rupture de tuyauterie) a eu lieu 4 mois 1/2 après la mise en service. Un record ! Après diverses interprétations on s’est aperçu que les tuyauteries se corrodaient partout où il y avait un mélange d’eau chaude et d’eau froide. La corrosion existait aussi à Chooz. En fait, c’est le réacteur en fonctionnement qui permet de valider, ou ici d’invalider, un changement de tracé de tuyauterie, une augmentation du taux de combustion, le choix d’un alliage des gaines combustibles, etc...

Un réacteur nucléaire est d’une complexité recouvrant tellement de champs, tant théoriques que technologiques, que sa réalité échappe complètement aux citoyens (ce qui devrait sceller définitivement le sort du nucléaire), et les accidents majeurs montrent que la réalité échappe aussi, malheureusement, aux concepteurs (voir par exemple : Les circuits de secours ne fonctionneraient pas en cas de rupture du circuit primaire), aux exploitants et aux autorités chargées de la sûreté nucléaire. La seule réalité tangible c’est la catastrophe et ses conséquences (Tchernobyl près d’un million de morts entre 1986 et 2004, Fukushima, probablement 417 000 cancers supplémentaires d’ici 50 ans dans la seule zone contaminée des 200 km) cela nécessite l’arrêt d’urgence de la production d’électricité par les réacteurs nucléaires en utilisant tous les moyens disponibles actuellement, dont les combustibles fossiles gaz, charbon et fioul !

Infonucléaire.
http://www.dissident-media.org/infonucleaire

PS
A lire : “Nucléaire : L’escroquerie du discours sur l’effet de serre”