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Mélenchon prend la Bastille, Michel Passet retourne gérer Montpellier

par Antoine (Montpellier)

Publie le mardi 20 mars 2012 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
19 commentaires

Le titre complet de ce texte est : Mélenchon prend la Bastille, Michel Passet retourne gérer Montpellier avec le Parti Socialiste et le Modem !

Eh bien voilà, le Front de Gauche a fait une démonstration de force ce dimanche. Pas question de mégoter sur le quantitatif, reste le qualitatif. Je ne veux, par là, vexer personne : chaque participant à ce rassemblement avait ses légitimes raisons d’en être, il n’y a ici aucune position de surplomb méprisant envers ces engagements et ces adhésions au Front de Gauche qui participent de la volonté de combattre le désordre du monde. Non, le qualitatif que je vise ici c’est l’orientation de la direction du Front de Gauche que je persiste à critiquer pour son opacité sur des questions fondamentales (exemple le plus flagrant : les retraites) ou sur des pratiques contradictoires avec la radicalité affichée, toutes choses que ceux qui suivent le Front de Gauche jugent négligeables au regard de l’objectif suprême (battre Sarkozy). C’est leur droit. Comme c’est le mien de penser le contraire et de le dire tout en partageant la démarche de battre la droite. Les habitués de ce blog ne s’étonneront pas de mon positionnement, aux nouveaux visiteurs je voudrais leur soumettre deux photos que je ferai suivre de quelques commentaires.

La première est tirée de l’édition du jour du quotidien héraultais, proche du Parti Communiste, L’Hérault du jour. Elle illustre un article dont le long titre se suffit à lui-même : Front de Gauche, Les candidats du grand Montpellier ont la certitude que leurs idées ont gagné en crédibilité. Ils appellent à l’"insurrection civique". Voir la droite rendre les armes après la prise de la Bastille

L’Hérault du jour du 20 mars 2012

La seconde photo nous montre une partie des conseillers municipaux de Montpellier

Le rapport entre les deux photos ? Michel Passet, le secrétaire fédéral du PCF, qui, L’Hérault du Jour nous le dit, revient enthousiaste (mais responsable !) de la Bastille :

Extrait de L’Hérault du jour du 20 mars 2012

Et alors ? Alors, comme on le voit sur la deuxième photo, Michel Passet est l’adjoint (assis à sa droite) de Madame la maire de Montpellier, socialiste, qui a su fédérer autour d’elle, outre le PCF, le Modem !

Et comme le PCF est la pièce maîtresse du Front de Gauche, il faut bien mettre en évidence que l’ami Passet joue de la radicalité à la Bastille en soutien à Mélenchon tout en pratiquant la gestion à la mode social-libérale à Montpellier. Ce qui l’autorise, sans rire, à dire, comme le rapporte L’Hérault du jour, que le Front de Gauche est appelé à "gouverner sur un programme clair". Un programme clair ? Comme lui-même le met en oeuvre en gouvernant avec le PS et le Modem à Montpellier ? Qu’on me permette de rappeler ici que cette cogouvernance locale s’est traduite par, récemment, une suppression de la gratuité des heures de garderie en maternelle que les parents contestent vivement. Par le vote aussi d’une Délégation de Service Public d’une crèche (présenté par une élue communiste !) que le PCF de Montpellier s’est vu obligé de dénoncer comme une privatisation de la scolarisation de la petite enfance. On pourrait parler aussi des votes des crédits à l’enseignement privé, y compris ceux qui ne relèvent pas d’une obligation légale ou de l’augmentation des tarifs des transports urbains via l’Agglo de Montpellier. Il est même arrivé à Michel Passet de refuser, avec ses alliés, que soit mis au vote un voeu de soutien, porté par l’élu NPA-Fase, aux salariés en lutte de Dell Montpellier !

C’est enfin Michel Passet qui siffla la fin de la "récréation" unitaire, indépendante du PS, de la liste aux régionales de 2010 A Gauche Maintenant ! (NPA, Front de Gauche, Fase, Objecteurs de Croissance, Alternatifs).

Conclusion : Michel Passet incarne la dualité concrète qui traverse le Front de Gauche : il est en quelque sorte l’envers de la médaille Mélenchon. Montpellier-Bastille, voilà un condensé de la contradiction qui travaille ce regroupement à la gauche du PS et que le cheminement d’un responsable communiste du Front de Gauche, 100% mélenchonien/100% unitaire avec le PS, met à nu. Comment se dénouera cette contradiction ? Rien n’est totalement prévisible. La logique de coalition avec le PS portée depuis 1981 par le PCF est toujours là, "programme partagé" de toute la gauche oblige, on le voit bien. Des calculs tacticiens dépendants du score obtenu à la présidentielle et aux législatives pourraient retarder son intégration immédiate dans un gouvernement de François Hollande. Jusqu’à quand ? Pour quoi faire ? De la radicalité mélenchonienne ? De la gestion socialocompatible ? Dans l’immédiat relevons qu’un personnage comme Michel Passet peut, sans complexe dire et ne pas faire ce qu’il dit, faire le contraire de ce qu’il dit. Le Front de Gauche c’est aussi cela sans oublier quand même, du côté du pôle radical, la danse du ventre de Mélenchon autour d’Arnaud Montebourg lors des primaires socialistes, avant que celui-ci ne devienne un des pivots de campagne de Hollande. Sans oublier non plus l’ouverture du même vers Chevènement qui finira lui aussi du côté du candidat du PS. Ou encore l’appui au Rafale et l’hommage à Dassault ! Et la petite musique des hommages répétés (y compris à la Bastille !) à Mitterrand, le promoteur du tournant social-libéral du PS dont on redécouvre, en ces jours de retour sur la Guerre d’Algérie, le rôle peu reluisant qu’il assuma au gouvernement colonialiste-belliciste-terroriste-tortureur ...Je sais cela fait douche froide...après les échauffements de la Bastille !

Note : sur la première photo, pour que tout soit dit, apparaît René Revol du PG : il a récemment pris, en tant que maire d’une petite commune à la périphérie de Montpellier, une mesure qui reçoit l’appui sans réserve du NPA (Reprise des expulsions : "La trêve hivernale doit être permanente"). Mais voilà, quand Michel Passet a mis son véto à la reconduction, pour les dernières cantonales, de A Gauche Maintenant ! (avec le NPA), liste que justement, lui, René Revol, conduisait, eh bien, il a préféré regarder ailleurs en regrettant que décidément cela soit si dur d’être unitaire...Mais il faut rappeler qu’il a reconduit, à cette occasion, l’unité ...avec le diviseur, le PCF, histoire de préserver, toute honte bue, le cadre qui devait permettre la mise sur orbite de la candidature de son ami Mélenchon à la présidentielle ! Le Front de Gauche c’est cela aussi (bis) : par dessous les grandes envolées lyriques et généreuses, du calcul et des accommodements bien peu fondés sur les principes énoncés. Loin des grandes déclarations sur l’insurrection citoyenne nécessaire tous ensemble...mais sans le NPA ! Sans le NPA qui, selon L’Hérault du jour, traîne toujours (quel malheur !) une étiquette contestataire au contraire d’un Front de Gauche porteur désormais, dit l’inénarrable Michel Passet, d’ une responsabilté nouvelle ? Mais voilà, nous venons de le voir, le sens des responsabiltés tel que le conçoit ce représentant du Front de Gauche, est déjà à l’oeuvre à Montpellier et il est à craindre que, de ce point de vue, l’inédit soit lesté du déjà vu ! La Bastille est décidément loin de Montpellier ! Mais à la réflexion : est-elle si loin qu’un Michel Passet puisse se réclamer sans plus de gêne d’une insurrection citoyenne ?

L’unité de toute la gauche radicale reste à mes yeux nécessaire mais en contrepoint de tous ces atermoiements et tortillements que le verbe mélenchonien parvient à faire oublier pour l’instant. A défaut dudit contrepoint cette nécessité est donc malheureusement devenue une impossibilité et légitime la campagne de Philippe Poutou pour le NPA dont on vérifiera très vite si elle parvient, dans le cadre d’un accès "à égalité" aux médias, à faire entendre une autre voix à gauche ! Celle d’une radicalité qui ne joue que sur un tableau : l’alternative en parole et en acte ! Le passé plaide pour qu’on n’enterre pas hâtivement cette parole qui émerge directement du monde ouvrier ! Et, qui sait, aide à reformuler les termes de l’unité nécessaire à la gauche du PS !

Antoine (Montpellier)

Lu dans la Lettre Electronique du NPA de Béziers de cette semaine :

Béziers : erreur de casting avec la présence de Michel Passet, maire adjoint de Montpellier, à une réunion du Front de Gauche sur la priorité à l’éducation

Nous ne doutons pas de la volonté du Front de Gauche de redonner la priorité à l’éducation.

Mais que venait faire Michel Passet à une telle réunion cette semaine au Centre espagnol [de Béziers] ?

Michel Passet, pour ceux qui ne le savent pas, est maire adjoint de Montpellier (donc d’Helene Mandroux [PS] à qui il était censé s’opposer lors des régionales au sein de la liste « A Gauche Maintenant ! »

Michel Passet est secrétaire fédéral du PCF 34 mais membre d’une majorité PCF/PS/MODEM au conseil municipal de Montpellier.

Michel Passet est celui qui a dit, à l’adresse du NPA, lors des cantonales « A Gauche Maintenant !, c’est terminé ! »

Michel Passet a toujours voté au conseil municipal de Montpellier avec le PS et le Modem et jamais avec les élus NPA/FASE.

Michel Passet vient de voter la suppression de la gratuité de l’accueil du soir pour les élèves des écoles maternelles de sa ville (récidive de la suppression en 2009 de l’accueil du matin)

Michel Passet vote chaque année des subventions à l’enseignement privé à hauteur d’1,8 millions d’euros (515 euros par enfant) dont un tiers aux écoles maternelles, sans obligation légale.

Michel Passet a voté une Délégation de Service Public pour la création d’une crèche privatisée à Montpellier.

De manière générale… les coups portés par la municipalité social-libérale de Montpellier au service public d’éducation de la petite enfance, suscitent de nombreuses contestations de la part des parents et des personnels confrontés à de mauvaises conditions de travail.

Nous, au NPA, on se demande quelle forme d’anticapitalisme va défendre Michel Passet au sein du Front de Gauche en dehors de sa ville.

Il était mal, mais très mal placé, pour venir parler de la priorité à l’éducation car il ne pratique pas, en tant qu’élu à Montpellier, ce qu’il revendique au sein du Front de Gauche. Il illustre bien le double langage d’un élu gestionnaire qui se dit « représentant » de "la gauche de combat ».

Il est regrettable, profondément regrettable, qu’il ait pu figurer à la tribune d’une réunion publique de la "gauche radicale" sur cette question.

La Lettre Electronique du NPA Béziers

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Pour en savoir plus sur ce qui est dit ici :

Karak dégaine son crayon contre la gauche montpelliéraine qui ouvre la voie à la privatisation des crèches !

Montpellier Crèche Joséphine Baker, la CGT contre la Délégation de Service Public votée par la municipalité

Licenciements à DELL Mtp : réponse à la majorité municipale et lettre ouverte du NPA au PCF 34

Chevènement renonce, Mélenchon et Hollande lui font les yeux doux

Le Front de Gauche et les retraites : Mélenchon est pour les 40 ans de cotisation !

Mélenchon et Montebourg, dérapage mal contrôlé

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Clarté à gauche pour (com)battre la droite (Mediapart)

Messages

  • Et que dire du FDG en PACA gestionnaire avec Guérini mais on sait que le double langage cela marche.

    Même la GA minorité du NPA n’y voit pas de problème....cela fait partie de la régression politique que nous vivons......bientôt Montebourg sera le représentant de la gauche de la gauche.

    Qui a vu Piquet plastronnant avec son écharpe du conseil régional( et son symbole religieux......ou est passé la laïcité ?) a dû se demander s’il fallait rire ou pleurer !

    Mais bon tout cela est aujourd’hui bien dérisoire "grâce " au salopard salafiste qui va apporter encore plus d’eau au moulin de l’extrême droite !

  • On appelle ça la soupe, trop d’explications pour un type qui a goûté au pouvoir, et s’y sent très bien.
    Les élus PC à Montpellier ce sont fait aspirés par le PS et ce sont tjrs mis en porte à faux avec leur parti, par simple confort et embourgeoisement personnel, sans aller plus loin.
    Le problème est simplement le suivant : c’est pas parce que on est de gauche qu’on est un mec bien...

  • Oui c’est désolant, non personne n’est surpris.
    Le problème étant le pouvoir, seuls ceux qui n’y sont pas peuvent se targuer d’aucune compromission.
    Votre posture, je la comprends très bien, elle me fait penser à Bourdieu ou Lordon. Et je donne raison à chacun d’eux. Mais comprenant mieux le système, ils sont moins virulents envers les personnes.
    Et ensuite ? C’est tout ?
    Est-ce qu’on est condamnés à choisir entre les pourris (et ceux en voie de) qui s’y collent et les observateurs qui condamnent ?

    • Non, le "tous pourri" est insupportable, il s’avère que j’ai côtoyé Passet et des types comme lui, il s’avère que ces gens sont dans un courant de pensée, qui normalement devrait avoir du sens, et du moins une notion d’éthique. Je veux simplement dire, que ce n’est pas parce que l’on s’inscrit dans un courant quel qu’il soit qu’on obtient un statut moral avec la carte de son parti ou de son église, ou de son système.
      Bref, je préférerai toujours un arriviste qui s’assume qu’un demi-parvenu qui se cache derrière les idées des autres.

    • On est condamné à

      ni rire ni pleurer

      mais comprendre

      et la pourriture, y a pa à comprendre, i suffit de sentir.

    • Le problème, c’est la place des élus dans le PCF : si celui-ci a choisi de les mettre en avant sur les autres militants, c’est contraire à la démocratie interne. Un élu communiste investi par ses camarades sur les valeurs qu’il est censé défendre, a des comptes à rendre sur leurs actions non seulement à ceux qui l’ont élu, mais aussi à ceux qui l’ont investi pour faire avancer les idées du Parti. Or aujourd’hui au PCF, les élus se sont libérés au point qu’il n’est pas rare qu’ils changent d’écurie en route, sans aucuns scrupules, quand les idées du parti ne leur convient plus, sans renoncer pour autant à leur(s) mandat(s).
      Il arrive aujourd’hui, de les retrouver parallèlement non seulement à la tête de fédérations, mais en même temps à la direction du PCF comme dans les Pyrénées Atlantiques. C’est ainsi qu’ils font crever les organisations de base et ne les raniment souvent pour leur compte, qu’à l’occasion des élections.
      Le PCF dérive vers la pratique social-démocrate dont le seul but est l’élection prochaine, c’est à dire l’alternance. Ce n’est pas l’équipe de Pierre Laurent qui va redresser la barre, au contraire.
      Quant à Mélenchon, son discours est plus à gauche que celui du PCF actuel qui n’a plus de voix, ni de ligne politique en dehors du Front de Gauche. Mélenchon n’est pas responsable du déclin du PCF, ni de sa prochaine dissolution attendue dans le FDG.
      Quant aux communistes du PCF, alignés derrière Laurent et ses amis, la dynamique populaire créée par la candidature Mélenchon, risque de les mener plus loin qu’ils ne le pensent : c’est là que réside mon espoir à dépasser l’indignation, pour se diriger vers une nouvelle Commune.

    • Le fumet est certes puissant mais c’est bien une leçon sans cesse renouvelée que les institutions politiques de l’appareil d’état ne sont pas neutres et transforment tous ceux rentrés dedans, pour y casser la baraque, en descentes de lit du système.

      Faut-il le rappeler ?

      Quelles sont les conditions pour que des délégués du camp de l’émancipation pénètrent dans ce type d’institutions sans être transformées en l’inverse même de l’objet de leur courant politique ?

      Il faut pour cela un centre puissant extérieur à ces institutions et n’en dépendant pas, il faut pour cela une stratégie visant à construire une démocratie réelle distincte et décidée, construite dans le combat face au patronat et son état. Il faut pour cela une orientation politique que certains diront sectaire, mais qui courbe au contrôle absolu d’une politique les délégués envoyés dans des structures faites pour et par la classe prédatrice.

      J’invite tous les camarades à s’interroger sur ce qui se passe systématiquement quand des partis ont une stratégie de changement du monde centrée sur la pénétration du parlement, et des postes électifs de l’appareil d’état. Même avec des masses comme groupies.

      Il se passe TOUJOURS la même chose. Plus ou moins rapidement.

      C’est l’impasse du réformisme, qui finit par fabriquer une petite couche sociale nomenclaturisée lovée dans les ors de la république, ayant un fonctionnement spécifique de couche sociale pour laquelle les masses ne sont que des béquilles, des troupes utiles, mais pas des acteurs de leur libération.

      Cette couche sociale finit toujours par chercher un équilibre qui la préserve : Et cet équilibre, il ne s’obtient que par des deals nourrissant le patronat et la classe prédatrice.

      C’est bien là une autre question que de se distinguer du PS ou pas.

      Cette orientation incarnée par le FdG par exemple est une impasse récurrente et longuement testée.

      En voilà une nouvelle preuve.

  • Oui, beaucoup à dire sur toutes les villes/départements/régions où la gauche plurielle gouverne. A montpellier, en regard de l’arrêté pris par revol, on peut aussi citer l’expulsion cet hiver du squat de figuerolles qui appartenait pourtant à la serm (laquelle est gouvernée par la mairie) ou sur le même sujet le vote en 2005 d’un "voeu contre les expulsion" suivi par l’expulsion d’un autre squat, sans qu’il y ait non plus de protestation communiste.

    Cependant il ne faudrait pas croire que Mélenchon est plus radical que ces vendus-là. N’oublions pas d’où il vient : le PS. Je ne me suis pas donné la peine d’analyser cette année le programme du front de gauche mais je ne doute pas qu’il n’est pas éloigné de celui des Collectifs anticapitalistes de 2007 que j’avais regardé attentivement. A l’époque, plusieurs personnes étaient venues perturber un meeting à montpellier notamment lors de la prise de parole de mélenchon. Cette dynamique à l’époque, de même que celle du front de gauche aujourd’hui, drainaient beaucoup d’espoirs alors que le programme proposé reste aussi un aménagement du capitalisme. Un programme bien loin du programme commun de 81 dont on sait ce qu’il est advenu.

    Plus fondamentalement on nous vend le modèle du Conseil National de la Résistance (cf Hessel) et du keynesianisme. Là dessus, d’ailleurs, y’a pas grande différence entre mélenchon, le pc, le npa ou lo. Pourtant c’était ce modèle qui était en vigueur en 1968, alors qu’il n’y avait pas encore de chomage. Les gens se révoltaient alors pour rien ?

    La vérité c’est simplement la lutte des classes. Chaque classe essaye d’obtenir un maximum de l’autre et le projet révolutionnaire consiste à vouloir abolir les classes (en expropriant la classe capitaliste). Et ceci ne s’obtient que par la lutte, certainement pas par une prétendue "insurrection electorale" Rappelons-nous 36. Les acquis d’alors ont été signés à la demande du patronat pour faire cesser la grève générale. Le vote pour le front populaire n’avait pas permis grand chose. Quant aux révolutionnaires espagnols on les a lamentablement laissé tomber...

    C’est une idée ça : et si on faisait une belle grosse grève générale au lendemain des élections pour forcer les capitalistes et l’état à prendre des mesures en notre faveur ?
    Une autre idée : et si cette grève générale s’internationalisait avec nos camarades grecs, espagnols et de tous pays afin d’abolir définitivement la propriété privée et l’état ?
    Si la Commune n’était pas qu’un prétexte pour faire voter pour soi mais au contraire un projet d’une terrible actualité ?

  • Quand notre charmant NPA fait son monologue....
    Tout ça pour un collabo de classe (et j’en connais à coté d’chez moi aussi...) qui a remplacé la lutte des classes par la lutte des places...
    Il n’empêche que qquechose se passe dans la tète des gens (en tous cas dans ma boite de 2400 employés oui...).
    Mais c’est peut ètre ça qui vous fait peur !!!

    • Personne ne nie qu’il se passe quelque chose dans la tête des gens. Le Front de Gauche réussit pour l’instant son coup. Faut-il pour autant cesser de penser, cesser d’être critique et d’être un lanceur d’alerte ? Il est triste pour la gauche que la politique se fasse suiviste de ce que pensent des milliers de gens. Sans théoriser que la minorité ait raison sur la majorité, on pourrait au moins poser que la minorité n’a pas nécessairement tort. Et je dis minorité/majorité pour faire simple car pour l’instant on constate "seulement" qu’il y a du monde dans les rues !

      On rappellera gentiment à AP que, par le passé, il s’est passé souvent beaucoup de choses dans la tête des gens (tiens, un certain 10 mai 1981 !), puis très vite les gens ont baissé la tête et enfin ils ont eu du mal à la relever tellement les coups "de gauche" pleuvaient. 1981-2002, il n’y a pas de quoi pavoiser en faisant le malin sur les déconvenues qui ont gagné le bon peuple. Et Mélenchon, en bon mitterrandien, par delà le verbe radical, c’est un recul sur les retraites, rien sur l’interdiction totale des licenciements, un Smic revalorisé seulement en fin de mandature, l’éloge de Dassault, etc. Vous croyez, AP, que les gens qui s’enflamment pour Mélenchon pensent à cela ou lui accordent l’importance que cela devrait avoir ? Mais peut-être, après tout, que ce n’est pas important ? A vous de dire charmant dialogueur naïf qui ne voulez pas voir que les collabos de classe, dont vous parlez, ne sont pas dans le FdG pour faire de la figuration...

    • Ce n’est pas un monologue du NPA, si l’appareil du PCF a été confisqué au profit des élus qui le dirigent de fait cela ne date pas d’hier. Le manque de pratique militante de base de nos dirigeants, leur méconnaissance personnelle de la vie difficile des travailleurs : nombre de dirigeants du sommet n’ont connu que "la politique" professionnelle passant souvent directement de permanents divers d’appareil ou des postes de collectivités sollicités par leurs aînés auprès du PS à la députation ou ailleurs venus directement du lycée ou de la fac.
      Ils sont devenus porteurs dans notre parti, des aspirations sociétales des couches moyennes de la société et ne parlent des "démunis" qu’en termes de "solidarité" et pas en terme de lutte des classes, encore moins de la révolution qui leur paraît insurmontable voire inconcevable : ils ont trop à perdre y compris et surtout pour eux-mêmes. Ce sont souvent en particulier au sommet, des descendants de permanents qui essaient de préserver à leur tour leur mode de vie en perdant de vue la justification de la mission d’origine de leurs "emplois." Cependant et c’est là le drame, ils ont appris par leur pratique quotidienne, à manipuler les communistes , en les faisant "avancer" sur le souvenir d’une idée communiste qu’ils ne défendent plus depuis longtemps, jamais pour certains, ce qui en fait des "mercenaires de la politique politicienne" comme les autres.
      Vous ne les verrez jamais renoncer à de carrières qui durent, même s’il y a érosion du nombre de places disponibles, vous les verrez se battre comme des chiffonniers pour défendre leurs postes, mus principale par une ambition personnelle avec une recherche permanente de notoriété auprès de leurs pairs des autres partis.
      Cette pratique de la politique qui pervertit depuis trop longtemps la vie et la justification de l’existence du PCF approche de ses limites. Cela ne se règlera, puisqu’ils sont devenus inutiles à la cause révolutionnaire qu’avec leur départ ou par la disparition de ce PCF.
      Un militant communiste.

    • "collabo de classe " tu parles de Mélenchon ? Ou des dirigeants du FDG qui soutiennent toujours le sieur Guérini dont même le PS ne veut plus ?

    • "Ce n’est pas un monologue du NPA, si l’appareil du PCF a été confisqué au profit des élus qui le dirigent de fait cela ne date pas d’hier"

      Cela date exactement de sa fondation au congrés de Tours. Alfred Rosmer avait fait remarquer, en effet que "des vieux routiers de la politique et du Parti" que sont les députés du PCF issus de la scission de la SFIO avaient importé au PCF leur pratique .

      Lorsque ces "vieux routiers" étaint à la SFIO, ils critiquaient la grande boucherie de 1914/18 tout en votant chaque année les crédits de guerre. Cela nous rappelle les conseillers régionaux du front de gauche dans les régions de Bordeaux et Toulouse notamment avec qui nous manifestons contre la LGV et qui votent ensuite son financement aux budgets régionaux 2011 et 2012.

      Même constat sur le développement de l’apprentissage, de la compétence des régions. Avec le PS, Ils le votent , au grand dam des responsables syndicaux de la FSU, pourtant leur soutien dans le Front de gauche !

      Comme quoi, certaines "traditions"de la social démocratie survivent sous encore aujourd’hui ).