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Les alternatifs ne connaissent pas la crise

par Robin Brousse

Publie le mercredi 14 mars 2012 par Robin Brousse - Open-Publishing
2 commentaires

La crise nous mine, la politique nous chagrine. Sur le front social, il n’y a hélas aucune perspective réjouissante à l’horizon. Mais ce pas une raison pour se laisser abattre. Il faut au contraire ne pas hésiter à examiner la situation avec un regard constructif. C’est le seul prix à payer pour sortir de l’impasse. C’est pour cela que nous allons réfléchir sur les alternatives qui constituent notre seule et unique porte de sortie vers un monde plus solidaire.

Afin de pouvoir développer dans la sérénité, je vais commencer par couper le souffle aux aspirations révolutionnaires d’un grand nombre de lecteurs. Que je salue au passage. Mais trêve de salamalecs. Franchement, la révolution permanente, ça ne fait pas un peu démago-populo-planplan une fois l’adolescence passée ? Le programme c’est quoi ? Tout casser ? Tout brûler ?... Et puis au final, c’est le plus con qui gagne et on repart pour un tour ? Un peu de sérieux. Il faut au moins être néoconservateur américain ou stalinien européen pour croire que l’on peut apporter le progrès par la force. La révolte brute manque grandement de subtilité, merci de le reconnaître. De toutes les façons, tu te fatigues pour rien car, à part quelques grandes gueules, personne n’a réellement envie de faire ta révolution. Alors si tu le veux bien, on va virer une consonne et on va plutôt parler « évolution » positive. Mais tu peux te rassurer, cela n’occulte en aucune manière une certaine notion de combat bien plus glorieuse que d’incendier des voitures et des commerces.

Et puis tant que l’on y est, on va aussi se débarrasser de la politique. Tout simplement parce que c’est une pollution sévère pour réfléchir convenablement. Par soi-même, comme une grande personne. Mais il ne faut pas t’en faire, je vais essayer de ne pas trop écorcher tes supers-héros. A ce propos, il me semble qu’ils mériteraient tous de s’appeler kick-Ass. Certainement à cause de leur manque de super-pouvoirs. Parce que c’est bien de cela qu’il faut parler. On reproche beaucoup aux politiciens, tout simplement parce qu’en définitive on leur demande beaucoup trop. Des actions citoyennes ont beaucoup plus de chance de nous sortir de la crise qu’un tribun aux ordres de la finance mondialisée qui est complètement déconnecté du monde réel. Pratiquement toutes les avancées que nous connaissons actuellement ont eu lieu grâce à la société civile et à des engagements individuels. Dès qu’il est mis au pied du mur, le politique enregistre et porte ça à son crédit. La vox populi possède bien plus d’influence que ce qu’il n’y paraît. Si elle est inaudible depuis des années, c’est parce que le peuple est assommé par une avalanche de sur-informations contradictoires qui le rendent aphone. Mais un peu de patience, l’espoir et l’engagement dans une juste cause sont un bon remède de cheval contre cette pathologie.

Maintenant que la route est bien dégagée, on va pouvoir avancer. Pied au plancher, tant qu’à faire. Sans trop nous épuiser, car nous sommes enfin délestés des trois plus gros boulets : la révolution, la politique et le plus grotesque : la révolution avec les politiciens. Bon, c’est clair que ça fait du vide. Du coup, il ne reste plus que toi. Ce n’est pas la peine de regarder autour. C’est bien de toi que je parle. Il faut bien que tu te rendes à l’évidence, je ne peux pas faire grand-chose pour toi, je ne suis qu’un petit écrivain de province qui tente de faire circuler une autre vision de la société. Si tu veux vraiment que ça change... il va falloir retrousser tes manches. Avec avec un peu de bonne volonté, on devrait arriver à un résultat très sympathique.

Allez hop, c’est parti ! Je vais t’expliquer une chose toute simple. Le seul moyen pour progresser vite et intelligemment c’est de recourir à des alternatives. Ce qui équivaut à dire que l’on va continuer à vivre aussi bien qu’aujourd’hui tout en se payant le luxe d’avoir plus de confort. Tout ce qui change c’est que l’on va procéder de manière différente. Parce que vraiment, il faut bien le dire une bonne fois pour toute : la décroissance sèche ne fait rêver personne. Alors on va plutôt parler d’une autre forme de croissance qui repose sur un modèle philosophique et écologique en lieu et place de l’inhumain facteur économique.

Pour ce faire, il faut bien comprendre que la philosophie possède une rigueur mathématique. Chaque vérité potentielle qui échoue au moment de passer à l’expérimentation technique doit être systématiquement virée à la corbeille. Quand c’est nul, c’est nul. Rien ne sert de s’entêter comme un abruti. Que penserais-tu d’un philosophe qui incite à bombarder un pays pour lui apporter la démocratie ? C’est ne serait pas sérieux du tout de la part d’un penseur patenté. Je suggérerais dans ce cas le recours au goudron et aux plumes à l’encontre de l’intéressé. Mais en attendant, la bonne nouvelle c’est que l’on ne va pas peiner à remonter le niveau. Sans chercher à réinventer l’eau tiède, on va faire appel à des techniques qui ont déjà fait leurs preuves. Ce qui tombe plutôt bien parce que c’est un peu mon métier de développer et de mettre en pratique des solutions. Bien évidemment, tout n’a pas fonctionné du premier coup. Sinon ce serait trop simple. Mais avec le fil des années, j’ai pu peaufiner toute une série d’alternatives dans de nombreux domaines qui commencent à être bien rodées.

Ma méthode de travail est simple. On part toujours d’un vrai besoin. Au début on commence par y répondre de façon théorique sans se soucier des contraintes. Ensuite on passe à la phase pratique en cherchant à simplifier au maximum, parce que les solutions les plus simples sont TOUJOURS les meilleures. Pour finir, si c’est nécessaire, on peut s’attarder sur le coté confortable et esthétique. A l’issue de ce process, il en ressort toujours une alternative viable qui ne demande qu’à être adoptée. Cela va sans dire que l’aspect de l’accessibilité financière reste une priorité. Ce n’est pas un scoop, des alternatives au sens large, il y en a plein sur le marché qui sont toutes aussi inabordables les unes que les autres. Ce qui contribue largement à aggraver les inégalités. Le plus sournois de l’histoire, c’est que les riches peuvent jouer les protecteurs de l’environnement avec en prime des grosses subventions payées par l’ensemble de la société. Ce qui leur permet de grandement baisser leurs charges. Le pauvre quant à lui n’a pas d’autres solutions que de conserver son chauffage énergivore, sa bagnole polluante et de consommer du bas de gamme. Si l’on souhaite une réelle avancée en matière de mieux vivre et de protection de l’environnement, cela passe forcément par une démocratisation très large des alternatives. Voire même par une discrimination positive envers les plus démunis, qui restent prioritaires à mes yeux.

Mais on va sortir un peu du flou pour que tu comprennes mieux. Je vais donc te donner des exemples concrets. On va commencer par l’énergie parce que c’est un sujet passionnant et très populaire. Tous les jours tu utilises du pétrole. Pas de souci, on remplace cette huile minérale par autre chose qui produit le même effet. Tous les jours tu utilises du courant nucléaire. Pas de souci non plus, on remplace ce mode de production extrêmement dangereux par un procédé 100% propre. C’était juste des petits exemples pour y voir plus clair. Mais il faut bien garder à l’esprit qu’il existe autant d’alternatives salutaires que de besoins élémentaires. A partir de ce point, je préfère préciser qu’il est hors de question que j’envoie des articles et des fiches techniques sans aucune base philosophique de départ. Ce serait vraiment un beau gâchis sur le fond. Je ne cherche même pas à m’en cacher : si je fais ce travail, c’est avant tout pour moi à travers toi. Et il en va de même pour toi. A chaque fois que tu adoptes une attitude responsable pour ton propre bien-être cela profite aussi à tout le monde. L’égoïste c’est l’autre. Celui qui consomme sans se soucier de rien. L’isoloir lui suffit amplement pour se donner bonne conscience. Comme s’il y avait les gentils organisateurs d’un coté et les gentils membres de l’autre. Quel beau club d’irresponsables !

Si vraiment tu tiens tant que ça à la politique et à ta révolution, je vais te faire plaisir en te disant que le recours aux alternatives est un geste militant et révolutionnaire. Dans le bon sens des termes. On peut dire militant parce que le fait d’emprunter cette voie implique forcément une large part de revendication qui peut parfaitement se passer de beaux discours. Et puis révolution parce que ça coule de source que le fait d’arrêter de se faire tondre comme un mouton ne peut qu’avoir un impact important sur la santé de cette finance qui nous asphyxie chaque jour d’avantage. Tu veux frapper pour faire mal ? Alors tape dans les bourses ! Parole de Robin Brousse, s’il y en a qui manquent de tout, c’est bien parce qu’il y en a qui ont de tout en trop. Partant de ce principe, il faut choisir entre ta vie ou la bourse. En ce qui me concerne, le choix est vite fait depuis longtemps. Cette mascarade que l’on nomme économie de marché a plus que trop duré. On vit bien mieux quand on arrive à éliminer tous les facteurs de stress qui émanent de la brutalité du système actuel.

Jusqu’à présent, j’ai toujours aidé du mieux que je pouvais celles et ceux qui désirent mettre en place des solutions. Je l’ai toujours fait sans me soucier de l’appartenance politique ou de l’échelle sociale. Ce que j’ai pu remarquer, c’est qu’à chaque fois le sentiment d’autonomie change radicalement la vision du monde. Les personnes concernées sont tout de suite plus ouverte à l’humanisme et au dialogue constructif. C’est pour cela que je persiste et signe dans cette démarche qui rassemble au lieu de cliver d’avantage. Je ne vais donc pas ménager ma peine pour faire partager cette démarche salvatrice au plus grand nombre. Mais je préfère préciser dès maintenant que je n’ai rien à vendre et que je n’ai pas du tout l’intention de jouer à l’ingénieur conseil en ligne car c’est ingérable. Je veux bien aider à mettre le pied à l’étrier, c’est déjà pas mal. Pour la suite, il faut apprendre à être un peu curieux et aussi à se servir de ses dix doigts pour autre chose que de taper sur un clavier. Tout simplement parce que le virtuel à lui seul ne mène à rien. La liberté progresse uniquement grâce aux efforts que l’on accorde à sa propre autonomie. C’est à ce prix seulement qu’un autre monde sera possible. Tout le reste n’est que littérature pour grands enfants immatures. Dans cette belle histoire qui nous attend, les héros seront celles ou ceux qui mettront du bons sens dans leur vie.

Pour conclure, je tiens à rajouter qu’il ne faut pas croire que l’autonomie c’est forcément l’autarcie. C’est même tout l’inverse. Car il s’agit d’une véritable ouverture sur l’extérieur. Plus on est autonome, plus on a tendance à aller vers ses contemporains sans préjugés. Tout simplement parce que l’esprit libre est moins en proie au repli sur soi que ceux qui sont matraqués au quotidien par un système en pleine déliquescence. C’est sans doute ce qui explique que les anarcho-punks soient de très bons vivants.

A très bientôt pour de nouveaux articles qui cette fois rentreront dans la technique avec plein de bons tuyaux pour s’évader de la morosité ambiante. En attendant, n’oublie pas que nous ne sommes ni des marchandises, ni des machines à gober de belles promesses électorales. Nous valons beaucoup mieux que cela car nous pouvons changer l’avenir par notre seul désir d’alternative.

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Et toujours un fabuleux livre libre et gratuit à télécharger : en cliquant ce lien

Portfolio

Messages

  • Comment transformer un simple problème de robinet (eau, air, électricité...) en une longue tirade pseudophilosophique qui ignore d’où l’on vient et où ’on va. Une révolution est un bond qualitatif. Une évolution est au mieux le choix d’un embranchement par on ne sait qui. Toutes les contorsions pour éviter le mot "capitalisme" sont assez risibles. Avant de changer de robinet, la seule solution est de "ne rien faire" pour prendre le temps de réfléchir. Quand j’arrive à la fin de ma journée de travail, je n’ai guère d’autre envie que de boire, fumer des clopes et regarder ou écouter une connerie. Le week-end, il m’arrive de prendre le temps de relire de vieux classiques et non les péroraisons incompréhensibles des uns et des autres sur lesdits classiques, les uns parce qu’il veulent profiter de leur droit de hauteur, les autres parce qu’ils ont le temps (des autres autres ?). Ce que je viens d’écrire a peu de chose à voir avec le texte proposé et c’est très bien ainsi.

  • pour résumer, ca dit ca :

    Mais on va sortir un peu du flou pour que tu comprennes mieux. Je vais donc te donner des exemples concrets. On va commencer par l’énergie parce que c’est un sujet passionnant et très populaire. Tous les jours tu utilises du pétrole. Pas de souci, on remplace cette huile minérale par autre chose qui produit le même effet. Tous les jours tu utilises du courant nucléaire. Pas de souci non plus, on remplace ce mode de production extrêmement dangereux par un procédé 100% propre. C’était juste des petits exemples pour y voir plus clair.

    ...

    yaka fokon bla bla :)