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Mon corps ne veut plus être une bagnole

par MARTINE LOZANO

Publie le mercredi 16 mai 2012 par MARTINE LOZANO - Open-Publishing

Mon corps ne veut plus être une bagnole

Jugée prioritaire par la population , les questions de santé publiques ont été absentes de la campagne électorale ;
Et c’est pourquoi lors de la composition du gouvernement nommé par Jean-Marc Ayrault , on ne verra pas un véritable ministère de la santé.

On espérait cependant un abandon des franchises médicales :

Rappelons que la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008 avait instauré une franchise médicale sur les médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires. Seulement les femmes enceintes, les enfants mineurs et les bénéficiaires de la CMU en sont exonérés. De ce fait les malades, les personnes handicapées et les personnes âgées ne le sont pas.
Les personnes handicapées dont le revenu minimum est garanti par l’allocation d’adulte handicapé légèrement supérieur au plafond de la CMUde (seulement 15 euros) paient les franchises, souvent avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté .
Selon la même logique les personnes âgées paient les franchises médicales ainsi que les malades notamment du sida. Ces franchises alourdissent le coût des soins.
La malade n’est pas responsable d’être malade .

Sans compter que ces franchises s’ajoutent au 1 euro non remboursé pour les consultations chez le médecin ainsi que pour les 18 euros pour tout acte lourd supérieur à 91 euros, les déremboursements des médicaments, les dépassements d’honoraires, des participations forfaitaires non remboursables de plus en nombreuses. Ces franchises sont une atteinte au pouvoir d’achat ;

Avec les privatisations , les fermetures hôpitaux , les déserts médicaux de certaines régions , notre système de santé s’est dégradé sans compter le renoncement des soins des malades pour des raisons financières,

Nous sommes allés vers un système à l’américaine de la santé où Mon corps est une bagnole ;
Car La franchise, marche comme pour la bagnole soit la franchise auto « La franchise auto, vous connaissez ? En cas de dommages, l’assureur rembourse vos frais, sauf une part forfaitaire restant, en tout état de cause, à votre charge. Et ce, que vous soyez Crésus au volant d’une Rolls ou Tartempion, caissière à Auchan, »
Donc Avec la franchise voulue par Sarkozy, le malade est comme une voiture, il faut payer la franchise avant de commencer à la réparer. C’est la même logique pour le malade avant de se faire soigner, il faut payer la franchise.

Le dernier film de Michael Moore relate une anecdote sur le système de santé américain : un homme qui souffre de fractures à deux doigts attend à l’hôpital le devis de la " réparation ; " Or il n’a pas les moyens de se faire soigner les deux doigts, le médecin lui demande alors " quel doigt voulez-vous que je vous soigne. "

la FNATH une association d’accidentés de la vie affirme que de nombreuses personnes ne peuvent pas payer 4 euros par mois de franchise médicale , elle avait formulé cette réponse à Roselyne Bachelot qui déclarait la mise en place de la franchise pour financer le plan Alzheimer et les soins palliatifs en ces termes : « quelle est la personne qui ne peut payer 4 euros par mois » ! La réponse est donné par la FNATH : les personnes handicapées notamment ;
Dans la même logique « l’association nationale de défense des Malades, Invalides et handicapés qui se bat depuis 1936 pour les solidarités, contre les discriminations, refuse la franchise médicale voulue par le gouvernement précédent,
Ainsi que d’autres associations qui vont dans ce sens.

Alors François Hollande va-t-il s’engager contre les franchises médicales ?

Mon corps ne veut plus être traité comme une bagnole

Martine Lozano militante associative

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