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Pétition déposée au Parlement Européen

Publie le mercredi 2 mars 2005 par Open-Publishing
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Citoyens Européens, nous demandons au Parlement Européen, de prendre position le plus rapidement possible en faveur de :

L’ABOLITION DES CORRIDAS EN FRANCE, EN ESPAGNE ET AU PORTUGAL

La corrida qui consiste à torturer à mort des taureaux et à molester des chevaux dans des arènes est un acte de violence caractérisée.
Elle est au XXIème siècle un archaïsme sanguinaire qui se pérennise en :

 Amérique du Sud (Venezuela / Colombie / Equateur / Pérou / Bolivie),

 Amérique Centrale (Mexique / Guatemala / Panama),

 Europe (Espagne / Portugal / France.)

Nous nous en tiendrons aujourd’hui à la stricte évocation de l’Europe.

Nous dirons de la corrida qu’elle est l’une des expressions paroxystiques de la violence banalisée.

Elle se prétend Art ou Culture et parle volontiers d’héroïsme là où il n’y a que fraudes et mensonges, tant au plan financier que dans les arènes.

Nous ajouterons qu’elle survit et se pérennise là où elle bénéficie de nombreuses complaisances. Toutes choses que nous allons brièvement développer.

Examen des divers éléments favorisant le maintien et l’extension de la corrida en France

1 Les complaisances :

La loi : l’article 521-1 du Code Pénal sanctionne les actes de cruauté à animaux sauf la corrida (course de taureaux) considérée comme faisant partie de la tradition d’un ensemble démographique sur un espace géographique correspondant à la moitié Sud de l’Hexagone.

Les media : la presse écrite locale et régionale s’en fait au quotidien le vecteur propagandiste, également relayée par la presse parlée et télévisée tant au plan local que national.

Les élus : de tous horizons politiques et à tous les échelons de la hiérarchie, dans leur immense majorité, cautionnent cette pratique abjecte par le biais de subventions allouées aux très nombreux clubs taurins qui fonctionnent comme autant d’associations, ou bien aux ferias et autres festivités connotées tauromachie, aucune ligne budgétaire spécifique n’étant prévue pour la corrida, ce qui permet de la noyer dans la masse.

Nous noterons au passage qu’au mois de novembre 1997 la Cour Régionale des Comptes épinglait la ville de Nîmes (place tauromachique française par excellence) pour sa gestion plus que contestable des spectacles tauromachiques avec des risques fiscaux qui s’élevaient alors à 100 000 000 de francs soit 15 000 000 d’euros rien que pour l’exercice 96 !

Les sponsors : de très grands groupes soutiennent directement ou indirectement la corrida.

Exemples :

le Groupe Pernod-Ricard : (fabricant de boissons alcooliques anisées) omniprésent dans les ferias : multiplication des clubs taurins Paul Ricard.

la grande distribution : revente de la viande issue des taureaux mis à mort au cours des corridas. Diffusion de documents publicitaires faisant référence à la corrida (Intermarché).

les fabricants de jouets : (la poupée Barbie en costume de torero).

les fabricants de jeux vidéo : ("Torero" de Gamepro en 3 D).

les fabricants de produits pour chauffeurs-routiers : (banderilles de la marque TDDIS et distribuées par Shell pour "décorer" les cabines de camion).

les voyagistes des divers pays européens offrent un billet d’entrée aux corridas dans le package concernant la visite des diverses villes tauromachiques.

les producteurs de vins font des cuvées spéciales "Feria" avec promotion dans les arènes, vendues également dans la grande et moyenne distribution.
la publicité qui s’inspire très largement d’un phénomène de mode délivre des messages subliminaux autour de la corrida les producteurs de films, téléfilms ou séries télévisées délivrent également des messages subliminaux sur la corrida (par exemple : images furtives d’affiches de corrida dans un film dont la corrida n’est pourtant pas du tout le thème).

l’Eglise Catholique : messes dans les arènes / Aumôniers des arènes / Evêques qui ont leur place réservée aux arènes / etc

2 Les fraudes :

Il est en effet tout à fait impensable qu’un seul individu puisse venir à bout à mains nues d’un taureau en possession de tous ses moyens.

Le fameux "combat" (qui n’est autre que l’agression d’un animal) comporte donc de nombreux trucages consistant à affaiblir l’animal avant et pendant la corrida.

Avant : contrairement à l’idée faussement répandue que pour le taureau (dit) "de combat" le bonheur est dans le pré, dès son plus jeune âge, il y a le sevrage (bâton dans le nez pour l’empêcher de têter), les marquages au fer rouge (le taureau finit par ressembler à un livre de lecture !), les marquages aux oreilles (découpes à vif au couteau.)

Les tientas : les fameux tests permettant de s’assurer du caractère soi-disant vindicatif de la future vache reproductrice mais également du futur taureau combattu.

Les transports : des heures durant en caissons de contention à la diète et à la diète hydrique dans des camions la plupart du temps surchauffés, les transports ayant essentiellement lieu en saison estivale (certains animaux perdent jusqu’à 50 kgs au cours de ces transports depuis le Sud de l’Espagne et certains en meurent.)

Administration de drogues soit pour calmer soit pour exciter (description dans les thèses vétérinaires : rompun / phénilbutazone)

Administration de purgatifs provoquant un désordre du transit.

Alimentation : le "pienso compuesto" est un toutaliment, complément alimentaire qui donne des animaux obèses et impressionnants mais à mobilité restreinte.

L’"afeitado" : la fraude la plus pratiquée, connue et reconnue par les inconditionnels de la torture, consiste à raccourcir les cornes par un sciage à vif en caisson de contention. (La corne est une matière vivante très innervée donc hypersensible.)
Cette fraude occasionne la perte d’orientation spatiale et une vive douleur qui dissuade l’animal de se servir de ses cornes. (Il n’est pas rare de voir des cornes trafiquées éclater lorsque le taureau heurte les balustrades.)

Dans les arènes : toutes les techniques invalidantes depuis la pique (cariocas) en passant par les banderilles, les passes de cape où l’on oblige l’animal à exécuter des torsions de la colonne vertébrale, les épées dites de gendarme qui transpercent le taureau et ressortent sur le flanc, etc..

3 Secte :

le milieu tauromachique présente toutes les caractéristiques d’une secte :

Infiltration des pouvoirs publics : tous les rouages de la société sont investis (associations paramunicipales /.conseils généraux / conseils régionaux / Assemblée Nationale / milieux artistiques, médiatiques, médicaux, vétérinaires / sportifs / éducation / magistrature / etc...)

Démêlés judiciaires : ex : Simon Casas directeur des arènes de Nîmes (Sociétés Sarot et Nîmes-Toros).

Embrigadement de la jeunesse : propagande dans les établissements scolaires et immersion dans les "écoles" dites de tauromachie.

Exigences financières exorbitantes : les cachets des toreros de renom (ex : 120 000 euros pour El Juli, Juan Bautista), le prix des taureaux des grands élevages andalous (ex : 120 000 euros les 6 taureaux de chez Victorino Martín.)

Discours antisocial : la torture est "art" et "culture". Il faut soi-disant "tolérer" une pratique tout entière condamnable au nom de "l’exception culturelle" !

Déstabilisation mentale :

 considérer comme légitime le fait de torturer à mort un animal

 mythe de l’héroïsme

Atteinte à l’intégrité physique : incitation des jeunes gens ou jeunes hommes (et parfois des jeunes filles ou jeunes femmes) à "se jouer la vie" comme ils disent !

Troubles à l’ordre public : l’alcool qui coule à flots dans les ferias lève les inhibitions et libère les pulsions les plus sadiques. En effet, les crimes ne sont pas rares lors des ferias dans les villes comme Nîmes ou Béziers.

4 Corridas privées :

tout ce qui a été évoqué précédemment n’est que la partie visible de l’iceberg. Car n’oublions pas qu’avant d’apparaître sur le devant de la scène en "habit" dit "de lumière", l’apprenti tueur doit beaucoup s’entraîner à l’abri des regards.

C’est ainsi que loin de la foule, des milliers de jeunes animaux sont estropiés et meurent dans des conditions infiniment plus dramatiques encore que leurs aînés.

Ces mêmes apprentis-tueurs franchiront les échelons en participant notamment à des festivals de bienfaisance qui seront autant d’entraînements.

5 Les festivals dits de bienfaisance :

ce sont des exhibitions exemptées de T.V.A., pour lesquelles les toreros non encore confirmés vont se produire gratuitement. Les taureaux étant considérés quant à eux comme des animaux "de rebut" lorsqu’ils présentent des tares les rendant impropres aux grandes corridas, par conséquent achetés à bas prix et dont la viande est revendue au boucher du coin. Opérations fort juteuses pour les organisateurs.

6 Les tauromachies autochtones jouent un rôle de tremplin pour la corrida
(course camarguaise, course landaise, abrivado, bandido, etc..)

7 En Colombie, les plus gros éleveurs de taureaux dits de "combat" sont les plus grands narco-trafiquants.

Europe

1 "Exception culturelle" :

En évoquant la corrida, les textes ayant organisé l’adhésion de l’Espagne et du Portugal à la C.E.E reconnaissent implicitement l’exception tauromachique de ces deux nations.

Exemples :

 l’article 84 relatif aux "mécanisme complémentaire aux échanges" qui réglemente le quota d’importation d’animaux vivants de la péninsule ibérique vers les autres états membres fixe celui-ci à 12 000 têtes " ...à l’exception des animaux pour les corridas " (J.O : C.E.E n ° L. 302 / 15 nov. 1985)
 le règlement C.E.E n° 453-92 de la Commission du 26 juillet 1992 et le Règlement C.E.E n° 34-37-93 de la Commission du 15 décembre 1993 modifient les plafonds dans le secteur de la viande bovine en précisant qu’il s’agit " ....des animaux de l’espèce bovine, autres que les animaux pour corrida.

" C’est en 1999 que Javier Elorza, représentant de l’Espagne devant l’Union Européenne, obtint le maintien de la corrida en Espagne avec l’aide d’un juriste de la communauté.

A la phrase : " L’Union Européenne veillera au bien-être des animaux " (déclaration n°24 annexée au Traîté de Maastricht du 7 février 1992) ils ont fait ajouter : " dans le respect des traditions culturelles. "

Ajoutons que cette exception tellement revendiquée par les "aficionados" montre à l’évidence la complaisance européenne et l’incohérence du milieu tauromachique qui s’évertue à exporter la corrida dans des contrées sans lien aucun avec cette fameuse "tradition".

Nous citerons le Canada, la Russie, la Pologne, l’Arménie, le Japon, Hong-Kong, Israël, Madagascar, l’Egypte, les Etats-Unis d’Amérique sans oublier la partie septentrionale du territoire français.

2 Aspect sanitaire :

la viande des taureaux tués au cours des corridas se retrouve en rayon boucherie dans les grandes surfaces ou chez le détaillant au prétexte que ce sont des animaux sains exempts d’E.S.B. parce que non nourris avec des farines animales.

Or nous savons qu’ils sont porteurs de très nombreuses maladies, notamment des tuberculoses révélées au cours des examens post-mortem.
Par ailleurs, leur abattage qui a lieu hors abattoir, est assimilé à un abattage d’urgence recommandant l’incinération des carcasses...sauf pour les animaux tués à l’issue des corridas !

La décision 2000 / 418 / CE de la Commission stipule en matière de techniques d’abattage dans son article 5 que : " les états membres font en sorte que la lacération des tissus nerveux centraux après étourdissement, au moyen d’un instrument allongé, en forme de tige, introduit dans la cavité crânienne, ne soit pas employée après le 31 décembre 2000 sur leur territoire chez les bovins, ovins ou caprins dont la viande est destinée à la consommation humaine ou animale. "

Quid de la pique et de la puntilla ?

Certes ces taureaux sont réputés exempts d’E.S.B. Mais les éleveurs eux-mêmes sont incapables de dire la composition du toutaliment (pienso compuesto) qu’ils donnent en complément à leurs troupeaux.

3 Les subventions européennes aux éleveurs via la P.A.C. : (Politique Agricole Commune)

Une partie sert à financer les élevages de taureaux dits de combat

Conclusion

La corrida est un abattage rituel qui a lieu au sein d’une tribalité réinventée.
Elle prospère grâce à des exceptions, dérogations et autres passe-droits.
Elle est orchestrée par une mafia internationale qui fonctionne comme une secte et qui profite de l’hystérie collective des réjouissances de bas étage faisant appel aux pulsions les plus sordides, notamment sous l’emprise de l’alcool.

Par ailleurs un autre danger est de voir des complexes multipolaires de grande capacité (plus de 10 000 places) se construire dans de grandes villes où la corrida côtoierait les compétitions sportives, le patinage artistique, l’opéra, etc, devenant ainsi un spectacle comme les autres.

La question est : quelle légitimité avons-nous à soustraire un animal à son environnement naturel favorable pour le placer dans des conditions artificielles telles qu’il ne puisse rien faire d’autre que de subir le bon vouloir de ses tortionnaires ? Ce qui constitue la plus grande des lâchetés.

Pour finir nous dirons de la corrida qu’elle n’est pas une fatalité et qu’il ne saurait y avoir ni art ni culture là où il y a torture.

Pour sa part, la F.L.A.C, fédération soutenue par les associations qui en sont membres, mène sans relâche une lutte symbolique contre cette violence et travaille ainsi à faire évoluer les consciences car celles et ceux qui ont entrepris cette lutte à la fin du XXème ne sont encore que des précurseurs.

Pour la corrida, une seule solution : son ABOLITION !

http://www.flac-anticorrida.org/

federation@flac-anticorrida.org

Messages

  • Soyez réaliste, vous êtes dans un monde ultra-libéral. Où bien commencer par vouloir le changer, seule solution et je vous invite à y réfléchir avec d’autres : la désobéissance civique par la politique de la non violence. Nous sommes maintenant en guerre, la guerre des peuples contre l’impéralisme libéral. A nous d’inventer notre propre monde et d’ignorer l’autre.

    • Bonjour,

      Nous avons coutume de dire que la lutte contre la corrida est notre plus petit dénominateur commun et que, par conséquent, nous y trouvons à foison des conceptions très diverses et souvent antagonistes.
      Nous essayons pour notre part d’insuffler une cohérence en refusant notamment toutes les formes de discriminations.
      Nous savons aussi que l’exploitation animale est faite par l’impérialisme libéral tout comme l’exploitation humaine. Les dissocier est une erreur.

      A nous d’inventer notre propre monde : tout à fait d’accord. Basé sur la non-violence : encore d’accord. Mais nous ne pouvons ignorer l’autre, hélas, dans la mesure où ce dernier ne nous ignore pas lui !

      Travailler pour le lendemain du grand soir ? Pourquoi pas mais devons-nous arrêter les “petites” interventions ici ou là qui bâtissent le socle d’un avenir meilleur ? N’est-il pas possible d’être complémentaires.

      Des ONG, par exemple, doivent-elles cesser de secourir des peuples affamés, victimes forcément innocentes de cet impérialisme libéral quand ce n’est pas aussi par des religions, en attendant ce monde meilleur ?

      Bien sûr, et nous vous le concédons bien volontiers, si on ne fait que traiter l’urgence sans que personne ne s’occupe du fond le capitalisme a encore de beaux jours devant lui.
      Mais nous savons bien que certains y travaillent !

      Bien sincèrement
      Dominique Joron
      jorond@wanadoo.fr
      Anar et antispéciste

  • Nous demandons l’abolition des corridas. Nous sommes dégoutés de tout ces magouilleurs tortionnaires, sadiques ces assoiffés de sang. CORRIDA BASTA. Ces moins que rien mériteraient qu’on les mettent à la place du taureau.