Accueil > Allemagne : "Si vous n’acceptez pas de vous prostituer, nous supprimerons (...)
Allemagne : "Si vous n’acceptez pas de vous prostituer, nous supprimerons vos allocations"
Publie le mercredi 23 février 2005 par Open-Publishing7 commentaires
Par Clare Chapman
Une serveuse de 25 ans qui avait refusé un emploi qui consistait à
fournir des "services sexuels" dans un bordel de Berlin pourrait se voir
refuser le versement de ses allocations chômage en application de lois
votées cette année.
La prostitution a été légalisée en Allemagne il y a un peu plus de deux
ans, et les propriétaires de bordels qui doivent payer des impôts et
des assurances maladies à leurs employées ont été autorisés à
consulter les bases de données officielles de demandeurs d’emplois.
La serveuse, une professionnelle des technologies de l’information sans
emploi, avait mentionné qu’elle était prête à travailler dans un bar de
nuit et qu’elle avait déjà travaillé dans un café.
Elle a reçu une lettre de l’agence pour l’emploi lui disant qu’un
employeur potentiel était intéressé par son "profil" et qu’elle devrait
le contacter. Ce n’est que lorsque cette femme dont l’identité n’a pas
été révélée pour des raisons légales a appelé l’employeur en question
qu’elle a réalisé qu’elle avait un directeur de bordel au bout du fil.
Depuis les réformes sociales en Allemagne, une femme de moins de 55 ans
qui a été sans emploi depuis plus d’un an peut être forcée à prendre un
poste vacant y compris dans l’industrie du sexe sous peine de perdre
ses allocations chômage. Le taux de chômage dans ce pays est en
augmentation depuis onze mois et a atteint la barre des 4.5 millions le
mois dernier, amenant le nombre de chômeuses et de chômeurs à son apogée
depuis la réunification en 1990.
Le gouvernement avait envisagé de placer les bordels en dehors des
employeurs potentiels sur la base de considérations morales, mais a
finalement décidé qu’il serait trop difficile de les distinguer des
bars. En conséquence, les agences pour l’emploi doivent traiter les
employeurs à la recherche d’une prostituée de la même manière que ceux
cherchant une infirmière dentaire.
Quand la serveuse a entamé une procédure judiciaire à l’encontre de
l’agence pour l’emploi, elle s’est rendue compte que celle-ci n’avait
pas enfreint la loi. Une agence qui ne pénalise pas les personnes qui
refusent un emploi en leur supprimant leurs allocations peut faire face
à des procès de la part de l’employeur potentiel.
"Il n’y a rien dans la loi qui empêche les femmes d’être envoyées dans
l’industrie du sexe" nous dit Merchthild Garweg, une avocate de Hambourg
spécialisée dans de telles affaires. "Le nouveau règlement établit que
désormais il n’est plus immoral de travailler dans l’industrie du sexe,
et en conséquence on ne peut plus refuser aucune offre sans prendre le
risque de se voir supprimer ses allocations."
Mme Garweg explique que des femmes ayant travaillé auparavant dans des
centres d’appels se sont vues proposer des postes pour des téléphones
"roses". Dans une agence de la ville de Gotha, on a dit à une femme de
23 ans qu’elle devait se présenter à un entretien d’embauche pour "poser
nue" et devrait ensuite revenir à l’agence pour faire un compte rendu de
cet entretien. Les employeurs de l’industrie du sexe peuvent aussi poser
leurs propres annonces dans les agences, une nouveauté entrée en vigueur
ce mois-ci. Une agence qui refuse d’accepter l’annonce peut être
poursuivie.
Tatiana Ulyanova, qui possède un bordel dans le centre de Berlin, a
consulté la base de données de son agence locale afin de trouver de
nouvelles recrues.
"Pourquoi ne pourrais-je pas chercher de nouvelles employées dans une
agence pour l’emploi alors que je paye des impôts comme tout le monde ?"
demande Mme Ulyanova.
Ulrich Kueperkoch voulait ouvrir un bordel à Goerlitz, dans
l’ex-Allemagne de l’Est, mais l’agence locale retira son annonce
demandant douze prostituées en affirmant qu’il lui serait impossible de
les trouver.
M. Kueperkoch répondit alors qu’il était sûr de la demande pour un tel
établissement dans la région, et qu’il envisageait de demander
compensation auprès des plus hautes autorités. La prostitution a été
légalisée en Allemagne en 2002 par le gouvernement qui pensait ainsi
mieux combattre le trafic de femmes et couper les liens avec les
organisations criminelles.
Mme Garweg estime que les pressions sur les agences pour l’emploi afin
qu’elles fournissent des "employées" auront bientôt pour effet de les
pousser à supprimer les allocations de celles qui refuseront de se
prostituer.
"Elles sont déjà préparées à orienter des femmes vers des emplois liés
aux services sexuels, mais qui ne sont pas considérés comme de la
prostitution" nous dit Mme Garweg.
"Maintenant que la prostitution n’est plus considérée par la loi comme
immorale, il n’y a plus que la bonne volonté des agences qui peut les
empêcher d’orienter les femmes vers des emplois qu’elles ne veulent pas
prendre"
Messages
1. > Allemagne : "Si vous n’acceptez pas de vous prostituer, nous supprimerons vos allocations", 24 février 2005, 17:03
Le SPD (parti de gôôôche) au pouvoir est une bénédiction pour les intégristes de tous bords...
2. > Allemagne : "Si vous n’acceptez pas de vous prostituer, nous supprimerons vos allocations", 24 février 2005, 17:10
Les chômeurs sont bien plus nombreux que 4 millions et demi !
http://bellaciao.org/fr/forum.php3?id_article=12260
3. > Allemagne : "Si vous n’acceptez pas de vous prostituer, nous supprimerons vos allocations", 24 février 2005, 18:27
eh ben oui, c’est ca le liberalisme
1. > Allemagne : "Si vous n’acceptez pas de vous prostituer, nous supprimerons vos allocations", 24 février 2005, 20:58
Ceci n’est tant lié au libéralisme (doctrine économique née à une époque où ce genre de chantage n’était pas concevable, en tout cas pas de cette manière), qu’au système capitaliste, qui a atteint un niveau de sénilité avancée.
4. > Allemagne : "Si vous n’acceptez pas de vous prostituer, nous supprimerons vos allocations", 26 février 2005, 15:17
L’article est issu d’un journal en ligne britannique ( www.portal.telegraph.co.uk ) et assez pourri, "the first online daily UK newspaper in the UK" , en fait la version internet du Daily Telegraph. Lit bien ce qu’en dit le Courrier International :
" Fondé en 1855, c’est le grand journal conservateur de référence de la presse de qualité. Sa maquette a été entièrement renouvelée en 2003. C’est sa pugnacité et ses partis pris qui font son succès, à droite de l’échiquier politique.
Son agenda est très prisé, en raison notamment du Court Circular qui présente tous les jours les activités de la famille royale. Un autre rendez-vous très attendu est le petit dessin de Matt, toujours élégant et drôle, publié en première page du journal. Détenu jusqu’au début 2004 par le magnat de la presse Conrad Black, le Daily Telegraph fait l’objet depuis d’une bataille d’actionnaires autour de son rachat. Très atlantiste, il est surtout très opposé à l’adoption de l’euro par le Royaume-Uni.
Site web : http://www.telegraph.co.uk
The Daily Telegraph est le premier quotidien britannique à avoir ouvert un site en 1994, lequel est, de l’avis général, l’un des plus complets du monde anglo-saxon. Très interactif, il met en ligne l’ensemble du contenu du quotidien et, à la fin de chaque article, il propose des renvois vers d’autres liens."
...Bref, c’est non seulement de la provoc, mais de la provoc non issue du camp féministe ou de l’extrême-gauche mais bien du camp à l’extrême opposé (!) ...Un coup monté par un camp comme on le sait allergique à tout ce qui concerne ce sujet de la légalisation prostitution ou ce qui tourne autour (droits sociaux, etc). De plus venant d’un pays qui, tout comme la France, est à la pointe de l’hypocrisie/criminalisation et de la violence policière à l’encontre des prostitué(e)s.
On se demande en plus pourquoi il a été traduit en français et répandu ainsi ...pour finir dans les mains des antisexistes du monde entier ( je viens d’atterir sur un arcticle en ligne canadien ) !!!
Et je ne crois pas du tout que la légalisation de la prostitution en Allemagne pourrait aboutir à truc comme ça aussi absurde. Ce qui est imaginé dans cet article est tout bonnement absurde, impensable et de mauvaise foi caractérisée.
( J’habite personnellement à Berlib / Allemagne )
Mehdi
1. > Allemagne : "Si vous n’acceptez pas de vous prostituer, nous supprimerons vos allocations", 26 février 2005, 15:20
Encore Mehdi de Berlin :
Avant de crier haut les dieux sur les méfaits ( sinon très réels ) du libéralisme ou autre, vérifiez vos sources et soyez critiques, m...!!!
2. > Allemagne : "Si vous n’acceptez pas de vous prostituer, nous supprimerons vos allocations", 28 février 2005, 18:45
1. En Allemagne, la prostitution est un métier comme un autre.
2. Les prostitué(e)s peuvent donc être recruté(e)s comme les autres salarié(e)s.
3. En France, des ANPE ont DEJA proposé des emplois d’"hôtesses" ou de téléphone rose.
4. En Allemagne, les chômeurs sont privés d’allocations au bout d’un an.
5. Les pressions sur les chômeurs pour accepter n’importe quel emploi se développent.
Si l’on prend en compte tous ces points, et même en considérant que le texte est un faux, on ne peut que trouver Mehdi bien optimiste...